BRUXELLES : Le tribunal d'Anvers (Belgique) rendra le 22 janvier son jugement dans le procès intenté à un diplomate iranien pour un projet d'attentat qui devait viser un rassemblement d'opposants au régime de Téhéran en France en 2018, a indiqué jeudi soir à l'AFP l'avocat de ce dernier.
Une peine de 20 ans de prison a été requise vendredi dernier contre Assadollah Assadi, 48 ans, en poste à l'ambassade d'Iran à Vienne au moment des faits, qui nie toute implication dans ce projet terroriste déjoué par la justice belge.
Dans ce procès devant le tribunal correctionnel d'Anvers, où il a refusé de comparaître, Assadi est jugé avec trois complices, contre lesquels des peines de 15 à 18 ans de prison ont été demandées par le parquet.
Jeudi, au deuxième et dernier jour de l'audience, ces derniers ont clamé leur innocence.
Les avocats de Nasimeh Naami et Amir Saadouni --un couple de Belgo-iraniens arrêtés en possession d'une bombe dans leur voiture en route vers la France-- ont affirmé que l'explosif n'était pas assez puissant pour tuer.
Quant à Mehrdad Arefani, décrit par l'accusation comme un proche d'Assadi (qui l'aurait chargé d'accueillir le couple sur le lieu où la bombe devait exploser), son défenseur a réfuté son implication. Il a également plaidé son acquittement.
Un attentat à la bombe devait viser le 30 juin 2018 à Villepinte, près de Paris, le grand rassemblement annuel du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), une coalition d'opposants comprenant les Moudjahidine du peuple (MEK).
L'arrestation in extremis, le jour même à Bruxelles, du couple Naami-Saadouni avait permis d'éviter un "bain de sang" selon l'expression des parties civiles (le CNRI et une vingtaine de personnalités politiques qui le soutiennent).
La justice belge était rapidement remontée jusqu'à Assadi, repéré l'avant-veille des faits à Luxembourg en train de remettre au couple un paquet contenant la bombe.
Il avait été arrêté le 1er juillet en Allemagne, où il ne bénéficiait plus de son immunité diplomatique.
Jeudi, par la voix de son avocat Me Dimitri de Béco, Assadollah Assadi a de nouveau vivement contesté qu'on ait pu le priver de cette immunité.
Dans sa plaidoirie, Me de Béco a dénoncé une "violation des droits de la défense" justifiant à ses yeux l'irrecevabilité des poursuites.
Le jugement sera rendu le 22 janvier à 13h00 locales (12h00 GMT).
Ce dossier, mêlant espionnage et terrorisme, a suscité des tensions entre l'Iran et plusieurs pays européens.
En octobre 2018, Paris avait accusé le ministère iranien du Renseignement d'être derrière cet attentat avorté, ce que Téhéran avait vivement démenti.