Le journalisme engagé reprend du poil de la bête avec la grogne sociale

Le journaliste français indépendant Gaspard Glanz s'adresse à la presse alors qu'il arrive pour son audience judiciaire à la 16e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, à Paris, le 29 avril 2019.  (Martin BUREAU / AFP)
Le journaliste français indépendant Gaspard Glanz s'adresse à la presse alors qu'il arrive pour son audience judiciaire à la 16e chambre du Tribunal de Grande Instance de Paris, à Paris, le 29 avril 2019. (Martin BUREAU / AFP)
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Publié le Samedi 16 janvier 2021

Le journalisme engagé reprend du poil de la bête avec la grogne sociale

  • Taha Bouhafs, Remy Buisine, Gaspard Glanz, Clément Lanot ou Louis Witter sont quelques-uns des nouveaux visages du journalisme de terrain. 
  • Certains ont ravivé le vieux débat entre journalisme et militantisme en postant vidéos chocs et déclarations militantes assumées. 

PARIS: De jeunes journalistes révélés sur les réseaux sociaux, souvent par leur engagement militant et leur couverture des conflits sociaux, ont fait renaître le débat sur le journalisme engagé, qui reprend du poil de la bête.

Taha Bouhafs, Remy Buisine, Gaspard Glanz, Clément Lanot ou Louis Witter sont quelques-uns des nouveaux visages du journalisme de terrain. 

Tous ont pour point commun d'utiliser les réseaux sociaux comme canal de diffusion et d'avoir été propulsés sur la scène médiatique pour leur couverture des conflits sociaux et sociétaux, comme les manifestations contre la proposition de loi "Sécurité globale" prévues samedi.

Certains ont ravivé le vieux débat entre journalisme et militantisme en postant vidéos chocs et déclarations militantes assumées. 

A l'image de Taha Bouhafs, journaliste pour le site d'information de gauche "Là-bas si j'y suis" et du reporter indépendant Gaspard Glanz, dont les interpellations suivies de poursuites pour "outrages" envers des policiers ont suscité la controverse.

Journaliste, journaliste militant, journaliste engagé ou simple militant... Les termes pour les qualifier font débat, leurs détracteurs les classant dans la catégorie militant.

"Le terme de militant me choque", tranche Emmanuel Poupard, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ) qui préfère le terme de "journalistes alternatifs". "L'objectivité en journalisme, ça n'existe pas, il y a toujours une ligne éditoriale, un angle selon le sujet", souligne-t-il.

Le journaliste indépendant Clément Lanot, 23 ans, s'est fixé pour ligne éditoriale de ne pas donner son avis. "J'essaie de couvrir plein de choses totalement différentes", manifestations de policiers ou de gilets jaunes, dans tous les cas, "je mets sur YouTube les interviews sans commentaire, sans coupe pour que les gens se fassent leur propre avis", explique-t-il.

Profession bousculée 

Pour le numéro un du SNJ, "la profession doit continuer à s'irriguer de ces nouvelles têtes", d'autant que le nombre de journalistes professionnels ne cesse de baisser depuis 10 ans, de 37.007 actifs en 2010 à 34.571 fin 2019.

"Les journalistes alternatifs ont toujours existé sauf qu'on les a plus vus ces dernières années" depuis la loi travail de François Hollande et surtout le mouvement des gilets jaunes "parce qu'ils ont trouvé de nouveaux angles", face aux médias d'information générale et aux chaînes d'info continue à la résonance "peut-être trop gouvernementale", analyse M. Poupard.

"La mise en lumière de ces journalistes vient bousculer la profession", confirme la spécialiste des médias, Camille Laville, maitre de conférence à l'université de Nice Sophia Antipolis.

"Quand on les nomme journalistes militants, c'est toujours d'un point de vue dépréciatif, en vue de les disqualifier". "C'est parce que les faits qu'ils mettent au jour interpellent et alimentent le débat public, questionnent le pouvoir politique, que leurs compétences professionnelles sont remises en cause par certains", affirme l'universitaire.

Leurs particularités ? Un "parcours professionnel atypique", la plupart s'étant formés sur le terrain et non en école de journalisme, "ils exercent dans des médias dits +alternatifs+, de petite taille, principalement présents sur le web" et sont plus souvent précaires que leurs aînés.

"Enfin, ils ne revendiquent pas nécessairement de sentiment d'appartenance exacerbé à la communauté journalistique", ajoute la chercheuse.

Et s'ils redonnent la parole aux gens là où de nombreux médias, souvent aux "rédactions rongées à l'os", se sont éloignés de la proximité, certains peuvent buter sur la mise en place du "contradictoire, arriver à faire parler tout le monde et avoir bien conscience de leurs droits et devoirs", rapporte Emmanuel Poupard.

"Etre journaliste ça ne s'improvise pas, ça s'apprend" y compris sur le terrain, résume-t-il.

Mais l'exercice se corse au fil de manifestations de plus en plus violentes et de tensions accrues avec les forces de l'ordre. 

Remy Buisine, reporter pour le média en ligne Brut, a été molesté fin novembre par des policiers lors de l'évacuation d'un camp de migrants, Clément Lanot contraint d'arrêter de filmer mi-novembre lors d'une manifestation contre la proposition de loi "Sécurité globale" et Louis Witter empêché de couvrir des démantèlements de camps de migrants dans le Nord ces dernières semaines.

Un climat délétère entretenu par les dispositions prévues dans la potentielle loi "Sécurité Globale", qui est une "véritable atteinte à la liberté de la presse" et dont "tous les experts internationaux ont souligné la non-conformité avec le droit international", souligne Mme Laville.


Sommet de la culture d'Abou Dhabi : La culture au cœur de la gouvernance mondiale

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale. (Arab News)
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  • Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi
  • Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà »

ABU DHABI: Des dirigeants du monde entier ont discuté de la manière dont la culture peut transformer les défis mondiaux lors de la septième édition du Sommet de la culture d'Abou Dhabi.

Le sommet, qui s'est ouvert dimanche au cœur du quartier culturel d'Abou Dhabi, au Manarat Al-Saadiyat, accueille une série de panels et de discussions sur le thème « La culture pour l'humanité et au-delà ».

L'une des tables rondes a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale.

L'ancienne première ministre slovaque, Iveta Radicova, a donné le ton lors du panel « Bridging the Cultural Gap : The Role of Culture in Shaping Global Governance » (combler le fossé culturel : le rôle de la culture dans la gouvernance mondiale) en déclarant : « Il y a 400 ans, la planète comptait 800 millions d'habitants. Aujourd'hui, ils sont 8 milliards, répartis en 195 États et 6 000 groupes communautaires différents, tous ayant leurs propres langues et cultures ».

abu dhabi
Le panel a réuni d'anciens dirigeants mondiaux qui ont discuté du rôle de la culture dans la gouvernance mondiale (Photo AN).

L'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jenny Shipley a souligné l'importance d'un leadership inclusif, partageant le modèle réussi de son pays d'intégration du patrimoine culturel maori dans la gouvernance nationale.

Elle a fait remarquer que les dirigeants doivent être "intentionnels" en ce qui concerne la diversité. « Je commence toujours par le "je", a-t-elle expliqué, car si vous n'êtes pas un dirigeant engagé et inclusif, vous n'atteindrez pas la destination de l'équité ».

L'ancien président de l'île Maurice, Cassam Uteem, a illustré le fonctionnement de la diplomatie culturelle dans la pratique, en expliquant comment sa petite nation insulaire a joué un rôle majeur dans la politique culturelle internationale. Il a souligné la participation de l'île Maurice à l'UNESCO, en apportant les perspectives des petits États insulaires en développement dans les discussions mondiales.

Les panélistes ont unanimement reconnu que les institutions internationales traditionnelles sont mal équipées pour gérer le paysage culturel complexe d'aujourd'hui. Ils ont appelé à des approches plus innovantes qui placent la culture au centre de la gouvernance mondiale, plutôt que de la traiter comme une préoccupation périphérique.

"La culture est le miroir de l'existence humaine et le producteur de nouveaux rêves, et sans rêves, nous perdons notre dignité humaine", a déclaré Mme Radicova.

Un thème récurrent a été la nécessité de lutter contre la désinformation et de protéger l'authenticité culturelle à une époque où les magnats de la technologie règnent en maîtres et où l'intelligence artificielle progresse.

"Si l'on veut construire la cohésion sociale et la solidarité dans le monde, il faut se battre pour la vérité, ouvertement, sans hésiter, avec courage et des arguments réellement vérifiés", a conclu Mme Radicova.
 


Un pionnier d'Hollywood inspire les cinéastes à Djeddah

Red Sea Labs dévoile le « Programme des réalisateurs » dirigé par le célèbre cinéaste Spike Lee (à gauche sur la photo) afin de promouvoir les talents émergents. (Photo Fournie)
Red Sea Labs dévoile le « Programme des réalisateurs » dirigé par le célèbre cinéaste Spike Lee (à gauche sur la photo) afin de promouvoir les talents émergents. (Photo Fournie)
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  • Le programme des réalisateurs des laboratoires de la mer Rouge marque une « étape audacieuse » avec Spike Lee à sa tête.
  • Le programme Musique offre une formation pratique en musique de film et en conception sonore, avec l'aide d'experts de renommée mondiale.

DJEDDAH : Un nouveau programme de réalisateurs de Red Sea Labs, dirigé par le célèbre cinéaste Spike Lee, débutera à Jeddah mardi.

Ce programme, qui se déroulera jusqu'au 3 mai, réunira 15 cinéastes émergents du Royaume, du monde arabe, d'Asie et d'Afrique.

Spike Lee est connu pour sa vision audacieuse et ses récits qui abordent des questions sociales cruciales avec une profondeur artistique. Les cinéastes se plongeront dans l'art de la réalisation lors de masterclasses, d'ateliers et de sessions personnalisées sous son mentorat.

Le programme leur permettra également d'entrer en contact avec des personnalités mondialement connues du secteur et de se doter des compétences nécessaires pour faire progresser leur carrière.

Shivani Pandya Malhotra, directrice générale de la Red Sea Film Foundation, a déclaré : « Accueillir Spike Lee à Jeddah pour diriger la première édition de notre programme pour les réalisateurs est un moment historique. 

« C'est une occasion extraordinaire pour les cinéastes et écrivains émergents d'être inspirés, stimulés et guidés par l'un des plus grands esprits cinématographiques de notre temps. »

Ryan Ashore, directeur de Red Sea Labs, a ajouté : « Le programme des réalisateurs marque une étape audacieuse dans notre mission qui consiste à cultiver les talents régionaux et à les mettre en contact avec la communauté cinématographique mondiale.

« Le fait que Spike Lee dirige ce programme crée un puissant précédent en offrant aux participants un accès direct à l'artisanat, à la passion et à la conviction qui définissent le grand cinéma ».

Red Sea Labs gère également trois autres programmes tels que The Lodge, une initiative de formation intensive en partenariat avec Torino Film Lab et sponsorisée par Film AlUla, qui guide les cinéastes saoudiens, arabes, asiatiques et africains de l'idée au projet fini.

Le programme Musique offre une formation pratique en musique de film et en conception sonore, avec l'aide d'experts de renommée mondiale.

En partenariat avec Film Independent, SeriesLab soutient 14 créateurs émergents dans le développement et la présentation de pilotes de séries télévisées, y compris une résidence de deux semaines à Los Angeles. Le programme se termine au Souk de la mer Rouge, où les créateurs ont la possibilité de présenter leur projet à des acheteurs, des studios et des producteurs internationaux de premier plan.

Les initiatives précédentes comprenaient des programmes tels que la Short Film Klinik, la Middle East Media Initiative et l'atelier Music for Film, qui font tous partie de la mission de Red Sea Labs : « former la prochaine génération de conteurs mondiaux en Arabie saoudite et dans le monde entier ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com                 


L'orchestre saoudien se produit dans la ville de Sydney

La Commission de la musique saoudienne accueillera le concert « Marvels of Saudi Orchestra » le 12 mai à l'emblématique Opéra de Sydney, en Australie. (Photo Fournie)
La Commission de la musique saoudienne accueillera le concert « Marvels of Saudi Orchestra » le 12 mai à l'emblématique Opéra de Sydney, en Australie. (Photo Fournie)
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  • Ce concert marque la septième étape de la tournée mondiale de l'orchestre et du chœur nationaux saoudiens.
  • La Commission du théâtre et des arts de la scène participera également au programme avec plusieurs pièces de théâtre.

RIYAD : La Commission de la musique d'Arabie saoudite organisera le concert « Marvels of Saudi Orchestra » le 12 mai à l'emblématique Opéra de Sydney, en Australie.

Ce concert sera placé sous le patronage du ministre de la Culture et président de la Commission de la musique, le prince Badr bin Abdullah bin Farhan.

Ce concert marque la septième étape de la tournée mondiale de l'orchestre et du chœur nationaux saoudiens, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il présentera des œuvres mettant en valeur le riche patrimoine musical et la diversité artistique de l'Arabie saoudite.

L'orchestre métropolitain d'Australie se joindra à la représentation en interprétant des compositions australiennes, tandis qu'une pièce spéciale, réalisée en collaboration, mêlera des éléments des traditions musicales des deux pays.

La Commission du théâtre et des arts de la scène participera également au programme avec plusieurs pièces de théâtre.

Les représentations précédentes ont eu lieu dans des lieux prestigieux à Paris, Mexico, New York, Londres, Tokyo et Riyad. Ces concerts ont été salués par la critique dans le monde entier, démontrant l'influence croissante de la musique saoudienne sur la scène internationale.

La série « Chefs-d'œuvre de l'orchestre saoudien » a pour objectif d'offrir des expériences musicales extraordinaires qui célèbrent le patrimoine culturel saoudien tout en explorant de nouveaux territoires créatifs.

Chaque représentation invite le public à un voyage à travers les expressions musicales traditionnelles saoudiennes, lui permettant d'explorer le paysage artistique diversifié du Royaume à travers des récits musicaux harmonieux.

Cette représentation à Sydney s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus large de la Commission visant à hisser les compositions musicales saoudiennes au rang de conversations culturelles mondiales et à célébrer les mélodies authentiques qui définissent l'identité musicale du Royaume. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com