PARIS: En dix ans à la tête du Front national Marine Le Pen a connu de réels succès électoraux, malgré les déchirements récurrents de son parti et son échec à la présidentielle de 2017.
2011-2014, les années fastes
Marine Le Pen accède le 16 janvier 2011 à la tête du parti cofondé par son père en 1972 face à Bruno Gollnisch.
Lors de l'élection présidentielle de 2012, elle arrive en troisième position à 17,9%, mais échoue de peu à entrer au Palais Bourbon, contrairement à Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen.
Après les municipales de mars 2014 où le FN remporte onze mairies (Hénin-Beaumont, Orange, Fréjus, etc.), le parti remporte une victoire historique - près de 25% des voix - aux élections européennes de mai, loin devant l'UMP et le PS.
2014: père et fille, rien ne va plus -
Alors que Jean-Marie Le Pen, président d'honneur du parti, multiplie les dérapages, Marine Le Pen condamne une "faute politique", tentant d'adoucir l'image du parti.
Aux cantonales de mars 2015, le FN arrive en tête dans 43 départements.
M. Le Pen père tente de voler la vedette à sa fille lors du traditionnel discours du 1er mai. Le 20 août, âgé de 87 ans, il est exclu du FN mais reste président d'honneur.
A partir de là, père et fille ne cesseront de s'affronter devant la justice.
2017: présidentielle et affaires
Arrivée deuxième au 1er tour de la présidentielle (21,30% des voix), Mme Le Pen perd face à Emmanuel Macron le 7 mai après un mauvais débat.
En juin, elle est mise en examen pour "abus de confiance", requalifié en "détournement de fonds publics", dans une enquête sur les assistants parlementaires d'eurodéputés de son parti.
Contestée en interne, elle est lâchée par sa nièce la députée Marion Maréchal-Le Pen. Aux législatives, le FN envoie huit députés au Palais Bourbon, dont Marine Le Pen.
Florian Philippot reproche au FN de ne plus faire d'une sortie de l'euro sa priorité et claque la porte du parti.
Le FN progresse en voix aux élections sénatoriales du 24 septembre, mais ne compte que deux élus.
Le 30 novembre 2017, le FN est mis en examen en tant que personne morale dans l'enquête sur les emplois fictifs.
Congrès de Lille: appel au rassemblement
Lors du 16e Congrès à Lille, en mars 2018, Marine Le Pen, réélue pour un troisième mandat, propose de rebaptiser son parti "Rassemblement national". Le FN revendique 51.000 adhérents.
Les nouveaux statuts suppriment le titre de président d'honneur : Jean-Marie Le Pen n'a désormais plus aucun lien avec le mouvement.
Invité surprise, Steve Bannon, ex-directeur de campagne de Donald Trump, voit en Marine Le Pen "la chef de file du mouvement populiste en Europe".
Le FN devient RN
Le 8 avril, Mme Le Pen reconnaît une baisse de 6.000 adhérents due selon elle aux problèmes bancaires du parti.
Fin mai, elle propose à Nicolas Dupont-Aignan de figurer avec elle sur une liste commune aux européennes de 2019. Le président de Debout la France lui demande de "clarifier" son projet.
Le 19 juin, la justice européenne confirme que Marine Le Pen doit rembourser près de 300.000 euros au Parlement européen.
Le 8 juillet, les juges financiers parisiens décident de retenir à ce motif 2 millions d'euros de subvention publique au RN. Marine Le Pen dénonce un "assassinat politique", en septembre la justice réduit de moitié la saisie.
En tête aux européennes
Aux européennes de 2019, la liste RN arrive en tête (23,31%) en devançant de peu celle soutenue par le président Emmanuel Macron. Le RN se renforce dans ses terres de conquête.
Dès janvier 2020, Marine Le Pen annonce sa candidature à la présidentielle de 2022. En juin, le bilan du RN aux municipales est mitigé, malgré la prise notable de Perpignan.
En janvier 2021, elle travaille son image présidentielle en venant soutenir au Portugal le petit candidat populiste et en se disant, après des réticences, "prête à se faire vacciner" contre la Covid-19.