Une artiste saoudienne prouve que le handicap n'est pas un obstacle au succès

Nujood al-Otaibi a vu sa carrière de peintre s’épanouir lorsque la galerie Athr de Djeddah a exposé l’un de ses tableaux, une autoréflexion influencée par sa perte auditive et inspirée par le peintre surréaliste belge René Magritte. (photo fournie)
Nujood al-Otaibi a vu sa carrière de peintre s’épanouir lorsque la galerie Athr de Djeddah a exposé l’un de ses tableaux, une autoréflexion influencée par sa perte auditive et inspirée par le peintre surréaliste belge René Magritte. (photo fournie)
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Publié le Jeudi 14 janvier 2021

Une artiste saoudienne prouve que le handicap n'est pas un obstacle au succès

  • Vivre avec un handicap dans le monde arabe est un défi pour de nombreuses raisons, malgré la reconnaissance croissante des droits des personnes handicapées par les différents gouvernements
  • Nujood al-Otaibi attend avec une grande impatience la première exposition qui lui sera consacrée, à Riyad en 2021

DUBAÏ: Nujood al-Otaibi a commencé à perdre l'audition vers l'âge de cinq ans. À Taïf, la ville où elle est née, dans la région de La Mecque en Arabie saoudite, le mal dont elle souffrait a été d’abord confondue avec une fièvre classique. Mais, au fil des années, sa surdité s'est progressivement aggravée et, à la fin de ses études supérieures, elle était presque entièrement dépendante d’appareils auditifs. Elle explique le manque de sensibilisation du public aux déficiences auditives dans le village d'où vient sa mère, une région reculée. 

«Au fil des années, j'ai appris à lire sur les lèvres, ce que je trouve être la conversation de l'âme», confie Nujood al-Otaibi, 32 ans, de son domicile de Djeddah, la ville où elle a grandi et où elle combine désormais son travail d'assistante pédagogique avec sa passion pour l'art et le design.

Vivre avec un handicap dans le monde arabe est un défi pour de nombreuses raisons, malgré la reconnaissance croissante des droits des personnes handicapées par les différents gouvernements. La stigmatisation sociale serait l'une des raisons qui expliquent ce taux avoué de 2% de la population arabe qui vivrait avec un handicap, alors que le chiffre pour la population mondiale est de 6%.

La stigmatisation sociale peut laisser les personnes handicapées sans pouvoir et les exclure de la vie publique. Même en Arabie saoudite, où environ 7,1% de la population rencontre des difficultés selon une enquête menée par l'Autorité générale des statistiques, l'égalité des chances en matière d'éducation et d'emploi n'était pas une pratique courante jusqu'à assez récemment.

Les mentalités changent cependant, en partie grâce au plan de réforme Vision 2030 du Royaume, qui a pour objectif de faire respecter les droits des personnes handicapées et de leur donner les moyens de participer à l’avenir économique et social du pays.

Elles sont également en train de changer grâce à la renaissance créative qui s’est emparée du Royaume: elle a offert aux personnes souffrant de problèmes sociaux tels que le handicap un nouveau moyen d'expression publique. C’est précisément ce climat de liberté artistique qui a permis à Al-Otaibi de parler de ses propres luttes.

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Ce climat de liberté artistique a permis à Mme Al-Otaibi de parler de ses propres luttes. (photo fournie)

«C’est vraiment difficile dans notre société. Les gens pensent que vous ne pouvez rien faire et que c'est honteux», déplore-t-elle, faisant référence aux conditions dans lesquelles vivent souvent les personnes handicapées.

Refusant la fatalité, Mme Al-Otaibi cite l'exemple de Ludwig van Beethoven, ce compositeur allemand du début du xixe siècle qui, malgré une surdité profonde dans les dernières années de sa vie, reste l'un des compositeurs les plus admirés de l'histoire de la musique occidentale.

«Je ne veux pas souffrir. Je veux être inspirée par quelqu'un comme Beethoven, qui souffrait d’une déficience auditive et qui fut pourtant l'un des plus grands artistes de tous les temps. C'est ainsi que je veux inspirer les gens: je veux être la meilleure et ce n’est pas le handicap qui va m’en empêcher.»

Sa sensibilité et ses dons artistiques ont été développés très tôt. «Mon père est un artiste et je me souviens de l'avoir vu peindre dès son plus jeune âge», confie-t-elle.

«Ma mère raconte que j'avais trois ans lorsque j'ai commencé à dessiner des gens et elle se souvient que j'avais dessiné les cheveux de ma tante et le ventre de mon oncle. Personne ne savait que je deviendrais artiste un jour, mais mon père fut le seul à m’encourager et à me dire de continuer à peindre.»

Elle trouve rapidement l'inspiration en découvrant le mouvement hyperréaliste, un genre pictural et sculptural dont les productions s’apparentent à des photographies en haute résolution. En regardant les œuvres de plus près, toutefois, on comprend que ce mouvement artistique parvient à saisir un récit émotionnel beaucoup plus profond.

L’une de ses œuvres les plus récentes, Heart of the Kingdom, est une peinture à l’huile qui représente le drapeau de l’Arabie saoudite plissé en forme de cœur, posé sur un fond noir. Son art est d’une telle précision que le tissu vert semble presque réel.

À 16 ans, Mme Al-Otaibi réalise sa première peinture à l'huile, Peace, qui combine les drapeaux de trois pays du Moyen-Orient. Une autre de ses peintures représente les attentats du 11-Septembre contre les États-Unis. Mais l’artiste s’est heurtée à des difficultés lorsqu’il fut question de présenter ces deux tableaux au public. «C'était vraiment triste», se souvient-elle. «Les gens, à l'époque, n'avaient aucune idée de la signification de l'art. L'art était très limité en Arabie saoudite dans le passé.»

Ces premiers revers ne suffisent cependant pas à étouffer ou à décourager sa créativité. Après avoir terminé ses études à Djeddah, Mme Al-Otaibi déménage aux États-Unis, où elle passe huit ans à étudier l'art et le design dans le Wisconsin. C'est là qu'elle explore son amour de l'hyperréalisme et qu’elle commence à diversifier son art en pratiquant d'autres styles picturaux.

(photo fournie)
Dans Heart of the Kingdom, son art est d’une telle précision que le tissu vert semble presque réel. (photo fournie)

Après un stage aux États-Unis, elle retourne en Arabie saoudite pour travailler à l'American International School of Jeddah. Au fur et à mesure que sa perte auditive s’aggrave, son désir d'aider d'autres personnes handicapées grandit.

«Je voulais être dans une communauté où je pourrais aider les enfants handicapés comme moi à atteindre leurs objectifs scolaires», explique-t-elle. «Alors, j’ai décidé de faire de l’art et d’aider les enfants à croire en eux, en particulier ceux qui sont handicapés, car c’est vraiment difficile pour eux et les gens ne parlent pas de ce sujet, surtout dans le Royaume.»

En tant qu'assistante d'enseignement spécialisée dans l’apprentissage assisté, Mme Al-Otaibi aide ses élèves à se fixer des objectifs et à poursuivre leurs rêves. «Cela a été mon combat», raconte-t-elle. «C’est ce qui vous fait avancer dans la vie et j’ai le sentiment que c’est mon but.»

L'article 26 de la Loi fondamentale de l'Arabie saoudite, le document juridique le plus important du Royaume, encourage l'élimination des préjugés et de la discrimination sur tous les plans, y compris le handicap. Les droits des personnes handicapées sont protégés; ils font partie d'un cadre réglementaire qui inclut les systèmes de soins médicaux, les services sociaux, le travail, la procédure pénale, les poursuites judiciaires, la sécurité sociale, la retraite et la communication.

Il existe également un certain nombre d'institutions du gouvernement et de la société civile qui ont pour mission de protéger les droits des personnes handicapées, notamment des entités gouvernementales et des organisations à but non lucratif, telles que la Société nationale pour les droits de l'homme et le Centre du roi Salmane de recherche sur le handicap.

Dans l’atmosphère de plus en plus tolérante et inclusive de l’Arabie saoudite, Mme Al-Otaibi voit sa carrière artistique s’épanouir. Elle franchit une étape personnelle importante lorsque la galerie Athr de Djeddah expose l’une de ses peintures – une autoréflexion influencée par sa perte auditive.

«Je ne m'attendais pas à exposer un jour des œuvres d’art qui représentent mon handicap», reconnaît-elle.

«Je voulais délivrer mon idée en me représentant sans visage et en montrant mon oreille dans différents objets», explique-t-elle. «Cette peinture a été inspirée par l'artiste René Magritte; j'aime son style, son travail et la manière dont il exprime ses sentiments.»

À l’instar du tableau le plus célèbre du surréaliste belge, Le Fils de l’homme, dans lequel une pomme verte suspendue dans l’air masque en grande partie le visage d’un homme, l’œuvre d’Al-Otaibi dépeint un monde onirique étrange et géométrique.

Vers le centre de la peinture d’Al-Otaibi, un foulard rose, dérisoire, encadre un espace vide, d’un bleu profond, en lieu et place d’un visage. Autour de ce motif sont peints des murs, des fenêtres ainsi que des personnages fantomatiques tournant le dos au spectateur de la toile. À droite est représenté un schéma désincarné de l'oreille interne.

La pièce constitue un écart par rapport aux références habituelles de l’auteure à l'hyperréalisme, mais elle porte toujours ce message social tranchant. En l’occurrence, peut-être, une critique de l'isolement social réservé aux personnes qui vivent avec un handicap.

Même si Mme Al-Otaibi attend avec une grande impatience la première exposition qui lui sera consacrée, à Riyad en 2021 – des informations sur cet événement seront prochainement annoncées sur sa page Instagram –, elle révèle que sa plus grande joie est de voir ses élèves s'inspirer de son travail. Voilà qui prouve que handicap et succès sont loin d’être antinomiques.

«Ils connaissent mon handicap et sont pleins de curiosité au sujet de mon appareil auditif. Ils comprennent que certaines personnes peuvent connaître ce genre de difficultés et que ce n’est pas un problème», indique-t-elle. «Je suis vraiment heureuse que la jeune génération ne considère plus cela comme quelque chose de nouveau ou de bizarre», conclut-elle.

Twitter: @CalineMalek

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com

 


A Paris, Matisse à travers les portraits de sa fille et complice Marguerite

De l'enfance à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'exposition s'appuie "sur la vaste correspondance qu'ils ont entretenue et qui révèle leur affection réciproque ainsi que la part importante prise par Marguerite dans le travail" de Matisse, souligne Isabelle Monod-Fontaine, commissaire de l'exposition avec Hélène de Talhouët et Charlotte Barat-Mabille. (AFP)
De l'enfance à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'exposition s'appuie "sur la vaste correspondance qu'ils ont entretenue et qui révèle leur affection réciproque ainsi que la part importante prise par Marguerite dans le travail" de Matisse, souligne Isabelle Monod-Fontaine, commissaire de l'exposition avec Hélène de Talhouët et Charlotte Barat-Mabille. (AFP)
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  • Ce "regard d'un père" (sous-titre de l'exposition intitulée "Matisse et Marguerite") sur l'enfant née en 1894 d'une relation éphémère avec un modèle est tendre et complice, comme en témoignent la centaine de tableaux, dessins, gravures et sculptures
  • Nombre d'entre eux sont des prêts exceptionnels de musées et collections privées de France mais aussi des Etats-Unis, de Suisse et du Japon, parmi lesquels "des dessins rarement, si ce n'est jamais montrés au public", selon le musée

PARIS: Deux grands yeux en amande et un éternel ruban noir masquant la cicatrice d'une trachéotomie: les portraits de Marguerite, fille aînée d'Henri Matisse, sont au coeur d'une rare exposition qui s'ouvre vendredi au musée d'art moderne de Paris.

Ce "regard d'un père" (sous-titre de l'exposition intitulée "Matisse et Marguerite") sur l'enfant née en 1894 d'une relation éphémère avec un modèle est tendre et complice, comme en témoignent la centaine de tableaux, dessins, gravures et sculptures montrés.

Nombre d'entre eux sont des prêts exceptionnels de musées et collections privées de France mais aussi des Etats-Unis, de Suisse et du Japon, parmi lesquels "des dessins rarement, si ce n'est jamais montrés au public", selon le musée.

De l'enfance à la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'exposition s'appuie "sur la vaste correspondance qu'ils ont entretenue et qui révèle leur affection réciproque ainsi que la part importante prise par Marguerite dans le travail" de Matisse, souligne Isabelle Monod-Fontaine, commissaire de l'exposition avec Hélène de Talhouët et Charlotte Barat-Mabille.

"Après avoir été la 'gosse de l'atelier', Marguerite est devenue la secrétaire artistique de son père", poursuit Mme Monod-Fontaine devant un tableau fauve qui représente Marguerite enfant, penchée sur un livre, dans le premier atelier de l'artiste à Paris.

Plus tard, elle deviendra aussi son agent et son intermédiaire avec les collectionneurs dans la capitale française, tout en supervisant l'impression de ses gravures.

Chronologique, l'exposition propose un regard en miroir père-fille qui suit le parcours de l'artiste du fauvisme (1905-1907) jusqu'à 1945, en passant par les tableaux radicaux (1910-1917) et la période niçoise (1920-1925).

Cicatrice 

Parmi les pépites, "Marguerite au Chat noir", aux couleurs irréelles et aux formes simplifiées d'icône, "sera présenté dans toutes les grandes expositions internationales dans les années 1910, juste après ses grands tableaux de la musique et de la danse, qui choquent", souligne Charlotte Barat-Mabille.

A ses côtés, un autre portrait sur fond ocre "donné à Picasso, qui l'a toujours gardé dans son atelier, en échange d'une nature morte cubiste", souligne Mme Monod-Fontaine. Ils se considèrent chacun comme le principal interlocuteur de l'autre", ajoute-t-elle.

Jusqu'en 1920 et deux opérations salvatrices, Marguerite porte autour du cou un ruban noir. Parfois agrémenté d'un bijou, "il cache une cicatrice laissée par une trachéotomie subie à l'âge de sept ans, suite à une diphtérie, et qui l'a considérablement fait souffrir", explique la commissaire.

Intitulé "Le Thé", un rare grand format horizontal la représente en 1919, juste avant qu'elle ne se sépare définitivement de ce ruban. La jeune femme apparait assise avec une amie dans le jardin de la maison d'Issy-les-Moulineaux (banlieue parisienne), où le peintre, son épouse, leurs deux fils et elle ont emménagé en 1909 et où Matisse fera construire un grand atelier.

Un autre portrait peint à Étretat (Normandie, dans l'ouest de la France) la montre les yeux clos, se reposant après son opération.

Suivent des paysages et intérieurs niçois où l'on voit Marguerite déguisée en odalisque ou contemplant le carnaval, nimbée de couleurs vives et d'une joie de vivre retrouvée. Ou des portraits en manteau écossais signé par le styliste Paul Poiret rappelant son intérêt pour la mode.

La fille de Matisse s'essaiera d'ailleurs au stylisme ainsi qu'à la peinture avec un certain succès, comme le montrent une robe de sa création et quelques-uns de ses tableaux.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, celle-ci sera agent de liaison de la Résistance. Arrêtée à Rennes (ouest), elle sera torturée et échappera de justesse à la déportation en Allemagne nazie en août 1944.

A son retour, elle a 50 ans. Son père, qui vit à Vence (sud-est), recommence à dessiner à coups de traits minimalistes son visage familier, qui s'est assombri.

Il dessine aussi son petit-fils, Claude, né de l'union de Marguerite avec l'essayiste et critique d'art Georges Duthuit, épousé en 1923.


À Médine, l'âme trouve son salut dans la culture et la spiritualité

L'expérience Madinah Retreats se déroule généralement dans une ferme traditionnelle entourée de nature. (Photo Fournie)
L'expérience Madinah Retreats se déroule généralement dans une ferme traditionnelle entourée de nature. (Photo Fournie)
 Moatassem (à gauche), fondateur de Madinah Retreats, et Waleed (à droite), partenaire de Madinah Retreats, photographiés à Siwa, en Égypte. (Photo Fournie)
Moatassem (à gauche), fondateur de Madinah Retreats, et Waleed (à droite), partenaire de Madinah Retreats, photographiés à Siwa, en Égypte. (Photo Fournie)
L'expérience Madinah Retreats se déroule généralement dans une ferme traditionnelle entourée de nature. (Photo Fournie)
L'expérience Madinah Retreats se déroule généralement dans une ferme traditionnelle entourée de nature. (Photo Fournie)
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  • Un changement de paradigme mêle pratiques de bien-être, expéditions culturelles et expériences spirituelles.
  • M. Al-Bitar a déclaré à Arab News : « Chaque retraite que nous concevons commence par des intentions et des objectifs clairs, complétés par une histoire et un thème qui correspondent à une destination particulière.

DJEDDAH : Dans l'enceinte sacrée de Médine, l'un des sites les plus sacrés de l'islam, une nouvelle expérience de bien-être axée sur la culture propose un voyage qui intègre la spiritualité, la culture et le patrimoine.

L'inspiration derrière Madinah Retreats vient de l'expérience du fondateur, Moatassem Al-Bitar, dans l'industrie du bien-être et du tourisme spirituel en Arabie saoudite et au-delà.

Reconnaissant les principales lacunes des modèles de retraite traditionnels et tirant parti de la vision touristique de l'Arabie saoudite, il a imaginé un changement de paradigme mêlant pratique moderne de bien-être, expéditions culturelles et expériences spirituelles en un seul et même voyage. ***

Rehbah, où s'est tenue la première retraite de bien-être à Médine en 2024. (Photo Fournie)
Rehbah, où s'est tenue la première retraite de bien-être à Médine en 2024. (Photo Fournie)

Fort d'une expérience en tant que responsable du changement de culture d'entreprise et de l'engagement des personnes, M. Al-Bitar a organisé plus de 50 retraites en Arabie saoudite, en Égypte et aux États-Unis, auxquelles ont participé plus de 400 personnes.

Sa formation universitaire couvre divers domaines, notamment le comportement organisationnel, la spiritualité islamique et les études interculturelles.

Officiellement lancée en 2024 après cinq ans de préparation, l'initiative a tenu sa deuxième retraite, sur le thème « L'arrivée », au début de cette année à Médine. 

FAITS MARQUANTS

- Madinah Retreats est le fruit de l'expérience de son fondateur, Moatassem Al-Bitar, dans les secteurs du bien-être et du tourisme spirituel en Arabie saoudite et ailleurs.

- Elle associe des pratiques modernes de bien-être, des expéditions culturelles et des expériences spirituelles en un seul et même voyage.

M. Al-Bitar a déclaré à Arab News : « Chaque retraite que nous concevons commence par des intentions et des objectifs clairs, complétés par une histoire et un thème qui correspondent à une destination particulière.

Les retraites sont animées par un collectif de facilitateurs qui travaillent ensemble à la réalisation d'une intention unifiée, garantissant ainsi une expérience équilibrée et immersive. »

« L'un de nos principaux objectifs est de promouvoir différentes destinations en Arabie saoudite qui sont parfaitement idéales pour des expériences centrées sur le bien-être, en plus de leur caractère incomparable d'enrichissement culturel », a déclaré M. Al-Bitar.

« Nous cherchons à nous associer à des initiatives gouvernementales pertinentes et à des entités qui réalisent la Vision 2030 du Royaume pour le tourisme de bien-être et les expériences exceptionnelles. »

M. Al-Bitar a expliqué que chaque retraite est structurée autour de trois piliers fondamentaux : la spiritualité (pratiques méditatives et réflexion intérieure), la culture (visites de sites patrimoniaux, récits traditionnels et expériences locales) et le bien-être (pratiques basées sur le mouvement, exercices de pleine conscience et aliments curatifs).

En intégrant ces éléments dans les programmes quotidiens, Madinah Retreats propose un voyage adapté aux besoins des participants et constitue une « philosophie de l'enracinement, de la réalité et de la richesse ».

Les retraites s'adressent aux individus et aux groupes qui recherchent une véritable transformation de leur bien-être, une connexion spirituelle et un enrichissement culturel. Elles offrent un espace sûr et accueillant où les participants sont respectés dans leur cheminement unique vers la guérison.

Les récits culturels constituent également un élément essentiel, permettant aux participants d'explorer la sagesse cachée de chaque site et de comprendre les traditions locales et les pratiques historiques.

Aucune expérience préalable de la méditation ou des pratiques de bien-être n'est requise, ce qui rend les retraites accessibles à tous.

En hommage à ses racines égyptiennes, Al-Bitar étend les retraites à Siwa, en Égypte.

Médine, capitale spirituelle de l'islam, est connue sous le nom de « ville illuminée ». Elle offre une atmosphère de paix et de rajeunissement, et sa topographie et son climat diversifiés la rendent idéale pour une guérison basée sur la nature.

« Médine est largement reconnue comme une destination où le cœur est en paix, le corps rajeuni, l'esprit éclairé et l'âme enrichie », a déclaré M. Al-Bitar. « Le développement rapide de la ville et sa reconnaissance en tant que destination touristique mondiale de premier plan renforcent encore son attrait.

Les retraites à Médine se déroulent généralement dans une ferme traditionnelle entourée de nature. Les participants visitent des sites culturels et historiques, explorent la scène sociale dynamique de la ville et découvrent la cuisine locale, l'art contemporain et les traditions de la communauté.

« Pendant la retraite, nous proposons la méditation, le travail sur la respiration, l'auto-réflexion, le yoga, le tai-chi et d'autres thérapies somatiques, l'expression créative comme outil de guérison, ainsi que des repas nourrissants d'origine locale », a ajouté M. Al-Bitar.

Les pratiques somatiques guidées par des animateurs experts favorisent la prise de conscience du corps et le bien-être général.

M. Al-Bitar a déclaré : « Le contact avec la nature et les animaux a des effets thérapeutiques avérés. Les retraites de Médine intègrent des thérapies basées sur la nature et les chevaux pour aider les participants à se reconnecter à leur disposition d'origine, ce qui constitue une forme irremplaçable de guérison. »

L'oasis de Siwa, nichée dans un paysage désertique à couper le souffle, se caractérise par de vastes dunes, des affleurements calcaires saisissants et des caractéristiques géomorphologiques distinctives qui renforcent son attrait en tant que destination touristique.

« L'expansion à Siwa, en Égypte, a été inspirée par la tradition de réconciliation de l'oasis, vieille de 160 ans - l'Aïd El-Solh, une célébration de l'harmonie », a déclaré M. Al-Bitar.

« Les éléments curatifs naturels de Siwa, tels que les lacs salés, les sources d'eau chaude et les paysages luxuriants, reflètent de nombreuses qualités réparatrices de Médine. »

M. Al-Bitar a ajouté que Madinah Retreats explorera également les joyaux cachés du Royaume en organisant des retraites à Abha, Aseer, Al-Ahsa et dans d'autres lieux riches en nature curative et en patrimoine culturel.

Les prix des retraites vont de 5 000 SR (1 333 $) à 10 000 SR, en fonction de la destination, du programme, des animateurs, du transport et de l'hébergement.

Madinah Retreats applique un modèle de collaboration en s'associant à des prestataires de services, des animateurs et des experts locaux pour offrir une expérience qui reste fidèle à l'essence culturelle de chaque destination.

M. Al-Bitar a déclaré : « Notre contenu s'adresse à des personnes de tous horizons. Notre programme est spacieux et offre suffisamment de temps pour des pratiques autoguidées. Notre mode de diffusion est strictement non intrusif. »

Les participants quittent les retraites de Médine en se sentant « transformés, enrichis et connectés à leur moi le plus authentique ».

M. Al-Bitar a déclaré que l'expérience incarnait une profonde sagesse : « Vous pensez être une petite entité, mais en vous se trouve l'univers tout entier. »

Madinah Retreats propose également un modèle de retraite personnalisé pour les entreprises et les équipes, ainsi que des visites complémentaires telles que des expéditions à AlUla.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Les chameliers de Tabuk célèbrent l'Aïd au rythme d'Al-Hijini

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
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  • Le tempo des vers s'aligne sur les pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvements.
  • - Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini est souvent chanté de manière communautaire lors des célébrations.

TABOUK :  l'Aïd est une fête radieuse, imprégnée du parfum de la terre, du souvenir des ancêtres et de traditions profondément enracinées, transmises avec fierté d'une génération à l'autre.

Ici, où les sables s'étendent à l'infini, les chameliers connus sous le nom de hajjanah forment des processions majestueuses, offrant leurs salutations aux habitants tout en chantant Al-Hijini, une poésie qui fait vibrer le cœur, des histoires de fierté, d'amour et de loyauté, préservant ainsi l'âme du désert. 

Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)
Al-Hijini est profondément lié à la culture bédouine et sert de moyen d'expression des émotions. (SPA)

Chez les habitants de Tabouk, les coutumes empreintes d'authenticité et de dignité prennent vie lors des vibrantes célébrations de l'Aïd.

Ce sont un mélange d'héritage et de vie contemporaine, ancrés dans le rythme nomade du désert. Les chameaux, spécialement parés pour l'occasion, jouent un rôle central dans les festivités ; les cavaliers s'élancent à travers les sables en chantant joyeusement des vers traditionnels.

La poésie Al-Hijini tire son nom des chameaux bien dressés utilisés pour la chevauchée et la course. Les cavaliers récitent des vers lyriques qui abordent divers thèmes de la vie, souvent axés sur le patriotisme et la romance. Le rythme correspond aux pas réguliers des chameaux, créant un mélange harmonieux de mots et de mouvement. 

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini remonte le moral et apaise la solitude des voyageurs et des caravanes du désert. Il est profondément lié à la culture bédouine, servant de moyen d'expression des émotions, d'enregistrement des expériences quotidiennes, de transmission de la sagesse et de préservation des proverbes ancestraux.

Traditionnellement interprété en solo, Al-Hijini devient souvent un chant communautaire lors de célébrations telles que l'Aïd, la récitation collective reflétant l'unité et la solidarité des communautés du désert de Tabouk.***

Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)
Connu pour ses mélodies simples et son tempo rapide, Al-Hijini accompagne naturellement les voyageurs et les caravanes du désert. (SPA)

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com