Inondations à Casablanca: les prémices d’une crise politique au Maroc?

Les dernières précipitations qui se sont abattues sur Casablanca, capitale économique du Maroc, ont causé une série de dégâts matériels et humains (Photo, AFP/ Archives)
Les dernières précipitations qui se sont abattues sur Casablanca, capitale économique du Maroc, ont causé une série de dégâts matériels et humains (Photo, AFP/ Archives)
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Publié le Mercredi 13 janvier 2021

Inondations à Casablanca: les prémices d’une crise politique au Maroc?

  • Une semaine de fortes précipitations a mis à rude épreuve les infrastructures d’assainissement de la capitale économique du Maroc
  • La municipalité rejette l’entière responsabilité des inondations sur Lydec, l’entreprise chargée de la collecte des eaux usées et pluviales dans la métropole. Société civile et partis de l’opposition crient à la mauvaise gouvernance du parti islamiste P

CASABLANCA : Inondations, perturbation du trafic routier, coupures d’électricité, effondrement de plusieurs bâtiments et des morts. Les dernières précipitations qui se sont abattues sur Casablanca, capitale économique du Maroc, ont causé une série de dégâts matériels et humains. Ces fortes pluies qui ont commencé le 5 janvier, et qui ont duré une semaine, ont mis à nu les infrastructures routières et d’assainissement de la métropole.  

Des milliers de citoyens se sont mobilisés sur les réseaux sociaux pour crier leur colère et leur ras-le-bol face à une situation qui se reproduit après chaque forte pluie. «Il aura suffi de quelques heures d’une faible pluviométrie de plus de 30 millimètres, pour que toute la ville de Casablanca se noie. C’est inadmissible. Ailleurs, une telle situation catastrophe n’arrive que quand les pluies dépassent des centaines de millimètres», s’indigne ainsi une internaute sur le réseau social Facebook. En effet, le 5 janvier, la moyenne des précipitations a été de 33,7 mm à Casablanca, entre 16h et 22h. Une pluviométrie qui a mis  à rude épreuve les infrastructures de la ville.  

Effondrement de maisons en mauvais état  

Cette pluie est, par ailleurs, très attendue par les Marocains, surtout les agriculteurs, ces derniers ayant souffert de deux années consécutives de sécheresse. «On attendait impatiemment cette pluie pour sauver la campagne agricole de cette année. Si le monde rural a bien accueilli ce cadeau du ciel, les citadins ont énormément souffert. Nos gouvernants doivent rendre des comptes aux contribuables dont les biens ont été ravagés», peut-on également lire sur Facebook. Des voitures, commerces et habitations ont été inondés, et des vidéos de Casablancais en grogne ont circulé sur les réseaux sociaux.  

Une colère qui a pris de l’ampleur à la suite de l’effondrement de plusieurs maisons «menaçant ruine» dans des quartiers populaires de la métropole, notamment dans l’ancienne médina et à Derb Moulay Cherif, dans le quartier de Hay Mohammadi. Mais ce qui a provoqué un grand émoi, c’est l’événement survenu le vendredi 8 janvier. Alors que des membres de la protection civile recherchaient des survivants dans une maison écroulée, une habitation mitoyenne s’est également effondrée. Résultat: trois membres d’une même famille ont trouvé la mort. Rappelons que le problème des habitats «menaçant ruine» date de plusieurs décennies au Maroc, sans que ce problème ait pu être résolu. Les différents programmes lancés par le gouvernement ont quasiment tous échoués.  

«Le maire de Casablanca doit assumer ses responsabilités» 

Ce n’est pas la sortie médiatique, jugée «tardive et maladroite» par plusieurs observateurs, du maire de Casablanca, Abdelaziz el-Omari, membre du parti islamiste Parti de la justice et du développement (PJD), qui a pu apaiser la colère des Casablancais. Et pour cause, le maire a rejeté l’entière responsabilité sur la société gestionnaire Lydec, et a invité les Marocains à porter plainte contre l’entreprise qui «ne respecte pas ses engagements», selon lui, notamment sur le volet relatif aux investissements.  

Rappelons que Lydec, une compagnie autrefois appelée «Lyonnaise des Eaux de Casablanca», est une filiale de groupe français Suez, créée en 1995, et dont la mission est la gestion de la distribution d’eau potable et d’électricité, la collecte des eaux usées et pluviales et l’éclairage public de la ville de Casablanca. «Il se peut effectivement que Lydec soit responsable des inondations de Casablanca, mais le maire est le premier responsable politique de cette catastrophe. Il est maladroit de fuir ses responsabilités de cette manière et de jeter Lydec en pâture. Si cette dernière ne fait pas bien son travail, vous n’avez qu’à résilier son contrat. Vous êtes les premiers responsables du contrôle de ce contrat de délégation», s’insurge un militant associatif sur le groupe Save Casablanca sur Facebook. 

La Lydec donne sa version des faits  

La réponse de Lydec ne s’est pas faite attendre. «Dès réception du bulletin de la Direction générale de la météorologie annonçant de fortes pluies sur le territoire du Grand Casablanca pour le 5 janvier, Lydec s’est mise en état d’alerte, a renforcé ses équipes et a déployé ses moyens d’intervention sur le terrain. Afin de limiter l’impact de ces pluies, Lydec a mobilisé 358 agents dont des cadres et des opérateurs d’intervention spécialisés dans l’assainissement», a précisé Lydec dans un communiqué le 5 janvier. Deux jours plus tard, l’entreprise a publié un autre communiqué, où l’on apprend que, depuis le début de son activité en 1997, Lydec a investi près de 26 milliards de dirhams, soit près de 2,5 milliards d’euros, dont environ 45% dédiés à l’assainissement liquide.  

«Les engagements d’investissements contractuels de Lydec ont été respectés et se poursuivront dans les années à venir selon les modalités du contrat de gestion déléguée et dans le respect du schéma directeur de l’assainissement liquide», précise Lydec. Cette dernière a d’ailleurs organisé un point de presse ce mardi 12 janvier afin de communiquer les dessous de cette affaire qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers jours au Maroc. La société civile, des avocats et des partis politiques de l’opposition se sont saisis de ces derniers événements et demandent des comptes au parti islamiste PJD, au pouvoir depuis 2011 et dont plusieurs hauts cadres gèrent des grandes villes comme Casablanca, Marrakech, Agadir et Tanger. Les inondations de Casablanca sonnent-elles le glas de ce parti politique et constituent-elles les prémices d’une crise politique au Maroc?  


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".