Israël menace de frapper Beyrouth après des tirs de roquettes depuis le Liban

Le Hezbollah libanais a assuré vendredi qu'il n'était pas à l'origine des tirs de roquettes qui ont visé une localité frontalière dans le nord d'Israël dans la matinée. (AFP)
Le Hezbollah libanais a assuré vendredi qu'il n'était pas à l'origine des tirs de roquettes qui ont visé une localité frontalière dans le nord d'Israël dans la matinée. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 mars 2025

Israël menace de frapper Beyrouth après des tirs de roquettes depuis le Liban

  • C'est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement libanais Hezbollah que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël
  • Le Hezbollah libanais a assuré vendredi qu'il n'était pas à l'origine des tirs de roquettes qui ont visé une localité frontalière dans le nord d'Israël dans la matinée, auxquels Israël a menacé de riposter avec force

JERUSALEM: Israël a bombardé vendredi le sud du Liban et menacé "d'agir avec force" jusqu'à Beyrouth, en riposte à des tirs de roquettes depuis le Liban vers son territoire, alors qu'une trêve fragile est en vigueur depuis le 27 novembre.

L'armée israélienne a annoncé peu après ces tirs mener des frappes contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban, frontalier d'Israël.

Des images tournées par l'AFP vendredi matin montrent de la fumée s'élevant au-dessus du village libanais de Khiam, proche de la frontière, tandis que les écoles ont fermé dans plusieurs localités, notamment dans la région de Nabatiyé, après les menaces israéliennes.

C'est la deuxième fois depuis le début du cessez-le-feu qui a mis fin à deux mois de guerre ouverte entre l'armée israélienne et le mouvement libanais soutenu par l'Iran que des roquettes sont tirées depuis le Liban vers Israël, la précédente remontant au 22 mars.

Le Hezbollah, comme il l'avait déjà fait le 22 mars, a nié être à l'origine de ces tirs et affirmé respecter le cessez-le-feu.

Vendredi, l'armée israélienne a annoncé que deux "projectiles" avaient été tirés depuis le Liban, dont l'un a été intercepté et le second est tombé sur le sol libanais.

Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a aussitôt menacé: "S'il n'y a pas de calme à Kiryat Shmona et dans les localités de Galilée", dans le nord d'Israël, "il n'y aura pas de calme à Beyrouth", a-t-il dit.

"Le gouvernement libanais porte une responsabilité directe pour tout tir vers la Galilée. Nous ne permettrons pas un retour à la réalité du 7 octobre. Nous garantirons la sécurité des habitants de la Galilée et agirons avec force face à toute menace", a affirmé M. Katz.

 

Le Hezbollah nie être impliqué dans les tirs sur Israël et dit respecter la trêve

Le Hezbollah libanais a assuré vendredi qu'il n'était pas à l'origine des tirs de roquettes qui ont visé une localité frontalière dans le nord d'Israël dans la matinée, auxquels Israël a menacé de riposter avec force.

"Une source responsable au sein du Hezbollah confirme le respect par le parti de l'accord de cessez-le-feu et nie toute implication dans les roquettes lancées aujourd'hui (vendredi) depuis le sud du Liban en direction du nord de la Palestine occupée", a déclaré la formation pro-iranienne dans un communiqué publié sur sa chaîne Telegram, en référence à Israël.

 

Les habitants paniqués 

Dans la ville côtière de Tyr, visée par une frappe le 22 mars, des familles paniquées ont ramené leurs enfants à la maison.

"J'ai décidé d'emmener mes enfants à l'école malgré la situation, mais la direction m'a dit qu'ils avaient fermé après les menaces israéliennes et j'ai dû les ramener à la maison", a témoigné Ali Qassem, un père de quatre enfants.

L'agence de presse libanaise Ani a fait état de bombardements dans le sud du Liban et d'une "opération de ratissage" dans une localité proche de la frontière, où des tirs nourris ont été entendus.

L'Ani a signalé des tirs d'artillerie aux abords de plusieurs localités frontalières, dont Naqoura, qui abrite le quartier général de la Finul, la force de paix de l'ONU, et Aïta el-Chaab.

Après l'interception de roquettes le 22 mars, l'armée israélienne avait riposté par des frappes aériennes dans le sud du Liban et affirmé avoir visé "des dizaines de lanceurs de roquettes et un centre de commandement d'où opéraient des terroristes du Hezbollah".

Ces bombardements avaient fait huit morts, selon les autorités libanaises.

Le Hezbollah avait ouvert un front contre Israël en solidarité avec le Hamas au début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023, en tirant des roquettes sur le territoire israélien.

Ces hostilités, qui ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2024, ont fait plus de 4.000 morts au Liban, détruit des secteurs entiers dans les bastions du Hezbollah et contraint plus d'un million de personnes à fuir.

Du côté israélien, le bilan se monte à 78 morts, parmi lesquels 48 soldats en plus des 56 soldats tombés lors d'une offensive au sol déclenchée au Liban à la fin du mois de septembre, selon des données officielles. Quelque 60.000 habitants du nord d'Israël ont été déplacés, dont la moitié n'est pas encore rentrée chez elle, selon les autorités.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, puis le retrait incomplet des soldats israéliens du sud du Liban le 15 février, Israël continue de mener des frappes en territoire libanais et les deux parties s'accusent régulièrement de violer la trêve.

Israël a par ailleurs repris ses frappes le 18 mars sur la bande de Gaza après deux mois de trêve, pour contraindre le Hamas à libérer les derniers otages entre ses mains. Le mouvement islamiste a repris les tirs de roquette vers Israël quelques jours plus tard.


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.