Aux Emirats, des drones dotés d'IA pour aider à déterminer la date du ramadan

Les autorités religieuses des Emirats arabes unis vont utiliser des drones dotés d'intelligence artificielle (IA) pour observer le croissant de lune marquant le début du ramadan, a indiqué vendredi l'agence de presse officielle du pays, WAM. (AFP)
Les autorités religieuses des Emirats arabes unis vont utiliser des drones dotés d'intelligence artificielle (IA) pour observer le croissant de lune marquant le début du ramadan, a indiqué vendredi l'agence de presse officielle du pays, WAM. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 février 2025

Aux Emirats, des drones dotés d'IA pour aider à déterminer la date du ramadan

  • Le début du ramadan est déterminé par l'apparition du premier croissant de lune, le calendrier musulman étant lunaire
  • Les données recueillies par les drones compléteront les constatations de "l'observation traditionnelle à l'œil nu et des observatoires astronomiques à travers le pays, équipés d'une technologie de pointe pour assurer une vision précise de la lune"

DUBAI: Les autorités religieuses des Emirats arabes unis vont utiliser des drones dotés d'intelligence artificielle (IA) pour observer le croissant de lune marquant le début du ramadan, a indiqué vendredi l'agence de presse officielle du pays, WAM.

Le recours à cette technologie pour aider à déterminer la date de début du mois de jeûne musulman est une première mondiale, selon l'agence.

Elle "étend le concept d'observation visuelle directe, qui reste la principale méthode pour confirmer l'observation du croissant de lune, conformément à la parole du prophète Mahomet", a-t-elle ajouté.

Le début du ramadan est déterminé par l'apparition du premier croissant de lune, le calendrier musulman étant lunaire.

Les données recueillies par les drones compléteront les constatations de "l'observation traditionnelle à l'œil nu et des observatoires astronomiques à travers le pays, équipés d'une technologie de pointe pour assurer une vision précise de la lune", a indiqué l'agence.

Le pays du Golfe, l'un des principaux exportateurs de pétrole au monde, mise largement sur l'intelligence artificielle dans le cadre de ses efforts de diversification économique.


Le mois de jeûne musulman du ramadan débutera samedi en Arabie saoudite

Le croissant de lune signalant le début du Ramadan samedi a été aperçu en Arabie saoudite, a annoncé le comité de repérage de la lune. (SPA/File Photo)
Le croissant de lune signalant le début du Ramadan samedi a été aperçu en Arabie saoudite, a annoncé le comité de repérage de la lune. (SPA/File Photo)
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  • Le calendrier lunaire islamique, basé sur l'observation du croissant de lune, détermine le début du nouveau mois
  • Suite à l'observation du croissant de lune vendredi soir, le mois sacré du Ramadan, 9ème mois du calendrier islamique Hijri, débutera le 1er mars, samedi, a annoncé la Cour suprême

RIYADH : Le croissant de lune signalant le début du ramadan samedi a été aperçu en Arabie saoudite, a annoncé le comité d'observation de la lune.

Suite à l'observation du croissant de lune vendredi soir, le mois sacré du Ramadan, 9ème mois du calendrier islamique Hijri, débutera le 1er mars, samedi, a annoncé la Cour suprême.

Le croissant a été observé dans tout le royaume, notamment dans les observatoires de Sudair et de Tumair.

La Cour suprême a appelé jeudi tous les musulmans d'Arabie saoudite à observer le croissant du Ramadan vendredi soir.

La Cour a déclaré que toute personne qui apercevrait le croissant de Ramadan avec ses yeux ou des jumelles devrait avertir le tribunal le plus proche de son lieu de résidence et y enregistrer son témoignage, ou contacter le centre le plus proche afin d'être orienté vers le tribunal le plus proche.

Le comité saoudien d'observation de la lune observe généralement la lune dans les jours précédant la date prévue pour le début du ramadan, mais il a encouragé les autres musulmans qui souhaitent observer la lune à le faire également.

Pendant le ramadan, les musulmans s'abstiennent de manger et de boire du lever au coucher du soleil, dans le cadre du rituel islamique qui vise à encourager la patience, la charité et le bien-être de la communauté.

C'est le mois de bénédiction au cours duquel le Coran a été révélé au prophète Mahomet. Le jeûne d'un mois, de l'aube au crépuscule, est l'un des cinq piliers de l'islam.

À l'occasion du Ramadan, les musulmans marquent un tournant dans leur vie en s'efforçant d'améliorer leur spiritualité, d'abandonner leurs mauvaises habitudes au lieu de les mettre en veilleuse, d'implorer, de guérir, de faire la charité, de dormir moins, de prier davantage et d'accroître l'imaan - ou la foi - au cours de ce mois de pardon.


Trêve à Gaza: «discussions intensives» entre Israël, Qatar et Etats-Unis, selon l'Egypte

La troisième et dernière phase de l'accord doit être consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. (AFP)
La troisième et dernière phase de l'accord doit être consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars. (AFP)
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  • "Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l'accord de trêve, dans le cadre des efforts continus visant à garantir la mise en œuvre des accords précédemment conclus"
  • Les négociateurs discutent également des moyens de "renforcer l'acheminement de l'aide humanitaire" vers le territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre

LE CAIRE: Des délégations israéliennes et qataries tiennent au Caire des "discussions intensives" sur les prochaines phases du cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le Hamas, avec la participation de représentants américains, a annoncé jeudi le service de presse du gouvernement égyptien.

"Les parties concernées ont entamé des discussions intensives pour examiner les prochaines étapes de l'accord de trêve, dans le cadre des efforts continus visant à garantir la mise en œuvre des accords précédemment conclus", a déclaré le service de presse.

Les négociateurs discutent également des moyens de "renforcer l'acheminement de l'aide humanitaire" vers le territoire palestinien ravagé par 15 mois de guerre, a-t-il ajouté.

Israël a annoncé jeudi l'envoi au Caire de négociateurs pour des pourparlers après que le Hamas a remis la nuit précédente les dépouilles de quatre otages en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens, dans le cadre de la première phase de l'accord de trêve qui s'achève samedi.

Une deuxième étape, qui doit commencer dimanche, prévoit la fin définitive de la guerre et la libération des derniers otages retenus à Gaza, mais s'annonce très incertaine.

La troisième et dernière phase de l'accord doit être consacrée à la reconstruction de Gaza, un gigantesque chantier estimé par l'ONU à plus de 53 milliards de dollars.

 


«Ca ne s'arrêtera pas»: la peur de Palestiniens de Cisjordanie sous les raids israéliens

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  • L'armée israélienne a lancé le 21 janvier une opération visant les groupes armés palestiniens, baptisée "Mur de Fer", dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967
  • Le ministre de la Défense, Israël Katz, a ordonné le 23 février aux soldats de se préparer à un "séjour prolongé" dans trois camps de réfugiés de la zone (Jénine, Tulkarem et Nour Chams) dont les habitants ont été chassés par cette opération

JENINE: En regardant sa petite-fille dormir dans des logements exigus pour Palestiniens déplacés, Sanaa Chraïm espère une vie meilleure pour le bébé né après le déclenchement de l'opération militaire israélienne d'envergure en cours depuis plus d'un mois dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Je m'inquiète de ce qui va se passer quand les enfants grandiront dans cette réalité de raids constants", dit Mme Chraïm, qui a déjà perdu un fils, membre d'un groupe armé, lors d'une précédente opération de l'armée israélienne, en 2023.

"Il y a eu tellement de raids répétés, ça ne s'arrêtera pas", lâche-t-elle le visage austère, dans une pièce bondée d'un centre associatif de Jénine, ville où la famille s'est réfugiée en janvier.

L'armée israélienne a lancé le 21 janvier une opération visant les groupes armés palestiniens, baptisée "Mur de Fer", dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, a ordonné le 23 février aux soldats de se préparer à un "séjour prolongé" dans trois camps de réfugiés de la zone (Jénine, Tulkarem et Nour Chams) dont les habitants ont été chassés par cette opération.

L'offensive a été lancée deux jours après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza, après plus de 15 mois de guerre.

Selon les Nations unies, l'offensive en Cisjordanie a coûté la vie à au moins 39 Palestiniens et déplacé quelque 40.000 habitants. Avant l'opération, 24.000 personnes vivaient dans le camp de réfugiés de Jénine.

"Il n'y a plus rien" 

Originaire de ce camp, Mme Chraïm et sa famille partagent avec environ 80 habitants déplacés des locaux exigus dans un immeuble de la ville. Parmi eux, Thaer Mansoura, en fauteuil roulant en raison d'une ostéoporose, passe son temps dans la cour avec d'autres déplacés.

Il a été évacué du camp de réfugiés dans une charrette, après la destruction des rues par des bulldozers de l'armée. "Nous avons enduré tout ce que nous pouvions. Mais avec tant d'enfants, ceux de mes frères, de nos voisins, de mes cousins, nous n'avions pas d'autre choix que de partir", a-t-il dit à l'AFP.

Il raconte que sa famille est restée trois jours chez elle pendant que l'eau, l'électricité et les lignes téléphoniques étaient coupées. Sans compter le bruit des explosions, des tirs et des hélicoptères, ainsi que les appels des drones de l'armée demandant aux habitants d'"évacuer leurs maisons", détaille-t-il.

Aujourd'hui au centre associatif, M. Mansoura ne voit aucune issue: "Nous sommes toujours coincés ici, il n'y a pas d'endroit où nous pouvons retourner".

A cinq kilomètres de là, plusieurs zones du camp de Jénine sont en ruines. Les rues étroites sont désertes, envahies de décombres de maisons dont les façades ont été arrachées par des bulldozers de l'armée, constate un correspondant de l'AFP depuis les abords du camp. Les murs sont criblés de centaines d'impacts de balles et des auvents de boutiques noircis par le feu.

"La peur est en moi" 

Au centre-ville de Jénine, la vie a repris son cours malgré la présence militaire, et les magasins habituellement fermés pendant les offensives de l'armée ont rouvert.

"Normalement, après une opération, tout est fermé. Mais cette fois-ci, c'est différent", dit à l'AFP le gérant d'un magasin de vêtements, qui raconte aussi les difficultés économiques auxquelles la population est confrontée.

De retour au centre associatif, Nathmi Turkman tient le seul objet qu'il a pu emporter avant de s'enfuir: une tour Eiffel miniature, cadeau qu'il a choisi pour sa valeur sentimentale.

Agé de 53 ans, cet homme a passé plusieurs années dans des prisons israéliennes et porte encore les stigmates d'une précédente opération militaire à Jénine qui lui rappelle la deuxième Intifada -- le soulèvement palestinien au début des années 2000 -- une balle tirée en 2002 et toujours dans sa chair.

Pour les personnes qui n'ont pas été témoins des événements de la seconde Intifada, l'opération israélienne actuelle "est choquante", dit le quinquagénaire. "Mais pour nous qui avons vécu 2002 avec les chars et les avions militaires il n'y a pas de différence (...): il s'agit toujours de la même occupation", ajoute-t-il.

A bout de nerfs, Mme Chraïm raconte, elle, avoir été prise de panique la veille lorsque la poussette dans laquelle se trouvait sa petite-fille s'est renversée dans un parc proche du camp de réfugié, avant de se rendre compte que le bébé allait bien: "La peur est en moi et je ne peux pas m'en débarrasser."