France : une usine d'éoliennes en mer pour concurrencer la Chine

Le ministre français en charge de l'industrie et de l'énergie Marc Ferracci prononce un discours lors d'une visite pour poser la première pierre de l'extension de l'usine de la société éolienne Siemens Gamesa, au Havre, dans le nord-ouest de la France, le 17 février 2025. (Photo Lou BENOIST / AFP)
Le ministre français en charge de l'industrie et de l'énergie Marc Ferracci prononce un discours lors d'une visite pour poser la première pierre de l'extension de l'usine de la société éolienne Siemens Gamesa, au Havre, dans le nord-ouest de la France, le 17 février 2025. (Photo Lou BENOIST / AFP)
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Publié le Lundi 17 février 2025

France : une usine d'éoliennes en mer pour concurrencer la Chine

  • groupe Siemens Gamesa va investir 200 millions d'euros pour étendre son site français du Havre et y produire des pales « parmi les plus longues au monde », dans le but de rivaliser avec la Chine.
  • L'extension, qui devrait être achevée en 2026, « fera entrer l’éolien en mer dans une autre dimension » selon la filiale de l'énergéticien allemand Siemens Energy issue de la fusion de Siemens Wind Power et Gamesa.

PARIS : L'usine d'éoliennes en mer du groupe Siemens Gamesa va investir 200 millions d'euros pour étendre son site français du Havre et y produire des pales « parmi les plus longues au monde », dans le but de rivaliser avec la Chine, ont annoncé lundi le ministre français de l'Énergie et la société germano-espagnole.

« Notre objectif est de produire en France les composants nécessaires aux futurs parcs éoliens. Pour y parvenir, il est essentiel de fabriquer des turbines plus puissantes, adaptées à l’évolution des technologies », a déclaré Marc Ferracci, ministre français chargé de l'Énergie, lors de la pose de la première pierre de l'extension.

Inaugurée en 2022 sur un site de 36 hectares, l'usine produit aujourd'hui des pales de 75 et 81 mètres de long et assemble des nacelles pour des turbines éoliennes de 7 ou 8 MW. Elle équipe cinq parcs éoliens en mer français en construction ou déjà en service, le long de la côte atlantique.

L'extension, qui devrait être achevée en 2026, « fera entrer l’éolien en mer dans une autre dimension » grâce à ses pales longues de 115 mètres, selon la filiale de l'énergéticien allemand Siemens Energy issue de la fusion de Siemens Wind Power et Gamesa.

« Avec un rotor de 236 mètres et une puissance de 14 MW, cette sixième génération de machines Siemens Gamesa sera l'une des plus puissantes au monde », précise-t-elle.

Yara Chaktoura, la présidente de Siemens France, a assuré dans un communiqué que ce projet « permet à la France et à l’Europe de rester au cœur du développement, de la fabrication et de l’installation de nos éoliennes en mer ».

Au total, le projet a bénéficié de près de 170 millions d'euros de soutien public : 35 millions d'euros de financements européens, 80 millions d'euros de subventions des collectivités locales et 54 millions d'euros de crédit d'impôt. « Un soutien important, assumé » face à « une concurrence de plus en plus féroce et parfois déloyale », a indiqué le ministre, en visant la Chine sans la nommer. 

« La position de la France est claire : l’Europe doit se préparer à riposter et à s’armer. Nous devons faire davantage pour soutenir nos industries et nos emplois, notamment en favorisant le contenu industriel local et l’achat de turbines fabriquées en Europe et en France dans les prochains appels d’offres », a souligné M. Ferracci.

Le ministre a d'ailleurs annoncé l'introduction de « critères de résilience dans les prochains appels d’offres », pour favoriser « le contenu industriel local et l’achat de turbines fabriquées en Europe et en France ». Ces critères d'éligibilité et de sélection seront mis en œuvre dès cette année.


L’inquiétude des Français face à l’imminente publication d’un manuel de survie

Des visiteurs prennent des photos de l'horizon de la ville et de la Tour Eiffel depuis le belvédère de la Tour Montparnasse à Paris, le 15 septembre 2024. (AFP)
Des visiteurs prennent des photos de l'horizon de la ville et de la Tour Eiffel depuis le belvédère de la Tour Montparnasse à Paris, le 15 septembre 2024. (AFP)
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  • Cette initiative gouvernementale semble cristalliser l’anxiété collective
  • Le manuel de survie est-il un simple outil de prévention ou le préambule d’un basculement dans une ère de menaces accrues?

PARIS : Alors que la tension internationale ne cesse de croître, au sujet de la guerre en Ukraine, le gouvernement français s’apprête à distribuer, dans les prochaines semaines, un manuel de survie à tous les foyers français.

Loin de rassurer, cette initiative suscite une vague d’inquiétude et d’interrogations, totalement justifiée.

Le président russe Vladimir Poutine a brandi à nouveau la menace nucléaire, à l’adresse des pays européens alliés de l’Ukraine.

De son côté, le président français Emmanuel Macron a considéré dans son allocution télévisée du 5 mars, que la Russie est une menace, tout en appelant à un «débat stratégique» sur la protection des alliés européens.

Ces déclarations plutôt alarmantes interviennent alors que l’Europe, et la France en tête, sont sommées de se réarmer et de consolider leurs moyens de défense, à la suite du désengagement franc, exprimé par le président américain Donald Trump.

Il n’en faut pas plus pour qu’un climat anxiogène submerge les Français et ébranle la certitude jusque-là ancrée dans leur esprit, selon laquelle leur pays et leur continent, sont un espace de paix, garanti et protégé par la solidité historique des relations transatlantiques.

Or depuis le changement d’alliance brutal, opéré par le président américain, à la faveur de la Russie, cette garantie devient caduque et doit être compensée par les Européens eux-mêmes, alors que la recherche des moyens pour financer cet effort vire au casse-tête.

C’est dans ce contexte particulièrement délicat que le gouvernement français a dévoilé son intention de distribuer un manuel de survie aux crises, information accueillie avec circonspection par les Français.

S’agit-il d’une simple mesure préventive ou d’un signe avant-coureur d’un danger imminent?

Cette annonce ne fait qu’amplifier les craintes de la population française, confirmée par les sondages successifs.

Ils sont 76 pour cent à se dire inquiets par les évolutions de la guerre russe en Ukraine, et craignent une extension du conflit, selon un sondage de l’institut CSA pour la chaîne d’information CNEWS.

Dans un sondage de l’institut IFOP pour le journal 20 minutes, ce pourcentage de Français inquiets grimpe à 92 pour cent, même si le gouvernement a fait savoir que la publication du manuel était à l’étude dès le lendemain de la pandémie de Covid-19 et qu’il n’a rien à voir avec la situation de guerre en Ukraine.

Baptisé «France Résilience» ou «Tous résilients», ce manuel élaboré par le ministère de la Défense est en attente de validation par le Premier ministre François Bayrou.

Il s’inspire des manuels en vigueur dans les pays nordiques tels que la Suède ou la Finlande et il est conçu pour être pratique et accessible, et comprend trois axes.

Premier axe, les gestes de survie, ou comment se protéger, évacuer ou s’abriter selon la nature de la crise.

Deuxième axe, l’identification des signaux d’alerte, comme reconnaître les sirènes et se tenir informé à travers les médias et suivre les consignes officielles.

Troisième axe, l’engagement civil dans les différents dispositifs de volontariat tel que la Croix-Rouge, la sécurité civile ou autres.

Cependant, ce qui frappe surtout les esprits dans le manuel, c’est la constitution d’un kit de survie permettant à chaque individu de tenir en autonomie pendant trois jours.

Le manuel dresse une liste des principaux produits à stocker, dont l’eau en bouteille, les conserves et autres denrées alimentaires de base, les médicaments requis pour chacun ainsi que des médicaments de base, en plus des torches électriques et des piles.

«Est-on face à une mesure de prévention ou un signal d’alerte?», s’interrogent les Français sur les réseaux sociaux.

La publication de ce manuel ne fait pas l’unanimité, certains y trouvent une bonne décision permettant à chacun de mieux se préparer à d’éventuelles crises, mais d’autres ont à l’esprit le «timing» de sa publication.

Les plus suspicieux voient dans le manuel un aveu d’impuissance de l’État face aux risques, mieux encore pour d’autres, ce n’est qu’une manière de préparer les Français à une augmentation de leurs impôts, pour financer l’effort de réarmement.

Alors que la Russie intensifie sa guerre en Ukraine et que la France réaffirme son rôle de puissance nucléaire en Europe, cette initiative gouvernementale semble cristalliser l’anxiété collective.

Le manuel de survie est-il un simple outil de prévention ou le préambule d’un basculement dans une ère de menaces accrues?


Rabbin agressé: Retailleau pointe l'antisémitisme de «l'islamisme» et de «l'extrême gauche»

Cette photographie prise le 23 mars 2025 à Orléans, dans le centre de la France, montre le lieu de l'agression du rabbin d'Orléans la veille, pour laquelle un mineur a été arrêté. (AFP)
Cette photographie prise le 23 mars 2025 à Orléans, dans le centre de la France, montre le lieu de l'agression du rabbin d'Orléans la veille, pour laquelle un mineur a été arrêté. (AFP)
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  • "Les juifs représentent moins de 1% de la population nationale. Et pour autant, ils sont victimes de près de 60%" des agressions religieuses, a souligné le ministre de l'Intérieur
  • Le rabbin d'Orléans Arié Engelberg rentrait chez lui accompagné de son fils de neuf ans quand il a été agressé samedi

BELFORT: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a pointé lundi au cours d'un déplacement à Belfort le "double visage" de l'antisémitisme, celui "de l'islamisme" et celui de "l'extrême gauche", après l'agression samedi d'un rabbin à Orléans.

"Il y a un énorme problème aujourd'hui", a déclaré à la presse Bruno Retailleau en référence à un "retour de l'antisémitisme", qu'il faut "combattre pied à pied". Il a évoqué une multiplication par "plus que trois" des actes antisémites depuis l'attaque du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas en Israël.

"Les juifs représentent moins de 1% de la population nationale. Et pour autant, ils sont victimes de près de 60%" des agressions religieuses, a souligné le ministre de l'Intérieur.

"Mais cet antisémitisme, il a muté. Autrefois, il était d'abord le fait de l'extrême droite. Aujourd'hui, c'est résiduel", a-t-il assuré. "Il a désormais un double visage. Le visage de l'islamisme, qui est finalement un peu ce qu'était le fascisme d'hier, un catalyseur de la haine antisémite. Et un autre visage, celui de l'extrême gauche qui, sous couvert de l'antisionisme, attise les braises de l'antisémitisme".

Le ministre a pointé "l'énorme responsabilité" des "Insoumis", brocardant notamment la député européenne LFI Rima Hassan. "Quand Madame Rima Hassan déclare sur une radio nationale qu'elle trouve que le Hamas, qui est un mouvement terroriste, est légitime, quand on sait ce qu'ils ont fait, on tombe des nues", a-t-il déclaré.

Le rabbin d'Orléans Arié Engelberg rentrait chez lui accompagné de son fils de neuf ans quand il a été agressé samedi.

Une enquête a été ouverte pour "violences volontaires commises en raison de l'appartenance réelle ou supposée de la victime à une religion".

Un adolescent, soupçonné d’être l'auteur de l'agression, a été interpellé samedi soir et placé en garde à vue.

Une marche silencieuse "en soutien au rabbin" et "contre l'antisémitisme" est prévue mardi à 18H00 à Orléans.

Dimanche, le président de la République Emmanuel Macron a dénoncé le "poison" de l'antisémitisme, en promettant de ne céder "ni au silence ni à l'inaction" face à cela.


La Chine veut se rapprocher de la France dans un monde « instable »

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a déclaré lundi à Pékin que la France attendait de la Chine qu'elle envoie "des messages très clairs à la Russie", son allié le plus proche, au sujet de la guerre en Ukraine. (AFP).
Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a déclaré lundi à Pékin que la France attendait de la Chine qu'elle envoie "des messages très clairs à la Russie", son allié le plus proche, au sujet de la guerre en Ukraine. (AFP).
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  • La Chine espère pouvoir « résister » avec la France « à l'unilatéralisme et à la résurgence de la loi de la jungle », une allusion à peine voilée au chamboulement de l'ordre international provoqué par le retour à la Maison Blanche du président américain D
  • « La situation internationale actuelle est de plus en plus complexe et instable, avec une augmentation notable des facteurs d'incertitude », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun.

PEKIN : La Chine a annoncé lundi espérer que la visite de ce week-end du ministre français des Affaires étrangères permettra à Pékin et Paris d'améliorer leurs relations dans un monde « de plus en plus complexe et instable ».

Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, est attendu jeudi et vendredi à Pékin et Shanghai pour sa première visite en Chine depuis sa prise de fonction.

« La situation internationale actuelle est de plus en plus complexe et instable, avec une augmentation notable des facteurs d'incertitude », a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Guo Jiakun.

M. Barrot s'entretiendra également avec son homologue chinois Wang Yi, a précisé le porte-parole.

Pékin entend profiter de cette visite pour « consolider la confiance politique mutuelle », a-t-il ajouté.

La Chine espère pouvoir « résister » avec la France « à l'unilatéralisme et à la résurgence de la loi de la jungle », une allusion à peine voilée au chamboulement de l'ordre international provoqué par le retour à la Maison Blanche du président américain Donald Trump.

Les relations entre Pékin et Paris sont marquées par une longue histoire de coopération et de dissensions depuis la reconnaissance en 1964 de la République populaire de Chine par la France.

En visite à Paris l'an dernier, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi a déclaré au président français Emmanuel Macron que Pékin appréciait la position « indépendante » de la France.

Cependant, en 2018, Pékin a imposé des sanctions douanières sur le cognac français en réponse aux droits de douane supplémentaires de l'Union européenne sur les voitures électriques chinoises.

De son côté, la France a cherché à faire pression sur la Chine concernant ses relations avec Moscou, qui se sont renforcées depuis l'invasion russe de l'Ukraine.

La Chine se présente comme neutre dans le conflit ukrainien, mais ne l'a jamais ouvertement condamné.