Cisjordanie: les autorités palestiniennes font état de trois personnes tuées par l'armée israélienne

Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que des forces israéliennes avaient tué dimanche trois personnes, dont une femme enceinte de huit mois, en Cisjordanie occupée, l'armée israélienne affirmant avoir "ciblé des terroristes" dans le secteur. (AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que des forces israéliennes avaient tué dimanche trois personnes, dont une femme enceinte de huit mois, en Cisjordanie occupée, l'armée israélienne affirmant avoir "ciblé des terroristes" dans le secteur. (AFP)
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Publié le Lundi 10 février 2025

Cisjordanie: les autorités palestiniennes font état de trois personnes tuées par l'armée israélienne

  • Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ce qu'il a décrit comme "un crime d'exécution commis par les forces d'occupation", accusées de "cibler délibérément des civils sans défense"
  • Une autre femme, Rahaf Fouad Abdoullah Al-Ashqar, 21 ans, a été tuée dans le camp, a indiqué le ministère de la Santé

TULKAREM: Le ministère palestinien de la Santé a annoncé que des forces israéliennes avaient tué dimanche trois personnes, dont une femme enceinte de huit mois, en Cisjordanie occupée, l'armée israélienne affirmant avoir "ciblé des terroristes" dans le secteur.

Soundus Jamal Mohammad Chalabi, 23 ans, a été tuée avant l'aube dans le camp de réfugiés de Nour Chams, selon le ministère, qui précise que son mari, Yazan Abou Chola, a été grièvement blessé.

La jeune femme est décédée à son arrivée à l'hôpital local. "Les équipes médicales n'ont pas pu sauver la vie du bébé en raison de l'occupation (l'armée israélienne) qui a empêché le transfert des blessés à l'hôpital", a ajouté le ministère dans un communiqué.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'une enquête sur ces faits avait été ouverte.

Le couple "essayait de quitter le camp avant que les forces d'occupation n'y pénètrent. Ils ont été abattus dans leur voiture, et la femme et son bébé sont tombés en martyrs, tandis que le mari a été blessé", a affirmé à l'AFP Murad Alyan, membre du comité populaire du camp.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a condamné ce qu'il a décrit comme "un crime d'exécution commis par les forces d'occupation", accusées de "cibler délibérément des civils sans défense".

Une autre femme, Rahaf Fouad Abdoullah Al-Ashqar, 21 ans, a été tuée dans le camp, a indiqué le ministère de la Santé.

Selon une source du comité populaire du camp, elle a été tuée et son père blessé lorsque "les forces israéliennes ont utilisé des explosifs pour ouvrir la porte de leur maison familiale".

"Explosifs" 

Dimanche soir, le ministère de la Santé a fait état d'une troisième victime, Iyas Adli Fakhri al-Akhras, un Palestinien de 20 ans, tué "après avoir été abattu par les forces israéliennes" dans le camp.

L'armée israélienne a déclaré à l'AFP qu'elle examinait ces allégations.

Elle a indiqué avoir lancé une opération dans le camp de Nour Chams dimanche matin, dans le cadre d'une vaste opération en cours dans les camps voisins de Tulkarem et de Jénine.

"L'équipe de combat de la brigade Ephraïm a commencé les opérations à Nour Chams", a déclaré l'armée dans un communiqué, ajoutant que des soldats avaient "ciblé plusieurs terroristes et arrêté d'autres individus dans la région".

Des images de l'AFP ont montré dimanche matin des bulldozers militaires déblayant un passage devant des bâtiments apparemment vides dans ce camp densément peuplé, qui abrite environ 13.000 personnes.

Au moins 70 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, depuis le début de l'année, selon le ministère palestinien de la Santé.

Les violences y ont explosé depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Au moins 887 Palestiniens y ont été tués en 16 mois par l'armée israélienne ou des colons, selon le ministère de la Santé palestinien.

Dans le même temps, au moins 32 Israéliens, dont des soldats, ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors des opérations militaires israéliennes, selon les chiffres officiels israéliens.


Syrie: des milliers de personnes rejoignent «la nouvelle armée», selon le président

Selon le président syrien, "grand nombre de jeunes hommes" avaient fui la Syrie d'Assad pour échapper à la conscription militaire obligatoire. (AFP)
Selon le président syrien, "grand nombre de jeunes hommes" avaient fui la Syrie d'Assad pour échapper à la conscription militaire obligatoire. (AFP)
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  • Le président syrien par intérim Ahmed al-Chareh a annoncé, dans un entretien diffusé lundi, que "des milliers" de personnes rejoignaient la "nouvelle armée syrienne" depuis le renversement de Bachar al-Assad
  • Le nouveau pouvoir avait annoncé la dissolution de l'armée de M. Assad et de toutes les factions armées rebelles, dont le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) dirigé par M. Chareh

DAMAS: Le président syrien par intérim Ahmed al-Chareh a annoncé, dans un entretien diffusé lundi, que "des milliers" de personnes rejoignaient la "nouvelle armée syrienne" depuis le renversement de Bachar al-Assad.

"Je n'ai pas imposé la conscription obligatoire en Syrie. J'ai plutôt opté pour l'enrôlement volontaire, et aujourd'hui des milliers de personnes rejoignent la nouvelle armée syrienne", s'est félicité le président dans le podcast "The Rest is Politics" animé par Alastair Campbell et Rory Stewart, deux figures politiques britanniques.

Le nouveau pouvoir avait annoncé la dissolution de l'armée de M. Assad et de toutes les factions armées rebelles, dont le groupe radical islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) dirigé par M. Chareh.

Selon les experts, dans les premières années de la guerre déclenchée en 2011 par la répression sanglante de manifestations anti-gouvernementales, les pertes humaines, les désertions et les refus de conscription avaient réduit d'environ la moitié les troupes, qui comptaient initialement quelque 300.000 soldats.

Le pouvoir d'Assad avait été soutenu par la Russie et l'Iran, ainsi que par le Hezbollah libanais et d'autres groupes pro-iraniens, avant que ses forces armées ne s'effondrent face à l'avancée des rebelles menés par le HTS.

Selon le président syrien, "grand nombre de jeunes hommes" avaient fui la Syrie d'Assad pour échapper à la conscription militaire obligatoire.

"De nombreux anciens officiers ont fait défection et rejoignent progressivement le nouveau ministère de la Défense", a-t-il ajouté.

Les nouvelles autorités ont annoncé l'intégration des groupes armés dans une future armée nationale. Mais sur le terrain, des factions soutenues par la Turquie affrontent toujours les Forces démocratiques syriennes (FDS), appuyées par les Etats-Unis et l'administration kurde semi-autonome dans le nord-est du pays.

M. Chareh a de nouveau appelé à une levée des sanctions contre la Syrie, imposées, selon lui, au pouvoir déchu d'Assad pour "ses crimes".

"Maintenant que nous avons démantelé le régime et ses prisons, ces sanctions devraient être levées, car elles ne sont plus justifiées après sa chute", a-t-il dit.

Pour faire face aux "défis importants de sécurité", M. Chareh prône notamment "le développement économique".

"C'est sur cela que nous nous concentrons actuellement. Sans croissance économique, il ne peut y avoir de stabilité, et sans stabilité, nous risquons de créer un environnement propice au chaos et à l'insécurité", a-t-il ajouté.


Le chef de l'ONU salue la formation d'un nouveau gouvernement au Liban

 Le secrétaire général de l'ONU a salué dimanche la formation d'un nouveau gouvernement au Liban, disant vouloir travailler avec lui pour assurer le maintien du cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU a salué dimanche la formation d'un nouveau gouvernement au Liban, disant vouloir travailler avec lui pour assurer le maintien du cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • "Les Nations unies se réjouissent de travailler en étroite collaboration avec le nouveau gouvernement sur ses priorités, notamment la consolidation de la cessation des hostilités et la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701
  • "Les Nations unies réitèrent leur engagement à soutenir l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban", a-t-il également déclaré

WASHINGTON: Le secrétaire général de l'ONU a salué dimanche la formation d'un nouveau gouvernement au Liban, disant vouloir travailler avec lui pour assurer le maintien du cessez-le-feu avec Israël.

Antonio Guterres "salue la formation d'un nouveau gouvernement sous la direction de Nawaf Salam", a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric dans un communiqué.

Un nouveau gouvernement a été formé samedi au Liban après plusieurs semaines de difficiles tractations, mettant fin à plus de deux ans de gouvernance intérimaire dans un pays profondément marqué par la récente guerre entre Israël et le Hezbollah.

"Les Nations unies se réjouissent de travailler en étroite collaboration avec le nouveau gouvernement sur ses priorités, notamment la consolidation de la cessation des hostilités et la mise en oeuvre intégrale de la résolution 1701 (qui a mis fin en 2006 au précédent conflit entre Israël et le Hezbollah, NDLR)", a poursuivi M. Dujarric.

"Les Nations unies réitèrent leur engagement à soutenir l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban", a-t-il également déclaré.

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a promis samedi "un gouvernement de réforme et de salut", dans une déclaration télévisée.

Il sera confronté à la tâche ardue de mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour débloquer des milliards de dollars auprès des donateurs internationaux, de superviser un fragile cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah et de reconstruire le pays.

Le bureau de la représentante des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, avait salué samedi l'ouverture d'"un nouveau chapitre plus radieux pour le Liban".


L'Arabie saoudite rejette les propos israéliens sur le déplacement des Palestiniens

Ci-dessus, des Palestiniens déplacés marchent le long de la rue côtière Al-Rachid à Gaza alors qu'ils commencent à retourner dans le nord de la bande de Gaza, le 27 janvier 2025. (AFP)
Ci-dessus, des Palestiniens déplacés marchent le long de la rue côtière Al-Rachid à Gaza alors qu'ils commencent à retourner dans le nord de la bande de Gaza, le 27 janvier 2025. (AFP)
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  • Le ministère saoudien des Affaires étrangères a réaffirmé que le droit du peuple palestinien «restera fermement établi et que personne ne pourra le lui retirer, quel que soit le temps que cela prendra»
  •  Il a ajouté qu'une paix durable ne serait obtenue qu'en «revenant à la logique de la raison et en acceptant le principe de la coexistence pacifique à travers la solution à deux États»

RIYAD: L'Arabie saoudite a réitéré, dimanche, son rejet catégorique des déclarations concernant le déplacement du peuple palestinien de sa terre, en particulier celles du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Le ministère des Affaires étrangères du Royaume a déclaré, dans un communiqué, qu'il rejetait «de telles déclarations qui visent à détourner l'attention des crimes continus commis par l'occupation israélienne contre les frères palestiniens de Gaza, y compris le nettoyage ethnique dont ils font l'objet».

Le ministère a également soutenu la «condamnation, la désapprobation et le rejet total par les pays frères» des propos du dirigeant israélien.

«Le Royaume souligne également que cette mentalité extrémiste et occupante ne comprend pas ce que la terre palestinienne signifie pour le peuple frère de Palestine et son lien émotionnel, historique et juridique avec cette terre, et qu'elle ne pense pas que le peuple palestinien mérite de vivre en premier lieu, puisqu'elle a complètement détruit la bande de Gaza, tué et blessé plus de 160 000 personnes, dont la plupart sont des enfants et des femmes, sans le moindre sentiment humain ni la moindre responsabilité morale», indique le communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères.

«Le Royaume affirme que le peuple palestinien a droit à sa terre et qu'il n'est pas un intrus ou un immigrant qui peut être expulsé chaque fois que l'occupation israélienne brutale le souhaite.»

«Le Royaume note que les partisans de ces idées extrémistes sont ceux qui ont empêché Israël d'accepter la paix en refusant la coexistence pacifique, en rejetant les initiatives de paix adoptées par les pays arabes et en pratiquant systématiquement l'injustice à l'égard du peuple palestinien depuis plus de 75 ans, au mépris de la vérité, de la justice, du droit et des valeurs établies dans la Charte des Nations unies, y compris le droit de l'homme à vivre dans la dignité sur sa terre», ajoute le communiqué.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a également réaffirmé que le droit du peuple palestinien «restera fermement établi et que personne ne pourra le lui retirer, quel que soit le temps que cela prendra».

Il a ajouté qu'une paix durable ne serait obtenue qu'en «revenant à la logique de la raison et en acceptant le principe de la coexistence pacifique à travers la solution à deux États».

L'Égypte avait auparavant condamné comme «irresponsables» les déclarations de responsables israéliens suggérant la création d'un État palestinien sur le territoire saoudien, son ministère des Affaires étrangères soulignant que cette suggestion constituait une «atteinte directe à la souveraineté saoudienne». Il a ajouté que la sécurité du Royaume était une «ligne rouge pour l'Égypte».

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a qualifié les propos israéliens d'«incendiaires et de violation flagrante du droit international, des résolutions pertinentes des Nations unies et de la souveraineté des États».

Le porte-parole Sufian Qudah a critiqué ce qu'il a décrit comme les politiques et la rhétorique provocatrices continues d'Israël, soulignant que de telles déclarations reflètent une approche d'exclusion et d'hostilité qui sape la stabilité régionale, a rapporté Petra.

La Jordanie, a-t-il ajouté, est pleinement solidaire de l'Arabie saoudite face à ces déclarations, exhortant les acteurs internationaux à adopter une position ferme face à une rhétorique irresponsable qui menace les efforts de paix.

Les Émirats arabes unis ont également fermement condamné et dénoncé les déclarations «répréhensibles et provocatrices» de Netanyahou concernant la création d'un État palestinien en Arabie saoudite et «affirmé leur rejet catégorique de ces déclarations inacceptables».

Jassim al-Budaiwi, secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, a condamné dimanche les déclarations israéliennes, les qualifiant de «dangereuses et irresponsables».

Il a indiqué que les pays du CCG soutenaient fermement l'action de l'Arabie saoudite en faveur des droits légitimes du peuple palestinien et de la création d'un État palestinien à l'intérieur des frontières d'avant 1967.

M. Al-Budaiwi a exhorté la communauté internationale à adopter une position «ferme et décisive» face aux déclarations agressives d'Israël qui menacent la sécurité et la stabilité de la région.

Le ministère koweïtien des Affaires étrangères a également rejeté les déclarations de Netanyahou et a exprimé son soutien à l'Arabie saoudite dans la défense de sa stabilité et de sa souveraineté.

Bahreïn a déclaré que ces commentaires israéliens étaient «irresponsables» et que la suggestion d'établir un État palestinien sur le territoire saoudien était «une violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations unies».

Le ministère bahreïni des Affaires étrangères a ajouté que Manama soutenait pleinement «le royaume frère d'Arabie saoudite et défendait sa sécurité, sa stabilité et sa souveraineté».

Il a ajouté que la préservation des droits des Palestiniens et la prévention de leur déplacement de leurs terres, ainsi que la création d'un État palestinien, constituaient la seule voie vers une paix juste et globale au Moyen-Orient.

Le Qatar a également condamné les propos de Netanyahou suggérant la création d'un État palestinien à l'intérieur du territoire saoudien, a déclaré le ministère qatari des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le Qatar, qui joue un rôle clé de médiateur dans les négociations sur le cessez-le-feu à Gaza entre le Hamas et Israël, a qualifié la déclaration de Netanyahou de «provocation».

- avec Reuters