Liban: le nouveau président entame les consultations pour nommer un Premier ministre

Selon la constitution libanaise, le président désigne, en consultation avec le président du Parlement, le candidat qui a recueilli le plus de voix lors des consultations. (AFP)
Selon la constitution libanaise, le président désigne, en consultation avec le président du Parlement, le candidat qui a recueilli le plus de voix lors des consultations. (AFP)
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Publié le Lundi 13 janvier 2025

Liban: le nouveau président entame les consultations pour nommer un Premier ministre

  • Ces consultations, une obligation constitutionnelle dans le cadre du système confessionnel de partage du pouvoir au Liban, interviennent quelques jours après l'élection de M. Aoun
  • Dirigé par un gouvernement intérimaire mené par Najib Mikati, le petit pays méditerranéen n'avait plus de président depuis octobre 2022 du fait des dissensions politiques

BEYROUTH: Le nouveau président libanais, Joseph Aoun, a entamé lundi des consultations parlementaires en vue de désigner un Premier ministre pour former un gouvernement qui devra relever des défis majeurs dans un pays en crise.

Ces consultations, une obligation constitutionnelle dans le cadre du système confessionnel de partage du pouvoir au Liban, interviennent quelques jours après l'élection de M. Aoun, sous pressions étrangères, notamment de la part des États-Unis et de l'Arabie saoudite, pour une issue rapide.

Dirigé par un gouvernement intérimaire mené par Najib Mikati, le petit pays méditerranéen n'avait plus de président depuis octobre 2022 du fait des dissensions politiques, malgré une grave crise économique et le conflit qui a opposé pendant plus d'un an, avant un cessez-le-feu fin novembre, le Hezbollah libanais à Israël.

Parmi les noms évoqués pour le poste de Premier ministre, qui est réservé à un musulman sunnite, figurent M. Mikati et le juge président de la Cour internationale de justice (CIJ) qui siège à La Haye (Pays-Bas), Nawaf Salam.

Etait également en lice le député anti-Hezbollah Fouad Makhzoumi, un riche homme d'affaires qui a de bonnes relations avec les pays du Golfe et Washington.

Soutenu par des députés de l'opposition membres d'un groupe incluant le parti chrétien des Forces libanaises (FL), M. Makhzoumi a annoncé lundi le retrait de sa candidature pour laisser, selon lui, "la place à un consensus entre tous ceux qui croient en la nécessité d'un changement autour du juge Nawaf Salam".

Les consultations de M. Aoun avec les blocs politiques ont débuté par une rencontre avec le vice-président du Parlement, Elias Abu Saab, a rapporté l'agence officielle ANI.

Selon une source proche du Hezbollah, la formation pro-iranienne et le mouvement allié Amal du puissant président du Parlement, Nabih Berri soutiennent M. Mikati.

Sa désignation "fait partie de l'accord conclu avec l'envoyé saoudien (...) qui a conduit le Hezbollah et Amal à voter pour porter M. Aoun à la présidence" le 9 janvier, a ajouté à l'AFP cette source sous couvert d'anonymat en raison du caractère sensible du dossier.

 

- Des défis majeurs -

 

L'Arabie saoudite et les États-Unis ont été en première ligne des efforts diplomatiques internationaux pour mettre fin à deux ans de vacance présidentielle au Liban.

Ryad avait auparavant pris ses distances de la scène politique libanaise pendant des années, opposé à l'influence du Hezbollah, depuis fortement affaibli par sa confrontation avec Israël.

M. Mikati, qui entretient de bonnes relations avec les partis politiques libanais et plusieurs pays étrangers, a nié l'existence d'un tel accord préalable.

Najib Mikati, un des hommes les plus riches du pays, avait déclaré jeudi être prêt à servir le pays "si nécessaire".

Quel que soit le nom du prochain Premier ministre, il sera confronté à des défis majeurs, notamment la mise en oeuvre de réformes économiques pour satisfaire les donateurs internationaux.

Il aura également la lourde tâche de reconstruire des pans entiers du pays après la guerre entre Israël et le Hezbollah et mettre en oeuvre l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre, qui prévoit notamment un retrait du Hezbollah de la zone frontalière avec Israël.

Les forces politiques opposées au Hezbollah considèrent que M. Mikati fait partie d'un système politique dépassé et sous l'emprise de cette formation. Elles ont mené dimanche des tentatives de dernière minute pour unifier les positions de l'opposition et des indépendants derrière Nawaf Salam.

Après que M. Aoun a promis une "nouvelle phase" pour le Liban, le chef des FL, Samir Geagea, a jugé que M. Mikati faisait partie "du lot précédent".

Selon la constitution libanaise, le président désigne, en consultation avec le président du Parlement, le candidat qui a recueilli le plus de voix lors des consultations.

Rien ne garantit ensuite la formation immédiate d'un gouvernement, le processus ayant par le passé pris jusqu'à des mois, retardé par les divisions politiques.


Liban: le nouveau Premier ministre dit tendre la main à toutes les parties pour sauver le pays

Le nouveau premier ministre libanais désigné, Nawaf Salam, fait une déclaration au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, le 14 janvier 2025. (AFP)
Le nouveau premier ministre libanais désigné, Nawaf Salam, fait une déclaration au palais présidentiel de Baabda, à l'est de Beyrouth, le 14 janvier 2025. (AFP)
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  • Le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a dit mardi tendre la main à toutes les parties pour sauver le pays en crise
  • "Je ne suis pas un homme qui exclut, mais un homme qui rassemble", a déclaré M. Salam dans un discours prononcé depuis le palais présidentiel

BEYROUTH: Le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a dit mardi tendre la main à toutes les parties pour sauver le pays en crise, après avoir obtenu l'appui de la majorité parlementaire, à l'exception du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal.

"Je ne suis pas un homme qui exclut, mais un homme qui rassemble", a déclaré M. Salam dans un discours prononcé depuis le palais présidentiel, ajoutant "tendre la main à tous pour débuter ensemble la mission de sauvetage, de réformes et de reconstruction", après une guerre dévastatrice entre le Hezbollah et Israël, dans un pays dont l'économie était déjà exsangue depuis 2019.


Maroc : un activiste critique de la gestion post-séisme 2023 écope de trois mois de prison ferme

Un habitant marche parmi les décombres suite au séisme de magnitude 6,8 à Marrakech le 9 septembre 2023. (AFP)
Un habitant marche parmi les décombres suite au séisme de magnitude 6,8 à Marrakech le 9 septembre 2023. (AFP)
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  • Said Ait Mahdi, président d'une Coordination des sinistrés du séisme d'El Haouz, était poursuivi pour « diffamation, offense et publication d'allégations mensongères visant à porter atteinte à la vie privée ».
  • La province d'El Haouz, au sud de Marrakech, avait été l'une des plus touchées par le séisme de magnitude 6,8 qui avait frappé la région en septembre 2023, faisant près de 3 000 morts et 5 600 blessés.

RABAT : Un activiste marocain a été condamné lundi à trois mois de prison ferme pour « diffamation », entre autres, pour avoir critiqué la gestion par les autorités locales de la phase post-séisme dans la région de Marrakech en 2023, selon la défense.

Said Ait Mahdi, président d'une Coordination des sinistrés du séisme d'El Haouz, était poursuivi pour « diffamation, offense et publication d'allégations mensongères visant à porter atteinte à la vie privée ». Il était en détention provisoire depuis le 23 décembre.

Les trois autres accusés, faisant partie de la même Coordination, étaient poursuivis en état de liberté pour « outrage à des fonctionnaires publics ».

« Le tribunal de première instance de Marrakech a condamné Said Ait Mahdi à trois mois de prison ferme et a innocenté les trois autres », a indiqué à l'AFP l'un de leurs avocats, Mohamed Nouini.

M. Ait Mahdi est également condamné à verser 10 000 dirhams (environ 970 euros) de dommages et intérêts à chacune des parties civiles, d'après Me Nouini qui compte faire appel.

Selon l'avocat, l'affaire repose sur « des plaintes de responsables locaux faisant suite à des publications sur les réseaux sociaux qu'ils ont jugées offensantes ».

La province d'El Haouz, au sud de Marrakech, avait été l'une des plus touchées par le séisme de magnitude 6,8 qui avait frappé la région en septembre 2023, faisant près de 3 000 morts et 5 600 blessés.

Le séisme a endommagé près de 60 000 habitations, notamment dans le Haut Atlas, contraignant beaucoup de rescapés à vivre des mois sous des tentes.

La Coordination des victimes milite depuis lors pour accélérer la reconstruction et l'aide aux familles de sinistrés.

Début décembre, les autorités marocaines assuraient avoir émis 57 000 permis de reconstruction et plus de 35 000 logements ont été rebâtis ou sont en cours de reconstruction, selon un dernier bilan officiel.

Un programme d'aide de 11 milliards d'euros avait été débloqué pour la reconstruction et la valorisation socio-économique des six provinces touchées par le séisme, étalé sur cinq ans.

Des fonds pour plus de 700 millions d'euros ont déjà été versés aux familles de sinistrés pour les aider à reconstruire leurs habitations.


Le prince héritier d'Arabie saoudite et le président brésilien discutent du renforcement des liens

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s'est entretenu, lundi, par téléphone, avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. (SPA/Photo fournie)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s'est entretenu, lundi, par téléphone, avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. (SPA/Photo fournie)
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  • Au cours de la conversation, les deux dirigeants ont passé en revue les relations solides entre l'Arabie saoudite et le Brésil
  • Ils ont par ailleurs insisté sur leur engagement à développer davantage la coopération dans divers domaines

RIYAD: Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, s'est entretenu, lundi, par téléphone, avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, a rapporté l'Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la conversation, les deux dirigeants ont passé en revue les relations solides entre l'Arabie saoudite et le Brésil, tout en insistant sur leur engagement à développer davantage la coopération dans divers domaines.

La discussion a également porté sur une série de sujets d'intérêt mutuel, soulignant la vision commune pour relever les défis mondiaux et régionaux. Les dirigeants ont réaffirmé l'engagement de leurs pays à favoriser une collaboration qui serait bénéfique pour leurs deux nations et qui contribuerait au progrès mondial, a ajouté la SPA.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com