Jean Marie Le Pen mort, ses idées plus que jamais ancrées dans la vie politique

Déchu en 2015 de la présidence du Front National, parti dont il a été le fondateur en 1972, et vivant en retrait de la politique, Le Pen suivait de près les évolutions politiques françaises qui ne pouvaient que lui donner des motifs de réjouissances. (AFP)
Déchu en 2015 de la présidence du Front National, parti dont il a été le fondateur en 1972, et vivant en retrait de la politique, Le Pen suivait de près les évolutions politiques françaises qui ne pouvaient que lui donner des motifs de réjouissances. (AFP)
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Publié le Mardi 07 janvier 2025

Jean Marie Le Pen mort, ses idées plus que jamais ancrées dans la vie politique

  • Ses frasques politiques allaient de pair avec les frasques de sa vie personnelle, ses mariages, ses séparations mais surtout l’acquisition obscure du domaine de Montretout, où il a résidé
  • Il a toujours préféré se cantonner dans le rôle du provocateur, l’empêcheur de tourner en rond, le sale gosse de la vie politique, plutôt que de réellement prendre des responsabilités politiques

PARIS: Jean Marie Le Pen patriarche et père fondateur de l’extrême droite française s’est éteint à l’âge de 96 ans, laissant derrière lui une empreinte bien nette sur la vie politique française.

Déchu en 2015 de la présidence du Front National, parti dont il a été le fondateur en 1972, et vivant en retrait de la politique, Le Pen suivait de près les évolutions politiques françaises qui ne pouvaient que lui donner des motifs de réjouissances.

Adepte du verbe cru et direct, Le Pen a cultivé tout au long de son parcours politique les saillies choquantes contre les arabes son bouc émissaire et contre les juifs ce qui lui a valu plus de 25 condamnations pour provocation à la haine raciale, et antisémitisme.

Vilipendé, chahuté, isolé politiquement et banni d’apparition dans les médias de l’époque, il a toujours préféré se cantonner dans le rôle du provocateur, l’empêcheur de tourner en rond, le sale gosse de la vie politique, plutôt que de réellement prendre des responsabilités politiques.

Ses frasques politiques allaient de paire avec les frasques de sa vie personnelle, ses mariages, ses séparations mais surtout l’acquisition obscure du domaine de Montretout, où il a résidé.

Vilipendé, chahuté, isolé politiquement et banni d’apparition dans les médias de l’époque, il a toujours préféré se cantonner dans le rôle du provocateur, l’empêcheur de tourner en rond, le sale gosse de la vie politique, plutôt que de réellement prendre des responsabilités politiques.

C’est d’ailleurs sans regret qu’il a vu la présidence de la République lui filer entre les doigts en réussissant à la surprise générale à se hisser au second tour des élections présidentielles en avril 2002.

L’essentiel pour lui résidait dans le séisme politique qu’il a provoqué en évinçant le candidat du Parti socialiste et ancien premier ministre Lionel Jospin, pour affronter au second tour de la présidentielle l’ancien président Jacques Chirac.

C’est ce séisme qui a donné naissance au fameux barrage républicain, incitant les électeurs de gauche à donner leurs voix à Chirac, candidat de la droite pour empêcher Le Pen d’accéder à la magistrature suprême.

En ce temps-là, la France était autre, plus d’un million et demi de personnes sont descendues dans la rue pour conspuer Le Pen. Chirac pour sa part avait refusé de participer face à lui au débat traditionnel entre les deux candidats au second tour de la présidentielle.

En ce temps-là, débattre avec le chef du Front National relevait d’un tabou, les idées racistes et identitaires de Le Pen étaient considérées anti-républicaines et nuisibles à la paix sociale et devaient donc rester circonscrites.

Mais même circonscrites, ces idées-là ont continué à essaimer en France, se nourrissant des problèmes économiques et sociaux et de la déception grandissante des Français à l’égard de la classe politique.

L’extrême droite est bien ancrée dans la vie politique française, elle peut même désormais peser sur les institutions et chambouler les équilibres, tel qu’on l’a vu avec la chute récente de l’ancien premier ministre Michel Barnier.

Surfant sur ces frustrations accumulées, Marine Le Pen, fille de Jean-Marie Le Pen a su au fil des ans, dépoussiérer l’image de l’extrême droite, en évinçant son père bien sûr ainsi que les autres caciques qui l’entouraient.

En édulcorant ses idées sans renoncer aux fondamentaux, en rajeunissant la direction du parti et sa base, elle est parvenue à l'installer solidement sur l’échiquier politique français.

Marine le Pen, qui a affronté l’actuel président français Emmanuel Macron à deux reprises au second tour des élections présidentielles en 2017 puis 2022, préside aujourd’hui un grand bloc parlementaire fort de 143 députés.

L’extrême droite est bien ancrée dans la vie politique française, elle peut même désormais peser sur les institutions et chambouler les équilibres, tel qu’on l’a vu avec la chute récente de l’ancien premier ministre Michel Barnier.

Tout cela ne pouvait que réjouir Le Pen père, qui l’a d’ailleurs exprimé dans une interview accordée à Arab News en français à la veille des élections présidentielles de 2022, qui voyait dans la mue opérée par sa fille un passage de relais entre générations.

Cette mue disait-il était nécessaire parce que « étant candidate à la présidentielle elle doit rassembler autant que possible, tout en restant compatible et loyale à l’esprit du message ».

En enterrant Le Pen, la France est loin d’enterrer son héritage idéologique porté à son zénith, banalisé et bien revendiqué par une large majorité de français.




 


L'Iran juge les propos de Macron sur son rôle au Moyen-Orient « sans fondement »

Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs de France en poste dans le monde, le 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce son discours devant les ambassadeurs de France en poste dans le monde, le 6 janvier 2025 au palais de l'Élysée à Paris. (Photo AFP)
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  • « Ces commentaires sont sans fondement, contradictoires et spéculatifs », a déclaré Esmaeil Baqaei, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
  • Il a appelé la France à « reconsidérer ses approches non constructives pour la paix et la stabilité » dans la région, et a jugé « trompeuses » les déclarations de M. Macron sur le programme nucléaire iranien.

TEHERAN : L'Iran a jugé mercrdi « sans fondement » les propos du président français Emmanuel Macron qualifiant le pays de « principal défi stratégique et sécuritaire » au Moyen-Orient.

« Ces commentaires sont sans fondement, contradictoires et spéculatifs », a déclaré Esmaeil Baqaei, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.

Il a appelé la France à « reconsidérer ses approches non constructives pour la paix et la stabilité » dans la région, et a jugé « trompeuses » les déclarations de M. Macron sur le programme nucléaire iranien.

Ce programme est « pacifique et s'inscrit dans le cadre du droit international », a affirmé M. Baqaei.

« L'Iran est le principal défi stratégique et sécuritaire pour la France, les Européens, toute la région et bien au-delà », a déclaré M. Macron mardi devant les ambassadeurs français réunis à l'Élysée.

« L'accélération de son programme nucléaire nous amène tout près du point de rupture », a-t-il poursuivi, indiquant que la question iranienne serait une priorité dans le dialogue qu'il engagera avec le futur président américain, Donald Trump.

M. Macron a également dénoncé l'implication de Téhéran « dans la guerre de la Russie contre l'Ukraine », son « soutien aux groupes dangereux sur tous les terrains de confrontation au Moyen-Orient » ou encore « ses tentatives de déploiement en Afrique ».

« Dans ce contexte, la question iranienne est sans doute l'une des principales sur lesquelles nous allons réengager le dialogue avec la nouvelle administration américaine », a-t-il conclu.

Téhéran a toujours nié avoir l'intention de développer des armes atomiques. Toutefois, il est le seul État non doté d'armes nucléaires à posséder de l'uranium enrichi à 60 % selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Ce niveau d'enrichissement est proche des 90 % nécessaires à la fabrication d'une bombe atomique.

Les tensions autour du programme nucléaire iranien sont montées en flèche pendant le premier mandat de Donald Trump à la Maison Blanche, quand les États-Unis se sont retirés d'un accord historique conclu en 2015, offrant à Téhéran un allègement des sanctions en échange d'une limitation de ses ambitions nucléaires.

L'Iran a adhéré à l'accord jusqu'au retrait des États-Unis en 2018, puis a commencé à revenir sur ses engagements. Il doit tenir des négociations nucléaires avec la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne le 13 janvier en Suisse, moins de deux mois après avoir discrètement discuté avec des représentants de ces trois pays à Genève.


Un ministre français veut interdire le port du voile lors des sorties scolaires

Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut interdire le port du voile par les femmes musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors des sorties scolaires. (AFP)
Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut interdire le port du voile par les femmes musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors des sorties scolaires. (AFP)
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  • «Le voile est un étendard pour l’islamisme et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme», dit Bruno Retailleau
  •  Il affirme que les islamistes veulent «renverser nos institutions et saper la cohésion nationale pour imposer la charia»

LONDRES: Le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, veut interdire le port du voile par les femmes musulmanes qui accompagnent leurs enfants lors des sorties scolaires, a rapporté le Times.

Les écoles publiques françaises interdisent déjà les couvre-chefs religieux, tandis que le Sénat a approuvé un projet de loi imposant le retrait du voile lors des sorties scolaires en 2019, mais il ne s'est pas transformé en loi.

«La menace d'attentat n'a jamais été aussi forte qu'aujourd'hui», a déclaré M. Retailleau. «Elle est désormais principalement endogène – de jeunes individus radicalisés par les réseaux sociaux. Rien que l'année dernière, nos services ont déjoué neuf attentats, le nombre le plus élevé depuis 2017.»

L'islam politique représente une menace nationale car il cherche à «renverser nos institutions et à miner la cohésion nationale pour imposer la charia à long terme», a-t-il ajouté.

Pour lutter contre ce phénomène, l'État français doit freiner la propagation de l'islamisme dans les espaces publics, le sport et l'éducation.

«Les femmes qui accompagnent les élèves ne doivent pas être voilées», poursuit M. Retailleau. «Le voile est un étendard pour l’islamisme et un marqueur de l’infériorisation de la femme par rapport à l’homme.»

Il a déclaré que son point de vue était le reflet d'une nouvelle tolérance de la gauche politique française à l'égard de l'islamisme: «Aujourd'hui, l'antisémitisme a deux visages: l'islam politique et aussi le visage de ceux qui utilisent la tragédie palestinienne pour courtiser le vote musulman.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le projet de loi d'urgence pour Mayotte a été présenté en Conseil des ministres

Des habitants se baignent dans une rivière du village de Bouyouni, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 4 janvier 2025.. (Photo AFP)
Des habitants se baignent dans une rivière du village de Bouyouni, sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 4 janvier 2025.. (Photo AFP)
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  • Le projet de loi pour la reconstruction de Mayotte sera présenté mercredi en Conseil des ministres.
  • En revanche, rien n'est prévu concernant l'habitat précaire, alors que François Bayrou avait promis, lors de son déplacement fin décembre, « d'empêcher la reconstruction » des bidonvilles à Mayotte.

PARIS : Le projet de loi pour la reconstruction de Mayotte sera présenté mercredi en Conseil des ministres. Ce texte permettra notamment de déroger pendant deux ans aux règles d'urbanisme, mais il est critiqué par des élus qui lui reprochent de ne pas s'attaquer aux bidonvilles.

Selon l'exposé des motifs du projet de loi d'urgence pour Mayotte, dévasté le 14 décembre par le cyclone Chido, l'objectif est de permettre aux acteurs publics de « rétablir les conditions de vie des habitants » tout « en préparant la reconstruction » du petit archipel français de l'océan Indien.

Concernant les mesures à plus long terme, notamment en matière d'immigration, de sécurité et de développement économique, le gouvernement prévoit un autre projet de « loi programme » qui sera élaboré dans les trois mois, indique Matignon.

Selon la même source, le texte de mercredi vise à déroger « pendant deux ans » aux règles d'urbanisme et des marchés publics, afin de faciliter la reconstruction des écoles, ainsi que des infrastructures et des logements.

La loi prévoit ainsi que « les constructions à usage d'hébergement d'urgence édifiées à Mayotte (...) postérieurement au 14 décembre 2024 et jusqu'à l'expiration d'un délai de deux ans suivant la publication de la présente loi (...) sont dispensées de toute formalité au titre du code de l'urbanisme ».

Concernant les écoles, durement touchées alors que Mayotte est le département le plus jeune de France avec un habitant sur deux mineur, le projet prévoit que l'État ou l'un de ses établissements publics puisse assurer leur construction, leur reconstruction ou leur rénovation, en lieu et place des collectivités locales, jusqu'au 31 décembre 2027.

Pour mener à bien cette mission, le texte prévoit d'élargir les missions de l'établissement public foncier et d'aménagement de Mayotte (EPFAM), afin qu'il coordonne les travaux de reconstruction de l'île.

Une personnalité devra être nommée à sa tête, selon Matignon.

- « Vraies urgences » -

Sur le foncier, alors qu'il est souvent difficile d'identifier formellement les propriétaires des terrains à Mayotte, le texte prévoit de déroger aux règles habituelles et de pouvoir exproprier avant qu'un propriétaire ait été identifié, sous réserve de l'indemniser a posteriori.

Le texte contiendra aussi plusieurs mesures économiques qui resteront en vigueur « jusqu'au 31 mars 2025 », comme la suspension du recouvrement des cotisations sociales des travailleurs indépendants, la prolongation des droits des assurés sociaux et des chômeurs, ou l'augmentation de la prise en charge au titre du chômage partiel.

En revanche, rien n'est prévu concernant l'habitat précaire, alors que François Bayrou avait promis, lors de son déplacement fin décembre, « d'empêcher la reconstruction » des bidonvilles à Mayotte.

« Le texte est inacceptable parce qu'il n'apporte aucune réponse aux vraies urgences de Mayotte », estime Mansour Kamardine, ancien député et vice-président LR en charge des Outre-mer, qui réclame « une mesure qui inscrit l'interdiction des bidonvilles » dans l'archipel.

De son côté, la députée Liot de Mayotte, Estelle Youssouffa, a réclamé que « les entrepreneurs de Mayotte soient prioritaires sur les contrats » de reconstruction de l'archipel, sans commenter le projet de loi d'urgence.

Selon des sources parlementaires, le texte sera examiné en commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale dès le 13 janvier, jour de la reprise de l'activité à l'Assemblée. Son examen en commission pourrait se prolonger mardi, puis le texte sera examiné en séance le 20 janvier.

Chido, le cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé la mort d'au moins 39 personnes et fait plus de 5 600 blessés le 14 décembre, selon le dernier bilan publié par les autorités.