En France, le budget initial de 2024 est reconduit à l'identique en 2025 par décret publié au Journal officiel

Au 1er janvier, cette absence de budget pour 2025 n'aura toutefois pas d'impact immédiat sur les Français (Photo AFP)
Au 1er janvier, cette absence de budget pour 2025 n'aura toutefois pas d'impact immédiat sur les Français (Photo AFP)
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Publié le Mardi 31 décembre 2024

En France, le budget initial de 2024 est reconduit à l'identique en 2025 par décret publié au Journal officiel

  • Ce décret alloue aux ministères des crédits pour 2025 « en reconduisant ceux ouverts en loi de finances initiale pour l'année 2024 par le Parlement »
  • Au premier janvier, l'absence de budget pour 2025 n'aura toutefois pas d'impact immédiat sur les Français,

PARIS : En attendant l'adoption d'un budget pour 2025, le gouvernement a reconduit, par un décret publié au Journal officiel mardi, les autorisations d'engagement ouvertes par la loi de finances initiale de 2024.

« À la suite de la promulgation » d'une loi spéciale le 20 décembre, ce décret alloue aux ministères des crédits pour 2025 « en reconduisant ceux ouverts en loi de finances initiale pour l'année 2024 par le Parlement », est-il expliqué dans le document.

Dans la présentation de son projet de budget pour 2025, le précédent gouvernement de Michel Barnier avait indiqué que cela correspondait à des dépenses de l'État de 492,9 milliards d'euros.

Ces crédits sont plus élevés que ce que prévoyait le précédent gouvernement qui planchait sur des économies de plus de 7 milliards d'euros par rapport au budget initial de 2024, dans l'espoir de réduire le déficit public.

Mais la censure du projet de budget par l'Assemblée nationale le 4 décembre a empêché sa promulgation.

Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, avait déclaré le 19 décembre espérer l'adoption d'un budget « à la mi-février », ajoutant toutefois ne pas être « sûr d'y arriver ». Il avait indiqué qu'il repartirait de « la copie qui a été votée » au Parlement avant la censure du gouvernement de son prédécesseur, M. Barnier.

Dans l'attente de ce budget en bonne et due forme, le Parlement a adopté mi-décembre une loi spéciale permettant à l'exécutif de prélever l'impôt, de dépenser les crédits sur la base du budget 2024 et d'emprunter pour financer l'État et la Sécurité sociale.

Promulguée le 20 décembre par le président Emmanuel Macron, cette « loi spéciale » ne permet pas de pratiquer la traditionnelle indexation du barème de cet impôt sur l'inflation. En conséquence, en l'absence de nouveau budget, 380 000 nouveaux ménages risquent d'être assujettis à l'impôt sur le revenu, et des millions de contribuables d'en payer davantage.

Au premier janvier, l'absence de budget pour 2025 n'aura toutefois pas d'impact immédiat sur les Français, qui ne seront pas prélevés davantage, a indiqué le ministère des Comptes publics à l'AFP. La hausse de l'impôt sur le revenu pourrait toutefois se faire sentir ultérieurement, au moment de la déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n'est adopté d'ici là.

Dans une interview à La Tribune Dimanche, le nouveau ministre de l'Économie, Éric Lombard, a voulu rassurer. « Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème », a-t-il affirmé. « Les Français qui ne paient pas d'impôt sur le revenu aujourd’hui n'en paieront pas demain », a-t-il également assuré.


Deux influenceurs algériens en garde à vue pour avoir diffusé des appels à la haine

Cette photographie montre le commissariat de Brest, dans l'ouest de la France, le 3 janvier 2025, où un influenceur algérien de 25 ans a été arrêté aux premières heures du matin à Brest et placé en garde à vue pour apologie d'actes de terrorisme et incitation à la haine et à la violence (Photo AFP)
Cette photographie montre le commissariat de Brest, dans l'ouest de la France, le 3 janvier 2025, où un influenceur algérien de 25 ans a été arrêté aux premières heures du matin à Brest et placé en garde à vue pour apologie d'actes de terrorisme et incitation à la haine et à la violence (Photo AFP)
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  • Les deux hommes « ont été placés en garde à vue pour des faits d’apologie d’acte de terrorisme et de provocation à la haine et à la violence », a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Brest.
  • Bruno Retailleau, qui avait déjà annoncé les premières interpellations, a fait état de l'arrestation d'un autre « influenceur algérien », connu sous le nom d'« imadtintin ». « Lui aussi devra répondre des ignobles propos tenus sur TikTok.

RENNES, FRANCE : Deux influenceurs algériens ont été arrêtés vendredi à Brest et près de Grenoble pour des vidéos postées sur TikTok, accusées de faire l'apologie du terrorisme ou de proférer des menaces de mort.

Vers 6 heures du matin, des policiers sont intervenus dans un quartier populaire de Brest et ont interpellé Youcef A., un Algérien de 25 ans accusé d'avoir appelé à commettre des attentats, ainsi qu'un complice présumé âgé de 41 ans, également Algérien, qui le logeait.

Les deux hommes « ont été placés en garde à vue pour des faits d’apologie d’acte de terrorisme et de provocation à la haine et à la violence », a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Brest, Camille Miansoni, soulignant que les investigations se poursuivaient.

Dans la soirée, Bruno Retailleau, qui avait déjà annoncé les premières interpellations, a fait état de l'arrestation d'un autre « influenceur algérien », connu sous le nom d'« imadtintin ». « Lui aussi devra répondre des ignobles propos tenus sur TikTok devant la justice. « Ne rien laisser passer », a commenté le ministre de l'Intérieur sur X.

Ce second influenceur a été « interpellé à Échirolles vers 19 h 30 et placé en garde à vue pour menaces de mort matérialisées par écrit, image ou autre objet, commises en raison de la race, de l'ethnie, de la nation ou de la religion », a indiqué le procureur de Grenoble, Éric Vaillant.

Mardi 31 décembre, une vidéo était publiée sur le réseau social TikTok. Dans cette vidéo, l'influenceur basé en Bretagne, qui compte des centaines de milliers d'abonnés, s'exprimait de façon véhémente en arabe sous-titré en français. Il y appelait à perpétrer des attentats en France et des violences en Algérie.

« Quand les policiers m'ont signalé avoir détecté cette vidéo, je leur ai demandé de prendre contact immédiatement avec le parquet », a déclaré à l'AFP le préfet du Finistère, Alain Espinasse.

Cette vidéo a également été transmise à la plateforme Pharos de signalement de contenus illicites sur internet.

« L'influenceur algérien +Zazouyoussef+, qui appelait sa communauté à commettre des attentats en France, devra répondre de ses actes devant la justice », a déclaré Bruno Retailleau sur X.

Interrogé par l'AFP, TikTok indique que le compte en question « a été banni après la publication de plusieurs vidéos identifiées comme enfreignant nos règles communautaires, notamment nos politiques relatives à la haine ». « Six copies des vidéos concernées » ont également été détectées et supprimées, indique l'application.

- Appel de sa condamnation -
Youcef A., né à Mostaganem dans le nord-ouest de l'Algérie, a déclaré être arrivé en France en 2020 et avoir reçu un titre de séjour en mars 2023, valable jusqu'au 14 mars 2024, selon M. Espinasse.

« Il avait un titre de séjour en tant que parent d'enfant français puisqu'il a eu un enfant avec une personne de nationalité française », a précisé le préfet.

Lors des émeutes urbaines qui ont secoué la France après la mort de Nahel en juin 2023, Youcef A. avait été interpellé pour avoir pris part à la dégradation d'un complexe sportif à Brest, puis condamné en décembre à douze mois d'emprisonnement.

« Il a fait appel dans la foulée », ce qui explique pourquoi il n'a pas été emprisonné, a déclaré M. Espinasse.

Selon la cour d'appel de Rennes, l'audience de son procès en appel est « en attente de fixation ».

« Compte tenu des faits dont il s'était rendu coupable, j'ai décidé de ne pas renouveler son titre de séjour arrivé à échéance en mars 2024 et une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) lui a été notifiée le 18 avril 2024 », a-t-il dit.

Après la délivrance de son OQTF, Youcef A. a été « inscrit au Fichier des personnes recherchées (FPR) », a ajouté le préfet, précisant que le jeune homme n'était ni fiché S ni identifié pour radicalisation.

Selon un tweet d'un activiste algérien reposté par Bruno Retailleau, l'influenceur Imadtintin avait pour sa part publié une vidéo, retirée après l'arrestation de « Zazouyoussef », dans laquelle il appelait à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français ».


France : premier Conseil des ministres de Bayrou, qui voit « un chemin » pour sortir de l'instabilité

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, le président de la République Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, le ministre de l'Outre-mer Manuel Valls, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assis au début de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 3 janvier 2025. (Photo / POOL / AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, la ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche Elisabeth Borne, le président de la République Emmanuel Macron, le Premier ministre François Bayrou, le ministre de la Justice Gérald Darmanin, le ministre de l'Outre-mer Manuel Valls, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assis au début de leur premier conseil des ministres depuis leur nomination le 24 décembre 2024, au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 3 janvier 2025. (Photo / POOL / AFP)
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  • le Premier ministre François Bayrou a assuré vendredi qu'il existait « un chemin » pour sortir de l'instabilité politique en France.
  • Le président Emmanuel Macron a pour sa part appelé les ministres à « l'unité » et à « l'audace », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

PARIS : En amont de son premier Conseil des ministres, lors duquel le président Emmanuel Macron a appelé à « l'unité » et à « l'audace », notamment pour faire adopter rapidement un budget après la censure du précédent gouvernement, le Premier ministre François Bayrou a assuré vendredi qu'il existait « un chemin » pour sortir de l'instabilité politique en France.

« Il existe un chemin » pour sortir de « cette période d'instabilité », « il est même mieux défini qu'on ne le croit », a-t-il assuré à ses ministres, selon son entourage.

Le Premier ministre centriste, âgé de 73 ans, avait placé 2025 sous les auspices d'un triptyque : « réconciliation, action, stabilité ».

Le président Emmanuel Macron a pour sa part appelé les ministres à « l'unité » et à « l'audace », a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

Il a également exprimé sa « préoccupation quant aux instabilités que vivent les démocraties », a ajouté une source gouvernementale, et a exprimé son souhait qu'il n'y ait « pas de laisser-aller vers des manœuvres politiques qui mettraient en danger le pays ».

M. Bayrou est le quatrième Premier ministre en 2024. Son prédécesseur n'a tenu que trois mois, avant d'être renversé par une alliance des députés de gauche et d'extrême droite, ce qui constitue une instabilité inédite en France depuis des décennies.

L'Assemblée nationale est fracturée en trois blocs (gauche/centre droit et droite/extrême droite), aucun ne disposant de la majorité absolue.

Le premier défi pour le nouveau gouvernement sera de faire adopter un budget pour 2025 par l'Assemblée nationale, sous la pression des oppositions et des marchés financiers.

Catherine Vautrin, ministre en charge notamment du Travail et de la Santé, a expliqué sur RTL que « la France fonctionne en service minimum » parce que le pays est privé de loi de finances depuis le 1^(er) janvier. « Si on n'a pas de budget, on ne va pas pouvoir s'occuper des habitants des quartiers », a pour sa part souligné la nouvelle ministre de la Ville, Juliette Méadel, sur TF1.

Avec un déficit qui devrait nettement dépasser les prévisions cette année, s'élevant à 6,2 % du PIB, la France figure parmi les cancres en Europe. Elle affiche la pire performance des Vingt-Sept, à l'exception de la Roumanie, avec un déficit bien supérieur au plafond de 3 % autorisé par les règles de l'UE.

Selon le journal Le Monde, M. Bayrou se serait fixé un objectif de déficit à 5,4 % du PIB.

Il présentera le 14 janvier sa déclaration de politique générale, alors qu'il affiche une cote de popularité historiquement basse.

Et selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro publié vendredi, une large majorité de Français (61 %) se disent favorables à une démission d'Emmanuel Macron, soit 2 points de plus qu'en décembre, et 7 points de plus qu'en septembre, selon cette enquête réalisée les 2 et 3 janvier 2025.


Mayotte : près d'un tiers des foyers sont encore privés d'électricité

La Sécurité civile française nettoie les débris le 15 décembre 2024 après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, territoire français de l'océan Indien. (Securite Civile/AFP)
La Sécurité civile française nettoie les débris le 15 décembre 2024 après le passage du cyclone Chido sur Mayotte, territoire français de l'océan Indien. (Securite Civile/AFP)
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  • Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, l'électricité a été rétablie chez 69,7 % des clients, tandis qu'un peu moins d'un tiers d'entre eux sont toujours privés de courant.
  • Lors de sa visite sur l'île fin décembre, le Premier ministre François Bayrou a déclaré qu'il souhaitait que l'électricité soit « rétablie dans chaque foyer fin janvier ».

PARIS : Trois semaines après le passage dévastateur du cyclone Chido à Mayotte, l'électricité a été rétablie chez 69,7 % des clients, tandis qu'un peu moins d'un tiers d'entre eux sont toujours privés de courant, selon un point de situation établi samedi par Electricité de Mayotte, le gestionnaire de distribution.

Dans la plupart des villages et communes, 75 % des clients sont alimentés en électricité, mais dans environ 20 localités, ce taux est inférieur à 50 %, et dans huit d'entre elles, moins de 5 % des clients ont de nouveau du courant, selon la carte établie par Electricité de Mayotte (EDM).

Au 29 décembre, environ la moitié des clients (51,6 %) avaient été réalimentés en électricité dans cet archipel qui compte environ 70 communes et villages.

Lors de sa visite sur l'île fin décembre, le Premier ministre François Bayrou a déclaré qu'il souhaitait que l'électricité soit « rétablie dans chaque foyer fin janvier ».

Sur le terrain, le groupe électricien EDF, actionnaire à 25 % du concessionnaire EDM, poursuit ses opérations pour rétablir l'accès à l'électricité.

« 75 salariés du groupe EDF appuient les opérations d'Electricité de Mayotte : 48 salariés d’Enedis, membres de sa Force d’intervention rapide d’électricité (FIRE), 17 salariés d’EDF SEI et 10 salariés de la Force d’action rapide du nucléaire (FARN). De nouveaux renforts sont attendus, dont 32 nouveaux membres de la FIRE cette fin de semaine, portant à 80 le nombre de salariés d'Enedis mobilisés sur place », a indiqué EDF dans un communiqué samedi.

Selon EDF, 200 tonnes de matériel de réseau (câbles, kits de réparation, outillage, etc.), 60 véhicules (dont 11 nacelles) et 220 groupes électrogènes (dont 20 de forte puissance) ont été déployés par le groupe. Ce matériel est « acheminé quotidiennement depuis La Réunion et Paris. Un avion-cargo transportant 100 tonnes de matériel a notamment été affrété par le groupe cette semaine », a précisé EDF.