PARIS : En attendant l'adoption d'un budget pour 2025, le gouvernement a reconduit, par un décret publié au Journal officiel mardi, les autorisations d'engagement ouvertes par la loi de finances initiale de 2024.
« À la suite de la promulgation » d'une loi spéciale le 20 décembre, ce décret alloue aux ministères des crédits pour 2025 « en reconduisant ceux ouverts en loi de finances initiale pour l'année 2024 par le Parlement », est-il expliqué dans le document.
Dans la présentation de son projet de budget pour 2025, le précédent gouvernement de Michel Barnier avait indiqué que cela correspondait à des dépenses de l'État de 492,9 milliards d'euros.
Ces crédits sont plus élevés que ce que prévoyait le précédent gouvernement qui planchait sur des économies de plus de 7 milliards d'euros par rapport au budget initial de 2024, dans l'espoir de réduire le déficit public.
Mais la censure du projet de budget par l'Assemblée nationale le 4 décembre a empêché sa promulgation.
Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, avait déclaré le 19 décembre espérer l'adoption d'un budget « à la mi-février », ajoutant toutefois ne pas être « sûr d'y arriver ». Il avait indiqué qu'il repartirait de « la copie qui a été votée » au Parlement avant la censure du gouvernement de son prédécesseur, M. Barnier.
Dans l'attente de ce budget en bonne et due forme, le Parlement a adopté mi-décembre une loi spéciale permettant à l'exécutif de prélever l'impôt, de dépenser les crédits sur la base du budget 2024 et d'emprunter pour financer l'État et la Sécurité sociale.
Promulguée le 20 décembre par le président Emmanuel Macron, cette « loi spéciale » ne permet pas de pratiquer la traditionnelle indexation du barème de cet impôt sur l'inflation. En conséquence, en l'absence de nouveau budget, 380 000 nouveaux ménages risquent d'être assujettis à l'impôt sur le revenu, et des millions de contribuables d'en payer davantage.
Au premier janvier, l'absence de budget pour 2025 n'aura toutefois pas d'impact immédiat sur les Français, qui ne seront pas prélevés davantage, a indiqué le ministère des Comptes publics à l'AFP. La hausse de l'impôt sur le revenu pourrait toutefois se faire sentir ultérieurement, au moment de la déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n'est adopté d'ici là.
Dans une interview à La Tribune Dimanche, le nouveau ministre de l'Économie, Éric Lombard, a voulu rassurer. « Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème », a-t-il affirmé. « Les Français qui ne paient pas d'impôt sur le revenu aujourd’hui n'en paieront pas demain », a-t-il également assuré.