Lecornu et Barrot au Liban pour soutenir l’armée libanaise et la FINUL

Une photo fournie par l'armée libanaise montre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (4e G) et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu (C-L) rencontrant le chef de l'armée libanaise Joseph Aoun (C-R) à Yarze le 30 décembre 2024. (AFP)
Une photo fournie par l'armée libanaise montre le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (4e G) et le ministre de la Défense Sébastien Lecornu (C-L) rencontrant le chef de l'armée libanaise Joseph Aoun (C-R) à Yarze le 30 décembre 2024. (AFP)
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Publié le Mardi 31 décembre 2024

Lecornu et Barrot au Liban pour soutenir l’armée libanaise et la FINUL

  • Depuis l’instauration du cessez-le-feu pour une durée de soixante jours, le Sud-Liban est toujours à la merci d’incursions et d’actes de violences en tout genre de la part des troupes israéliennes
  • Les clauses de l’accord stipulant un retrait des troupes israéliennes du Liban, et un retrait des combattants du Hezbollah au nord du fleuve Litani, sont pour l’instant loin d’être acquises

PARIS: Depuis hier lundi, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu ainsi que le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, sont au Liban pour rendre visite aux militaires français opérant dans le cadre de la force des Nations-Unies au Sud-Liban, la Finul. 

A Beyrouth, Sébastien Lecornu a eu un entretien avec le chef d’état-major des Forces armées libanaises Joseph Aoun, qui doit piloter le déploiement des militaires dans le sud du pays à la suite du cessez-le-feu avec Israël entré en vigueur le 27 novembre, après deux mois de guerre.

Il s'entretiendra également avec le commandant du secteur sud du Litani le général Edgar Lawandos, qui représente le Liban au sein du comité de surveillance du cessez-le-feu, et le général Guillaume Ponchin représentant de la France au sein de ce comité.

Cette visite dont l’objectif est d’apporter un soutien moral aux forces françaises, ne cache pas par ailleurs une certaine inquiétude de la part de Paris vis-à-vis de la situation au Liban.

Le comité rassemble le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France ainsi que la Finul, et il est chargé de surveiller l'application du cessez-le-feu et toutes les potentielles violations. 

Sébastien Lecornu et Jean-Noël Barrot se rendront ensuite dans le camp de la Finul à Deir Kifa pour passer le réveillon avec une partie des 700 militaires français déployés au Liban. 

Cette visite dont l’objectif est d’apporter un soutien moral aux forces françaises, ne cache pas par ailleurs une certaine inquiétude de la part de Paris vis-à-vis de la situation au Liban.

Depuis l’instauration du cessez-le-feu pour une durée de soixante jours, le Sud-Liban est toujours à la merci d’incursions et d’actes de violences en tout genre de la part des troupes israéliennes.

Les clauses de l’accord stipulant un retrait des troupes israéliennes du Liban, et un retrait des combattants du Hezbollah au nord du fleuve Litani, sont pour l’instant loin d’être acquises.

Sur le plan institutionnel, le Liban est dépourvu de président de la République depuis plus de deux ans maintenant, et les forces politiques peinent à s’entendre entre elles sur le nom d’un candidat qui est supposé être élu durant une session parlementaire prévue au 9 janvier.

Autre source d’inquiétude pour Paris, préserver le Liban de toute retombée négative suite à l’effondrement précipité du régime de Bachar Al-Assad en Syrie, qui pendant des années a entretenu des ramifications tentaculaires sur la scène libanaise.

Dans ce contexte des plus fragiles, la visite des deux ministres français vise à apporter une fois de plus un soutien à l’armée libanaise qui reste en l’état actuel des choses, l’unique institution capable d’instaurer un semblant de stabilité dans ce pays.

Autre source d’inquiétude pour Paris, préserver le Liban de toute retombée négative suite à l’effondrement précipité du régime de Bachar Al-Assad en Syrie, qui pendant des années a entretenu des ramifications tentaculaires sur la scène libanaise.

Paris salue certes, cette chute comme étant une opportunité pour le peuple syrien et pour toute la région, tout en estimant qu’elle devra ouvrir un processus politique inclusif dans l’esprit de la résolution 2245, qui répond à des attentes précises sur le droit de tous les Syriens et de toutes les minorités de ce pays.

Ces différents sujets étaient d’ailleurs au centre d’entretiens téléphoniques entre le président Emmanuel Macron et le roi de Jordanie Abdallah II, et le président égyptien Abdel-Fattah  Al-Sissi, selon le palais de l’Elysée.

Macron a indiqué à ses interlocuteurs qu'au Liban, la France continue d’œuvrer avec les États-Unis afin de faire respecter le cessez-le-feu et il a souligné que cette période est une opportunité pour le redressement du pays.

Il a également insisté sur l’importance de tout mettre en œuvre pour faire aboutir le processus électoral afin d’élire un président et former un gouvernement à même de faire les réformes nécessaires au redressement du pays et d’appliquer le cessez-le-feu.

Le président français a aussi évoqué avec le Roi Abdallah et Al-Sissi la situation humanitaire catastrophique à Gaza et les pertes humaines intolérables affirmant qu’il est plus que jamais urgent d’obtenir la libération des otages retenus dans l’enclave et d’instaurer un cessez le feu pérenne permettant à l’aide humanitaire d’arriver massivement aux gazaouis.

Macron a par ailleurs assuré ses interlocuteurs de la volonté de la France d’œuvrer avec tous les partenaires régionaux au jour d’après et à la mise en œuvre effective de la solution à deux États, notamment dans le cadre du sommet co-organisé avec l’Arabie saoudite au mois de juin prochain.

Pour rappel, Paris accueille au mois de janvier une conférence sur Gaza, dans le prolongement de celle organisée par l’Egypte début décembre.


Paris entend résoudre les tensions avec Alger « sans aucune faiblesse »

le chef de la diplomatie française, chef de la diplomatie française (Photo AFP)
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  • Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ».
  • « L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

PARIS : Le chef de la diplomatie française a assuré mardi que Paris entendait résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse ». Il s'exprimait au lendemain d'un entretien entre les présidents français et algérien, qui visait à renouer le dialogue après huit mois de crise diplomatique sans précédent.

« Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie. Nous voulons les résoudre avec exigence et sans aucune faiblesse », a déclaré Jle chef de la diplomatie française devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« L'échange entre le président de la République (Emmanuel Macron, ndlr) et son homologue algérien (Abdelmadjid Tebboune) a ouvert un espace diplomatique qui peut nous permettre d'avancer vers une résolution de la crise », a-t-il ajouté.

Les Français « ont droit à des résultats, notamment en matière de coopération migratoire, de coopération en matière de renseignement, de lutte contre le terrorisme et au sujet bien évidemment de la détention sans fondement de notre compatriote Boualem Sansal », a affirmé le ministre en référence à l'écrivain franco-algérien condamné jeudi à cinq ans de prison ferme par un tribunal algérien. 


Algérie: Macron réunit ses ministres-clés au lendemain de la relance du dialogue

Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron, président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron  réunit mardi plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune
  • Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales.

PARIS : Emmanuel Macron  réunit mardi à 18H00 plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, dont Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et Jean-Noël Barrot, au lendemain de l'appel avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue, a appris l'AFP de sources au sein de l'exécutif.

Le président français a décidé, à la suite de ce coup de fil, de dépêcher le 6 avril à Alger le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot afin de « donner rapidement » un nouvel élan aux relations bilatérales après des mois de crise, selon le communiqué conjoint publié lundi soir.

Le ministre français de la Justice, Gérald Darmanin, effectuera de même une visite prochainement pour relancer la coopération judiciaire.

Le communiqué ne mentionne pas en revanche le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, figure du parti de droite Les Républicains, partisan d'une ligne dure à l'égard de l'Algérie ces derniers mois, notamment pour obtenir une nette augmentation des réadmissions par le pays de ressortissants algériens que la France souhaite expulser.

Bruno Retailleau sera présent à cette réunion à l'Élysée, avec ses deux collègues Barrot et Darmanin, ainsi que la ministre de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Économie, Éric Lombard, ont rapporté des sources au sein de l'exécutif.

 Dans l'entourage du ministre de l'Intérieur, on affirme à l'AFP que si la relance des relations décidée par les deux présidents devait bien aboutir à une reprise des réadmissions, ce serait à mettre au crédit de la « riposte graduée » et du « rapport de force » prônés par Bruno Retailleau. 


Algérie: la relance de la relation décriée par la droite

Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle  afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Cette photo prise le 25 août 2022 montre les drapeaux français et algérien avant l'arrivée du président français à Alger pour une visite officielle afin d'aider à rétablir les liens avec l'ancienne colonie française, qui célèbre cette année le 60e anniversaire de son indépendance. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF).
  • Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

PARIS : La droite a dénoncé mardi la relance de la relation bilatérale avec l'Algérie en minimisant son impact sur les obligations de quitter le territoire (OQTF), Laurent Wauquiez déplorant « une riposte très provisoire » et Éric Ciotti, allié du RN, dénonçant une relation « insupportable » entre les deux pays.

« La riposte était très graduée et en plus très provisoire », a réagi Laurent Wauquiez sur X au lendemain de la conversation entre les présidents français Emmanuel Macron et algérien Abdelmadjid Tebboune, qui ont acté une relance de la relation bilatérale, après des mois de crise.

Lors de la réunion du groupe des députés LR, l'élu de Haute-Loire, qui brigue la présidence du parti face au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'est dit convaincu que les autorités algériennes n'accepteront pas les OQTF.

« On va se retrouver dans 90 jours avec les OQTF dangereux qui seront dans la nature. Nous ne pouvons pas l'accepter », a déploré le député de Haute-Loire.

De son côté, Éric Ciotti, l'ancien président des LR alliés avec le RN, a directement ciblé le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau sur CNews, lui reprochant de n'avoir montré que « des petits muscles face à Alger ».

Selon l'élu des Alpes-Maritimes, cette conversation entre les deux chefs d'État signifie « que les ministres n'ont aucun pouvoir, M. Retailleau en premier ».

« La relation privilégiée Macron-Algérie depuis 2016 perdure. Et cette relation est insupportable, parce qu'elle traduit un recul de notre pays. »

Les deux présidents, qui se sont entretenus le jour de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, ont marqué « leur volonté de renouer le dialogue fructueux », selon un communiqué commun.

La reprise des relations reste toutefois subordonnée à la libération de l'écrivain Boualem Sansal et à des enjeux de politique intérieure dans les deux pays.