PARIS : L'exposition "Christian Dior : couturier du rêve", présentée au Musée National Saoudien à Riyad jusqu'en avril, célèbre l'excellence et le savoir-faire de l'emblématique maison de couture française. Stephen Jones, célèbre modiste britannique et pilier créatif de Dior, a contribué de manière significative à la réalisation de cette exposition.
Stephen Jones s'est fait remarqué en 1982, trois ans après avoir obtenu son diplôme de la Saint Martin's School of Art à Londres. Sa présence marquante dans le clip du célèbre tube Do You Really Want to Hurt Me? du groupe pop britannique Culture Club, où il arbore un fez en velours rouge de sa propre création, a attiré l’attention du célèbre couturier français Jean Paul Gaultier. Impressionné par son talent, Gaultier l’a invité à Paris pour concevoir les chapeaux de sa collection féminine.
“J’ai profité de sa longue pause déjeuner pour dessiner frénétiquement”, a confié Stephen Jones à Arab News. “À son retour, il a choisi 25 de mes croquis”.
Les chapeaux de Stephen Jones ont connu un énorme succès, propulsant le jeune créateur de 28 ans au cœur de la scène mode parisienne. Très vite, il a collaboré avec des figures emblématiques telles que Thierry Mugler, Claude Montana, Azzedine Alaïa, Rei Kawakubo et John Galliano.
C’est John Galliano qui a ouvert les portes de Christian Dior à Stephen Jones en 1996. Depuis, il dirige l’unique atelier de haute couture intégré de la maison, un privilège exclusif à Dior, et ce, depuis 28 ans. Au cours de sa carrière, il a collaboré avec des directeurs artistiques de renom : John Galliano (1996-2011), Raf Simons (2012-2015), Maria Grazia Chiuri (à partir de 2016) et Kim Jones (à partir de 2018).
“Si un chapeau porte la signature de Dior, j’y suis certainement pour quelque chose”, dit-il avec un sourire.
Avec quels créateurs de Dior avez-vous eu le plus d'affinités créatives ?
Chaque créateur de Dior a apporté une vision et une approche uniques des chapeaux, rendant toute comparaison impossible. Pour John Galliano, le chapeau était un élément clé de la narration. Pour Raf Simons, il évoquait un geste stylistique inspiré du milieu du siècle. Enfin, pour Maria Grazia Chiuri, l’objectif était de créer un chapeau que toutes les jeunes femmes à la mode du monde entier désireraient porter. Ces visions, aussi distinctes que fascinantes, reflètent des objectifs incomparables.
Votre visite à Riyad était-elle votre première au Moyen-Orient ? Quelles sont vos impressions sur l'Arabie saoudite ?
J’ai participé à l’exposition “Christian Dior : couturier du rêve” à Doha en 2021, mais la sélection des robes présentée cette fois-ci est tout à fait différente. Ce n’est pas ma première visite en Arabie saoudite, et je suis toujours émerveillé par ce pays fascinant. Les habitants se distinguent par leur incroyable gentillesse et leur chaleureux accueil. La chaleur, bien sûr, est un contraste frappant avec celle de l’Angleterre, mais elle fait partie intégrante du charme local. Les paysages, en particulier les déserts, sont époustouflants. J’ai eu le privilège de visiter le site du Bout du Monde, qui figure parmi les lieux les plus spectaculaires que j’aie jamais découverts dans ma vie.
Y a-t-il eu des surprises lors de l'installation de l'exposition, en découvrant des looks d'anciennes collections ?
Lors de l’installation des chapeaux, certains looks m’étaient familiers, tandis que d’autres m’échappaient complètement. De nombreuses pièces n’avaient jamais été exposées auparavant. À plusieurs reprises, j’avais l’impression de les voir pour la toute première fois. La plus grande révélation a sans doute été la salle Desert Beauty, où j’ai découvert des looks que je n’avais jamais aperçus auparavant. Chaque pièce est empreinte de souvenirs, comme si l’on me demandait de parler de mes propres enfants. Chacun exige un savoir-faire unique, une histoire qui se dévoile à travers les vêtements. Ces créations incarnent non seulement l’esprit de Christian Dior, mais également la vision singulière de chaque créateur qui a contribué à l’héritage de la maison.
Vous souvenez-vous de tous les chapeaux que vous avez dessinés ?
Plus ou moins, oui. Et lorsque je m’en souviens, c’est avec une précision presque tactile : je peux ressentir le chapeau, visualiser le processus créatif qui l’a inspiré, et même me rappeler son poids et sa texture.
Combien de chapeaux avez-vous conçus au cours de votre carrière ?
Je dirais environ 100 000, selon une estimation prudente.
Y a-t-il un chapeau dans l'exposition qui est particulièrement significatif pour vous ?
Évidemment, le chapeau tailleur Bar (de la première collection de Christian Dior), parce que c'était l'une des créations préférées de Dior et que je suis toujours stupéfait par sa modernité.
Dior a écrit dans son "Petit dictionnaire de la mode" de 1954 : "Sans chapeau, il n'y a pas de civilisation". Êtes-vous d'accord ?
Absolument. Un chapeau est un véritable facteur de transformation. Il apporte une touche qui change tout.
Dans les coulisses de “Christian Dior : couturier du rêve”
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Dans les coulisses de “Christian Dior : couturier du rêve”
- L'exposition "Christian Dior : couturier du rêve", présentée au Musée National Saoudien à Riyad jusqu'en avril, célèbre l'excellence et le savoir-faire de l'emblématique maison de couture française
- Stephen Jones, célèbre modiste britannique et pilier créatif de Dior, a contribué de manière significative à la réalisation de cette exposition
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