Syrie: la chute d'Assad n'affaiblira pas l'Iran, assure le guide suprême iranien

Une photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 11 décembre 2024, montre le guide suprême iranien prononçant un discours à Téhéran. Le 11 décembre, M. Khamenei a déclaré que l'affaiblissement de la « résistance » anti-Israël après l'éviction de Bachar al-Assad en Syrie ne diminuerait pas le pouvoir de Téhéran. (AFP)
Une photo fournie par le bureau du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, le 11 décembre 2024, montre le guide suprême iranien prononçant un discours à Téhéran. Le 11 décembre, M. Khamenei a déclaré que l'affaiblissement de la « résistance » anti-Israël après l'éviction de Bachar al-Assad en Syrie ne diminuerait pas le pouvoir de Téhéran. (AFP)
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Publié le Mercredi 11 décembre 2024

Syrie: la chute d'Assad n'affaiblira pas l'Iran, assure le guide suprême iranien

  • La Syrie a été pendant des décennies un proche allié de Téhéran et la clé de voûte du pont terrestre entre l'Iran et le Hezbollah, le membre le plus redoutable de son "axe de la résistance" anti-israélien
  • La Syrie a été pendant des décennies un proche allié de Téhéran et la clé de voûte du pont terrestre entre l'Iran et le Hezbollah, le membre le plus redoutable de son "axe de la résistance" anti-israélien

TEHERAN: La chute de Bachar al-Assad n'affaiblira pas l'Iran, a estimé mercredi le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, dont le pays a été un soutien indéfectible du président syrien déchu.

La Syrie a été pendant des décennies un proche allié de Téhéran et la clé de voûte du pont terrestre entre l'Iran et le Hezbollah, le membre le plus redoutable de son "axe de la résistance" anti-israélien, par lequel les armes et les combattants pouvaient transiter.

La chute de la famille Assad, dont le père Hafez puis le fils ont gouverné d'une main de fer la Syrie pendant un demi-siècle, est un coup dur pour l'Iran qui s'est investi politiquement, financièrement et militairement dans le pays, mais voit désormais ses intérêts menacés.

"S'imaginer que lorsque la résistance est affaiblie, l'Iran islamique est aussi affaibli, c'est ne pas connaître la signification de résistance" et "de l'ignorance", a affirmé l'ayatollah Ali Khamenei au pouvoir depuis 1989.

Il s'agit de son premier commentaire depuis le changement de régime en Syrie, lorsqu'une coalition de rebelles et d'islamistes avait pris dimanche le pouvoir à Damas.

"Il ne fait aucun doute que ce qui s'est passé en Syrie est le résultat d'un complot des Etats-Unis et (d'Israël)", a assuré M. Khamenei, qui a le dernier mot sur toutes les décisions stratégiques en Iran.

"Un gouvernement voisin de la Syrie a joué un rôle évident dans cette affaire", a ajouté le dirigeant iranien, dans une pique qui semble adressée à la Turquie.

Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), fer de lance de l'offensive qui a fait tomber Bachar al-Assad, a été soutenu par la Turquie.

HTS, ancienne branche d'al-Qaïda en Syrie (Al-Nosra), organisation avec laquelle il a rompu en 2016, est toujours classé comme "terroriste" par les chancelleries occidentales.

Les différents acteurs en Syrie ont des "objectifs différents", a mis en garde M. Khamenei.

"Certains d'entre eux cherchent à s'emparer des terres du nord ou du sud de la Syrie", a souligné le dirigeant iranien.

De son côté, "l'Amérique cherche à renforcer sa position dans la région", a-t-il estimé.

La Turquie dispose de forces dans le nord de la Syrie, tandis qu'au sud l'armée israélienne a mené une incursion dans la zone tampon du Golan syrien.

Ce territoire sous contrôle de l'ONU et séparant la Syrie d'Israël est censé être démilitarisé en vertu d'un accord de 1974.

 


Le président syrien par intérim à Ankara pour une rencontre avec Erdogan

Selon Ankara, MM. Erdogan et Chareh doivent évoquer la relance de l'économie syrienne ainsi que des questions de sécurité. (AFP
Selon Ankara, MM. Erdogan et Chareh doivent évoquer la relance de l'économie syrienne ainsi que des questions de sécurité. (AFP
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  • Il s'agit du deuxième voyage officiel de M. Chareh, qui s'est rendu précédemment en Arabie saoudite
  • Le nouveau dirigeant syrien, venu avec son ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, doit tenir une conférence de presse aux alentours de 19H30 (16H30 GMT) avec M. Erdogan, a indiqué la présidence turque

ANKARA: Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, est arrivé mardi à Ankara où il doit s'entretenir avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a indiqué à l'AFP un responsable turc.

Il s'agit du deuxième voyage officiel de M. Chareh, qui s'est rendu précédemment en Arabie saoudite.

Le nouveau dirigeant syrien, venu avec son ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, doit tenir une conférence de presse aux alentours de 19H30 (16H30 GMT) avec M. Erdogan, a indiqué la présidence turque.

Selon Ankara, MM. Erdogan et Chareh doivent évoquer la relance de l'économie syrienne ainsi que des questions de sécurité.

La Turquie, soutien du nouveau pouvoir voisin à Damas, veut participer à la reconstruction de la Syrie, dévastée par treize années de guerre, et a proposé d'aider à la formation de la nouvelle armée syrienne.

Ancien combattant jihadiste à la tête d'un groupe islamiste radical sunnite, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), M. Chareh a dirigé une coalition de factions rebelles islamistes qui a renversé le 8 décembre le pouvoir de Bachar al-Assad.

Ankara s'inquiète toutefois de la situation dans le nord-est syrien, frontalier de la Turquie, où des forces kurdes, appuyées par Washington, ont installé une administration autonome à la faveur de leur combat contre le groupe Etat islamique (EI).

Le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, a proposé dimanche que la Turquie mène désormais avec la Syrie, l'Irak et la Jordanie cette lutte contre les jihadistes de l'EI, afin de permettre aux Etats-Unis de retirer leurs troupes de la zone.

M. Erdogan devrait également aborder la question des quelque trois millions de réfugiés syriens vivant sur le sol turc.

Plus de 80.000 Syriens ont quitté la Turquie pour rentrer chez eux depuis la chute de Bachar al-Assad, mais les retours pourraient s'accélérer dans les prochains mois, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

rba-fo/ach/fz


Le sommet mondial Healthspan a ouvert ses portes à Riyad, explorant de nouvelles approches du vieillissement

Les experts se réunissent mardi à l’événement Hevolution à Riyad pour discuter des avancées révolutionnaires dans la recherche sur le vieillissement. (AN Photo/Huda Bashatah)
Les experts se réunissent mardi à l’événement Hevolution à Riyad pour discuter des avancées révolutionnaires dans la recherche sur le vieillissement. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le Dr Dena Dubal et le Dr James L. Kirkland participent à une table ronde lors du sommet mondial de la santé à Riyad mardi (photo AN/Huda Bashatah).
Le Dr Dena Dubal et le Dr James L. Kirkland participent à une table ronde lors du sommet mondial de la santé à Riyad mardi (photo AN/Huda Bashatah).
Le sommet mondial de la santé 2025 a commencé à Riyad mardi. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le sommet mondial de la santé 2025 a commencé à Riyad mardi. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • La séance du panel explore les dernières avancées en matière d’allongement de la durée de vie saine.
  • Le sommet se tient jusqu’à mercredi au Four Seasons Hotel Riyadh.

RIYAD : Le sommet mondial de la santé, qui se tient à Riyad jusqu’à mercredi, a débuté mardi et a permis de faire le point sur les dernières avancées en matière d’allongement de la durée de vie des êtres humains.

Dans une interview accordée à Arab News en marge du sommet, Rakan W. Tarabzoni, directeur des opérations de l’Institut pour les initiatives d’investissement futur, a présenté une initiative en matière de santé que l’organisation a lancée en octobre 2024.

« Nous voulons que toutes les entreprises et toutes les institutions qui embauchent des personnes fournissent à leurs employés des contrôles de santé, ce qui signifie des employés en meilleure santé, plus productifs et des entités ou des entreprises prospères », a-t-il déclaré.

« Cela ne se produira que si nous aidons les gens à effectuer des examens préventifs avant qu’ils ne doivent les aider à traiter les maladies après qu’elles sont survenues. »

L'une des sessions phares de la journée d’ouverture, « Science Beyond the Hallmarks of Aging : Exposomes, Microbiomes, Sexual Dimorphism, and Scientific Investigations around Healthspan », a permis d'aborder les dernières avancées dans la compréhension du vieillissement.

Le Dr Felipe Sierra, directeur scientifique de la fondation Hevolution, a dirigé la déclaration d’ouverture, ouvrant la voie à une exploration de la façon dont les récentes recherches scientifiques transforment notre compréhension du vieillissement.

Le Dr Dena Dubal, professeure de neurologie à l’université de Californie, a axé son intervention sur la communication entre les différents organes et leur rôle dans le vieillissement.

Elle a souligné l’importance d’étudier ces interactions plutôt que d’isoler des organes individuels.

Dubal a déclaré : « C’est fascinant d’explorer la façon dont différents organes communiquent, ou quels signaux le rein envoie au cerveau, par exemple. »

Son travail récent met en évidence les répercussions du sexe biologique sur le vieillissement et la santé.

Il a également déclaré : « Il existe de véritables différences entre les sexes. Par exemple, les femmes vivent plus longtemps que les hommes partout dans le monde, et comprendre les mécanismes à l'origine de cette différence pourrait mener à de nouveaux médicaments pour les deux sexes. »

Cette compréhension pourrait mener à des traitements innovants adaptés aux deux sexes.

La séance était animée par le Dr Sébastien Thuault, rédacteur en chef de Nature Aging.

Le sommet, dont Arab News est un partenaire média, se déroule jusqu’à mercredi au Four Seasons Hotel Riyadh.

Le Dr Paul D. Robbins, directeur associé de l’Institut sur la biologie du vieillissement et du métabolisme de l'université du Minnesota, a discuté du concept de sénescence cellulaire, un état où les cellules cessent de se diviser et contribuent au vieillissement et aux maladies.

Il a noté que « la sénescence est une caractéristique du vieillissement, et cibler ces cellules pourrait ralentir le vieillissement et prolonger l'espérance de vie ».

Il a mentionné une importante initiative financée pour cartographier les cellules sénescentes dans les tissus humains, visant à identifier les cellules à cibler pour une intervention thérapeutique.

Le Dr James Kirkland, directeur du Centre de génothérapie du Cedars-Sinai Medical Center, a mis en lumière les problèmes de santé pressants en Arabie saoudite, et a déclaré : « Il existe deux maladies principales liées à la sénescence cellulaire qui sont maintenant considérées comme les principales causes de décès chez les hommes et les femmes.

« L’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection conservée est une cause de décès importante chez les hommes pour laquelle il n’existe aucun traitement efficace. Il s’agit d’un trouble lié à la sénescence et à la fibrose. »

Il a poursuivi : « En Arabie saoudite, la principale cause de décès chez les femmes est le cancer du sein triple négatif.

« De nouveaux médicaments, dont une classe appelée sénolytiques, pour laquelle la Fondation Hevolution finance des études, pourraient faire des percées contre cette forme mortelle de cancer. »

Kirkland a souligné l’augmentation des taux de mortalité par les troubles liés aux exposomes, soulignant la nécessité d’approfondir l’étude de ces tendances.

Le Dr Pinchas Cohen, doyen de la Leonard Davis School of Gerontology à l’université de Southern California, a plaidé en faveur d'approches plus personnalisées en matière de santé et de vieillissement.

Il a souligné : « Nous avons besoin d’interventions individualisées en matière de mode de vie plutôt que d’un modèle unique. Le régime méditerranéen, bien qu’il soit bénéfique, n’est pas forcément efficace pour toutes les populations. »

Ses travaux ont révélé l'importance d'adapter les interventions aux antécédents génétiques et aux habitudes de vie de chaque individu, afin de maximiser leur potentiel.

Cohen s'est également intéressé à la santé mitochondriale. Il a déclaré : « En comprenant les mutations de l’ADN mitochondrial et leurs effets sur le métabolisme, nous pouvons développer des thérapies ciblées qui s’attaquent aux causes profondes des maladies liées à l’âge. »

Le Dr Eric Verdin, PDG et président du Buck Institute, a discuté de l’évolution des biomarqueurs dans la recherche sur le vieillissement.

Il a noté que « les progrès technologiques permettent l’analyse de milliers de variables, ce qui pourrait révolutionner notre capacité à prédire les réponses aux traitements ».

Il a également décrit comment la technologie des appareils portables est maintenant intégrée dans le suivi de la santé : « Ces dispositifs pourraient servir de biomarqueurs précieux, fournissant des données en temps réel sur l’état de santé et le vieillissement. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Gaza: «les négociations pour la deuxième phase» de l'accord avec Israël ont commencé

Ci-dessus, des prisonniers palestiniens libérés se réjouissent après avoir été relâchés par Israël dans le cadre d'un échange d'otages et de prisonniers à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er février 2025. (Reuters)
Ci-dessus, des prisonniers palestiniens libérés se réjouissent après avoir été relâchés par Israël dans le cadre d'un échange d'otages et de prisonniers à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er février 2025. (Reuters)
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  • "Les contacts et négociations pour la deuxième phase ont commencé", a indiqué Abdel Latif al-Qanou. Israël a annoncé envoyer "en fin de semaine" une délégation au Qatar pour en discuter
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est lui entretenu lundi avec des hauts responsables américains à Washington sur le sujet

GAZA: Les négociations entre le Hamas et Israël sur la deuxième phase de leur accord de trêve ont commencé par médiateurs interposés, a affirmé mardi un porte-parole du mouvement islamiste palestinien dans un communiqué.

"Les contacts et négociations pour la deuxième phase ont commencé", a indiqué Abdel Latif al-Qanou. Israël a annoncé envoyer "en fin de semaine" une délégation au Qatar pour en discuter. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est lui entretenu lundi avec des hauts responsables américains à Washington sur le sujet.