Tunisie: les avocats de l'opposante Sihem Bensedrine demandent sa libération

 Sihem Bensedrine, l'ancienne présidente de l'Instance Vérité et Dignité (IVD). (AFP)
Sihem Bensedrine, l'ancienne présidente de l'Instance Vérité et Dignité (IVD). (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 04 décembre 2024

Tunisie: les avocats de l'opposante Sihem Bensedrine demandent sa libération

  • Mme Bensedrine est poursuivie dans sept affaires pour notamment "corruption financière" et "falsification" présumée du rapport final de l'IVD publié en 2020
  • Depuis septembre, les avocats ont déposé des demandes pour sa libération mais "jusqu'à ce jour nous n'avons reçu aucune réponse", a dit Me Ayadi

TUNIS: Le comité de défense de Sihem Bensedrine, l'ancienne présidente de l'Instance Vérité et Dignité (IVD), instaurée après la Révolution de 2011 en Tunisie, en détention depuis août, a appelé mercredi la justice à faire preuve d'impartialité et à la libérer.

Mme Bensedrine est poursuivie dans sept affaires pour notamment "corruption financière" et "falsification" présumée du rapport final de l'IVD publié en 2020, a indiqué à la presse son avocat Fathi Rabii, en précisant qu'elle est en détention uniquement pour ce dossier.

Il s'agit d'"une affaire montée de toutes pièces pour des raisons politiques", a estimé un autre avocat, Me Abderraouf Ayadi, affirmant que les poursuites à l'encontre de Mme Bensedrine sont toutes liées à sa position d'opposante. "La magistrature aujourd'hui en Tunisie est aux ordres", a-t-il assuré.

Depuis septembre, les avocats ont déposé des demandes pour sa libération mais "jusqu'à ce jour nous n'avons reçu aucune réponse", a dit Me Ayadi.

Le comité de défense a réclamé "l'annulation de (toutes les) représailles judiciaires qui la ciblent et ce, en violation des garanties légales assurant l'immunité des membres de l'IVD dans l'exercice de leur mission".

Créée en 2014, dans le sillage de la révolte ayant mis fin à la dictature en 2011, l'IVD était chargée de répertorier les violations commises par des représentants de l'Etat entre 1955 et 2013, une période qui couvre la présidence de l'autocrate Habib Bourguiba (1957-1987), de son successeur Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011), mais aussi les troubles post-révolutionnaires.

Après la fin de son mandat en 2018, l'IVD a rédigé un volumineux rapport qui a été publié au Journal officiel en 2020.

Elle-même victime d'exactions sous l'ancien régime, Mme Bensedrine est soupçonnée d'avoir perçu un pot-de-vin pour ajouter au rapport un paragraphe accusant la Banque Franco-Tunisienne (BFT) de corruption, des soupçons qu'elle a toujours rejetés.

Des experts indépendants des droits de l'Homme mandatés par l'ONU avaient appelé en août la Tunisie à garantir "un procès équitable", estimant que son arrestation pourrait "s'apparenter à un harcèlement judiciaire".

"L'arrestation de Mme Bensedrine soulève de sérieuses inquiétudes quant au respect du droit à la liberté d'opinion et d'expression en Tunisie et a un effet dissuasif sur les journalistes, les défenseurs des droits humains et la société civile en général", avaient ajouté les experts dans un communiqué diffusé à Genève.


À Gaza, un accord de cessez-le-feu avec Israël « plus proche que jamais » pourrait être conclu selon le Hamas et deux autres groupes palestiniens

Des personnes portent des drapeaux lors d'une manifestation contre les affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et des militants dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée, le 21 décembre 2024. (Photo AFP)
Des personnes portent des drapeaux lors d'une manifestation contre les affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et des militants dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie occupée, le 21 décembre 2024. (Photo AFP)
Short Url
  • « La possibilité de trouver un accord pour un cessez-le-feu et un échange de prisonniers est plus proche que jamais si l'ennemi cesse d'imposer de nouvelles conditions », ont-ils indiqué dans un communiqué commun rare, après s'être réunis au Caire.
  • Samedi, un responsable du Hamas a affirmé à l'AFP que les discussions avaient fait « des progrès significatifs et importants » au cours des derniers jours.

LE CAIRE : Le Hamas et deux autres groupes palestiniens, le Jihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), ont affirmé samedi qu'un accord de cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza était « plus proche que jamais ».

« La possibilité de trouver un accord pour un cessez-le-feu et un échange de prisonniers est plus proche que jamais si l'ennemi cesse d'imposer de nouvelles conditions », ont-ils indiqué dans un communiqué commun rare, après s'être réunis au Caire vendredi soir.

Ils ont souligné « l'engagement de chacun à mettre un terme à la guerre » à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Des négociations indirectes ont eu lieu la semaine dernière au Qatar entre Israël et le Hamas, avec Doha et Le Caire comme médiateurs, ravivant l'espoir d'un accord sur une trêve et une libération des otages à Gaza.

Samedi, un responsable du Hamas a affirmé à l'AFP que les discussions avaient fait « des progrès significatifs et importants » au cours des derniers jours.

« La plupart des points concernant le cessez-le-feu et l'échange de prisonniers font l'objet d'un accord », a-t-il indiqué, sous couvert d'anonymat.

« D'autres points restent à discuter, mais ils ne remettent pas en cause le processus », a-t-il ajouté. « L'accord pourrait être finalisé avant la fin de l'année si le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'impose pas de nouvelles conditions. »


Syrie: les nouvelles autorités nomment un ministre des Affaires étrangères

Ci-dessus, des personnes se rassemblent lors d'une célébration sur la place des Omeyyades à Damas, en Syrie, le 20 décembre 2024. (Reuters)
Ci-dessus, des personnes se rassemblent lors d'une célébration sur la place des Omeyyades à Damas, en Syrie, le 20 décembre 2024. (Reuters)
Short Url
  • « Le commandement général annonce la nomination de M. Assaad Hassan al-Chibani au poste de ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement syrien ».
  • Né en 1987 dans la région de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, M. Chibani est diplômé de l'université de Damas en littérature anglaise et d'un master en sciences politiques et relations internationales.

DAMAS : Les nouvelles autorités syriennes, issues de groupes rebelles ayant renversé le président Bachar al-Assad il y a près de deux semaines, ont annoncé avoir nommé Assaad al-Chibani au poste de ministre des Affaires étrangères du gouvernement chargé de la transition, samedi.

« Le commandement général annonce la nomination de M. Assaad Hassan al-Chibani au poste de ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement syrien », ont-elles indiqué dans un communiqué.

Selon le texte posté sur Telegram, il a rejoint la révolution syrienne dès 2011 et a participé à la « fondation du Gouvernement du Salut ».

Créé en 2017 dans l'enclave rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, pour fournir des services aux populations coupées des infrastructures étatiques, ce gouvernement autoproclamé possédait ses propres ministères et autorités.

La majorité des nouveaux ministres sont issus de ce « Gouvernement du Salut ».

Né en 1987 dans la région de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, M. Chibani est diplômé de l'université de Damas en littérature anglaise et d'un master en sciences politiques et relations internationales.

Il est également connu sous le nom de Zaid al-Attar et a notamment rencontré les délégations allemande et française qui se sont rendues à Damas cette semaine pour nouer des contacts avec les nouvelles autorités.

Vendredi, à l'issue d'une rencontre entre Ahmed al-Chareh, le nouveau dirigeant de la Syrie, et une délégation américaine, les nouvelles autorités ont déclaré vouloir contribuer à la « paix régionale » et construire des partenariats stratégiques avec les pays de la région.

Damas a également annoncé se tenir « à égale distance de l'ensemble des pays et des parties dans la région » et refuser « toute polarisation ».


Syrie : le Qatar réouvre son ambassade à Damas et hisse son drapeau

Le drapeau du Qatar est accroché au bâtiment de l'ambassade avant sa réouverture prévue à Damas le 21 décembre 2024. Le Qatar a rouvert son ambassade à Damas le 21 décembre. (Photo AFP)
Le drapeau du Qatar est accroché au bâtiment de l'ambassade avant sa réouverture prévue à Damas le 21 décembre 2024. Le Qatar a rouvert son ambassade à Damas le 21 décembre. (Photo AFP)
Short Url
  • Le Qatar est le deuxième pays, après la Turquie, à avoir officiellement annoncé la réouverture de son ambassade dans la capitale syrienne.
  • Il y a quelques jours, le Qatar a envoyé une délégation diplomatique à Damas, qui a rencontré le gouvernement de transition et renouvelé « le plein engagement de Doha à soutenir le peuple syrien », a déclaré à l'AFP un diplomate qatari.

DAMAS : Le Qatar a réouvert samedi son ambassade en Syrie, fermée depuis 13 ans, alors que plusieurs chancelleries étrangères, initialement prudentes, envoient des délégations à Damas pour entamer des discussions avec le nouveau pouvoir ayant renversé Bachar el-Assad.

Le drapeau du Qatar a été hissé, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le Qatar est le deuxième pays, après la Turquie, à avoir officiellement annoncé la réouverture de son ambassade dans la capitale syrienne depuis la prise du pays par une coalition de groupes armés menée par les islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS) le 8 décembre.

Plus tôt dans la journée de samedi, des ouvriers s'étaient affairés à balayer le trottoir, à nettoyer les lieux et à effacer des graffitis sur les murs du bâtiment. L'un des ouvriers avait positionné le drapeau du Qatar au bas d'un mât, a constaté l'AFP.

Il y a quelques jours, le Qatar a envoyé une délégation diplomatique à Damas, qui a rencontré le gouvernement de transition et renouvelé « le plein engagement de Doha à soutenir le peuple syrien », a déclaré à l'AFP un diplomate qatari

Doha a fermé sa mission diplomatique à Damas et rappelé son ambassadeur en juillet 2011, quelques mois après le début de la répression des manifestations prodémocratie par les forces du président Assad.

Contrairement à d'autres pays arabes, le Qatar, qui soutenait l'opposition syrienne pendant le conflit, n'a jamais rétabli ses relations diplomatiques avec Damas depuis.

Mardi, l'Union européenne a déclaré être « prête » à rouvrir son ambassade à Damas, où Londres, Berlin, Paris et Washington ont dépêché des délégations ces derniers jours. Mardi également, le drapeau tricolore a été hissé sur l'ambassade de France à Damas, qui reste toutefois fermée « tant que les critères de sécurité ne sont pas remplis », selon l'envoyé spécial pour la Syrie.