Camions espagnols bloqués sur l'A9, la Coordination rurale durcit le ton

Venus avec leurs tracteurs et des voitures, les manifestants de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales ont d'emblée commencé à demander leurs papiers à des chauffeurs de poids-lourds immatriculés en Espagne, pour contrôler les chargements. (AFP)
Venus avec leurs tracteurs et des voitures, les manifestants de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales ont d'emblée commencé à demander leurs papiers à des chauffeurs de poids-lourds immatriculés en Espagne, pour contrôler les chargements. (AFP)
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Publié le Mardi 19 novembre 2024

Camions espagnols bloqués sur l'A9, la Coordination rurale durcit le ton

  • Pendant que la file de véhicules bloqués au niveau de la barrière de péage du Boulou s'allonge, le président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne Serge Bousquet-Cassagne, un des leaders de la CR, galvanise ses troupes
  • "Vos frères d'armes sont dans l'attente de ce qui se passe ici, c'est le coeur de l'événement", lance-t-il aux dizaines d'agriculteurs présents, les enjoignant à "appeler les collègues"

LE BOULOU: Des agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont lancé une opération d'envergure, mardi à la frontière franco-espagnole, en établissant un barrage sur l'A9 au Boulou (Pyrénées-Orientales) pour bloquer les camions de marchandises venant d'Espagne tout en laissant passer les voitures, a constaté l'AFP.

Venus avec leurs tracteurs et des voitures, les manifestants de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées-Orientales ont d'emblée commencé à demander leurs papiers à des chauffeurs de poids-lourds immatriculés en Espagne, pour contrôler les chargements.

Sur les tracteurs des agriculteurs mobilisés, on peut lire "Jeune, on en rêve, vieux, on en crève", ou "Agri viti en colère", des viticulteurs ayant rejoint le mouvement de protestation.

Pendant que la file de véhicules bloqués au niveau de la barrière de péage du Boulou s'allonge, le président de la chambre d'agriculture du Lot-et-Garonne Serge Bousquet-Cassagne, un des leaders de la CR, galvanise ses troupes vêtues du jaune du syndicat.

"Vos frères d'armes sont dans l'attente de ce qui se passe ici, c'est le coeur de l'événement", lance-t-il aux dizaines d'agriculteurs présents, les enjoignant à "appeler les collègues". "Il faut du relais, on est là pour tenir longtemps", a-t-il ajouté.

"On va bloquer l'A9, mais aussi les dépôts de carburants, les ports, les centrales d'achat. On veut provoquer un chaos et une pénurie alimentaire", avait-il averti plus tôt.

Sur l'A9, "fleuve de fruits et légumes qui arrivent d'Espagne", il envisage "un blocage durable (...) sur plusieurs jours".

Pour Philippe Maydat, président de la CR des Pyrénées-Orientales, "le but c'est le blocage, on veut montrer ce qui se passerait s'il n'y avait plus d'agriculteurs". "Le département des Pyrénées-orientales est un symbole. En plus d'avoir les mêmes problèmes que tous les autres collègues, on a la sécheresse."

Les forces de l'ordre sont présentes en nombre autour de ce péage situé à une dizaine de kilomètres de la frontière espagnole. "À un moment donné, ils vont vouloir nous virer. S'ils ne le font pas de la bonne manière, on brûlera tout", menace Serge Bousquet-Cassagne.

L'autoroute A9 est un axe autoroutier crucial pour le commerce entre la péninsule ibérique et le reste de l'Europe. Environ 10.000 camions par jour en moyenne transitent par ce passage entre France et Espagne.

Le convoi de tracteurs et véhicules divers est parti de Béziers vers 07h00 et a mis plus de 5 heures, roulant sur une seule file de l'autoroute, pour atteindre la frontière, bâchant au passage quelques radars.


Menaces de mort contre le proviseur du lycée Ravel: l'amende«est un coup porté à l'Éducation nationale»

L'affaire du lycée Ravel remonte au 28 février. Le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement. (AFP)
L'affaire du lycée Ravel remonte au 28 février. Le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement. (AFP)
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  • "À chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un chef d'établissement est menacé, c'est la République qui vacille. Moi, je ne l'accepte pas", a dit la ministre sur Europe 1 et Cnews
  • "Je ne peux pas, évidemment, vous l'entendez, avoir un point de vue sur cette décision de justice. Mais en revanche, je le dis, c'est un coup porté à l'Éducation nationale", a-t-elle estimé

PARIS: La ministre de l'Éducation nationale Anne Genetet a estimé mardi que la condamnation à une simple amende pour l'auteur des menaces de mort contre le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel était "un coup porté à l'Éducation nationale".

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné lundi l'auteur des menaces de mort contre le proviseur du lycée parisien Maurice Ravel après une altercation avec une élève refusant de retirer son voile islamique, à une peine de 60 jours-amende de 10 euros chacun.

"À chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un chef d'établissement est menacé, c'est la République qui vacille. Moi, je ne l'accepte pas", a dit la ministre sur Europe 1 et Cnews.

"Je ne peux pas, évidemment, vous l'entendez, avoir un point de vue sur cette décision de justice. Mais en revanche, je le dis, c'est un coup porté à l'Éducation nationale", a-t-elle estimé.

L'affaire du lycée Ravel remonte au 28 février. Le proviseur avait eu une altercation avec une élève majeure à qui il demandait de retirer son voile dans l'enceinte de l'établissement.

Le lendemain, plusieurs menaces de mort étaient publiées en ligne, dont celle de A.A, le jeune homme de 27 ans jugé à Paris, qui sur son compte X écrivait: "C'est une dinguerie. Faut le brûler vif, ce chien".

La ministre a assuré que "dès qu'il y a une menace, la protection fonctionnelle est mise en œuvre mais pas seulement". "À chaque fois que c'est nécessaire, la protection policière est mise en œuvre", a-t-elle dit.

"Il y a également des équipes qu'on appelle des équipes mobiles de sécurité, parce que quand dans un établissement il y a des enjeux de sécurité immédiatement, ces équipes peuvent venir pour rétablir l'ordre dans un établissement", a poursuivi Anne Genetet.

"Nous travaillons à pouvoir faire modifier et évoluer la loi pour que, enfin, l'institution puisse aussi porter plainte aux côtés de ses agents", a-t-elle aussi déclaré.

Elle a par ailleurs dit réfléchir au déploiement de "médiateurs" dans les écoles pour accompagner les directeurs et directrices "dans la gestion de leurs élèves, notamment des présences, des absences et des comportements".

ito/cg/mdv

 

© Agence France-Presse


Au G20, Macron critique une gouvernance mondiale qui "ne fonctionne pas"

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la deuxième session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 18 novembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors de la deuxième session de la réunion des dirigeants du G20 à Rio de Janeiro, au Brésil, le 18 novembre 2024. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a critiqué vivement lundi au sommet du G20 à Rio de Janeiro une gouvernance mondiale "qui ne fonctionne pas" et fait des communiqués "qu'assez peu de gens" lisent
  • Il a proposé au président brésilien Lula, qui est cette année à la tête du G20, et à l'Afrique du Sud, qui l'accueillera en 2025, de créer "un groupe de travail de haut niveau" pour plancher sur "quelques chantiers" de refonte de cette gouvernance

Rio de Janeiro, Brésil: Emmanuel Macron a critiqué vivement lundi au sommet du G20 à Rio de Janeiro une gouvernance mondiale "qui ne fonctionne pas" et fait des communiqués "qu'assez peu de gens" lisent, proposant un groupe "de haut niveau" pour travailler à sa refonte.

"Cet ordre ne fonctionne pas tout à fait bien, et je dis ça pour rester poli et dans la litote, parce que nous n'avons pas démontré ces dernières années notre capacité à prévenir ces conflits ou à les régler", a déclaré le président français devant les autres dirigeants des grandes puissances, au sujet des guerres en Ukraine ou au Proche-Orient notamment.

"Nous avons une représentation qui est insuffisante", a-t-il ajouté, évoquant l'absence de poids de plusieurs grands pays émergents des grandes instances mondiales.

"Alors qu'on fait toujours des communiqués, je crois que la lucidité doit nous conduire à dire qu'assez peu de gens les lisent", a-t-il ironisé, tandis que des dizaines de conseillers travaillent d'arrache-pied à Rio pour trouver un consensus sur une déclaration commune. "Un citoyen normalement constitué ne peut pas penser, quand on revient au pays, qu'on a formidablement fait fonctionner la gouvernance mondiale."

Selon le président français, au pouvoir depuis sept ans et qui se présente comme un "vétéran" de ces cénacles, "le risque est grand d'avoir la même réunion dans un an, avec les mêmes, et de dire +on va le faire+, et d'être les spécialistes du +on va le faire+".

Il a proposé au président brésilien Lula, qui est cette année à la tête du G20, et à l'Afrique du Sud, qui l'accueillera en 2025, de créer "un groupe de travail de haut niveau" pour plancher sur "quelques chantiers" de refonte de cette gouvernance et soumettre une "feuille de route Rio-Johannesburg" qui puisse être adoptée dans un an.

Emmanuel Macron a par ailleurs déploré que "plusieurs" pays au G20 "ne respectent pas" la Charte des Nations unies, dont ils sont "tous signataires", en visant notamment la Russie pour la guerre qu'elle mène en Ukraine depuis l'invasion de 2022.

Le président français, qui avait estimé dimanche que le "contexte" ne se prêtait pas à ce stade à un nouvel échange avec son homologue russe Vladimir Poutine, a brièvement serré la main du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'une photo de famille au G20, mais les deux hommes ne se sont pas vraiment parlé.


La France réaffirme que l'utilisation de ses missiles sur le sol russe reste une «option»

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé lundi que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait "une option". (AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé lundi que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait "une option". (AFP)
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  • La France a fourni des missiles sol-air à moyenne portée de type Scalp à l'Ukraine, mais s'est toujours refusée à indiquer combien avaient été livrés et s'ils avaient été utilisés par les forces ukrainiennes
  • Interrogé à Bruxelles le mois dernier sur d'éventuelles frappes de missiles Scalp sur le sol russe, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu s'était refusé à tout commentaire

BRUXELLES: Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a réaffirmé lundi que l'utilisation de missiles français par les forces ukrainiennes sur le sol russe restait "une option".

"Vous avez entendu le président (Emmanuel) Macron à Meseberg (Allemagne) le 25 mai, où nous avons ouvertement dit que c'était une option que nous prenions en considération, s'il fallait autoriser des frappes sur des cibles depuis lesquelles les Russes attaquent le territoire ukrainien", a-t-il affirmé, en anglais, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères.

"Donc, rien de nouveau sous le soleil", a-t-il ajouté.

La France a fourni des missiles sol-air à moyenne portée de type Scalp à l'Ukraine, mais s'est toujours refusée à indiquer combien avaient été livrés et s'ils avaient été utilisés par les forces ukrainiennes.

Interrogé à Bruxelles le mois dernier sur d'éventuelles frappes de missiles Scalp sur le sol russe, le ministre français de la Défense Sébastien Lecornu s'était refusé à tout commentaire.

Washington a autorisé l'Ukraine à frapper le territoire russe avec des missiles à longue portée fournis par les Etats-Unis, selon un responsable américain, un changement stratégique majeur à quelques semaines de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.

Ces missiles d'une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres permettraient à l'Ukraine d'atteindre des sites logistiques de l'armée russe et des aérodromes d'où décollent ses bombardiers.

Les missiles ATACMS fournis par les Etats-Unis devraient initialement être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où ont été déployés des soldats nord-coréens en appui des troupes russes, selon le New York Times, qui cite des responsables américains s'exprimant sous couvert de l'anonymat.

La décision par Washington d'autoriser l'Ukraine à utiliser ces missiles est venue en réaction à ce déploiement de militaires nord-coréens, selon ces responsables.