Procès du RN: l'heure des réquisitions pour Marine Le Pen et ses coprévenus

Après un mois et demi de procès, c'est l'heure des réquisitions pour Marine Le Pen, le Rassemblement national et 24 autres prévenus, accusés d'avoir détourné des fonds du Parlement européen au profit du parti d'extrême droite. (AFP)
Après un mois et demi de procès, c'est l'heure des réquisitions pour Marine Le Pen, le Rassemblement national et 24 autres prévenus, accusés d'avoir détourné des fonds du Parlement européen au profit du parti d'extrême droite. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 13 novembre 2024

Procès du RN: l'heure des réquisitions pour Marine Le Pen et ses coprévenus

  • Selon l'accusation, un "système de gestion centralisé" a été établi pour "vider" les enveloppes de 21.000 euros par mois auxquelles les députés européens avaient le droit, pour rémunérer des assistants parlementaires "fictifs"
  • Les procureurs devraient ensuite s'attarder sur le cas de chacun des prévenus : les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même

PARIS: Après un mois et demi de procès, c'est l'heure des réquisitions pour Marine Le Pen, le Rassemblement national et 24 autres prévenus, accusés d'avoir détourné des fonds du Parlement européen au profit du parti d'extrême droite.

Les réquisitions à deux voix doivent commencer vers 9H30 mercredi, et durer toute la journée. Après des considérations générales, les deux représentants du parquet, Louise Neyton et Nicolas Barret, devraient commencer par développer leur analyse du "système" qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national) entre 2004 et 2016.

Selon l'accusation, un "système de gestion centralisé" a été établi pour "vider" les enveloppes de 21.000 euros par mois auxquelles les députés européens avaient le droit, pour rémunérer des assistants parlementaires "fictifs" qui travaillaient en réalité pour le parti (en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire), en vue de "soulager les finances".

Les procureurs devraient ensuite s'attarder sur le cas de chacun des prévenus : les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Au total, on compte 26 prévenus, jugés devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.

Enfin, en fin d'après-midi ou début de soirée, les procureurs devraient annoncer les peines requises contre chacun.

Ils encourent des peines allant jusqu'à 10 ans d'emprisonnement, un million d'euros d'amende et une peine d'inéligibilité - qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.

Si une telle peine était prononcée, elle aurait "des conséquences extrêmement graves", a-t-elle plaidé à la barre. "Cela aurait pour effet de me priver d'être candidate à la présidentielle, voilà".

"Derrière il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente. Donc demain potentiellement, ce sont des millions et des millions de Français qui de fait se verraient priver de leur candidat à la présidentielle", avait-elle soutenu.

 

- "Innocence" -

 

Depuis l'ouverture le 30 septembre de ce procès, où elle a assisté à quasiment toutes les audiences, la triple candidate à la présidentielle a été interrogée sous plusieurs casquettes: celle d'ancienne députée européenne, pour s'expliquer sur des contrats litigieux conclus avec certains de ses assistants parlementaires, celle d'ancienne cheffe du parti (entre 2011 et 2016), et enfin en tant que représentante du Rassemblement national, jugé en tant que personne morale - elle a eu un pouvoir de l'actuel président Jordan Bardella pour cela.

A chaque fois, elle a clamé son "innocence", celle de son parti et de ses coprévenus. "Aucun" système, mais beaucoup de "mensonges", de "fictions" et de "malentendus",  a-t-elle juré à la barre, disant aussi son "sentiment" que l'opinion du tribunal "était déjà faite".

Tout au long du procès, elle a esquivé les questions qui dérangent, parfois réécrit le dossier. Et s'est enflammée lors de longs monologues sur la "réalité" de la vie d'un parti politique, désireuse de l'expliquer encore et encore... Quitte à exaspérer le tribunal qui lui a sèchement et longuement dit son ras-le-bol, lors de son dernier interrogatoire mercredi : "Ici, on n'est pas en politique, on est devant un tribunal correctionnel", lui a lancé la présidente Bénédicte de Perthuis.

Pendant les interrogatoires (une trentaine au total), les prévenus, bien en mal d'apporter des preuves de travail ou de justifier des échanges de mails compromettants - parlant de "caser" telle personne sur un contrat, "transférer" ou "passer" untel d'un député à un autre -, ont partagé une défense similaire, "frisant parfois l'absurde", comme a dit l'avocat du Parlement européen Patrick Maisonneuve dans sa plaidoirie mardi.

"La plupart des prévenus m'ont semblé assez prisonniers d'un système de défense collective", suivant en rang "la ligne fixée" par la cheffe, Marine Le Pen, a-t-il estimé.

Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d'euros, mais n'en réclame que 3,4 (une partie ayant déjà été remboursée).

Après les réquisitions, le procès reprendra lundi prochain, avec les plaidoiries de la défense prévues sur deux semaines.


Laurent Marcangeli, le nouveau ministre de la Fonction publique, a pour priorité de « simplifier »

Le ministre français sortant de la Fonction publique, de la Rationalisation et de la Transformation du secteur public Guillaume Kasbarian prononce un discours lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs, à l'hôtel Rothelin-Charolais à Paris, le 26 décembre 2024. (Photo AFP)
Le ministre français sortant de la Fonction publique, de la Rationalisation et de la Transformation du secteur public Guillaume Kasbarian prononce un discours lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs, à l'hôtel Rothelin-Charolais à Paris, le 26 décembre 2024. (Photo AFP)
Short Url
  • « Ce travail est très précaire », a déclaré Laurent Marcangeli, conscient de l'épée de Damoclès au-dessus du nouveau gouvernement, lors de la passation de pouvoir avec Guillaume Kasbarian, qui le quitte « sans regrets »
  • « C'est avec une profonde humilité que je prends officiellement mes fonctions aujourd'hui. D'abord parce que ce travail est très précaire et peut-être ne l'a jamais été autant », a déclaré M. Marcangeli à l'hôtel Rothelin-Charolais.

PARIS « Ce travail est très précaire », a déclaré Laurent Marcangeli, conscient de l'épée de Damoclès au-dessus du nouveau gouvernement, lors de la passation de pouvoir avec Guillaume Kasbarian, qui le quitte « sans regrets », jeudi.

« C'est avec une profonde humilité que je prends officiellement mes fonctions aujourd'hui. D'abord parce que ce travail est très précaire et peut-être ne l'a jamais été autant », a déclaré M. Marcangeli à l'hôtel Rothelin-Charolais à l'occasion de cette cérémonie de passation de pouvoir.

« Si je devais aujourd'hui faire ressortir un mot qui figure dans l'intitulé de ce ministère et qui va guider l'action que je mènerai, ce serait : simplifions, simplifions, simplifions », a insisté Laurent Marcangeli, reprenant l'un des mantras de son prédécesseur.

L'ancien chef du groupe Horizons au Palais Bourbon fait son entrée au gouvernement trois semaines après une crise dans la fonction publique et des manifestations, le 5 décembre, où des centaines de milliers de personnes ont défilé contre des mesures d'économies portées par Guillaume Kasbarian.

Ce dernier a profité de cette cérémonie pour défendre son bilan, notamment les mesures d'économies, assurant n'avoir « aucun regret ».

Parmi ces propositions, on compte la réduction de l'indemnisation des agents de 10 % pendant les congés maladie, la confirmation du gel du point d'indice, la suspension d'une prime en faveur du pouvoir d'achat, ainsi que le passage du délai de carence de 1 à 3 jours pour les agents en cas d'arrêt maladie. Ces décisions « n'ont pas fait plaisir à tout le monde ». Mais elles représentent 2 milliards d'euros, et d'après les sondages, elles sont populaires », a-t-il défendu.

Ces mesures, dont on ne sait pas si elles resteront à l'ordre du jour, avaient suscité la colère des syndicats, qui les avaient dénoncées comme une méthode « brutale ».

« Si je me suis engagé en politique, ce n'est pas (...) pour déléguer la gestion d'un ministère aux syndicats, mais exclusivement pour être utile aux Français en menant des transformations radicales qu'ils attendent depuis longtemps », a répondu le député d'Eure-et-Loir qui va retrouver son siège à l'Assemblée nationale.

Mylène Jacquot, interrogée sur France Info, a exhorté le nouveau ministre à « rencontrer rapidement » les organisations syndicales pour « échanger franchement et loyalement » afin de « passer cette étape calamiteuse des trois derniers mois, et reprendre vraiment le chemin du dialogue social, de la co-construction ».

« Quelle est la priorité ? Donner les moyens aux agent(e)s publics d'exercer les missions de services publics, enfin les revaloriser, améliorer les conditions de travail… les voilà les priorités ! », a réagi Solidaires fonction publique sur X, en réponse à la priorité affichée par Laurent Marcangeli de « simplifier ».


Le Premier ministre français se rendra à Mayotte dimanche et lundi après le cyclone Chido

Le chef du parti centriste français MoDem François Bayrou arrive pour assister à une cérémonie pour rendre hommage aux 42 citoyens français tués et à toutes les victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier (Photo, AFP).
Le chef du parti centriste français MoDem François Bayrou arrive pour assister à une cérémonie pour rendre hommage aux 42 citoyens français tués et à toutes les victimes de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier (Photo, AFP).
Short Url
  • François Bayrou, effectuera dimanche et lundi un déplacement à Mayotte, a-t-on appris jeudi auprès de ses services, à l'issue d'une réunion sur la situation dans l'archipel français de l'océan Indien ravagé par le cyclone Chido.
  • Le cyclone a causé des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France.

PARIS : Le nouveau Premier ministre français, François Bayrou, effectuera dimanche et lundi un déplacement à Mayotte, a-t-on appris jeudi auprès de ses services, à l'issue d'une réunion sur la situation dans l'archipel français de l'océan Indien ravagé par le cyclone Chido.

Le Premier ministre sera accompagné des ministres d’État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outre-mer), ainsi que des ministres Valérie Létard (Logement) et Yannick Neuder (Santé). Thani Mohamed Soilihi, ministre délégué et ancien sénateur de Mayotte, sera également présent.

Le président français Emmanuel Macron s'était pour sa part rendu à Mayotte le 19 décembre, M. Bayrou restant à Paris pour former un gouvernement dans un contexte de profonde crise politique en France. Il avait alors été vivement interpellé à Mayotte par des habitants désespérés et exaspérés. Il avait annoncé une journée de deuil national en France et une loi spéciale pour « rebâtir ».

Selon un nouveau décompte publié mardi par le préfet de Mayotte, le bilan humain du cyclone Chido s'élève à 39 morts et plus de 4 000 blessés.

Le cyclone le plus dévastateur que Mayotte ait connu depuis 90 ans a causé, le 14 décembre, des dommages colossaux dans le département le plus pauvre de France. Les secours sont depuis lors à pied d'œuvre pour rétablir les services essentiels, comme l'eau, l'électricité et les réseaux de communications.

Le 17 décembre, sur France 2, François Bayrou a annoncé qu'il se rendrait sur l'île dès la formation de son gouvernement.

Nommé Premier ministre le 13 décembre, veille du passage du cyclone, M. Bayrou avait suscité une vive polémique en se rendant le 16 décembre au Conseil municipal de Pau, ville du sud-ouest de la France dont il est maire, après avoir participé à une réunion de crise sur Mayotte par visioconférence. L'annonce de la composition de son gouvernement, faite lundi, jour de deuil national, a également été critiquée.


Un homme ouvre le feu dans un bar d'Ajaccio: sept blessés, dont un par balle

Cette photographie prise le 20 janvier 2023 montre des voitures de police garées devant un palais de justice, avec des lettres "Palais de Justice" sur la façade, le jour de l'ouverture du procès en appel de Garcia-Cruciani pour meurtre, à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP)
Cette photographie prise le 20 janvier 2023 montre des voitures de police garées devant un palais de justice, avec des lettres "Palais de Justice" sur la façade, le jour de l'ouverture du procès en appel de Garcia-Cruciani pour meurtre, à Ajaccio, sur l'île méditerranéenne française de Corse. (AFP)
Short Url
  • Sept personnes ont été blessées lundi soir, dont une par balle avec pronostic vital engagé, quand un homme a ouvert le feu dans un bar du centre-ville d'Ajaccio
  • Une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte par le parquet d'Ajaccio et confiée à la direction interdépartementale de la police nationale de Corse du Sud

BASTIA, FRANCE: Sept personnes ont été blessées lundi soir, dont une par balle avec pronostic vital engagé, quand un homme a ouvert le feu dans un bar du centre-ville d'Ajaccio, a-t-on appris auprès du parquet qui étudie notamment la piste d'un différend sur fond d'alcoolisation.

Selon les premiers éléments de l'enquête, un homme qui se trouvait à l'intérieur de l'établissement "le Lamparo", un bar de bord de mer, a ouvert le feu vers 23H30 contre un autre individu qui fréquentait le bar, précise Nicolas Septe, le procureur de la République d'Ajacccio, dans un communiqué.

Quatre blessés ont été pris en charge sur place et trois autres se sont présentés d'eux mêmes aux urgences, selon le parquet.

Une enquête pour "tentative d'assassinat" a été ouverte par le parquet d'Ajaccio et confiée à la direction interdépartementale de la police nationale de Corse du Sud, ajoute le procureur.

"A ce stade,  plusieurs pistes d’enquête sont étudiées, dont celle d'un différend ayant eu lieu sur un fond d'alcoolisation excessive", ajoute le procureur annonçant que "de multiples auditions de témoins" sont déjà programmées.