Les femmes saoudiennes s'élèvent : Le W20 doit « s'attaquer aux barrières systémiques ».

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Publié le Dimanche 10 novembre 2024

Les femmes saoudiennes s'élèvent : Le W20 doit « s'attaquer aux barrières systémiques ».

  • Miznah Al-Omair, chef de la délégation saoudienne, expose le programme d'autonomisation des femmes.
  • « Le rôle des femmes doit être pris en compte dans les processus de prise de décision, car ces décisions ont un impact sur les réalités économiques des femmes.

RIYADH : Dans un monde où la participation économique des femmes est cruciale pour le développement durable, l'initiative du W20 amplifie la voix des femmes dans le cadre du G20.

La délégation saoudienne pour le W20, ou Women 20 (W20), est dirigée par Miznah Al-Omair, PDG de la société Al-Nahda, fondée en 1963 pour favoriser l'émancipation des femmes en Arabie saoudite. Cela constitue un exemple de plaidoyer et d'action.

Dans une interview accordée à Arab News, Mme Al-Omair a souligné l'importance d'inclure les questions relatives aux femmes dans les dialogues du G20 : « Le rôle des femmes doit être pris en compte dans les processus de prise de décision, car ces décisions ont un impact sur les réalités économiques des femmes. Ce point de vue souligne la nécessité d'une plateforme qui donne la priorité à la voix des femmes dans les discussions sur la politique économique mondiale.

Grâce à ses initiatives stratégiques, le W20 cherche à promouvoir l'égalité des sexes et l'autonomisation économique des femmes, en veillant à ce que leurs préoccupations soient entendues et intégrées dans les discussions de haut niveau. »

Nous devons veiller à ce que chaque femme puisse exprimer ses besoins et ses aspirations dans le paysage économique, en favorisant un environnement qui lui permette de s'épanouir.

Miznah Al-Omair, chef de la délégation saoudienne du W20

Le W20 fonctionne de manière indépendante tout en maintenant des liens avec des entités gouvernementales. Son objectif principal est de veiller à ce que les questions relatives aux femmes soient intégrées dans les discussions, les déclarations officielles et les engagements du G20, afin de façonner l'ordre du jour de ce forum influent.

En plaidant pour des politiques qui répondent aux défis particuliers auxquels les femmes sont confrontées, l'initiative du W20 crée un paysage économique plus équitable.

Les pays hôtes jouent un rôle clé dans l'élaboration de l'ordre du jour du W20 en identifiant des domaines qui reflètent leur contexte spécifique. Par exemple, le Brésil a mis l'accent cette année sur l'intersection du genre et de l'ethnicité avec les défis économiques des femmes.

M. Al-Omair explique : « En examinant les défis particuliers auxquels les femmes sont confrontées en fonction de leur race et de leur appartenance ethnique, nous pouvons élaborer des solutions ciblées qui s'attaquent aux obstacles systémiques. »

Cette approche permet une compréhension nuancée des diverses expériences des femmes et facilite la création de solutions sur mesure pour répondre à leurs besoins.

Le W20 collabore avec diverses parties prenantes afin de compiler des recommandations fondées sur des données probantes en faveur de l'autonomisation économique des femmes. Ces recommandations sont ensuite présentées aux dirigeants du G20 pour adoption, en promouvant les meilleures pratiques qui peuvent être adaptées aux différents contextes nationaux.

« Si un programme réussi existe dans un pays, nous encourageons les autres à adopter des cadres similaires qui peuvent bénéficier aux femmes sur le plan économique », a déclaré M. Al-Omair. Cet esprit de collaboration est essentiel à l'élaboration d'une approche unifiée de l'autonomisation des femmes à travers les nations.

Depuis que l'Arabie saoudite a accueilli le sommet du W20 en 2020, des progrès significatifs ont été accomplis pour faire progresser le rôle des femmes dans l'économie. L'accent n'est plus simplement mis sur l'inclusion des femmes dans les discussions, mais sur la promotion active de leur participation et de leur leadership dans divers secteurs.

« Nous avons fait d'énormes progrès, et nos efforts se reflètent dans la visibilité croissante et les rôles effectifs des femmes dans divers secteurs », a-t-elle déclaré. Ces progrès sont notables, mais ils mettent en évidence les défis que les femmes doivent encore relever pour parvenir à une pleine participation économique.

Malgré ces avancées, des obstacles subsistent. La participation des femmes dépend souvent des aspirations individuelles et des infrastructures de soutien présentes dans les différents secteurs.

« Si les réformes législatives et réglementaires favorisent l'égalité des sexes, l'égalité des chances dans le secteur privé n'est pas encore réalisée », a déclaré M. Al-Omair.

Cette variabilité souligne la nécessité d'un plaidoyer continu et de l'élaboration de cadres qui favorisent un environnement inclusif pour les femmes.

L'une des initiatives remarquables de la société Al-Nahda est son programme d'éducation financière, lancé en 2017. Ce programme leur délivre des compétences essentielles en matière de budgétisation, de planification et d'investissement, favorisant ainsi l'indépendance financière.

« Ce programme a fait ses preuves et a aidé les femmes à devenir financièrement indépendantes, tout en les équipant pour lancer et faire croître leurs entreprises », a déclaré le PDG de l'organisation.

En mettant l'accent sur l'éducation financière, le programme du W20 permettra aux femmes de prendre en main leur avenir économique.

« Nous devons veiller à ce que chaque femme puisse exprimer ses besoins et ses aspirations dans le paysage économique, en favorisant un environnement propice à leur épanouissement », a déclaré M. Al-Omair.

Cet engagement en faveur de l'inclusion est essentiel pour créer un avenir où la participation économique des femmes deviendra la norme et non l'exception.

Les efforts de collaboration du W20 soulignent l'importance des approches contextuelles en matière d'autonomisation des femmes. Les solutions efficaces doivent s'inscrire dans les cadres sociaux et nationaux de chaque pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.