PARIS: L'homme qui a légèrement blessé mardi à Paris trois policiers, juste devant la très sécurisée préfecture de police (PP), a été mis en examen samedi pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
Le suspect a été placé en détention provisoire, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris.
Mardi, il s'en était pris à trois agents de la Brigade des réseaux franciliens, essayant de dérober l'arme de l'un d'entre eux, devant le centre névralgique de la police parisienne sur l'île de la Cité.
Placé en garde à vue, il avait ensuite été conduit à l'infirmerie psychiatrique mercredi. Sa garde à vue a repris jeudi, puis il a été présenté samedi à un juge d'instruction qui l'a interrogé et mis en examen.
Devant les enquêteurs, "il a avancé une envie déterminée de mourir mais l'impossibilité religieuse de recourir au suicide", a précisé le ministère public.
Ainsi, cet homme, qui faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français selon une source proche du dossier, a justifié ses actes par un profond mal-être, d'après une autre source proche.
Pas de saisine du parquet antiterroriste
En 2023, l'homme avait déjà été arrêté pour avoir tenté de prendre l'arme d'un agent de la Sûreté ferroviaire, puis quelques mois plus tard pour avoir tenté de s'emparer de celle d'un policier lors d'un contrôle.
Il avait été déclaré irresponsable pénalement pour ces deux affaires et hospitalisé d'office pour l'une d'elles.
Mardi, les faits se sont déroulés peu avant 13H00, rue de la Cité, devant l'entrée de la PP, côté Notre-Dame de Paris.
Les trois agents de la Brigade des réseaux ferrés franciliens étaient "en mission" devant la PP quand ils ont été attaqués "par un individu qui s'est précipité sur (l'un d'entre eux) pour essayer de lui prendre son arme", avait expliqué le préfet de police Laurent Nuñez.
Il avait affirmé que l'agresseur avait "crié plusieurs fois +Allah Akbar+" selon les policiers visés.
Mercredi matin, le parquet, qui se fondait sur les auditions réalisées, a précisé que ses cris avaient été proférés "lors de son trajet vers le commissariat, après son interpellation".
Devant les enquêteurs, le suspect a lui "réfuté avoir tenu les propos rapportés", mais a affirmé qu"il n'y avait "pas d'autre dieu que dieu", a relaté lundi le parquet.
Contactée par l'AFP, son avocate, Noémie Gorin, n'a pas souhaité s'exprimer.
Dans la foulée des faits, le parquet national antiterroriste avait indiqué être en "évaluation de la procédure".
Toutefois, la mise en examen prononcée samedi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par le parquet de Paris, et non par le Pnat, indique que le parquet antiterroriste ne s'est pas saisi.
La préfecture de police a déjà été la cible d'attaques, cette fois-ci mortelles et perpétrées par un assaillant radicalisé: en octobre 2019, un agent de la PP avait semé la terreur à la pause déjeuner en tuant quatre personnels avant d'être abattu.
Le 24 janvier 2025, l'information judiciaire ouverte s'était soldée par un non-lieu, l'assaillant étant mort et ayant agi seul, selon les juges d'instruction antiterroristes.