Un sondage YouGov prévoit une participation massive des Arabes-Américains aux élections, la Palestine en tête des priorités

Un sondage YouGov réalisé auprès des Américains d'origine arabe à la demande de l'Arab News Research (Photo Fournie)Yo
Un sondage YouGov réalisé auprès des Américains d'origine arabe à la demande de l'Arab News Research (Photo Fournie)Yo
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Publié le Mardi 22 octobre 2024

Un sondage YouGov prévoit une participation massive des Arabes-Américains aux élections, la Palestine en tête des priorités

  • Bien que Trump soit perçu comme plus pro-israélien que Harris, le sondage suggère l'intention de pénaliser les démocrates pour leur mauvaise gestion de Gaza.
  • il est clair que les électeurs arabes-américains sont très préoccupés par la manière dont la crise de Gaza a été gérée depuis qu'elle a éclaté le 7 octobre dernier".

LONDRES: Un sondage YouGov réalisé auprès des Arabes-Américains à la demande de l'unité de recherche et d'études d'Arab News prévoit une participation massive des Arabes-Américains aux prochaines élections présidentielles américaines (87 pour cent), la Palestine étant la principale priorité, et l'ancien président Donald Trump bénéficiant d'une avance de 2 points de pourcentage par rapport à la vice-présidente Kamala Harris.

L'enquête menée auprès de 500 Arabes-Américains dans tout le pays entre le 26 septembre et le 1er octobre s'aligne sur un sondage réalisé en mai par l'Institut arabe-américain, qui montrait que le parti démocrate perdait du soutien parmi les Arabes-Américains en raison de la manière dont le président américain Joe Biden avait géré le conflit de Gaza. À l'époque, le soutien dont bénéficiait Joe Biden au sein de la communauté s'élevait à un peu moins de 20 pour cent.

Lors d'un séminaire en ligne dévoilant les résultats du sondage de l'AAI, son président James Zogby a déclaré que les Arabes-Américains étaient "encore irrités par la douleur de Gaza... et qu'ils n'étaient pas prêts à l'oublier".

L'État du Michigan, qui compte une importante communauté arabe-américaine, a été l'objet de l'attention de Trump et de Harris.

Selon l'Associated Press qui suit les événements publics de chaque campagne, Trump a organisé 15 événements dans le Michigan depuis avril, tandis que Harris s'est rendue dans l'État 11 fois depuis qu'elle est devenue la candidate démocrate.

Dans un entretien récent accordé à Al Arabiya, Trump a fait part de sa joie de voir l'un de ses petits-enfants à moitié arabe, en faisant référence au mariage de sa fille Tiffany avec le Libanais Michael Boulos.

Le sondage Arab News-YouGov montre que, bien que Trump soit perçu comme plus favorable au gouvernement israélien que Harris, de nombreux Arabes-Américains voteraient quand même pour lui, contrairement à leur identification en tant que démocrates, ce qui suggère qu'ils pénalisent l'administration Biden pour son incapacité à freiner les campagnes militaires dévastatrices d'Israël dans la bande de Gaza et au Liban.

Lorsqu'on leur demande quelle est leur principale priorité, la plupart des personnes interrogées choisissent le conflit israélo-palestinien plutôt que l'économie ou le coût de la vie.

"Les chiffres des sondages sont très révélateurs. Ils montrent que les règles de Las Vegas ne s'appliquent manifestement pas à notre région - ce qui se passe au Moyen-Orient ne reste manifestement pas au Moyen-Orient", a déclaré Faisal J. Abbas, rédacteur en chef d'Arab News.

"Alors que la plupart d'entre nous, ici dans le monde arabe, sommes indifférents et n'avons de toute façon pas notre mot à dire quant au candidat qui finira par l'emporter, il est clair que les électeurs arabes-américains sont très préoccupés par la manière dont la crise de Gaza a été gérée depuis qu'elle a éclaté le 7 octobre dernier".

Les États-Unis ont bloqué plusieurs propositions de cessez-le-feu au Conseil de sécurité des Nations unies et ont continué à fournir des armes à Israël.

Les Arabes-Américains ne représentent que 1 pour cent des électeurs américains, mais selon Firas Maksad, chercheur principal au Middle East Institute à Washington, leur vote est important cette année car la course est très serrée dans de nombreux États.

"La marge est de 0,5 pour cent dans un sens ou dans l'autre, ce qui rend le vote des Arabes-Américains crucial, donc un électorat crucial pour la victoire”.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Face à l'Occident, Poutine affiche son entente avec les Brics

Une vue de la mosquée Kul-Sharif, qui fait partie du Kremlin historique de Kazan, à Kazan le 22 octobre 2024, lors du sommet des BRICS. (Photo AFP)
Une vue de la mosquée Kul-Sharif, qui fait partie du Kremlin historique de Kazan, à Kazan le 22 octobre 2024, lors du sommet des BRICS. (Photo AFP)
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  • M. Poutine a multiplié les rencontres tout au long de la journée à Kazan, s'entretenant tour à tour avec les dirigeants indien et sud-africain, ou encore avec son grand partenaire asiatique, le président chinois Xi Jinping.
  • Ce sommet, qui réunit autour de M. Poutine une vingtaine de dirigeants, vise à démontrer l'échec de la stratégie occidentale d'isolement du président russe.

KAZAN : Dans un pied de nez à l'Occident qui veut l'isoler depuis l'offensive en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a affiché mardi son entente avec les pays des Brics, lors du sommet de ce groupe auquel appartiennent notamment la Chine et l'Inde.

M. Poutine a multiplié les rencontres tout au long de la journée à Kazan, s'entretenant tour à tour avec les dirigeants indien et sud-africain, ou encore avec son grand partenaire asiatique, le président chinois Xi Jinping.

« La coopération russo-chinoise sur la scène internationale est l'un des facteurs de stabilité mondiale », a estimé Vladimir Poutine au début de cette rencontre avec Xi Jinping.

En retour, le dirigeant chinois l'a assuré que, dans un contexte international « chaotique », « l'amitié profonde qui unit la Chine et la Russie de génération en génération ne changera pas ».

Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, le conflit en Ukraine et les relations avec les Occidentaux ont été abordés.

« Une fois de plus, il y a eu une convergence significative des positions et des approches sur ce qui se passe dans le monde », a indiqué M. Peskov, précisant que « beaucoup de temps » avait été consacré à l'Ukraine lors de cette rencontre de près d'une heure.

Vladimir Poutine avait auparavant illustré son ambition de mettre fin à « l'hégémonie » occidentale dans les relations internationales en louant, devant l'Indien Narendra Modi, l'excellence des relations entre leurs pays, tant diplomatiques que commerciales.

« Nous croyons que les conflits ont vocation à être résolus uniquement pacifiquement. Nous soutenons totalement les efforts pour restaurer rapidement la paix et la stabilité », a déclaré le dirigeant indien, qui, comme la Chine, n'a jamais condamné l'offensive russe en Ukraine.

- « Ami précieux » -

Ce sommet, qui réunit autour de M. Poutine une vingtaine de dirigeants, vise à démontrer l'échec de la stratégie occidentale d'isolement du président russe.

Le sommet se tient au moment où Moscou gagne militairement du terrain en Ukraine et a forgé des alliances étroites avec les plus grands adversaires ou concurrents des États-Unis : la Chine, l'Iran et la Corée du Nord.

Les Occidentaux critiquent l'Inde pour ses achats de grandes quantités de pétrole russe depuis 2022 et la Chine pour son soutien économique crucial à la Russie dans un contexte de lourdes sanctions occidentales.

Dans ce marathon diplomatique que mène la Russie en direction des pays dits du « Sud global », le président sud-africain Cyril Ramaphosa a donné un motif de satisfaction à Vladimir Poutine en qualifiant la Russie d'« allié » et d'« ami précieux ».

M. Poutine lui a répondu qu'il voulait encore « renforcer les relations avec les pays du continent africain », où Moscou avance ses pions depuis plusieurs années.

Sur le plan du commerce international également, Vladimir Poutine entend peser.

Lors d'un entretien avec la présidente brésilienne de la Nouvelle banque de développement, Dilma Rousseff, il a réaffirmé son souhait d'une augmentation des « règlements en monnaies nationales » entre les pays des BRICS.

En butte aux sanctions économiques occidentales et avec ses principales banques exclues de la plateforme de paiement international SWIFT, la Russie plaide pour la mise en place d'un système alternatif pour faire pièce à l'hégémonie du dollar.

- « Monde multipolaire »

Le chef de l'État russe s'entretiendra mercredi avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, dont le pays, membre de l'OTAN, a demandé à rejoindre les BRICS, et avec le président iranien Massoud Pezeshkian.

Visé par un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale en mars 2023 en raison de la déportation d'enfants ukrainiens dont Kiev accuse Moscou (qui rejette ces accusations), Vladimir Poutine est limité dans ses déplacements à l'étranger.

Pour ce grand raout diplomatique, le Kremlin cherche à démontrer qu'il existe une alternative aux pressions occidentales et que le monde multipolaire est une réalité, selon l'analyste politique russe Konstantin Kalatchev.

Moscou présente son assaut contre l'Ukraine non comme une guerre de conquête, malgré ses nouvelles annexions de régions ukrainiennes revendiquées après celle de la Crimée en 2014, mais comme un conflit provoqué par l'hégémonisme américain.

Pour les Occidentaux et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, la Russie est au contraire dans une logique de domination de ses voisins.

L'Ukraine sera également au menu du sommet, jeudi, avec une rencontre annoncée par le Kremlin entre Vladimir Poutine et Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU.

L'ONU n'a toutefois pas confirmé cette rencontre, qui serait la première en Russie entre les deux hommes depuis avril 2022.

Comptant quatre membres (Brésil, Russie, Inde, Chine) à sa création en 2009, le bloc des Brics a intégré l'Afrique du Sud en 2010, tirant ainsi son nom des initiales de ces États en anglais. Il a été rejoint cette année par quatre pays (Éthiopie, Iran, Égypte et Émirats arabes unis).


Avoirs russes gelés : Washington pense prêter 20 milliards de dollars à l'Ukraine d'ici fin 2024

La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen s'exprime lors d'une conférence de presse au département du Trésor à Washington, DC, le 22 octobre 2024, au début des réunions annuelles d'automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. (Photo AFP)
La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen s'exprime lors d'une conférence de presse au département du Trésor à Washington, DC, le 22 octobre 2024, au début des réunions annuelles d'automne du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. (Photo AFP)
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  • Washington devrait contribuer à hauteur de 20 milliards de dollars au prêt de 50 milliards de dollars promis par les pays du G7 avec les intérêts des avoirs russes gelés, selon la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.
  • Ce prêt sera garanti par les futurs intérêts produits par les actifs russes immobilisés, qui se montent à 300 milliards d'euros et qui généreront jusqu'à trois milliards d'euros de revenus par an.

WSAHINGTON : Washington devrait contribuer à hauteur de 20 milliards de dollars au prêt de 50 milliards de dollars promis par les pays du G7 avec les intérêts des avoirs russes gelés, selon la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, qui évoque une finalisation d'ici la fin de l'année.

« Nous sommes sur le point de finaliser la part de l'Amérique dans ce programme de prêt de 50 milliards de dollars que les pays du G7 espèrent pouvoir accorder à l'Ukraine d'ici la fin de l'année », a déclaré mardi la ministre de l'Économie et des Finances de Joe Biden, lors d'une conférence de presse.

Les États-Unis devraient « contribuer à hauteur de 20 milliards de dollars au paquet de 50 milliards du G7 », a-t-elle précisé, lors de cette rencontre organisée à l'occasion des réunions annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale qui se tiennent cette semaine à Washington.

Les dirigeants du G7 ont trouvé en juin un accord politique pour utiliser les intérêts générés par les avoirs russes gelés dans leurs juridictions afin de garantir un prêt de 50 milliards de dollars en faveur de l'Ukraine.

Ce prêt sera garanti par les futurs intérêts produits par les actifs russes immobilisés, qui se montent à 300 milliards d'euros et qui généreront jusqu'à trois milliards d'euros de revenus par an.

Janet Yellen a évoqué « encore un peu de travail pour finaliser les détails », mais seulement « quelques petites choses », et elle a assuré que « nous en sommes très proches » et qu'il n'y a « rien d'important qui reste à régler ».

L'ancien président Donald Trump, qui espère se faire réélire le 5 novembre, n'a de cesse de dénoncer l'argent accordé à l'Ukraine par l'administration de Joe Biden et Kamala Harris, sa concurrente démocrate dans la course à la Maison Blanche.

Le républicain promet au contraire de réduire les aides financières internationales pour consacrer cet argent aux États-Unis.

Janet Yellen a ainsi précisé que, dans le cadre de ce prêt à l'Ukraine, « la source de financement de ces prêts n'est pas le contribuable américain », mais « la Russie (qui) paie pour ce soutien », via « les revenus des actifs qui ont été mobilisés, les actifs souverains russes qui ont été mobilisés en Europe, où se trouve la source du paiement ».

Elle a également annoncé une nouvelle salve de sanctions « sévères » contre la Russie, qui sera détaillée « la semaine prochaine », et qui visera des « intermédiaires dans les pays tiers qui fournissent à la Russie des pièces essentielles pour son armée ».

« Nous continuons de lutter contre le contournement des sanctions par la Russie », a-t-elle assuré.

Les États-Unis et les pays alliés ont, depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022, imposé des milliers de sanctions, visant des individus, entreprises ou autres entités.

Les sanctions économiques, spécifiquement, prises par le département du Trésor, gèlent les avoirs aux États-Unis des personnes ou entités ciblées et visent à freiner leurs échanges commerciaux.


Le Conseil de l'Europe s'alarme de la hausse des discours de haine en Italie

Des drapeaux de l'Union européenne flottent devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique. (Reuters/File)
Des drapeaux de l'Union européenne flottent devant le siège de la Commission européenne à Bruxelles, en Belgique. (Reuters/File)
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  • Mardi, le Conseil de l'Europe s'est inquiété d'une montée du « discours de haine » et de la xénophobie dans la sphère publique en Italie, appelant le pays de Giorgia Meloni à lancer un plan d'action contre le racisme.
  • Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, la cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, mène une politique migratoire extrêmement stricte.

STRASBOURG : Mardi, le Conseil de l'Europe s'est inquiété d'une montée du « discours de haine » et de la xénophobie dans la sphère publique en Italie, appelant le pays de Giorgia Meloni à lancer un plan d'action contre le racisme.

Après cinq ans d'analyse de la situation des droits de l'homme en Italie, la Commission européenne contre le racisme et l'intolérance (ECRI), émanation du Conseil de l'Europe, a publié son rapport.

Elle y alarme d'une xénophobie « de plus en plus présente dans le discours public » et d'un discours politique aux « connotations extrêmement clivantes et hostiles » envers les réfugiés, les citoyens italiens issus de l'immigration ou encore les personnes LGTBQ.

« Le discours de haine, y compris de la part de hauts responsables politiques, n'est que rarement contesté », déplore l'organe d'experts sur le traitement des questions relatives aux discriminations.

Bien que le nombre de Roms vivant dans des campements ait « considérablement diminué », leurs expulsions forcées, « contraires aux normes internationales », n'ont pas cessé, rappellent les experts de la Commission.

« Exposés à des risques élevés d'exploitation par le travail », de nombreux migrants en situation irrégulière « ne signalent que très rarement ce type d'abus par crainte d'être expulsés », ajoutent-ils.

Classée 34^e sur les 49 pays évalués en Europe par ILGA-Europe, une ONG de lutte pour les droits des personnes LGBTQ, l'Italie n'interdit toujours pas explicitement la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.

Les personnes LGBTQ « continuent de subir des préjugés et de la discrimination dans leur vie quotidienne », pointe le rapport.

À partir de ces observations, l'ECRI formule une série de recommandations, dont la création d'un organisme de promotion de l'égalité « pleinement indépendant » ainsi que l'adoption d'un « Plan d'action national de lutte contre le racisme ».

L'instance propose également de veiller à ce que les programmes scolaires insistent sur l'égalité, la diversité et l'inclusion.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, la cheffe du parti d'extrême droite Fratelli d'Italia, Giorgia Meloni, mène une politique migratoire extrêmement stricte.

Celle qui se définit comme une « mère chrétienne », attachée aux valeurs traditionnelles de la famille, s'est également opposée à plusieurs reprises au « lobby LGBT ».

Le Conseil de l'Europe, qui siège à Strasbourg, compte 46 pays membres. Il est chargé de faire respecter les valeurs de la démocratie et des droits de l'homme sur le continent.