WASHINGTON: La candidate démocrate à l'élection américaine Kamala Harris fête ses 60 ans dimanche dans une campagne marquée par la question de l'âge, notamment de son rival Donald Trump, âgé de 78 ans et dont certaines prestations récentes interrogent.
Des propos décousus de l'ancien président républicain à son refus de communiquer son dossier médical, Kamala Harris a multiplié ces deux dernières semaines les attaques contre la santé et l'acuité mentale de celui-ci.
"J'espère qu'il va bien", a-t-elle lâché en début de semaine sur les réseaux sociaux après que M. Trump a transformé une réunion publique en une étrange fête dansante et a passé près de 40 minutes sur scène à se déhancher au son de la musique.
Ces saillies visant Donald Trump sonnent comme un écho aux mois de campagne durant lesquels les républicains ont pris un malin plaisir à pointer chaque gaffe, maladresse ou trou de mémoire de Joe Biden, 81 ans, alors candidat à sa réélection.
L'arrivée de la vice-présidente dans la course à la Maison Blanche pour le remplacer a donné un coup de fouet à la campagne des démocrates. Et pointé soudain les projecteurs sur l'âge de Donald Trump, à peine plus jeune que Joe Biden.
S'il l'emporte en novembre, le candidat républicain sera le plus vieux président de l'histoire américaine à prêter serment.
La volonté de Kamala Harris de se positionner dès le début comme l'incarnation d'une nouvelle génération a bousculé Donald Trump, le poussant à ironiser et minimiser leur différence d'âge de près de vingt ans.
"Je n'avais pas réalisé qu'elle avait 60 ans. Je pensais qu'elle était un peu plus jeune", avait déclaré en août le républicain à Fox News.
"Excellente santé"
Dans cette fin de campagne et alors que les deux candidats sont au coude-à-coude dans les sondages, l'âge fait un retour sur le devant de la scène.
Le 12 octobre, Kamala Harris a publié son rapport médical, qui la décrit comme étant en "excellente santé" et apte à assumer la présidence. Seul problème de santé mineur signalé: des allergies saisonnières et de l'urticaire.
Depuis, elle n'a cessé d'insister sur le refus de M. Trump d'en faire de même. Et son équipe agite les récits, parfois très confus, du républicain lors de meetings de campagne comme autant des illustrations d'un possible déclin cognitif.
"Qu'est-ce que Donald Trump essaie de cacher?" a déclaré Mme Harris sur X mercredi, consciente que cela est un enjeu pour une partie de l'électorat.
Selon un sondage du Pew Research Center, le pourcentage de personnes qualifiant Donald Trump de "vif d'esprit" est passé de 58% en juillet à 52% en septembre.
Par ailleurs, si 49% des électeurs estiment que l'âge de M. Trump pourrait nuire à sa candidature, seulement 46% d'entre eux estiment que l'âge de Mme Harris pourrait favoriser la sienne.
"Sexisme"
Pour Nancy Hirschmann de l'université de Pennsylvanie, c'est le signe des préjugés qui perdurent dans la société américaine, où le poids des électeurs les plus âgés est important.
Mme Harris jouit d'un solide soutien parmi les jeunes électeurs mais à l'inverse les plus âgés penchent pour Donald Trump.
"Son âge a un effet, dans la mesure où souvent le sexisme en Amérique touche vraiment davantage les femmes âgées que les jeunes femmes", explique-t-elle à l'AFP.
"Il y a une couche supplémentaire de sexisme à l'encontre des femmes âgées de plus de 50 ans", ajoute la professeure.
Le colistier de Donald Trump, J.D. Vance, s'est particulièrement illustré dans ce registre en comparant Mme Harris à une "femme à chats", cliché sur les femmes choisissant de vivre sans partenaire ou enfant.