La Palestine à l'ONU : Un nouveau chapitre dans la quête d'un État

Yasser Arafat, président du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, s'adresse à la 43e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le 13 décembre 1988. (ONU)
Yasser Arafat, président du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, s'adresse à la 43e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le 13 décembre 1988. (ONU)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, prince Faisal ben Farhan, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 28 septembre 2024. (AFP)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, prince Faisal ben Farhan, s'exprime lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations Unies au siège des Nations Unies à New York, le 28 septembre 2024. (AFP)
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Publié le Lundi 07 octobre 2024

La Palestine à l'ONU : Un nouveau chapitre dans la quête d'un État

  • Le 10 septembre a marqué un moment important puisque la Palestine a obtenu un siège à l'Assemblée générale des Nations unies pour la première fois dans l'histoire
  • Le premier siège de la Palestine à l'Assemblée générale des Nations unies marque un progrès vers la solution de deux États

RIYADH : Plus de 140 des 193 États membres de l'ONU ont désormais reconnu l'État de Palestine.

Le 10 septembre a marqué un moment important puisque la Palestine a obtenu un siège à l'Assemblée générale des Nations unies pour la première fois dans l'histoire.

Ce résultat a été obtenu en dépit de l'opposition d'Israël à la quête d'un État palestinien.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, prince Faisal ben Farhan, a déclaré lors de son allocution à l'Assemblée générale : "Nous exprimons notre reconnaissance aux pays qui ont récemment reconnu la Palestine.

"Nous exhortons toutes les nations à faire preuve de courage pour prendre la même décision et rejoindre le consensus international représenté par les 149 pays qui reconnaissent la Palestine", a-t-il déclaré.

Un développement révolutionnaire s'est produit quand Prince Faisal a récemment annoncé le lancement de l'"Alliance mondiale pour la mise en œuvre de la solution à deux États" le 26 septembre.

Cette alliance, approuvée par les pays arabes et islamiques ainsi que par des partenaires européens, vise à promouvoir la solution des deux États comme moyen de résoudre le conflit israélo-palestinien.

L'inauguration de l'alliance marque une étape importante dans les efforts internationaux en faveur d'une paix durable dans la région.

Une résolution a été adoptée le 10 mai de cette année pour reconnaître la révision de l'adhésion de la Palestine au Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi que l'extension de privilèges supplémentaires à la Palestine, qui a actuellement le statut d'observateur.

L'Arabie saoudite a exprimé son soutien à la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies, confirmant que l'État de Palestine remplit les conditions pour devenir un État membre des Nations unies.

La reconnaissance de la Palestine en tant qu'État a été un processus progressif, avec différents pays qui l'ont reconnue à des moments différents. La plupart des reconnaissances ont eu lieu après la déclaration d'indépendance de la Palestine en 1988, tandis que d'autres l'ont rejointe au cours des années suivantes.

La plupart des pays africains ont reconnu la Palestine peu après 1988, en particulier ceux du mouvement des non-alignés, tels que l'Égypte, l'Algérie, le Botswana, le Burkina Faso, la République centrafricaine, le Nigeria, le Maroc et le Soudan.

Certains pays européens ont reconnu la Palestine au fil des ans, la tendance la plus récente étant la reconnaissance par les pays de l'UE.

En 2024, la Slovénie, l'Espagne, l'Irlande, la Norvège et l'Arménie ont reconnu l'État de Palestine.

L'Islande et Chypre ont rejoint l'UE en 2011, la Suède en 2014 et la Cité du Vatican en 2015.

L'Albanie, la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie et la Yougoslavie (plus tard divisée en Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie et Slovénie) ont reconnu la Palestine en 1988.

D'autres pays, comme la Russie, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie, ont fait de même dans les années 1990.

La reconnaissance de l'Asie a également commencé en 1988, avec un large soutien des pays à majorité musulmane et du bloc socialiste.

Ces pays comprennent l'Arabie saoudite, la Chine, la Corée du Nord, le Qatar, le Bahreïn, l'Inde, le Sri Lanka, la Malaisie, l'Afghanistan et le Yémen.

L'État de Palestine se verra accorder des droits et privilèges supplémentaires en matière de participation à la suite de la 79e session de l'Assemblée générale, sans que cela n'affecte ses droits et privilèges actuels.

L'un de ces droits est celui de participer activement aux conférences et réunions organisées par les Nations unies et d'autres organismes internationaux, ainsi que le droit de proposer et de présenter des amendements à la fois oralement et au nom d'un groupe.

La solution des deux États a longtemps été considérée comme une voie potentielle vers la paix dans le conflit israélo-palestinien. Les récents développements et initiatives relancent l'espoir de progresser vers cet objectif.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a bien saisi l'urgence de la situation, avertissant que les répercussions de la dévastation de Gaza pourraient dégénérer en un conflit plus large, avec des conséquences catastrophiques pour l'ensemble de la région.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a félicité l'Assemblée générale d'avoir adopté une résolution appelant Israël à se retirer des territoires palestiniens dans un délai de 12 mois, lors de la 79e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le 26 septembre.

L'Arabie saoudite a réaffirmé son engagement à ne pas nouer de liens diplomatiques avec Israël tant que des progrès significatifs n'auront pas été réalisés en ce qui concerne la Palestine.

Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a déclaré le 18 septembre que le Royaume ne reconnaîtrait pas Israël sans un État palestinien.

"Le Royaume ne cessera pas son travail inlassable en vue de l'établissement d'un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, et nous affirmons que le Royaume n'établira pas de relations diplomatiques avec Israël sans cela", a déclaré le prince héritier.

Cette position souligne le soutien indéfectible de l'Arabie saoudite à la cause palestinienne et à la réalisation d'une solution viable fondée sur la coexistence de deux États.

Elle s'inscrit dans la continuité des efforts historiques déployés par l'Arabie saoudite pour contribuer à la création d'un État palestinien, notamment l'initiative de paix arabe, un plan global visant à mettre un terme au conflit israélo-arabe, proposé pour la première fois en 2002.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.
 


L'Arabie saoudite et la France renforcent leur partenariat stratégique dans le domaine de la santé

Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
Le ministre saoudien de la santé, Fahd ben Abdulrahman Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français de la santé afin de réaffirmer et d'approfondir la coopération entre les deux pays dans le domaine de la santé. (SPA)
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  • Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel en visite en France

PARIS : Le ministre saoudien de la Santé, Fahd ben Abdulrahmane Al-Jalajel, a rencontré vendredi à Paris des responsables français dans le domaine de la santé pour réaffirmer et approfondir la coopération entre les deux pays dans ce secteur, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Les entretiens entre M. Al-Jalajel, Catherine Vautrin et Yannick Nodder ont porté sur la construction d'un partenariat stratégique mettant l'accent sur la politique de santé publique, le développement des systèmes de santé, la prévention des maladies et la réponse aux situations d'urgence, selon l’agence.

Les deux parties ont fait l'éloge des réformes ambitieuses du secteur de la santé de l'Arabie saoudite dans le cadre de Vision 2030, notamment en matière de santé numérique, de biotechnologie et d'innovation.

Les ministres se sont félicités de la quasi-finalisation d'un accord majeur visant à formaliser la collaboration en matière de soins de santé et ont assisté à la signature de plusieurs protocoles d'accord entre l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris et l'Autorité saoudienne du Croissant-Rouge.

Ces accords visent à stimuler la recherche scientifique, l'innovation et les services d'urgence préhospitaliers.

Ils se sont également engagés à renforcer la coopération sur les questions de santé mondiale, notamment la résistance aux antimicrobiens, et ont souligné l'importance de collaborer avec des institutions internationales telles que l'Académie de l'Organisation mondiale de la santé et le Centre international de recherche sur le cancer.

Au cours de sa visite, M. Al-Jalajel a également rencontré des responsables français de haut niveau, notamment Clara Chappaz, ministre de l'Intelligence artificielle et du Numérique, et Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur et de la diaspora française.

Il a également assisté au forum du Conseil d'affaires franco-saoudien, au cours duquel des accords stratégiques ont été signés dans les domaines de la santé numérique, de l'oncologie, de la médecine d'urgence et de la biotechnologie, à l'appui des objectifs de la Vision 2030.

Les deux pays se sont engagés à maintenir un dialogue régulier et à activer des canaux d'action conjoints pour assurer la mise en œuvre efficace de leur partenariat en matière de santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Tunisie: entre 13 et 66 ans de prison pour des opposants jugés pour "complot"

Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Dalila Ben Mbarek (C), avocate et membre du comité de défense des détenus accusés de « complot contre la sécurité de l'État », brandit le signe de la victoire devant le palais de justice de Tunis. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 
  • Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

TUNIS, TINISIE : Le tribunal de première instance de Tunis a prononcé des peines de prison allant de 13 à 66 ans à l'issue d'un procès pour « complot » contre le président Kais Saied. Les prévenus ont été jugés coupables de « complot contre la sûreté de l'État » et d' « adhésion à un groupe terroriste ».

Parmi les condamnés, des personnalités de l'opposition, des avocats et des hommes d'affaires. Certains étaient déjà emprisonnés, d'autres en liberté ou en exil.

Vendredi soir, lors de la troisième et dernière audience, plusieurs avocats de la défense ont dénoncé une « mascarade » quand le juge a mis sa décision en délibéré sans réquisitoire ni plaidoiries. 

Contrairement aux deux précédentes, l'audience, à laquelle les journalistes internationaux et les diplomates étrangers n'étaient pas conviés, a été particulièrement houleuse et surveillée par la police. Plusieurs accusés étaient accusés de contacts suspects avec certaines ambassades.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, par lequel il s'est octroyé les pleins pouvoirs, défenseurs des droits et opposants dénoncent une régression des libertés en Tunisie, pays qui avait lancé le Printemps arabe en 2011.

À partir du printemps 2023, des dizaines de responsables politiques, avocats, militants des droits, notamment des migrants, et chroniqueurs connus ont été arrêtés en vertu d'un décret réprimant la diffusion de fausses nouvelles, contesté comme prêtant à une interprétation trop large.

Le procès dit « du complot » a commencé le 4 mars. Les accusés sont en détention et doivent s'exprimer en visioconférence. Leurs avocats ont exigé leur présence au tribunal, sans succès. Au moins six d'entre eux ont observé une grève de la faim pour faire valoir ce « droit élémentaire ».

La défense a critiqué le dossier, tandis que l'ONG Human Rights Watch a affirmé que le procès se tenait dans « un contexte répressif ».

En février, le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait dénoncé la « persécution des opposants » en Tunisie.

Le gouvernement a répondu en exprimant sa « profonde stupéfaction ».