Un responsable du Hezbollah affirme que le contact avec Safieddine a été « perdu  » depuis vendredi

Hassan Nasrallah a été assassiné le 27 septembre dans un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth. Le contact avec Hachem Safieddine, pressenti pour succéder au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été "perdu". (AFP)
Hassan Nasrallah a été assassiné le 27 septembre dans un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth. Le contact avec Hachem Safieddine, pressenti pour succéder au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été "perdu". (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 06 octobre 2024

Un responsable du Hezbollah affirme que le contact avec Safieddine a été « perdu  » depuis vendredi

  • Le responsable du Hezbollah a déclaré à l'AFP que "le contact avec Sayyed Safieddine avait été perdu depuis les violents raids contre la banlieue" sud de Beyrouth
  • "Nous ne savons pas s'il était présent à l'endroit visé par les raids, ni qui était présent avec lui", a-t-il ajouté, sous couvert d'anonymat

BEYROUTH: Le contact avec Hachem Safieddine, pressenti pour succéder au chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été "perdu" depuis des frappes israéliennes près de Beyrouth vendredi, a indiqué samedi à l'AFP un responsable du puissant mouvement libanais.

Interrogé sur cette information, le mouvement pro-iranien a affirmé qu'il communiquait via des "déclarations officielles" publiées par son bureau, sans démentir ni confirmer la perte de contact avec Safieddine.

Le responsable du Hezbollah a déclaré à l'AFP que "le contact avec Sayyed Safieddine avait été perdu depuis les violents raids contre la banlieue" sud de Beyrouth, fief du mouvement, dans la nuit de jeudi à vendredi.

"Nous ne savons pas s'il était présent à l'endroit visé par les raids, ni qui était présent avec lui", a-t-il ajouté, sous couvert d'anonymat.

Une deuxième source proche du parti a confirmé cette information: "le parti tente d’atteindre le siège qui a été visé sous terre, mais Israël mène systématiquement de nouveaux raids pour tenter d’entraver tout effort des secouristes".

Selon cette source, Safieddine "était accompagné de Hajj Mortada, le chef des renseignements du Hezbollah".

Hassan Nasrallah a été assassiné le 27 septembre dans un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth.

Tôt vendredi, une source proche du Hezbollah avait déclaré qu'Israël avait mené 11 frappes consécutives sur la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit, la plus violente depuis qu'Israël a intensifié sa campagne de bombardements la semaine dernière.


Israël en état d'alerte avant l'anniversaire du 7 octobre et prépare une riposte contre l'Iran

Short Url
  • L'armée israélienne est en état d'alerte dimanche, par crainte d'attentats, à la veille du premier anniversaire de l'attaque du Hamas, et prépare une réponse à la salve de missiles tirés par l'Iran
  • Le chef d'état-major israélien Herzi Halevi a par ailleurs affirmé sa détermination à frapper "sans répit" le Hezbollah, contre lequel il a récemment intensifié son offensive

JERUSALEM: L'armée israélienne est en état d'alerte dimanche, par crainte d'attentats, à la veille du premier anniversaire de l'attaque du Hamas, et prépare une réponse à la salve de missiles tirés par l'Iran, soutien du mouvement palestinien et du Hezbollah libanais.

Le chef d'état-major israélien Herzi Halevi a par ailleurs affirmé sa détermination à frapper "sans répit" le Hezbollah, contre lequel il a récemment intensifié son offensive.

"Cette semaine, nous commémorerons l'anniversaire de la guerre et du 7 octobre (2023). Nous sommes prêts à augmenter nos forces en prévision de ce jour", par craintes d'attentats, a assuré samedi soir le porte-parole de l'armée israélienne, Daniel Hagari, sans autre précision.

Dans un message à l'occasion de cet anniversaire, le président israélien Isaac Herzog a lui dénoncé "la menace permanente que font peser, sur l'Etat, l'Iran et ses mandataires terroristes, (...) déterminés à détruire notre seul et unique Etat-nation".

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit prononcer lundi un discours à la nation pour marquer l'anniversaire de cette attaque, qui a déclenché la guerre à Gaza.

L'assaut sans précédent du Hamas a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, tués par balle, brûlés vifs ou mutilés, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens, incluant les otages morts ou tués en captivité dans la bande de Gaza. Sur les 251 personnes enlevées alors, 97 sont toujours otages à Gaza: 64 présumées vivantes et 33 mortes.

"Droit de se défendre" 

Après la salve de missiles lancée mardi par l'Iran contre Israël, l'armée "prépare une réponse", a assuré à l'AFP un responsable militaire israélien sous le couvert de l'anonymat.

"L'Iran a déjà lancé à deux reprises des centaines de missiles sur notre territoire (...) Israël a le devoir et le droit de se défendre et de répondre à ces attaques et c'est ce que nous ferons", a aussi affirmé M. Netanyahu.

Depuis Damas, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a prévenu que "pour chaque action, il y aura une réaction proportionnelle et similaire de l'Iran, et même plus forte".

Selon Téhéran, les quelque 200 missiles tirés mardi vers Israël sont une réponse "légitime" à l'assassinat de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien sur la banlieue sud de Beyrouth, et à celui le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, mort dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.

L'Iran avait en avril lancé une première attaque aux missiles contre Israël en riposte à une frappe contre son consulat à Damas imputée à Israël.

Le président américain Joe Biden a déconseillé à Israël de s'en prendre aux sites pétroliers iraniens. Son prédécesseur et candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, a lui suggéré des frappes sur les installations nucléaires de l'Iran.

Contact perdu avec Safieddine 

Après avoir affaibli le Hamas lors de représailles toujours en cours dans la bande de Gaza assiégée, Israël a déplacé mi-septembre l'essentiel de ses opérations vers le front libanais, ouvert par le Hezbollah en soutien au Hamas le 8 octobre 2023.

Le gouvernement Netanyahu veut en finir avec les tirs de roquettes du Hezbollah et permettre le retour des dizaines de milliers de déplacés chez eux dans le nord d'Israël.

Son armée a entrepris une campagne de bombardements aériens violents et meurtriers sur les fiefs du Hezbollah, qu'elle a intensifiée à partir du 23 septembre, avant de lancer une offensive terrestre dans le sud du Liban le 30 septembre.

L'agence officielle de presse libanaise a fait état de "plus de 30 frappes" israéliennes dans la nuit de samedi à dimanche, sur la banlieue sud de Beyrouth et ses environs, peu après des appels israéliens à évacuer plusieurs quartiers de ce fief du Hezbollah.

L'armée israélienne a déclaré sur Telegram qu'elle "frappait actuellement des cibles terroristes" du Hezbollah dans le secteur de Beyrouth.

Des images de l'AFP montrent des panaches de fumée s'élevant des zones ciblées ainsi qu'une grosse boule de feu dans le ciel.

Un correspondant de l'AFP près de Sabra, proche de la banlieue sud de Beyrouth, a vu des dizaines de personnes dans les rues, certaines portant des sacs et fuyant à pied ou à moto tandis que des explosions résonnaient en fond.

Le Hezbollah a de son côté assuré avoir repoussé dans la nuit de samedi à dimanche une "tentative" d'infiltration de l'armée israélienne à Blida, à la frontière.

"Cauchemar sans fin" 

L'armée israélienne a affirmé avoir, depuis le 30 septembre, "éliminé environ 440 terroristes dont 30 commandants" du Hezbollah.

Vendredi, l'armée israélienne a violemment pilonné la banlieue sud de Beyrouth, visant, selon le site d'information israélien Ynet, Hachem Safieddine, potentiel successeur de Nasrallah qui était considéré comme l'homme le plus puissant du Liban. L'armée israélienne n'a pas confirmé cette information.

Mais un responsable du Hezbollah a affirmé sous le couvert de l'anonymat que le contact avec Hachem Safieddine était "perdu" depuis vendredi.

Depuis octobre 2023, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban, dont plus d'un millier depuis l'intensification des frappes israéliennes le 23 septembre, selon les autorités. Environ 1,2 million de personnes ont été déplacées.

"On est à la rue depuis 13 jours", a déclaré Salma Salmane, 30 ans, qui a fui la banlieue sud vers le centre de Beyrouth. "On vit un cauchemar sans fin."

"Honte" 

Dans la bande de Gaza, affamée et ravagée par 12 mois de guerre, la Défense civile a fait état dimanche de 21 morts dans une frappe israélienne sur une mosquée transformée en abri pour des déplacés à Deir al-Balah (centre).

L'armée israélienne a expliqué avoir "mené une frappe précise sur des terroristes du Hamas qui opéraient dans un centre de commandement (...) dans une structure qui servait auparavant de mosquée".

Depuis un an, 41.825 personnes ont été tuées dans le territoire dévasté, selon des chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas publiés samedi, et ne prenant donc pas en compte cette dernière frappe. Ces données sont jugées fiables par l'ONU.

Le président français Emmanuel Macron a demandé samedi d'arrêter les livraisons à Israël d'armes servant à Gaza, suscitant la colère du Premier ministre israélien.

Les échanges ont rapidement pris des allures de crise entre les deux pays. A un tel niveau que l'Elysée a publié samedi soir une mise au point assurant que la France "est l'amie indéfectible d'Israël" et déplorant les mots "excessifs" de Benjamin Netanyahu.

"Honte", avait répliqué le dirigeant israélien, à l'adresse du président français et des autres Occidentaux appelant à des embargos d'armes contre son pays.

Le Qatar, un médiateur clé dans les pourparlers sur un cessez-le-feu à Gaza, a estimé que la déclaration de M. Macron était "un pas important et apprécié vers l'arrêt de la guerre ", tandis que la Jordanie a salué l'appel du dirigeant français.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a jugé de son côté "profondément dérangeantes" les informations sur des frappes israéliennes qui auraient touché "des installations sanitaires et du personnel hospitalier" au Liban.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé de son côté à mettre fin aux "violences choquantes" et à "l'effusion de sang" à Gaza et au Liban.


Frankly Speaking: Comment Fareed Zakaria voit le changement en Arabie Saoudite

Short Url
  • Le journaliste et auteur de CNN n'est plus sceptique à l'égard des États arabes du Golfe après avoir assisté à la transformation du Royaume
  • Il estime qu'ils font évoluer la région vers la stabilité, l'intégration économique, une plus grande interdépendance et des liens avec davantage de pays

DUBAÏ: Les changements en cours en Arabie saoudite seront perçus à long terme comme une véritable révolution, mais qui s'est produite de manière "progressive" et "organique", selon le journaliste, auteur et analyste politique de CNN, Fareed Zakaria.

Il a fait ces commentaires lors d'une apparition dans l'émission "Frankly Speaking" de Arab News depuis la capitale saoudienne, qu'il a visitée la semaine dernière et où il a participé à une conférence à la Foire internationale du livre de Riyad autour de son dernier livre, "The Age of Revolutions" (L'âge des révolutions).

Il a déclaré qu'il pensait que les changements dans le Royaume se produisaient à de nombreux niveaux. "Les changements qui me frappent le plus sont, bien sûr, le rôle des femmes, mais aussi celui de tous les Saoudiens. Pour moi, il s'agit d'un changement très intéressant et peu remarqué", a-t-il déclaré à Katie Jensen, animatrice de l'émission "Frankly Speaking".

"Il y a des domaines dans lesquels (l'Arabie saoudite) évolue très rapidement, et d'autres dans lesquels elle est encore un peu retenue. Je suis impressionné par le fait qu'ils essaient de trouver un équilibre, qu'ils essaient de faire avancer certaines choses et de se moderniser dans certains domaines".

Zakaria a développé ce point: "Le rôle des femmes s'est réellement transformé, mais dans certains domaines, par exemple, les Saoudiennes sont toujours tenues de porter des vêtements traditionnels et sont encouragées à le faire. L'Arabie saoudite s'efforce donc de trouver un équilibre qui ne soit pas trop révolutionnaire".

D'une manière générale, il a déclaré, en évoquant le changement, que "si l'on regarde les choses en termes historiques, il est clair que cela sera perçu comme une révolution, mais c'est une révolution qui se déroule de manière progressive, de manière organique... de sorte que les changements ne soient pas si écrasants".

Le journaliste américain d'origine indienne Fareed Zakaria, qui anime l'émission Fareed Zakaria GPS sur CNN et tient une chronique hebdomadaire dans le Washington Post, a participé à l'émission Frankly Speaking. (Photo AN)

Passant à la région du Golfe arabe, Zakaria a avoué avoir été sceptique pendant de nombreuses années, considérant ces pays comme "très passifs".

"Dans les années 1950, 1960 et 1970, le monde arabe se définissait par ses grands États historiquement importants: l'Égypte, la Syrie et l'Irak. Puis, dans les années 70, il y a eu une période de troubles autour de l'Iran et de la révolution islamique", a-t-il déclaré.

"Mais aujourd'hui, ce qui est clair, c'est que (les États arabes du Golfe), à commencer par l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar et le Bahreïn, sont aux commandes et qu'ils essaient de faire évoluer la région vers la stabilité, l'intégration économique, une plus grande interdépendance, des liens plus étroits avec davantage de pays.

Zakaria attribue ce changement en partie à ce qui se passe en Arabie saoudite. "Les Émirats arabes unis, pour être juste, ont peut-être même été l'un des premiers à entamer ce processus. Mais maintenant que l'Arabie saoudite est à bord, elle est bien sûr beaucoup plus grande, beaucoup plus puissante et peut avoir une influence beaucoup plus positive", a-t-il déclaré.

Faisant allusion à l'esprit des accords historiques d'Abraham, négociés par l'administration Trump en 2020,  Zakaria a noté que les États arabes du Golfe tendent la main à l'Inde et à la Chine, entre autres puissances économiques. "Tout cela est bénéfique, car plus il y aura d'échanges, de commerce, d'interdépendance et d'intégration, plus la personne moyenne dans le monde arabe en bénéficiera, car son niveau de vie augmentera", a-t-il déclaré.

Le journaliste américain d'origine indienne est l'animateur de l'émission Fareed Zakaria GPS sur CNN et rédige une chronique hebdomadaire pour le Washington Post. Auteur prolifique,  Zakaria est titulaire d'un doctorat en administration publique de l'université de Harvard, où il a étudié sous la direction d'érudits aussi célèbres que Samuel P. Huntington et Stanley Hoffmann.


L'armée israélienne dit «  encercler  » Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza

 L'armée israélienne a dit dimanche "encercler" la zone de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, où elle estime que le Hamas palestinien reconstruit ses capacités. (AFP)
L'armée israélienne a dit dimanche "encercler" la zone de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, où elle estime que le Hamas palestinien reconstruit ses capacités. (AFP)
Short Url
  • L'armée israélienne a dit dimanche "encercler" la zone de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza
  • "Les troupes de la 401e et de la 460e brigades ont réussi à encercler la zone et poursuivent actuellement leurs opérations dans le secteur"

JERUSALEM: L'armée israélienne a dit dimanche "encercler" la zone de Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, où elle estime que le Hamas palestinien reconstruit ses capacités malgré des mois de combats et de frappes aériennes.

"Les troupes de la 401e et de la 460e brigades ont réussi à encercler la zone et poursuivent actuellement leurs opérations dans le secteur", a indiqué l'armée.