Le Hamas annonce la mort d'un de ses commandants dans une frappe israélienne sur le nord du Liban

De la fumée s'élève d'un bâtiment touché par une frappe aérienne israélienne qui a visé la banlieue sud de Beyrouth, le 5 octobre 2024. L'armée israélienne a lancé une vague de frappes intensifiées sur les bastions du Hezbollah au Liban, tuant plus de 1 110 personnes depuis le 23 septembre et forçant des centaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons dans un pays déjà en proie à la crise économique. (AFP)
De la fumée s'élève d'un bâtiment touché par une frappe aérienne israélienne qui a visé la banlieue sud de Beyrouth, le 5 octobre 2024. L'armée israélienne a lancé une vague de frappes intensifiées sur les bastions du Hezbollah au Liban, tuant plus de 1 110 personnes depuis le 23 septembre et forçant des centaines de milliers de personnes à fuir leurs maisons dans un pays déjà en proie à la crise économique. (AFP)
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Publié le Samedi 05 octobre 2024

Le Hamas annonce la mort d'un de ses commandants dans une frappe israélienne sur le nord du Liban

  • Le Hamas palestinien a annoncé la mort samedi d'un de ses commandants et de sa famille dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés palestiniens près de Tripoli dans le nord du Liban
  • Saïd Attallah Ali, sa femme et deux de ses filles ont été tués dans une frappe dans le camp de Beddawi selon un communiqué du Hamas

BEYROUTH: Le Hamas palestinien a annoncé la mort samedi d'un de ses commandants et de sa famille dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés palestiniens près de Tripoli dans le nord du Liban.

Saïd Attallah Ali, sa femme et deux de ses filles ont été tués dans une frappe dans le camp de Beddawi selon un communiqué du Hamas, la première dans cette région depuis le début du conflit entre le mouvement islamiste et Israël il y a près d'un an.

Depuis le début de la guerre à Gaza, Israël a pris pour cible des responsables du Hamas au Liban. Au total, au moins 18 commandants et militants ont été tués au Liban, selon le mouvement islamiste palestinien.

Le 30 septembre, Fatah Charif Abou al-Amine, le chef du Hamas au Liban, a été tué avec sa famille dans une frappe attribuée à Israël contre sa maison dans le camp de réfugiés palestiniens d'al-Bass, dans le sud du Liban.

Le 2 janvier 2024, le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, a été tué près de Beyrouth dans une frappe attribuée à Israël.

En août, une frappe israélienne sur un véhicule dans la ville de Saïda, dans le sud du Liban, a tué Samer al-Hajj, un responsable du Hamas dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Heloué au Liban.

Selon les estimations de l'ONU, près de 250.000 réfugiés palestiniens et leurs descendants résident encore au Liban. Ils s'étaient réfugiés dans ce pays après avoir été expulsés ou en fuyant leurs terres au moment de la création d'Israël en 1948, selon l'ONU.

En vertu d'un accord de longue date, l'armée libanaise ne se déploie pas dans les camps palestiniens où la sécurité est assurée par des factions palestiniennes.

Le Hezbollah affirme avoir tiré des roquettes sur une base aérienne israélienne près de Haïfa

Le Hezbollah libanais a annoncé samedi avoir tiré des roquettes sur la base aérienne de Ramat David, non loin de Haïfa en Israël, située à environ 45 km de la frontière avec le Liban.

Dans un communiqué, le mouvement  affirme également avoir touché avec un missile un char Merkava israélien dans le sud du Liban, près de la frontière.

Trudeau appelle les Canadiens à partir "pendant qu'ils le peuvent"

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a appelé samedi ses compatriotes à quitter "pendant qu'ils le peuvent" le Liban, bombardé par l'armée israélienne qui a lancé une opération terrestre contre le Hezbollah dans le sud du pays.

"On encourage tous les Canadiens qui sont au Liban de prendre des places sur ces avions-là et de sortir du Liban pendant qu’ils le peuvent", a déclaré M. Trudeau lors d'un point presse à Paris, où il participe au sommet de la Francophonie.

"Il y a encore des places sur les avions qui ont été organisés par le Canada avec les compagnies commerciales", a-t-il précisé, tout en appelant à "protéger les infrastructures civiles" libanaises, notamment le port et l'aéroport de Beyrouth.

"Malgré le fait qu'on fait tout ce qu'on peut pour empêcher que ça se détériore, la réalité c'est que si ça commence à aller mal, encore plus mal, ça va être extrêmement difficile pour les Canadiens qui restent au Liban mais aussi pour tous les Libanais", a-t-il ajouté.

 

L'armée israélienne dit avoir frappé des combattants du Hezbollah dans une mosquée

L'armée israélienne a indiqué samedi avoir frappé des combattants du Hezbollah à l'intérieur d'une mosquée dans le sud du Liban, premier bombardement de ce type depuis le début des échanges de tirs transfrontaliers entre le mouvement islamiste et l'armée il y a un an.

"La nuit dernière (...), l'armée de l'air a frappé des terroristes du Hezbollah qui opéraient dans un centre de commandement situé à l'intérieur d'une mosquée adjacente à l'hôpital Salah Ghandour, dans le sud du Liban", a déclaré l'armée dans un communiqué.

"Le centre de commandement a été utilisé par les terroristes du Hezbollah pour planifier et exécuter des attaques terroristes contre" l'armée israélienne, a-t-elle ajouté.

Vendredi soir, l'agence nationale de presse libanaise a rapporté que le périmètre de l'hôpital Salah Ghandour à Bint Jbeil était la cible de "tirs d'artillerie israéliens".

Mohammed Sleiman, directeur de l'établissement géré par le Comité islamique de la santé affilié au Hezbollah, a déclaré à l'AFP que sept membres du personnel médical avaient été blessés par des tirs sur l'hôpital, ajoutant que l'établissement avait été évacué.


En Syrie, le chef de la diplomatie iranienne insiste sur un cessez-le feu au Liban et à Gaza

Le ministre syrien des Affaires étrangères Bassam al-Sabbagh (à droite) rencontre son homologue iranien Abbas Araghchi à Damas le 5 octobre 2024. (AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères Bassam al-Sabbagh (à droite) rencontre son homologue iranien Abbas Araghchi à Damas le 5 octobre 2024. (AFP)
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  • Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, en visite dans la capitale syrienne Damas, a insisté samedi sur la nécessité d'un cessez-le-feu au Liban et dans la bande de Gaza
  • Il s'agit de la première d'un haut responsable iranien dans la région depuis la mort le 27 septembre du chef du Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, dans une frappe israélienne près de Beyrouth

DAMAS: Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, en visite dans la capitale syrienne Damas, a insisté samedi sur la nécessité d'un cessez-le-feu au Liban et dans la bande de Gaza.

"La question la plus importante aujourd'hui est le cessez-le-feu, particulièrement au Liban, et à Gaza", a déclaré M. Araghchi à des journalistes en arrivant samedi à Damas après une visite la veille à Beyrouth, la capitale libanaise.

Il s'agit de la première d'un haut responsable iranien dans la région depuis la mort le 27 septembre du chef du Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, dans une frappe israélienne près de Beyrouth.

"Il y a des initiatives, il y a des consultations, dont nous espérons qu'elles seront couronnées de succès", a-t-il dit, sans plus de précisions.

"Malheureusement les hostilités et les crimes du régime sioniste (Israël) continuent. Ce régime ne connaît pas d'autre langage que celui de la force, de la guerre", a ajouté M. Araghchi, en exhortant "la communauté internationale à faire cesser ces crimes".

Paris et Washington, rejoints par des pays arabes, occidentaux et européens, ont appelé en septembre à un cessez-le-feu immédiat de 21 jours entre Israël et le Hezbollah au Liban pour "donner une chance à la diplomatie".

Une initiative ignorée par Israël, qui a à l'inverse intensifié ses frappes et spectaculairement tué Hassan Nasrallah.

L'escalade au Liban intervient après un an d'échanges de tirs transfrontaliers, qui ont déplacé des dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière.

D'après les autorités libanaises, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.

Plus de 300.000 personnes, en majorité des réfugiés syriens, ont quitté le Liban pour entrer en Syrie depuis le 23 septembre, selon des chiffre officiels.


L'Arabie saoudite et l'Égypte appellent à un cessez-le-feu immédiat au Liban et à Gaza 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères et son homologue égyptien Badr Abdelatty ont eu une conversation téléphonique vendredi pour discuter de la détérioration de la situation au Liban et de l'escalade du conflit israélo-palestinien. (SPA/Capture d'écran)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères et son homologue égyptien Badr Abdelatty ont eu une conversation téléphonique vendredi pour discuter de la détérioration de la situation au Liban et de l'escalade du conflit israélo-palestinien. (SPA/Capture d'écran)
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  • Au cours de l'appel, les deux ministres ont exprimé leur profonde inquiétude face à l'escalade israélienne au Liban

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères et son homologue égyptien ont eu une conversation téléphonique vendredi pour discuter de la détérioration de la situation au Liban et de l'escalade du conflit israélo-palestinien, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Au cours de cet appel, le prince Fayçal ben Farhan et Badr Abdelatty ont exprimé leur profonde inquiétude face à l'escalade israélienne au Liban, soulignant la solidarité de leurs pays avec le peuple libanais dans la crise actuelle, a ajouté SPA.

Ils ont insisté sur la nécessité pour l'État libanais d'exercer pleinement son autorité et sa souveraineté sur l'ensemble de son territoire, avec un soutien international lui permettant de gérer efficacement la crise.

Les ministres ont appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité des Nations unies, à prendre des mesures urgentes pour faciliter un cessez-le-feu immédiat et permanent au Liban et dans la bande de Gaza.

Soulignant l'importance de la stabilité régionale, ils ont réaffirmé l'engagement du Royaume et de l'Égypte à continuer de coordonner leurs efforts pour relever les défis posés par l'escalade de la violence dans la région arabe.

L'appel conjoint à une intervention internationale intervient alors que les tensions au Liban et à Gaza atteignent de nouveaux sommets, avec des inquiétudes croissantes quant aux répercussions humanitaires et sécuritaires sur l'ensemble du Moyen-Orient.


Liban: nouveaux bombardements israéliens, le Hezbollah fait état de combats au sol

Une vue de la banlieue sud de Beyrouth. (AFP)
Une vue de la banlieue sud de Beyrouth. (AFP)
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  • Dans le sud du Liban, "les soldats de l'ennemi israélien ont tenté à nouveau d'avancer vers les environs de la municipalité du village d'Adaysseh" et "les affrontements se poursuivent"
  • Le puissant mouvement a par ailleurs affirmé avoir visé des troupes dans la région de Yarun également dans le sud, avec une "salve de roquettes" ainsi que des soldats en deux endroits côté israélien

BEYROUTH: L'armée israélienne a mené samedi de nouvelles frappes aériennes au Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement armé Hezbollah, qui a affirmé être engagé dans des affrontements avec les troupes israéliennes à la frontière libanaise.

Le Hamas a annoncé qu'un de ses commandants, sa femme et deux de leurs filles avaient été tués samedi dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés palestiniens près de Tripoli dans le nord du Liban, la première dans cette région depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

A l'approche  du premier anniversaire de cette attaque, le guide suprême d'Iran, Ali Khamenei, a prévenu vendredi que ses alliés, principalement le Hezbollah et le Hamas, poursuivraient le combat contre Israël, accentuant les craintes d'un embrasement au Moyen-Orient.

Dans le sud du Liban, "les soldats de l'ennemi israélien ont tenté à nouveau d'avancer vers les environs de la municipalité du village d'Adaysseh" et "les affrontements se poursuivent", a déclaré le Hezbollah tôt samedi dans un communiqué, après avoir assuré avoir contraint les soldats israéliens à "battre en retraite" dans cette zone.

Le puissant mouvement a par ailleurs affirmé avoir visé des troupes dans la région de Yarun également dans le sud, avec une "salve de roquettes" ainsi que des soldats en deux endroits côté israélien.

Dans le même temps, une série d'explosions a secoué la banlieue sud de Beyrouth, d'où des images de l'AFP ont montré des colonnes de fumée s'élever, de la zone proche de l'aéroport. L'armée israélienne y avait émis auparavant des ordres d'évacuation pour certains secteurs.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée israélienne avait mené des bombardements particulièrement intenses sur la banlieue sud de la capitale, détruisant plusieurs immeubles.

Selon le site d'information israélien Ynet, ces frappes visaient, dans le QG des services de renseignements du Hezbollah, Hachem Safieddine, potentiel successeur à la tête du mouvement de Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre dans un raid israélien près de Beyrouth.

« Résistance »

L'escalade au Liban intervient près d'un an après l'ouverture par le Hezbollah d'un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, suivie par des mois d'échanges de tirs qui ont déplacé des dizaines de milliers d'habitants des deux côtés de la frontière.

D'après le service libanais de gestion des catastrophes, plus de 2.000 personnes ont été tuées au Liban depuis octobre 2023, dont plus d'un millier depuis le 23 septembre, date du lancement de massifs bombardements israéliens visant selon l'armée des cibles du Hezbollah. Le gouvernement libanais estime à environ 1,2 million le nombre de déplacés.

"La résistance dans la région ne reculera pas malgré les martyrs", a lancé vendredi l'ayatollah Khamenei dans une grande mosquée de Téhéran, dans un rare discours à l'occasion de la prière hebdomadaire.

Il a jugé que l'attaque de Téhéran, qui a tiré mardi quelque 200 missiles vers Israël, était "la moindre" des ripostes à l'assassinat de Hassan Nasrallah, et à la mort le 31 juillet d'Ismaïl Haniyeh, le chef du Hamas, dans une explosion à Téhéran imputée à Israël.

L'attaque a entraîné des menaces croisées de représailles entre Israël et l'Iran.

Le président américain, Joe Biden, a estimé vendredi qu'Israël devait "envisager d'autres options" que de frapper des sites pétroliers en Iran, après avoir évoqué la veille cette éventualité. Il a assuré "tenter de mobiliser le reste du monde" pour apaiser les tensions.

L'ex-chef d'Etat américain et candidat républicain à la présidentielle de novembre, Donald Trump, a lui prôné des frappes israéliennes sur les installations nucléaires iraniennes.

L'armée américaine a annoncé vendredi avoir visé 15 cibles houthies au Yémen, d'où ces rebelles soutenus par l'Iran mènent des attaques contre Israël et des navires qu'ils jugent liés à ce pays, ainsi qu'aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Route coupée 

L'armée israélienne a de son côté assuré avoir tué 250 combattants du Hezbollah et frappé plus de 2.000 sites depuis qu'elle a lancé lundi une offensive terrestre dans le sud du Liban, où neuf de ses soldats ont péri dans des combats.

La Force Intérimaire des Nations unies (Finul) déployée le long de la frontière entre Israël et le Liban a indiqué samedi avoir décliné une demande faite alors par l'armée de "déplacer certaines" de ses positions.

Deux autres soldats israéliens ont été tués dans une attaque de drones dans la nuit depuis l'Irak sur une base militaire du Golan, occupé et annexé par Israël, selon la radio militaire israélienne.

Vendredi, l'armée israélienne a notamment mené un raid dans l'est du Liban, près du poste-frontière de Masnaa, coupant un axe routier vital avec la Syrie voisine, d'où Israël accuse le Hezbollah d'acheminer des armes depuis la Syrie. Elle a dit y avoir frappé "un tunnel souterrain" du Hezbollah.

Quelque 374.000 personnes, principalement des Syriens, ont fui ces derniers jours en Syrie, selon les autorités libanaises.

Au moins quatre hôpitaux au Liban, dont l'un près de la banlieue sud de Beyrouth, ont annoncé vendredi suspendre leur activité en raison des frappes israéliennes, qui selon des secouristes affiliés au Hezbollah, ont tué 11 de leurs membres dans le sud du pays.