Macron condamne "avec la plus grande fermeté" les "attaques de l'Iran contre Israël"

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Montréal, au Canada, le 26 septembre 2024. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau à Montréal, au Canada, le 26 septembre 2024. (AFP)
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Publié le Mercredi 02 octobre 2024

Macron condamne "avec la plus grande fermeté" les "attaques de l'Iran contre Israël"

  • Emmanuel Macron a "condamné avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l'Iran contre Israël" et la France a "mobilisé" mardi "ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne", a déclaré l'Elysée
  • La France "organisera très prochainement une conférence de soutien au peuple libanais et à ses institutions", a annoncé la présidence sans plus de précisions

PARIS: Emmanuel Macron a "condamné avec la plus grande fermeté les nouvelles attaques de l'Iran contre Israël" et la France a "mobilisé" mardi "ses moyens militaires au Moyen-Orient pour parer la menace iranienne", a déclaré l'Elysée dans un communiqué à l'issue d'un conseil de défense.

Le président français a également exigé que "le Hezbollah cesse ses actions terroristes contre Israël et sa population", rappelant que la France est "attachée à la sécurité d'Israël". Il a aussi demandé aux autorités israéliennes de "mettre fin au plus vite" à leurs "opérations militaires", appelant plus largement "tous les acteurs impliqués dans la crise au Moyen-Orient" à "faire preuve de la plus grande retenue".

La France "organisera très prochainement une conférence de soutien au peuple libanais et à ses institutions", a annoncé la présidence sans plus de précisions dans ce texte publié dans la nuit de mardi à mercredi.

Elle fait savoir aussi qu'Emmanuel Macron a demandé au chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot de "se rendre à nouveau au Moyen-Orient".

Après un déplacement à Beyrouth il y a quelques jours, il "consultera tous ceux qui ont un rôle à jouer pour amorcer la désescalade et trouver des solutions durables à la crise actuelle dans tous ses aspects, s'agissant tout particulièrement de la situation au Liban et à Gaza".

L'Iran a tiré mardi environ 180 missiles sur le territoire israélien pour venger la mort de ses alliés, les chefs du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien. Après une semaine de frappes israéliennes qui ont fait des centaines de morts au Liban, Israël a averti que la guerre n'était pas finie contre le mouvement libanais.

Mardi soir, Israël et son allié américain ont menacé de riposter à l'attaque iranienne.

Le chef de l'Etat a par ailleurs "demandé que toutes les dispositions nécessaires soient prises" pour "assister" les ressortissants français "et le cas échéant, leur venir en aide", a affirmé l'Elysée sans mentionner une éventuelle évacuation.

"Il a également demandé que la plus grande vigilance soit observée et que les mesures adéquates soient prises pour prévenir les éventuelles répercussions de ces derniers développements au Moyen-Orient sur le territoire national et assurer la sécurité de chacun", a ajouté la présidence.


Assemblée: un hommage à Philippine mais pas au Liban, LFI "en colère"

La présidente du groupe parlementaire La France Insoumise - Nouveau Front Populaire Mathilde Panot (C), le député La France Insoumise - Nouveau Front Populaire Daniele Obono (C-R) et le député La France Insoumise - Nouveau Front Populaire Arnaud Saint-Martin (R) défilent lors d'une manifestation contre le gouvernement « Macron-Barnier », à Paris, le 21 septembre 2024. (AFP)
La présidente du groupe parlementaire La France Insoumise - Nouveau Front Populaire Mathilde Panot (C), le député La France Insoumise - Nouveau Front Populaire Daniele Obono (C-R) et le député La France Insoumise - Nouveau Front Populaire Arnaud Saint-Martin (R) défilent lors d'une manifestation contre le gouvernement « Macron-Barnier », à Paris, le 21 septembre 2024. (AFP)
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  • L'Assemblée nationale a observé une minute de silence mardi après-midi en hommage à Philippine, jeune étudiante tuée il y a dix jours à Paris
  • La minute de silence avait été décidée mardi matin en conférence des présidents à l'Assemblée, les députés LFI demandant également un hommage aux Français décédés au Liban

PARIS: L'Assemblée nationale a observé une minute de silence mardi après-midi en hommage à Philippine, jeune étudiante tuée il y a dix jours à Paris, la présidente Yaël Braun-Pivet exprimant le "soutien sincère" de la représentation nationale à ses proches.

"Dans tout le pays cette tragédie insoutenable a soulevé une vague de douleur et d'émotions.  la famille et aux proches de Philippine, je veux adresser nos condoléances les plus attristées et leur dire notre soutien sincère", a déclaré Mme Braun-Pivet depuis le perchoir.

Les députés ont ensuite collectivement observé une minute de silence, debout dans l'hémicycle.

Un hommage lui a également été rendu en parallèle au Sénat, où le président Gérard Larcher s'est dit "bouleversé", appelant la représentation nationale à "tirer toutes les conséquences d'un tel drame"

"Nous pensons à elle, nous pensons à sa famille et nous pensons je pense à toutes les femmes victimes de violences", a déclaré le Premier ministre Michel Barnier avant de débuter sa déclaration de politique générale.

La minute de silence avait été décidée mardi matin en conférence des présidents à l'Assemblée, les députés LFI demandant également un hommage aux Français décédés au Liban.

"J'avais demandé qu'une minute de silence soit organisée en hommage aux deux Français tués" ces derniers jours par les bombardements de l'armée israélienne, a déclaré Mathilde Panot en conférence de presse.

"Cet hommage a été refusé par la présidente de l'Assemblée" Yaël Braun-Pivet, "prétextant que cet après-midi il y aurait déjà un hommage à Philippine", a ajouté la cheffe des députés LFI.

"Nous avons dit que nous étions favorables à cet hommage à Philippine", tout en réclamant "qu'en plus il y ait un hommage aux 103 femmes qui sont mortes de féminicide d'ores et déjà cette année", a poursuivi Mme Panot.

Mais "cela ne peut pas expliquer qu'il n'y ait pas d'hommage pour nos deux compatriotes qui sont morts au Liban", a-t-elle insisté, rapportant que Mme Braun-Pivet "a osé dire (...) que les minutes de silence étaient réservées à des grand moments d'émotion nationale".

Le Liban, "avec un million de personnes déplacées" et plusieurs centaines de morts, "cela ne provoque pas d'émotion dans le pays apparemment", a déploré Mme Panot, soulignant "à quel point cette décision (la) met en colère".

D'autant plus qu'avec "23.000 Français au Liban, 40.000 Libanais en France et 700 casques bleus français" à la frontière avec Israël, "la France est directement concernée par ce qui se passe au Liban", a-t-elle affirmé.


Liban: Macron réunit mardi soir un Conseil de défense

Emmanuel Macron , président français (Photo AFP)
Emmanuel Macron , président français (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron réunit mardi soir, à 19h30, un Conseil de défense et de sécurité nationale consacré au Liban, a indiqué mardi la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon.
  • "Sur la question des ressortissants, je peux vous dire que l'ambassade et les autorités consulaires se tiennent prêtes, de même que nos forces armées", a déclaré Mme Brégeon lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

PARIS : Emmanuel Macron réunit mardi soir, à 19h30, un Conseil de défense et de sécurité nationale consacré au Liban, a indiqué mardi la porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon, qui a rappelé la "solution diplomatique" prônée par la France, par ailleurs "prête" à évacuer ses ressortissants si nécessaire.

Quelque 23.000 Français ou Franco-Libanais sont établis au Liban. Un bâtiment de la Marine française a appareillé lundi depuis le sud-est de la France pour se prépositionner au large du Liban par "précaution", en cas de besoin d'évacuation des ressortissants français, selon l'état-major des Armées.

"Sur la question des ressortissants, je peux vous dire que l'ambassade et les autorités consulaires se tiennent prêtes, de même que nos forces armées", a déclaré Mme Brégeon lors du compte-rendu du Conseil des ministres.

Alors qu'Israël a informé lundi les États-Unis de son intention de mener des opérations terrestres "limitées" visant le Hezbollah au Liban, selon le département d’État américain, Mme Brégeon a rappelé "la ferme opposition de la France à toute incursion terrestre d'Israël" dans le pays du Cèdre.

Sur place, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a relayé, rappelle la porte-parole, "la solution diplomatique portée par le président de la République (Emmanuel Macron) et par le président (américain Joe) Biden, de cessez-le-feu". "C'est une voie diplomatique qui est exigeante mais qui, à nos yeux, existe", a-t-elle dit.

Le Hezbollah, dont le chef Hassan Nasrallah a été tué vendredi dans une frappe israélienne, a promis lundi de poursuivre la lutte contre Israël et s'est dit "prêt" à faire face à une opération terrestre dans le sud du Liban.

Face à la détérioration de la situation et à la suspension par de nombreuses compagnies aériennes de leurs vols à destination de Beyrouth, plusieurs pays ont pris des mesures pour préparer d'éventuelles évacuations de leurs ressortissants.

Washington a renforcé sa présence militaire dans la région, déployant notamment le porte-avions Harry-Truman.

"Jean-Noël Barrot a, par ailleurs, redit l'importance pour le Liban de se doter d'un président pour sortir de la crise politique", a dit Mme Brégeon, en soulignant "la lourde responsabilité" du Hezbollah qui "a engagé cette confrontation le 8 octobre dernier".


Liban: la France déploie un navire militaire par « précaution » en cas d'évacuation

La France dispose de trois porte-hélicoptères amphibie, le Mistral, le Dixmude et le Tonnerre. Ces navires de 21.500 tonnes et de 199 mètres de long, sortes de "ports flottants", sont équipés d'un hôpital, de chalands, et peuvent accueillir dans leur hangar plusieurs centaines de personnes. (AFP)
La France dispose de trois porte-hélicoptères amphibie, le Mistral, le Dixmude et le Tonnerre. Ces navires de 21.500 tonnes et de 199 mètres de long, sortes de "ports flottants", sont équipés d'un hôpital, de chalands, et peuvent accueillir dans leur hangar plusieurs centaines de personnes. (AFP)
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  • Le porte-hélicoptère amphibie (PHA) français, qui mettra "5 à 6 jours" pour rejoindre la zone en Méditerranée orientale depuis le port de Toulon, selon cette source, est équipé d'hélicoptères et d'un "groupement tactique embarqué"
  • "Nous renforçons nos moyens pour faire face à une détérioration de la situation"

PARIS: Un bâtiment de la Marine française a appareillé lundi depuis le sud-est de la France pour se prépositionner au large du Liban par "précaution", en cas de besoin d'évacuation des ressortissants français, a-t-on appris auprès de l'état-major des Armées.

Le porte-hélicoptère amphibie (PHA) français, qui mettra "5 à 6 jours" pour rejoindre la zone en Méditerranée orientale depuis le port de Toulon, selon cette source, est équipé d'hélicoptères et d'un "groupement tactique embarqué" mobilisable en cas d'évacuation de ressortissants français, si celle-ci venait à être décidée.

"Nous renforçons nos moyens pour faire face à une détérioration de la situation", a affirmé à l'AFP un haut gradé de l'état-major des armées, précisant qu'à ce stade "il n'est pas question d'évacuation de ressortissants".

Le responsable n'a pas précisé le nom du navire. La France dispose de trois porte-hélicoptères amphibie, le Mistral, le Dixmude et le Tonnerre. Ces navires de 21.500 tonnes et de 199 mètres de long, sortes de "ports flottants", sont équipés d'un hôpital, de chalands, et peuvent accueillir dans leur hangar plusieurs centaines de personnes. Au printemps, le Tonnerre avait été utilisé pour évacuer d'Haïti des ressortissants français.

Quelque 23.000 Français ou Franco-Libanais sont établis au Liban. L'ambassade de France a mis en place une cellule de réponse téléphonique active sept jours sur sept, a rappelé lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, en déplacement à Beyrouth.

Israël, qui a informé lundi les Etats-Unis qu'il entendait mener des opérations terrestres "limitées" visant le Hezbollah au Liban selon le département d'Etat américain, a instauré une "zone militaire fermée" autour de trois localités dans la nord d'Israël frontalières du Liban.

Le Hezbollah, dont le chef Hassan Nasrallah a été éliminé vendredi dans une frappe israélienne, a promis lundi de poursuivre la lutte contre l'Etat hébreu et s'est dit "prêt" à faire face à une opération terrestre dans le sud du Liban.

Face à la détérioration de la situation et à la suspension par de nombreuses compagnies aériennes de leurs vols à destination de Beyrouth, le Royaume-Uni a annoncé lundi le déploiement de 700 militaires à Chypre pour préparer une possible évacuation de ses ressortissants du Liban.

L'Allemagne a de son côté envoyé un avion A321 militaire à Beyrouth afin d'évacuer du personnel "non essentiel" de son ambassade ainsi que certains ressortissants considérés comme vulnérables.

Washington a renforcé sa présence militaire dans la région, déployant notamment le porte-avions Harry-Truman.