BEYROUTH: Le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a appelé Israël à "s'abstenir de toute incursion terrestre" au Liban et à "cesser le feu", demandant également au Hezbollah de faire de même, lors d'une conférence de presse à Beyrouth.
M. Barrot a également "exhorté les parties" à "saisir dès maintenant" la proposition de cessez-le-feu internationale lancée à l'ONU. "Elle est toujours sur la table. Il reste un espoir, mais il reste peu de temps", a-t-il dit.
Paris et Washington, rejoints par des pays arabes, occidentaux et européens, ont appelé la semaine dernière à un "cessez-le-feu immédiat de 21 jours" entre Israël et le Hezbollah pour "donner une chance à la diplomatie".
Une initiative ignorée par Israël, qui a à l'inverse augmenté ses frappes et tué vendredi le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah.
"J'exhorte Israël à s'abstenir de toute incursion terrestre et à cesser le feu. J'appelle le Hezbollah à faire de même et à s'abstenir de toute action susceptible de déstabiliser la région", a encore dit le nouveau ministre français des Affaires étrangères.
Plus de mille personnes ont été tuées au Liban, selon les autorités libanaises, depuis le début de l'escalade militaire entre Israël et le Hezbollah à la mi-septembre.
Hommage aux victimes de l'attentat de 1983 contre le Drakkar à Beyrouth
En visite au #Liban, le ministre @jnbarrot a rendu hommage aux 58 soldats 🇫🇷 tombés lors de l’attentat contre le bâtiment Drakkar à #Beyrouth en 1983.
— France Diplomatie🇫🇷🇪🇺 (@francediplo) September 30, 2024
En déposant une gerbe, la France honore leur mémoire et réaffirme son engagement pour la paix et la stabilité dans la région.… pic.twitter.com/PUr5Tsrusk
Le 23 octobre 1983, l'immeuble abritant des parachutistes déployés dans le cadre d'une Force multinationale d'interposition (FMI) au Liban, vole en éclat. Sur 73 militaires, 58 perdent la vie, les plus lourdes pertes humaines subies en un seul jour par l'armée française depuis la fin de la guerre d'Indochine en 1954.
A environ 6H20, une énorme déflagration retentit du côté de l'aéroport de Beyrouth, tuant 241 "Marines".
Le Drakkar, luxueux immeuble de huit étages dans le quartier résidentiel de Bir Hasan, à la périphérie sud de Beyrouth, est soufflé.
L'explosion est attribuée par Paris à la milice chiite libanaise Hezbollah, soutenue par l'Iran : un camion-suicide bourré d'explosifs, similaire à celui qui a pulvérisé quelques minutes plus tôt le quartier général des Marines américains.
Pour beaucoup au sein de l'Association des rescapés et familles victimes de l'attentat du Drakkar, le bâtiment aurait plutôt été miné par les services secrets syriens qui l'occupaient peu avant l'installation des Français.
Le traumatisme reste intense. Et il se ravive depuis l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, accompagné de violences entre le Hezbollah et l'armée israélienne à la frontière israélo-libanaise.