L'armée israélienne annonce avoir tué le chef du Hezbollah

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Publié le Samedi 28 septembre 2024

L'armée israélienne annonce avoir tué le chef du Hezbollah

  • Israël a annoncé samedi avoir tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans une frappe la veille sur la banlieue sud de Beyrouth, à l'heure où une source proche du mouvement libanais a affirmé que le contact avait été perdu avec son dirigeant
  • Ennemi juré d'Israël, le Hezbollah n'a toujours pas fait d'annonce officielle sur le sort de son chef plus de 15 heures après un raid dévastateur israélien sur son fief dans la banlieue sud de Beyrouth

BEYROUTH: Israël a annoncé samedi avoir tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah dans une frappe la veille sur la banlieue sud de Beyrouth, à l'heure où une source proche du mouvement libanais a affirmé que le contact avait été perdu avec son dirigeant.

Ennemi juré d'Israël, le Hezbollah n'a toujours pas fait d'annonce officielle sur le sort de son chef plus de 15 heures après un raid dévastateur israélien sur son fief dans la banlieue sud de Beyrouth qui a ciblé "le quartier général central du Hezbollah" selon l'armée israélienne.

Mais une source proche du mouvement pro-iranien a affirmé que "le contact a été perdu" avec Hassan Nasrallah depuis vendredi soir.

"Hassan Nasrallah est mort", a déclaré un porte-parole de l'armée, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani, sur le réseau social X. Un autre porte-parole de l'armée, le capitaine David Avraham, a confirmé à l'AFP que le chef du Hezbollah avait été "éliminé".

Hassan Nasrallah, 64 ans, est un homme de religion qui fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité au Liban, dont il est l'homme le plus puissant. Depuis des années il vit dans la clandestinité et il est apparu rarement en public.

Selon plusieurs télévisions israéliennes, Hassan Nasrallah était visé par la frappe d'une violence inouïe survenue vendredi à 15H30 GMT dans un quartier densément peuplé de la banlieue sud de Beyrouth.

Le raid israélien a détruit des dizaines d'immeubles, poussé à la fuite des centaines de personnes et fait au moins six morts.

Malgré les coups portés par Israël qui bombarde sans cesse les bastions du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, le mouvement libanais a annoncé samedi avoir tiré des roquettes contre un kibboutz et des cibles militaires dans le nord d'Israël en riposte "aux attaques barbares de l'ennemi israélien".

- "Les cris des enfants" -

Après un avertissement d'évacuation lancé vendredi soir par l'armée israélienne, des centaines d'habitants de la banlieue sud ont fui et des familles ont dormi dans la rue.

"C'était une nuit très dure, les missiles tombaient au-dessus de chez nous, je n'oublierai jamais les cris des enfants", raconte Hawraa el-Husseini, 21 ans, qui a fui avec sa famille la banlieue sud.

L'armée israélienne a dit avoir ciblé dans ce secteur des immeubles civils abritant, selon elle, des dépôts d'armes et des centres de commandement du Hezbollah. Le Hezbollah a démenti la présence de dépôts d'armes dans les immeubles d'habitation.

Selon le ministère libanais de la Santé, le raid de vendredi a fait au moins six morts et 91 blessés. Mais le bilan risque de s'alourdir, des dizaines d'immeubles ayant été détruits selon un photographe de l'AFP.

Lundi, l'armée israélienne a lancé une campagne de bombardements violents et meurtriers contre le Hezbollah au Liban voisin, après un an d'échanges de tirs transfrontaliers avec la formation libanaise.

Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque le 7 octobre 2023 contre Israël menée par le Hamas palestinien, son allié. Et il a juré de poursuivre ses attaques "jusqu'à la fin de l'agression israélienne à Gaza".

Israël affirme agir pour rétablir la sécurité dans le nord du pays, cible des tirs du Hezbollah, et permettre ainsi le retour de dizaines de milliers d'habitants contraints à la fuite.

- "Frappes d'envergure" -

Samedi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené des "frappes d'envergure" sur des "dizaines de cibles" du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban.

Elle a affirmé plus tôt avoir tué le commandant d'une unité de missiles du mouvement et son adjoint dans une frappe dans le sud du Liban.

Israël a aussi annoncé que son aviation avait survolé dans la nuit les environs de l'aéroport de Beyrouth disant vouloir empêcher l'Iran d'y faire atterrir des cargaisons d'armes destinées au Hezbollah.

Les opérations israéliennes contre le Hezbollah au Liban se poursuivront "jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints", a affirmé à l'ONU le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, douchant les espoirs d'une trêve proposée mercredi par la France et les Etats-Unis.

Depuis lundi, les bombardements israéliens ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s'élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.

Israël a également dit se préparer à une possible incursion terrestre, qui serait "aussi courte" que possible, selon un responsable israélien de la sécurité.


Le Hezbollah libanais, puissante formation armée au rôle régional

Une affiche du commandant du Hezbollah Ibrahim Aqil est accrochée dans une rue déserte de la banlieue sud de Beyrouth le 28 septembre 2024. (AFP)
Une affiche du commandant du Hezbollah Ibrahim Aqil est accrochée dans une rue déserte de la banlieue sud de Beyrouth le 28 septembre 2024. (AFP)
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  • Le Hezbollah libanais, dont l'armée israélienne a annoncé samedi avoir éliminé le chef Hassan Nasrallah dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, est l'un des principaux ennemis d'Israël
  • Cette formation politique et militaire, créée, armée et financée par l'Iran, a été engagée dans un conflit meurtrier avec Israël en 2006, qui a traumatisé le Liban mais au cours duquel il a consolidé sa puissance

BEYROUTH: Le Hezbollah libanais, dont l'armée israélienne a annoncé samedi avoir éliminé le chef Hassan Nasrallah dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, est l'un des principaux ennemis d'Israël.

Cette formation politique et militaire, créée, armée et financée par l'Iran, a été engagée dans un conflit meurtrier avec Israël en 2006, qui a traumatisé le Liban mais au cours duquel il a consolidé sa puissance.

Après l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre et le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a réactivé le front nord d'Israël, en "soutien" à son allié palestinien.

Les affrontements transfrontaliers ont dégénéré en conflit quasi-généralisé en début de semaine, Israël ayant lancé une campagne massive de bombardements sur les fiefs du Hezbollah dans le sud et l'est du Liban ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth.

Depuis des mois, Israël a considérablement affaibli le mouvement en éliminant un à un ses plus hauts commandants, dont son chef militaire Fouad Chokr, tué en juillet dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth.

La confirmation de la mort de Hassan Nasrallah serait un coup sans précédent porté au mouvement.

- Guerre de 33 jours -

Le "Parti de Dieu" a été créé en 1982 dans la foulée de l'invasion israélienne du Liban, à l'initiative des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran.

Il s'impose comme le fer de lance de la lutte contre Israël, qui se retire progressivement du Liban jusqu'à évacuer en 2000 le sud du pays après 22 ans d'occupation.

Depuis, plusieurs épisodes de violence l'ont opposé à Israël, et ont culminé lors de la guerre en 2006, après l'enlèvement de deux soldats israéliens à la frontière entre les deux pays.

Israël lance alors une vaste offensive. La guerre de 33 jours cause la mort de 1.200 Libanais - notamment des civils - et de 160 Israéliens, majoritairement des militaires.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui met fin à la guerre, stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU doivent être déployés dans le sud du Liban.

Mais le parti a maintenu sa présence dans la région, où il a creusé selon des experts un réseau de tunnels.

Il a renforcé son arsenal, qui comprend des missiles guidés, et revendique 100.000 combattants.

Les principales institutions du mouvement sont basées dans la banlieue sud de Beyrouth, depuis l'assassinat par Israël en 1992 du prédécesseur de Nasrallah, Abbas Moussaoui.

- Expansion régionale -

Le Hezbollah est la plus influente des formations de "l'axe de la résistance" promu par l'Iran contre Israël, regroupant le Hamas palestinien, les rebelles houthis au Yémen et des groupes irakiens.

Le parti a aussi soutenu militairement le régime de Bachar al-Assad en Syrie, où un soulèvement populaire en 2011 a dégénéré en insurrection armée.

Ses combattants se sont aguerris en Syrie mais il y a allégé son dispositif depuis que les lignes de front sont gelées dans ce pays.

- Poids lourd au Liban -

Au sortir de la guerre civile libanaise (1975-1990), le Hezbollah est la seule faction à conserver ses armes, au nom de la "résistance" contre Israël.

Il s'est imposé comme une force politique incontournable, ses détracteurs l'accusant de constituer un "Etat dans l'Etat". Hassan Nasrallah est considéré comme l'homme le plus puissant du pays.

Il fait partie du gouvernement et du Parlement, où ni son camp ni ses adversaires ne disposent de la majorité absolue, empêchant depuis près de deux ans l'élection d'un président de la République.

Sa popularité et son influence croissante au sein de la communauté chiite est soutenue par un vaste réseau d'écoles, hôpitaux et associations au service de ses partisans.

Les Etats-Unis ont placé en 1997 le Hezbollah sur leur liste d'organisations "terroristes", soumis à des sanctions économiques et bancaires.

Ils lui imputent l'attentat qui a fait plus de 200 morts en 1983 parmi les Marines américains à Beyrouth ainsi que des prises d'otages d'Occidentaux pendant la guerre au Liban.

Depuis 2013, l'Union européenne considère aussi la branche armée du mouvement comme une organisation "terroriste".

Le parti est accusé d'implication dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais, Rafic Hariri, pour lequel deux de ses membres ont été condamnés par contumace à la prison à perpétuité en 2022.


Dans les rues de Beyrouth, des déplacés hébétés par une nuit de cauchemar

Des habitants vérifient les dégâts après un bombardement israélien dans la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (AFP)
Des habitants vérifient les dégâts après un bombardement israélien dans la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (AFP)
De la fumée s'élève des décombres d'un bâtiment qui a été rasé lors d'un bombardement israélien sur la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (AFP)
De la fumée s'élève des décombres d'un bâtiment qui a été rasé lors d'un bombardement israélien sur la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (AFP)
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  • Des familles entières poussées à évacuer leurs maisons en pleine nuit ont dormi dans les rues de Beyrouth, qui s'est réveillée hébétée samedi après une nuit de frappes israéliennes incessantes sur la banlieue sud, fief du Hezbollah
  • Dans la banlieue sud vidée d'une partie de ses habitants, plusieurs immeubles brûlent toujours et le ciel est recouvert d'épaisses volutes de fumées

BEYROUTH: Des familles entières poussées à évacuer leurs maisons en pleine nuit ont dormi dans les rues de Beyrouth, qui s'est réveillée hébétée samedi après une nuit de frappes israéliennes incessantes sur la banlieue sud, fief du Hezbollah.

Au petit matin, la capitale libanaise semble inhabituellement calme. Les frappes, qui ont duré toute la nuit, se sont arrêtées avec le lever du soleil.

Dans la banlieue sud vidée d'une partie de ses habitants, plusieurs immeubles brûlent toujours et le ciel est recouvert d'épaisses volutes de fumées, a constaté un photographe de l'AFP.

A quelques kilomètres, à Beyrouth, des déplacés désorientés traînent des sacs ou des baluchons, se demandant où aller.

Après un avertissement d'évacuation lancé vendredi soir par Israël sur plusieurs quartiers de la banlieue sud, ils ont fui dans la précipitation, emportant quelques baluchons.

Des centaines de familles ont passé la nuit à la belle étoile, dans les rues du centre de Beyrouth ou sur la corniche du bord de mer.

Les correspondants de l'AFP ont vu des familles entières assises à même le sol toute la nuit.

"Ils nous ont demandé de quitter notre maison pendant la nuit", raconte samedi matin Rihab Nassif, une habitante d'un quartier populaire de la banlieue sud et originaire du sud du Liban, avant d'éclater en sanglots.

"Ma voisine et moi sommes descendues et nous avons commencé à marcher", vers Beyrouth, a-t-elle ajouté. "Dès que nous sommes arrivées près de l'aéroport, les bombardements ont commencé", poursuit-elle.

"On ne savait pas où aller, on s'est dit qu'on attendrait que le soleil se lève pour décider quoi faire".

- "Nuit très dure" -

Hawraa el-Husseini, 21 ans, a passé la nuit dans le centre-ville avec son père, son frère et sa soeur. "C'était une nuit très dure, les missiles tombaient au-dessus de chez nous, je n'oublierai jamais les cris des enfants", raconte la jeune femme qui a désormais "peur de rentrer" chez elle. "Je ne sais plus quoi faire", soupire-t-elle.

Quelques mètres plus loin, Hala Ezzedine, dont la maison a déjà été détruite durant la guerre meurtrière de 2006 entre Israël et le Hezbollah, s'exclame: "quel est notre tort ? Qu'avons nous fait de mal ?"

"Nous n'avons pas à vivre ce qui s'est passé à Gaza et à endurer cela", ajoute cette couturière de 55 ans, déplacée pendant la nuit avec sa famille.

Le bilan humain et l'étendue des dégâts causés par ces frappes nocturnes intenses, les plus violentes depuis 2006, ne sont pas encore connus.

La chaîne de télévision al-Manar, affiliée au Hezbollah, a diffusé samedi matin des vidéos montrant des bâtiments de plusieurs étages rasés.

L'armée israélienne a affirmé viser des immeubles résidentiels abritant, selon elle, des dépôts d'armes du Hezbollah, ce que la formation pro-iranienne a démenti.

Israël avait indiqué plus tôt avoir bombardé dans ce secteur le "quartier général" du Hezbollah.

Le ministère de la Santé libanais a fait état d'un bilan provisoire de six morts et 91 blessés, appelé à s'alourdir. Il a annoncé évacuer les patients des hôpitaux de la banlieue sud vers d'autres établissements "non touchés par l'agression israélienne".


Israël continue de pilonner la banlieue sud de Beyrouth

Des volutes de fumée s'échappent du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (AFP)
Des volutes de fumée s'échappent du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, le 28 septembre 2024. (AFP)
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  • L'armée israélienne continue de pilonner samedi la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, où un raid d'une violence inouïe a visé vendredi en personne, selon les médias israéliens, le puissant chef du mouvement armé pro-iranien Hassan Nasrallah
  • Une source proche de la formation islamiste a indiqué que Nasrallah était indemne

BEYROUTH: L'armée israélienne continue de pilonner samedi la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, où un raid d'une violence inouïe a visé vendredi en personne, selon les médias israéliens, le puissant chef du mouvement armé pro-iranien Hassan Nasrallah.

Une source proche de la formation islamiste a indiqué que Nasrallah était indemne. Mais près de 12 heures après la frappe, le Hezbollah n'avait toujours fait aucune annonce officielle.

Samedi à l'aube, la chaîne locale al-Manar, affiliée au Hezbollah, a rapporté "des raids sionistes successifs" ciblant au moins cinq quartiers de la banlieue sud. Des photographes de l'AFP ont vu des incendies déclenchés par les bombardements.

Des centaines de familles entassées dans des voitures ont fui le secteur en catastrophe, à la suite d'un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Des embouteillages se sont formés en pleine nuit dans les rues de la capitale, d'ordinaire désertes à cette heure et plongées dans l'obscurité faute de courant. Sur la place des Martyrs ou sur la corniche du bord de mer, hommes, femmes et enfants étaient assis à même le sol, l'air déboussolé.

"Nous étions à la maison quand il y a eu cet appel à évacuer. Nous avons pris nos papiers d'identité, nos affaires et nous sommes sortis", a déclaré à l'AFP Radwan Msallam, un réfugié syrien. Ce père de six enfants a ajouté n'avoir "nulle part où aller", ne pouvant retourner dans son pays.

Sur Telegram, l'armée israélienne a dit mener dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes dans la région de Beyrouth visant des immeubles civils abritant, selon elle, des dépôts d'armes, des fabriques de munitions et des centres de commandement du Hezbollah.

Le mouvement islamiste a démenti des "allégations" d'Israël sur la présence de dépôts d'armes dans les immeubles d'habitation.

Israël avait indiqué plus tôt avoir bombardé dans ce secteur le "quartier général" du Hezbollah.

- Nasrallah visé -

Le chef du Hezbollah était visé par cette frappe, selon plusieurs télévisions israéliennes. Hassan Nasrallah "va bien", a toutefois assuré une source proche du mouvement sous le couvert de l'anonymat.

"Nous sommes encore en train de vérifier les résultats de l'attaque contre le quartier général central du Hezbollah", a déclaré lors d'un point de presse vendredi soir le porte-parole de l'armée israélienne, le général Daniel Hagari. "Nous communiquerons dès que nous saurons. Nous savons que notre attaque a été très précise", a-t-il ajouté.

Le raid, d'une puissance inouïe, a eu lieu à 15H30 GMT dans un quartier densément peuplé. Il a fait au moins six morts et 91 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

Selon une source proche du Hezbollah, six immeubles ont été totalement détruits, soulevés par d'énormes explosions qui ont provoqué d'épaisses colonnes de fumée et creusé de larges cratères, semant la panique parmi les habitants.

"Oh mon Dieu, quelles frappes ! J'ai cru que l'immeuble allait s'écrouler sur moi (...) Je n'ai pas les mots pour décrire ce sentiment", s'est exclamée Abir Hammoud, une enseignante d'une quarantaine d'années.

Hassan Nasrallah, 64 ans, apparaît rarement en public et son lieu de résidence est tenu secret. Il prononce toutefois régulièrement des discours retransmis en direct et reçoit souvent des visiteurs. Cet homme de religion fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité au Liban, dont il est l'homme le plus puissant.

L'armée israélienne a en outre affirmé samedi sur Telegram avoir tué dans une autre attaque aérienne le commandant d'une unité de missiles du mouvement et son adjoint dans le sud du Liban. "D'autres commandants du Hezbollah et terroristes ont été éliminés en même temps qu'eux", a-t-elle ajouté.

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt dans la nuit que son aviation survolait les environs de l'aéroport de la capitale, pour empêcher l'Iran d'y faire atterrir des cargaisons d'armes destinées au Hezbollah.

Elle a aussi dit mener des frappes contre des cibles du Hezbollah dans la région de Tyr (sud) et dans celle de la Bekaa (est), un autre fief du mouvement.

- "Pas d'autre choix" -

"Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n'a pas d'autre choix", avait affirmé à l'ONU le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Ces opérations se poursuivront "jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints", a ajouté M. Netanyahu, douchant les espoirs d'une trêve proposée mercredi par la France et les Etats-Unis.

Depuis lundi, ces bombardements ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s'élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006.

L'armée israélienne a également dit se préparer à une possible incursion terrestre, qui serait "aussi courte" que possible, a assuré vendredi un responsable israélien de la sécurité.

L'armée israélienne a entrepris ses frappes après près d'un an d'échanges de tirs avec le Hezbollah, qui a ouvert un front contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 sur le sol israélien par son allié du Hamas.

Le Hezbollah a juré de continuer ses attaques "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza".

Israël, qui a ainsi déplacé le centre de gravité de la guerre de la bande de Gaza, au sud, affirme agir pour permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants du nord qui ont fui les tirs du Hezbollah.

- "Victoire totale" -

A Gaza, "nous nous battrons jusqu'à obtenir une victoire, une victoire totale" si le Hamas ne dépose pas les armes et ne libère pas tous les otages, a aussi martelé M. Netanyahu à la tribune de l'ONU.

Le Hamas a accusé en retour le dirigeant israélien de poursuivre "cycle de crimes pour inclure (le) Liban". Il a aussi "condamné fermement" la frappe israélienne sur le QG du Hezbollah.

Dans le petit territoire palestinien assiégé, Israël poursuit son offensive, lancée en riposte à l'attaque du Hamas qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens incluant les otages morts ou tués à Gaza.

Sur 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 sont déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son offensive y a fait jusqu'à présent 41.534 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU, provoquant un désastre humanitaire.