BEYROUTH: Israël a porté ces derniers mois des coups très durs au Hezbollah libanais en éliminant plusieurs de ses hauts commandants, affaiblissant considérablement la structure militaire du mouvement chiite pro-iranien.
Voici les principales figures du Hezbollah visées par Israël depuis la reprise des affrontements transfrontaliers il y a près d'un an, lorsque le Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au Hamas palestinien à Gaza.
Fouad Chokr
Le chef militaire du Hezbollah, tué le 30 juillet dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, est l'une des cibles les plus importantes abattues par une attaque attribuée à Israël.
Cet homme de l'ombre, un des fondateurs du Hezbollah et bras droit du chef du mouvement Hassan Nasrallah, jouait "un rôle de premier plan dans les opérations du Hezbollah contre Israël depuis le sud du Liban", selon une source proche de la puissante formation libanaise.
Fouad Chokr était notamment responsable selon Israël d'une attaque qui a tué 12 enfants et adolescents le 27 juillet sur la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël. Le Hezbollah avait nié toute implication et a promis de venger la mort de son chef militaire.
Dans un communiqué publié à sa mort, le Hezbollah a salué "une grande figure de la résistance" et Hassan Nasrallah a déclaré qu'ils étaient en contact quotidien depuis l'ouverture du front contre Israël, après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par son allié, le Hamas palestinien.
Ibrahim Aqil
Chef de la redoutable unité d'élite Al-Radwan du Hezbollah, qu'il avait fondée en 2008, Ibrahim Aqil a été tué le 20 septembre avec 15 autres membres de cette force dans une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth.
La frappe a fait au total 55 morts dont des civils, selon les autorités libanaises.
Considéré comme "terroriste" par le Département d'Etat américain, Ibrahim Aqil était recherché par Washington pour son implication dans les sanglants attentats antiaméricains de Beyrouth en 1983.
Ali Karaké
Considéré comme le numéro 3 militaire du Hezbollah, Ali Karaké a été visé le 23 septembre par une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, selon une source proche de la formation libanaise.
Le Hezbollah a toutefois affirmé quelques heures plus tard que ce commandant avait échappé à la frappe. "Ali Karaké va bien et s'est rendu en lieu sûr", avait communiqué le Hezbollah.
Ibrahim Koubaissi
Ibrahim Koubaissi a été tué le 24 septembre dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth.
Selon l'armée israélienne, Kobeissi, qui commandait plusieurs unités, dont une de missiles guidés de précision, a été visé avec d'autres commandants de la force des missiles et roquettes du Hezbollah.
"Kobeissi était une source importante de connaissances dans le domaine des missiles et entretenait des liens étroits avec les hauts responsables militaires du Hezbollah", selon l'armée israélienne.
Ibrahim Kobeissi avait rejoint le mouvement en 1982 et occupé plusieurs postes militaires, dont celui de chef de l'unité Badr, chargée de l'une des trois zones d'opérations du Hezbollah dans le sud du Liban, selon la formation islamiste.
Mohammed Srour
Le chef de l'unité de drones du Hezbollah, Mohammed Srour, a été tué le 26 septembre dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, ont annoncé Israël et le mouvement chiite libanais.
Le commandant était né en 1973 dans la ville d'Aïta al-Chaab dans le sud du Liban, selon le Hezbollah.
Selon une source proche de la formation libanaise, le mathématicien faisait partie des hauts commandants du mouvement envoyés au Yémen pour entraîner les rebelles houthis, eux aussi soutenus par l'Iran.
Il a été ciblé par des avions de chasse, selon l'armée israélienne, les autorités libanaises précisant que la frappe avait tué deux personnes et blessé quinze autres.
Parmi les autres figures proéminentes du Hezbollah, Wissam Tawil, un commandant de l'unité d'élite Al-Radwan est mort en janvier dans une frappe israélienne sur son véhicule dans le sud du Liban.
Deux des trois commandants des secteurs du sud du Liban ont également été tués: Mohammed Nasser et Taleb Abdallah.