« Honte à vous »: Macron interpellé sur Gaza par des manifestants à Montréal

 "Honte à vous", "Vous avez du sang sur les mains": Emmanuel Macron a été vivement interpellé jeudi à Montréal par des manifestants critiques de la position de la France sur le conflit à Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP. (AFP)
"Honte à vous", "Vous avez du sang sur les mains": Emmanuel Macron a été vivement interpellé jeudi à Montréal par des manifestants critiques de la position de la France sur le conflit à Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP. (AFP)
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Publié le Vendredi 27 septembre 2024

« Honte à vous »: Macron interpellé sur Gaza par des manifestants à Montréal

  • "Shame on you !", "Shame on you !" (Honte à vous): les accusations, proférées par une dizaine de personnes, ont fusé alors que le chef de l'Etat sortait d'une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau
  • A l'issue d'un échange avec le public qui l'attendait sur les trottoirs, Emmanuel Macron est alors allé à la rencontre des manifestants propalestiniens dans une mêlée de journalistes et d'agents de sécurité

MONTREAL: "Honte à vous", "Vous avez du sang sur les mains": Emmanuel Macron a été vivement interpellé jeudi à Montréal par des manifestants critiques de la position de la France sur le conflit à Gaza, a constaté une journaliste de l'AFP.

"Shame on you !", "Shame on you !" (Honte à vous): les accusations, proférées par une dizaine de personnes, ont fusé alors que le chef de l'Etat sortait d'une conférence de presse avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau.

A l'issue d'un échange avec le public qui l'attendait sur les trottoirs, Emmanuel Macron est alors allé à la rencontre des manifestants propalestiniens dans une mêlée de journalistes et d'agents de sécurité.

"C'est un génocide" qui est commis à Gaza, "vous pouvez l'arrêter", "vous offrez une couverture diplomatique" à l'Etat d'Israël, ont enchaîné deux d'entre eux, dont une jeune femme palestinienne qui a expliqué avoir perdu sa fille à Gaza.

"La France envoie de l'argent et des armes qui tuent des innocents", "nous voulons des actes", "vous pouvez mettre la pression sur Israël", ont-ils martelé.

Le président s'est attaché à répondre point par point, en anglais, aux accusations sans réussir à inverser le cours de la discussion.

"Soyons clairs, nous ne vendons pas d'armes, nous demandons un cessez-le-feu, nous sommes allés au Conseil de sécurité pour cela", a-t-il argumenté.

« Vraie émotion »

"En parallèle, nous devons travailler tous ensemble et décider ce que nous allons faire pour engager tous les pays de la région à stopper les groupes terroristes", a-t-il ajouté.

La manifestante la plus virulente a alors répliqué que le mouvement islamiste palestinien Hamas n'était "pas un groupe terroriste mais de résistance".

"Non, ce que vous dites est inacceptable. Ils ont tué des centaines de personnes", a répliqué Emmanuel Macron en référence à l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre contre Israël.

Exaspérée, la jeune femme a fini par lâcher: "Si vous êtes au pouvoir et ne pouvez rien changer, vous devez démissionner !".

Emmanuel Macron a ensuite rejoint le Premier ministre du Québec François Legault quelques mètres plus loin dans un musée du Vieux port de Montréal.

"Je suis allé leur parler parce qu'il y a une vraie émotion dans toutes nos sociétés. On le voit bien sur à Gaza, les images qu'il y a, le drame qui s'y joue", a-t-il dit devant des journalistes.

"Je comprends, je respecte cette émotion (...) A côté de cette émotion, il peut y avoir beaucoup de confusion", a-t-il ajouté, en déplorant des "propos inacceptables à l'instant sur ce sujet". "Je ne peux pas laisser dire tout et n'importe quoi non plus", a-t-il insisté.

A la dernière étape de sa visite au Canada, devant la communauté française de Montréal, une cinquantaine de manifestants l'attendaient encore en scandant, cette fois en français, "Honte à vous", "Solidarité avec la Palestine", "Macron démission".


Sonnette d'alarme de l'ONU: En moins d'une semaine, au moins 700 personnes ont perdu la vie

La situation est "catastrophique" au Liban, où Israël a lancé cette semaine une campagne de frappe contre le Hezbollah, a alerté l'ONU vendredi, affirmant que le pays connaît sa période "la plus meurtrière en une génération". (AFP)
La situation est "catastrophique" au Liban, où Israël a lancé cette semaine une campagne de frappe contre le Hezbollah, a alerté l'ONU vendredi, affirmant que le pays connaît sa période "la plus meurtrière en une génération". (AFP)
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  • "En moins d'une semaine, au moins 700 personnes ont perdu la vie, des milliers ont été blessées et près de 120.000 personnes ont été déplacées en l'espace de quelques heures seulement, et ces chiffres continuent d'augmenter à l'heure où nous parlons"
  • "Les récentes escalades au Liban ne sont rien de moins que catastrophiques"

GENEVE: La situation est "catastrophique" au Liban, où Israël a lancé cette semaine une campagne de frappe contre le Hezbollah, a alerté l'ONU vendredi, affirmant que le pays connaît sa période "la plus meurtrière en une génération".

"En moins d'une semaine, au moins 700 personnes ont perdu la vie, des milliers ont été blessées et près de 120.000 personnes ont été déplacées en l'espace de quelques heures seulement, et ces chiffres continuent d'augmenter à l'heure où nous parlons", a déclaré le coordinateur humanitaire de l'ONU pour le Liban, Imran Riza, lors d'un point de presse.

"Les récentes escalades au Liban ne sont rien de moins que catastrophiques", a-t-il assuré.

Le Hezbollah a réactivé le front à la frontière avec Israël après le 7 octobre et le début de la guerre à Gaza, en "soutien" à son allié palestinien Hamas.

De son côté, Israël a lancé en début de semaine une campagne de bombardements sur le sud et l'est du Liban.

Ces frappes, qui visent à affaiblir le Hezbollah, sont les plus meurtrières depuis la dernière guerre entre le mouvement pro-iranien et Israël en 2006.

La confrontation de juillet-août 2006 avait fait plus de 1.200 morts au Liban, surtout des civils, et 160 en Israël, la plupart des soldats.

S'adressant aux journalistes à Genève depuis Beyrouth, Imran Riza a affirmé que "nous assistons à la période la plus meurtrière qu'ait connue le Liban en une génération", ajoutant: "Et nombreux sont ceux qui craignent que ce ne soit que le début".

"En 2006, lors des 34 jours de guerre, il y avait eu deux fois plus de personnes tuées qu'en une seule journée, lundi, cette semaine. Le niveau de déplacement, le niveau de traumatisme et le niveau de panique sont énormes", a-t-il dit.

 

- "Hôpitaux débordés" -

 

Le haut responsable onusien a également affirmé que le secteur de la santé au Liban "est complètement débordé en ce moment".

"Les hôpitaux sont débordés", a renchéri une porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Margaret Harris, lors du point de presse.

L'OMS avait aidé les travailleurs de la santé dans la plupart des hôpitaux libanais à se préparer à faire face à "des blessures en masse", a-t-elle dit, mais "dans nos scénarios de planification, nous n'avions pas prévu qu'autant de personnes seraient touchées".

"Ce qui se passe est bien au-delà de ce qu'une planification normale, même pour un événement aussi horrible, aurait pu prévoir", a-t-elle insisté.

La porte-parole de l'OMS a souligné que les personnes blessées cette semaine viennent s'ajouter à ceux qui ont qui ont été blessées par une série d'explosions meurtrières ayant visé les systèmes de transmission du Hezbollah.

Ces explosions, imputées à Israël, de bipeurs et de talkies-walkies appartenant à des membres du Hezbollah, ont causé un grand nombre de blessures graves, en particulier aux yeux et aux mains, nécessitant un traitement spécialisé, selon l'OMS.

Au total, 777 blessés sont toujours hospitalisés à la suite de ces explosions et "152 d'entre eux sont des cas critiques", a affirmé Mme Harris, expliquant qu'ils ne pourront donc pas libérer leurs places avant un certain temps. Par ailleurs, a-t-elle dit, 37 établissements de santé ont été fermés au Liban en raison des violences.

apo/vog/am

© Agence France-Presse


Les rebelles houthis du Yémen revendiquent une attaque de missile et de drone en Israël 

Une vue aérienne de Tel-Aviv. (AFP).
Une vue aérienne de Tel-Aviv. (AFP).
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  • Les houthis du Yémen ont revendiqué vendredi une attaque de missile et de drone dans le centre d'Israël
  • Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont visé une cible militaire "dans la zone occupée de Yafa (Tel-Aviv) à l'aide d'un missile balistique (...) et une cible vitale dans la région occupée d'Ashkelon avec un drone"

SANAA: Les houthis du Yémen ont revendiqué vendredi une attaque de missile et de drone dans le centre d'Israël, où l'armée a affirmé avoir intercepté un missile tiré dans la nuit de jeudi à vendredi.

Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont visé une cible militaire "dans la zone occupée de Yafa (Tel-Aviv) à l'aide d'un missile balistique (...) et une cible vitale dans la région occupée d'Ashkelon avec un drone", a affirmé leur porte-parole militaire Yahya Saree, en ajoutant que ces opérations se poursuivraient "dans les prochains jours".

 


Les principaux commandants du Hezbollah tués ou visés par des frappes israéliennes

Voici les principales figures du Hezbollah visées par Israël depuis la reprise des affrontements transfrontaliers il y a près d'un an, lorsque le Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au Hamas palestinien à Gaza. (AFP)
Voici les principales figures du Hezbollah visées par Israël depuis la reprise des affrontements transfrontaliers il y a près d'un an, lorsque le Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au Hamas palestinien à Gaza. (AFP)
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  • Israël a porté ces derniers mois des coups très durs au Hezbollah libanais en éliminant plusieurs de ses hauts commandants, affaiblissant considérablement la structure militaire du mouvement chiite pro-iranien.
  • Voici les principales figures du Hezbollah visées par Israël depuis la reprise des affrontements transfrontaliers il y a près d'un an, lorsque le Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au Hamas palestinien à Gaza

BEYROUTH: Israël a porté ces derniers mois des coups très durs au Hezbollah libanais en éliminant plusieurs de ses hauts commandants, affaiblissant considérablement la structure militaire du mouvement chiite pro-iranien.

Voici les principales figures du Hezbollah visées par Israël depuis la reprise des affrontements transfrontaliers il y a près d'un an, lorsque le Hezbollah a ouvert un "front de soutien" au Hamas palestinien à Gaza.

Fouad Chokr

Le chef militaire du Hezbollah, tué le 30 juillet dans une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth, est l'une des cibles les plus importantes abattues par une attaque attribuée à Israël.

Cet homme de l'ombre, un des fondateurs du Hezbollah et bras droit du chef du mouvement Hassan Nasrallah, jouait "un rôle de premier plan dans les opérations du Hezbollah contre Israël depuis le sud du Liban", selon une source proche de la puissante formation libanaise.

Fouad Chokr était notamment responsable selon Israël d'une attaque qui a tué 12 enfants et adolescents le 27 juillet sur la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël. Le Hezbollah avait nié toute implication et a promis de venger la mort de son chef militaire.

Dans un communiqué publié à sa mort, le Hezbollah a salué "une grande figure de la résistance" et Hassan Nasrallah a déclaré qu'ils étaient en contact quotidien depuis l'ouverture du front contre Israël, après l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par son allié, le Hamas palestinien.

Ibrahim Aqil

Chef de la redoutable unité d'élite Al-Radwan du Hezbollah, qu'il avait fondée en 2008, Ibrahim Aqil a été tué le 20 septembre avec 15 autres membres de cette force dans une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth.

La frappe a fait au total 55 morts dont des civils, selon les autorités libanaises.

Considéré comme "terroriste" par le Département d'Etat américain, Ibrahim Aqil était recherché par Washington pour son implication dans les sanglants attentats antiaméricains de Beyrouth en 1983.

Ali Karaké

Considéré comme le numéro 3 militaire du Hezbollah, Ali Karaké a été visé le 23 septembre par une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, selon une source proche de la formation libanaise.

Le Hezbollah a toutefois affirmé quelques heures plus tard que ce commandant avait échappé à la frappe. "Ali Karaké va bien et s'est rendu en lieu sûr", avait communiqué le Hezbollah.

Ibrahim Koubaissi

Ibrahim Koubaissi a été tué le 24 septembre dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth.

Selon l'armée israélienne, Kobeissi, qui commandait plusieurs unités, dont une de missiles guidés de précision, a été visé avec d'autres commandants de la force des missiles et roquettes du Hezbollah.

"Kobeissi était une source importante de connaissances dans le domaine des missiles et entretenait des liens étroits avec les hauts responsables militaires du Hezbollah", selon l'armée israélienne.

Ibrahim Kobeissi avait rejoint le mouvement en 1982 et occupé plusieurs postes militaires, dont celui de chef de l'unité Badr, chargée de l'une des trois zones d'opérations du Hezbollah dans le sud du Liban, selon la formation islamiste.

Mohammed Srour

Le chef de l'unité de drones du Hezbollah, Mohammed Srour, a été tué le 26 septembre dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, ont annoncé Israël et le mouvement chiite libanais.

Le commandant était né en 1973 dans la ville d'Aïta al-Chaab dans le sud du Liban, selon le Hezbollah.

Selon une source proche de la formation libanaise, le mathématicien faisait partie des hauts commandants du mouvement envoyés au Yémen pour entraîner les rebelles houthis, eux aussi soutenus par l'Iran.

Il a été ciblé par des avions de chasse, selon l'armée israélienne, les autorités libanaises précisant que la frappe avait tué deux personnes et blessé quinze autres.

Parmi les autres figures proéminentes du Hezbollah, Wissam Tawil, un commandant de l'unité d'élite Al-Radwan est mort en janvier dans une frappe israélienne sur son véhicule dans le sud du Liban.

Deux des trois commandants des secteurs du sud du Liban ont également été tués: Mohammed Nasser et Taleb Abdallah.