Le ministre saoudien des affaires étrangères appelle à une réforme de l'ONU

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'adresse au Sommet de l'avenir, à l'Assemblée générale des Nations Unies, le lundi 23 septembre 2024. (AP Photo)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, s'adresse au Sommet de l'avenir, à l'Assemblée générale des Nations Unies, le lundi 23 septembre 2024. (AP Photo)
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Publié le Mardi 24 septembre 2024

Le ministre saoudien des affaires étrangères appelle à une réforme de l'ONU

  • Prince Faisal ben Farhane: les institutions internationales sont "inaptes à remplir leur mission"
  • Nous devons tout faire pour construire un monde meilleur, un monde plus vert"

NEW YORK : Le système des Nations unies doit être réformé pour créer un ordre mondial plus juste et plus équitable, a déclaré lundi le ministre saoudien des affaires étrangères.

S'adressant à l'ONU à son siège à New York, le prince Faisal ben Farhane a mis en garde contre le fait que les institutions internationales sont "inaptes à remplir leur mission", comme le montre l'incapacité de l'ONU à tenir Israël pour responsable de "toutes les atrocités qu'il a commises".

Il s'exprimait au lendemain du vote par les États membres de l'ONU du "Pacte pour l'avenir", une campagne visant à ramener le multilatéralisme "au bord du gouffre" et à galvaniser le soutien en faveur de la réalisation des objectifs de développement durable de l'organisation.

L'Arabie saoudite "n'a pas ménagé ses efforts" pour participer aux négociations sur le pacte, a-t-il déclaré, en remerciant les participants pour leur coopération au cours des débats intenses sur le document final.

"Nous l'avons fait parce que nous sommes convaincus que nous devons tout faire pour construire un monde meilleur, un monde plus vert", a-t-il ajouté.

"Nous devons également promouvoir le multilatéralisme afin de relever efficacement les défis d'aujourd'hui et de demain, en instaurant la paix et la sécurité au profit des générations futures".

Le pacte est "aligné sur les principes fondamentaux", a déclaré le prince Faisal, ajoutant que la réalisation de ses objectifs nécessite de "redoubler d'efforts pour faire face aux différents défis et répondre aux besoins des populations du monde entier".

Il a ajouté : "Ce pacte marque une avancée qualitative dans l'action multilatérale. Il promet un ordre mondial juste et équitable, un ordre mondial qui promeut la mise en œuvre des ODD et répond aux besoins de tous les États, en particulier des pays en développement.

"C'est un pacte qui appelle à combler le fossé numérique et qui promeut également le développement économique dans les pays en développement".

L'Arabie saoudite a travaillé intensément pour renforcer la coopération multilatérale, mais la réalisation d'un avenir meilleur exige une réforme de l'ONU, a déclaré le prince Faisal.

Dans le cadre de cette "question urgente", l'ONU doit être reconstruite pour assumer ses responsabilités en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne le changement climatique, l'Arabie saoudite est "engagée dans une approche diversifiée, spécifique au contexte et adaptée aux capacités de chaque pays", a-t-il déclaré.

La sécurité énergétique, le développement économique et l'atténuation des effets du changement climatique sont les trois piliers qui offrent une solution au défi, a ajouté le prince Faisal.

"Nous devons veiller à ce que nos engagements inscrits dans l'Accord de Paris et la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques) soient respectés", a-t-il déclaré.

"Nous accueillerons la prochaine réunion de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification. Il s'agira de la réunion du 30e anniversaire des parties à la convention."

L'Arabie saoudite, qui est "déterminée à atteindre les ODD" et les objectifs du "Pacte pour l'avenir", "mettra tout en œuvre pour renforcer la coopération", a déclaré le prince Faisal.

"Nous espérons que nos efforts collectifs nous permettront de défendre diverses valeurs telles que la souveraineté, et de construire un avenir meilleur pour les générations actuelles et futures."


Les habitants de Gaza «  vivent l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire moderne », selon le Premier ministre Palestinien

Mohammad Mustafa, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l'État de Palestine, s'exprime lors du "Sommet de l'avenir" en marge de l'Assemblée générale des Nations unies au siège des Nations unies à New York. (AFP)
Mohammad Mustafa, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères de l'État de Palestine, s'exprime lors du "Sommet de l'avenir" en marge de l'Assemblée générale des Nations unies au siège des Nations unies à New York. (AFP)
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  •  La guerre génocidaire d'Israël a causé des pertes et des souffrances sans précédent, ainsi qu'une catastrophe humanitaire
  • Malgré de longues années d'oppression et d'occupation, notre peuple est resté inébranlable"

CHICAGO: Le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa a averti les États membres de l'ONU lundi que son peuple à Gaza "vit l'un des chapitres les plus sombres de l'histoire moderne".

Les Palestiniens ont adopté les objectifs de développement durable de l'ONU, "poursuivant un plan d'action transformateur fondé sur la dignité humaine et la prospérité partagée", a-t-il déclaré.

Il a toutefois souligné que les Palestiniens étaient confrontés à une crise humanitaire de plus en plus grave en raison de l'occupation illégale d'Israël.

"Depuis près d'un an, la guerre génocidaire d'Israël (à Gaza) a causé des pertes et des souffrances sans précédent et une catastrophe humanitaire", a déclaré Mustafa.

"Dans le même temps, notre peuple en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, continue de faire face à des menaces systémiques", a-t-il ajouté.

"Depuis plus de 76 ans, notre peuple a été contraint d'endurer de multiples catastrophes provoquées par l'homme qui ont directement sapé nos efforts pour parvenir à la justice, à la paix et à la prospérité", a déclaré Mustafa.

"Malgré de longues années d'oppression et d'occupation, notre peuple est resté inébranlable. Nous croyons fermement que le capital humain est notre plus grand atout".


Le président iranien appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza 

Le président iranien Masoud Pezeshkian tient un discours au Sommet de l'avenir, devant l'Assemblée générale des Nations unies, le lundi 23 septembre 2024. (AP)
Le président iranien Masoud Pezeshkian tient un discours au Sommet de l'avenir, devant l'Assemblée générale des Nations unies, le lundi 23 septembre 2024. (AP)
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  • «Un cessez-le-feu immédiat à Gaza est une condition préalable au développement mondial», déclare M. Pezeshkian
  •  Il a ajouté que l'Iran était prêt à travailler avec d'autres nations pour lutter contre le terrorisme et promouvoir la stabilité régionale

WASHINGTON: Le président iranien Masoud Pezeshkian a exhorté la communauté internationale à adopter une approche multilatérale pour résoudre les crises mondiales, notamment les guerres, la discrimination et la faim.

S'exprimant lors du Sommet de l'avenir organisé par les Nations unies au siège de l'organisation mondiale à New York, M. Pezeshkian a déclaré qu'un cessez-le-feu immédiat à Gaza était une condition préalable au développement mondial et à la stabilité régionale.

Il a ajouté qu'Israël devait mettre fin à son «génocide» du peuple palestinien et à l'occupation de ses territoires.

«Un cessez-le-feu immédiat à Gaza est une condition préalable au développement mondial et l'Iran est prêt à travailler avec d'autres pays pour atteindre des objectifs communs», a-t-il déclaré.

M. Pezeshkian aurait déclaré, lors d'un rassemblement en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, que «nous sommes prêts à mettre toutes nos armes de côté, à condition qu'Israël soit prêt à faire de même».

Il a exprimé son opposition à l'armement d'Israël par les États-Unis pour sa guerre brutale à Gaza et au Liban-Sud.

«Nous ne pouvons pas laisser des acteurs extérieurs intervenir, armer un camp jusqu'aux dents et empêcher l'autre camp d'avoir les moyens de se défendre», a-t-il déclaré.

Sur les questions intérieures, M. Pezeshkian a déclaré que son gouvernement soutenait les 17 objectifs de développement durable des Nations unies et qu'il avait accordé la priorité aux mesures de réduction de la pauvreté et à l'amélioration des soins de santé, de la sécurité sociale et de l'éducation publique.

En ce qui concerne les sanctions imposées par les États-Unis à l'Iran depuis des décennies, M. Pezeshkian a déclaré que ces actions unilatérales entravaient le développement et la prospérité des pays ciblés.

«Je propose au Conseil de sécurité des Nations unies, en collaboration avec les pays touchés par les sanctions unilatérales, de présenter un rapport complet sur cette question à l'Assemblée générale», a-t-il ajouté.

Il a également appelé à la réforme des institutions financières internationales en incluant les pays en développement dans les processus de gouvernance.

Abordant la question du programme controversé d'énergie atomique de Téhéran, M. Pezeshkian a déclaré que l'Iran était favorable à un Moyen-Orient exempt d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive.

Il a ajouté que l'Iran était prêt à travailler avec d'autres nations pour lutter contre le terrorisme et promouvoir la stabilité régionale.

«L'Iran aspire à une région forte, sûre et stable où les ressources sont utilisées pour faire progresser les nations de la région», a-t-il conclu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouvelles frappes israéliennes sur le Liban au lendemain d'une journée meurtrière

Des milliers de Libanais ont fui les zones bombardées, selon le ministère de la Santé, pour chercher refuge à Beyrouth ou à Saïda, la plus grande ville du sud. (AFP)
Des milliers de Libanais ont fui les zones bombardées, selon le ministère de la Santé, pour chercher refuge à Beyrouth ou à Saïda, la plus grande ville du sud. (AFP)
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  • "C'est une catastrophe, un massacre", a déclaré à l'AFP Jamal Badrane, un médecin de l'hôpital du Secours populaire à Nabatiyé, une ville du sud. "Les frappes n'arrêtent pas, ils nous ont bombardés alors qu'on retirait des blessés", a-t-il raconté
  • Les bombardements de la veille, d'une intensité sans précédent depuis le début des échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise en octobre 2023, ont visé "environ 1.600 cibles terroristes", selon l'armée israélienne

BEYROUTH: Israël a mené dans la nuit de nouvelles frappes contre des cibles du Hezbollah au Liban, après des bombardements de grande ampleur qui ont fait environ 500 morts lundi et font craindre un embrasement de la région près d'un an après le début de la guerre à Gaza.

La crainte d'une guerre à grande échelle au Proche-Orient va dominer l'Assemblée générale de l'ONU qui s'ouvre mardi à New York, au moment où l'escalade militaire ne cesse de s'aggraver entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran et allié du Hamas palestinien.

Mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé dans la nuit "des dizaines de cibles du Hezbollah dans de nombreuses régions du sud du Liban".

Les bombardements de la veille, d'une intensité sans précédent depuis le début des échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise en octobre 2023, ont visé "environ 1.600 cibles terroristes", selon l'armée, dans le sud du Liban et la vallée de la Békaa, dans l'est, des bastions du Hezbollah.

Le Hezbollah a revendiqué dans la nuit de nouveaux tirs de missiles Fadi 2 vers Israël. L'armée israélienne a confirmé avoir détecté une vingtaine de tirs.

Les frappes de lundi ont fait 492 morts, dont 35 enfants et 58 femmes, et 1.645 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.

L'armée israélienne a fait état d'un "grand nombre" de membres du Hezbollah tués.

« Un massacre »

"C'est une catastrophe, un massacre", a déclaré à l'AFP Jamal Badrane, un médecin de l'hôpital du Secours populaire à Nabatiyé, une ville du sud. "Les frappes n'arrêtent pas, ils nous ont bombardés alors qu'on retirait des blessés", a-t-il raconté.

Des milliers de Libanais ont fui les zones bombardées, selon le ministère de la Santé, pour chercher refuge à Beyrouth ou à Saïda, la plus grande ville du sud.

Beaucoup d'entre eux ont passé la nuit dans leurs voitures, bloqués sur la route menant vers la capitale.

Réfugié dans une école de Saïda, Hassan Banjak n'avait pas quitté sa région depuis le début de la guerre. "Mais lorsque les frappes se sont intensifiées et rapprochées, les enfants ont eu peur et nous avons décidé de partir", dit-il.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a recommandé lundi soir aux Libanais de "s'éloigner des zones dangereuses" dans l'attente de la fin de "l'opération".

Son homologue libanais, Najib Mikati, a dénoncé "un plan de destruction" de son pays, où les écoles resteront fermées mardi.

Risque de « guerre totale »

"Nous sommes au bord d'une guerre totale", s'est alarmé le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, tandis que la France a demandé la convocation d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU sur le Liban cette semaine.

En une journée, l'armée israélienne a "neutralisé des dizaines de milliers de roquettes et de munitions", a affirmé le ministre de la Défense, Yoav Gallant, estimant que le Hezbollah vivait sa "semaine la plus difficile depuis sa création" en 1982.

L'armée israélienne a aussi annoncé une "frappe ciblée" à Beyrouth, qui a visé sans succès, selon le Hezbollah, son commandant pour le front sud, Ali Karaké.

M. Netanyahu a affirmé qu'Israël était en train d'inverser le "rapport de forces" dans le nord du pays, où il est déterminé à permettre le retour des dizaines de milliers d'habitants déplacés.

Le Hezbollah a promis de son côté de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza", où la guerre a été déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien. Depuis, les échanges de tirs n'ont jamais cessé le long de la frontière nord d'Israël avec le Liban.

Ces tirs ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions des appareils de transmission du mouvement, attribuée à Israël, qui a fait 39 morts, selon les autorités libanaises, les 17 et 18 septembre au Liban.

Le 20 septembre, une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth a porté un nouveau coup au Hezbollah, tuant 16 combattants de son unité d'élite dont son chef, Ibrahim Aqil.

« Travailler à une désescalade »

Le président américain Joe Biden, qui a réaffirmé "travailler à une désescalade", prononcera mardi son dernier discours à l'Assemblée générale de l'ONU.

Les Etats-Unis sont opposés à une invasion terrestre du Liban et vont présenter des "idées concrètes" à leurs partenaires cette semaine à l'ONU pour apaiser ce conflit, a confié un haut responsable américain.

De nombreux pays, dont la Russie, le Qatar et l'Egypte ont fait part de leur inquiétude.

Le G7 a souligné qu'"aucun pays n'a à gagner" d'une escalade au Moyen-Orient, pointant le risque d'un "conflit régional aux conséquences inimaginables".

La Chine a dénoncé mardi des "attaque aveugles" contre des civils.

L'Irak a dit vouloir une "réunion urgente" des pays arabes en marge de l'Assemblée générale pour "stopper" Israël.

Le nouveau président iranien Massoud Pezeshkian, qui fera son premier discours à l'ONU, a accusé lundi Israël de chercher à "élargir" le conflit au Moyen-Orient.

La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre 2023, quand le Hamas a mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à présent 41.455 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle y a aussi provoqué un désastre humanitaire.