En Tunisie, des femmes pêcheuses combattent les inégalités et le changement climatique

Au sud des Kerkennah, des ramasseuses de palourdes avaient créé en 2017 une association pour développer cette activité à Skhira, dans le Golfe de Gabès, à 350 km au sud de Tunis. (AFP)
Au sud des Kerkennah, des ramasseuses de palourdes avaient créé en 2017 une association pour développer cette activité à Skhira, dans le Golfe de Gabès, à 350 km au sud de Tunis. (AFP)
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Publié le Samedi 14 septembre 2024

En Tunisie, des femmes pêcheuses combattent les inégalités et le changement climatique

  • Dans ce secteur essentiel en Tunisie, environ 13% du PIB en incluant l'aquaculture, les femmes jouent "un rôle actif et varié tout au long" de la filière
  • S'il n'existe aucune statistique sur leur poids exact sur 44.000 pêcheurs au total en 2023 selon l'Observatoire national de l'Agriculture, 60% des actifs de l'économie informelle du pays sont des femmes

KERKENNAH: Devant la côte plate des îles Kerkennah, en Tunisie, Sara Souissi rame vers le large dans son petit bateau de pêche. Rare femme dans un métier dominé par les hommes, elle combat les stéréotypes de genre et des problèmes environnementaux qui menacent son gagne-pain.

"J'adore la mer et j'adore pêcher, c'est pour ça que j'ai persisté, même si la société n'accepte pas tellement qu'une femme pêche", raconte à l'AFP Mme Souissi, 43 ans, qui s'adonne à cette passion depuis l'adolescence.

Dans ce secteur essentiel en Tunisie, environ 13% du PIB en incluant l'aquaculture, les femmes jouent "un rôle actif et varié tout au long" de la filière, mais peu reconnu, selon une récente étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

S'il n'existe aucune statistique sur leur poids exact sur 44.000 pêcheurs au total en 2023 selon l'Observatoire national de l'Agriculture, 60% des actifs de l'économie informelle du pays sont des femmes.

Les pêcheuses "ne sont souvent pas considérées comme de vraies travailleuses" par leurs homologues masculins et ont moins d'accès aux aides, aux formations et aux banques qui les classent comme des "emprunteuses à haut risque", selon la FAO.

Celles qui travaillent avec des hommes de leurs familles, en partie à cause d'une législation qui les défavorise en termes de droits à la propriété, sont "perçues comme des aides familiales non rémunérées", selon l'étude.

A Raoued, au nord de Tunis, l'association de pêche durable TSSF a animé en juin une formation de femmes aux métiers de la pêche. "L'idée est de créer des ressources supplémentaires (pour les familles, ndlr) tout en s'adaptant au contexte de changement climatique, de diminution des ressources marines et de mauvaises pratiques de pêche", explique à l'AFP Ryma Moussaoui, coordinatrice de l'atelier.

Mais ce jour-là la majorité des femmes ont surtout pour ambition d'assister les hommes de leur entourage. "Mon mari et mon père sont pêcheurs", explique Safa Ben Khalifa, une participante, pour qui sa principale contribution consistera à "fabriquer des filets de pêche".

Changement climatique 

A l'inverse, Sara Souissi tient à son indépendance et est fière de son apport au foyer qu'elle compose avec son mari, également pêcheur, et leur enfant.

Outre les préjugés sur le genre, elle affronte aussi des défis comme le réchauffement des océans qui frappe de plein fouet son archipel, à 300 km au sud de Tunis. En août, la Méditerranée a battu des records de températures avec 28,9 degrés de moyenne quotidienne, rendant ses eaux inhabitables pour certaines espèces.

Sur les 1.300 km de côtes tunisiennes, la pression sur la faune est aggravée par la surpêche et des méthodes non durables comme les casiers en plastique servant à piéger les poissons ou les chaluts pélagiques qui ratissent les fonds marins et arrachent les herbiers, nid et vivier des poissons.

"Ils ne respectent pas les règles, ils attrapent tout ce qu'ils peuvent, même en dehors des périodes de pêche" autorisées, déplore, casquette blanche sur la tête, Mme Souissi, à propos de certains de ses collègues.

Autre problème majeur, la pollution.

Au sud des Kerkennah, des ramasseuses de palourdes avaient créé en 2017 une association pour développer cette activité à Skhira, dans le Golfe de Gabès, à 350 km au sud de Tunis.

« Pas d'autres emplois »

L'association avait permis à une quarantaine de femmes "de s'affranchir des intermédiaires" par lesquels elles passaient pour exporter vers l'Europe, ne récupérant qu'un dixième du prix de vente final, explique à l'AFP Houda Mansour, sa présidente.

Mais en 2020, face à une baisse des populations de ce fruit de mer, décimées par la pollution et le réchauffement climatique, le gouvernement a interdit la collecte et l'association a fermé ses portes.

"Elles n'ont pas de diplôme et ne peuvent pas trouver d'autres emplois", souligne Mme Mansour, elle-même reconvertie dans la pâtisserie.

Les palourdes ne sont pas la seule espèce à pâtir des eaux polluées et en surchauffe du Golfe de Gabès "devenues défavorables à la vie des poissons", selon Emna Benkahla, chercheuse à l'Université El Manar à Tunis. Pour la chercheuse, il faut oeuvrer à une pêche plus durable car la diminution généralisée des ressources halieutiques va "sans nul doute aggraver le chômage".

Avec sa barque sans moteur et ses filets de petite taille, Mme Souissi fait figure de pionnière et n'envisage pas de renoncer à son métier: "Pour rester à la maison et faire le ménage ? Pas question, je veux continuer à pêcher".


La foire internationale du livre de Riyad promet de célébrer la littérature

La Foire internationale du livre de Riyad 2024 se tiendra du 26 septembre au 5 octobre à l'Université du Roi Saoud à Riyad. (Fourni)
La Foire internationale du livre de Riyad 2024 se tiendra du 26 septembre au 5 octobre à l'Université du Roi Saoud à Riyad. (Fourni)
La Foire internationale du livre de Riyad 2024 se tiendra du 26 septembre au 5 octobre à l'Université du Roi Saoud à Riyad. (Fourni)
La Foire internationale du livre de Riyad 2024 se tiendra du 26 septembre au 5 octobre à l'Université du Roi Saoud à Riyad. (Fourni)
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  • La foire accueillera des écrivains, des penseurs et des intellectuels d'Arabie saoudite et d'ailleurs, ce qui en fera une plateforme littéraire essentielle dans la région
  • Mohammed Hasan Alwan: La foire offre aux visiteurs une expérience intellectuelle et culturelle unique, intégrant les dernières technologies et solutions numériques

DJEDDAH: La Commission saoudienne de la littérature, de l'édition et de la traduction se prépare pour la Foire internationale du livre de Riyad 2024, qui se tiendra du 26 septembre au 5 octobre à l'Université du Roi Saoud à Riyad.

Avec environ 2 000 maisons d'édition et agences locales, arabes et internationales de plus de 30 pays, qui orneront 800 stands, la foire de cette année promet d'être une célébration de la littérature, de la connaissance et de la créativité.

Le salon accueillera des écrivains, des penseurs et des intellectuels d'Arabie saoudite et d'ailleurs, ce qui en fait une plateforme littéraire essentielle dans la région.

Le Qatar sera l'invité d'honneur de la foire. Le riche héritage culturel et intellectuel du pays sera exposé dans un pavillon dédié présentant des manuscrits et des publications rares du ministère de la Culture du Qatar.

Des personnalités littéraires et artistiques de premier plan, ainsi que des organisations clés du paysage culturel du Qatar, participeront à l'événement.

Mohammed Hasan Alwan, directeur général de la commission, a déclaré que la foire illustrait le soutien indéfectible apporté aux initiatives culturelles en Arabie saoudite.

Alwan a ajouté: "La foire offre aux visiteurs une expérience intellectuelle et culturelle unique, intégrant les dernières technologies et solutions numériques. Les participants peuvent découvrir des milliers de nouveautés dans divers domaines et profiter d'un large éventail d'activités et d'événements dans le cadre d'un programme culturel varié, mettant en vedette des personnalités culturelles éminentes d'Arabie saoudite et d'ailleurs".

"Cela fait de l'édition 2024 un voyage culturel véritablement inspirant, qui s'appuie sur les succès des éditions précédentes".

La foire de cette année s'enorgueillit d'une zone commerciale dédiée, avec la participation d'agences littéraires qui gèrent les œuvres et les contrats des auteurs, et de presses d'imprimerie qui offrent des services aux éditeurs. En outre, il y aura des stands de gouvernements et d'institutions financières liés au secteur de l'édition.

La zone accueillera des sessions spéciales et des ateliers sur des sujets tels que l'entreprenariat, les licences et les droits d'auteur.

La foire comprendra également un espace pour les enfants qui proposera des activités littéraires, culturelles et de divertissement, destinées à éveiller la curiosité de la jeune génération.

En défendant les auteurs locaux, en fournissant une plateforme pour les œuvres auto-publiées et en offrant une gamme variée d'activités culturelles, la foire reflète les efforts du Royaume pour nourrir la créativité et promouvoir l'innovation littéraire.

Les diverses activités culturelles et intellectuelles de la foire seront organisées en partenariat avec la chaîne culturelle.

Le programme comprend des séances de dialogue, des ateliers, des soirées de poésie, des concerts et des spectacles artistiques destinés à enrichir le secteur culturel, à favoriser la connaissance et à promouvoir la lecture comme mode de vie, tout en contribuant à la durabilité de la renaissance culturelle et intellectuelle en cours dans la société saoudienne.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


TF1 et France Télévisions vont distribuer en streaming les contenus d'Arte

(Twitter : @France3tv)
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  • Ces deux nouveaux partenariats constituent une étape supplémentaire pour amplifier l’exposition d’Arte.TV", a souligné Arte, qui revendique au total 1,35 milliard de vidéos vues au premier semestre 2024.
  • "Nous sommes particulièrement fiers de ces partenariats qui confortent notre stratégie d'agrégation" et témoignent "de notre forte ambition pour notre plateforme", a commenté le PDG du groupe TF1, Rodolphe Belmer,.

PARIS : Les programmes d'Arte seront disponibles prochainement sur les plateformes de streaming gratuit de TF1 et France Télévisions, a annoncé mardi la chaîne publique franco-allemande.

"Après YouTube, Orange, Free, Bouygues, ou encore MyCanal, ces deux nouveaux partenariats constituent une étape supplémentaire pour amplifier l’exposition d’Arte.TV", a souligné Arte, qui revendique au total 1,35 milliard de vidéos vues au premier semestre 2024.

Arte propose des milliers de programmes allant des séries aux documentaires en passant par les films, magazines, concerts et spectacles, dont les deux tiers sont exclusivement en ligne.

TF1 se réjouit de son côté, dans un communiqué, d'intensifier ainsi sa politique de distribution de contenus extérieurs: "Ce nouveau partenariat permettra à TF1+ d'enrichir son catalogue avec l'agrégation de contenus tiers attractifs (...) et à Arte de bénéficier des audiences puissantes de TF1+ et de sa distribution massive dans les foyers".

En plus de l'accord avec Arte, TF1 en a annoncé un autre similaire avec A&E Television Network (AETN), "groupe de télévision américain référent dans le domaine du documentaire". "Avec cet accord, la plateforme se dote de plus de 700 heures de programmes documentaires dans des genres variés", dont par exemple les émissions +Le convoi de l'extrême+ et +Ghosts Hunters+, a poursuivi TF1.

"Nous sommes particulièrement fiers de ces partenariats qui confortent notre stratégie d'agrégation" et témoignent "de notre forte ambition pour notre plateforme", a commenté le PDG du groupe TF1, Rodolphe Belmer, cité dans le communiqué.

Dans la même logique de distribution de contenus extérieurs, TF1+ avait annoncé en juillet des accords avec les chaînes L'Équipe et Le Figaro TV, émanations des quotidiens éponymes, ainsi qu'avec la plateforme de streaming musical Deezer.

Lancée en janvier comme une alternative gratuite aux plateformes de streaming payantes telles que Netflix, TF1+ revendique 4 millions d'utilisateurs quotidiens et 33 millions d'utilisateurs mensuels.

Le partenariat d'Arte avec France Télévisions avaient déjà été évoqué par la direction de ces deux groupes, mais pas encore confirmée.


Mistral publie sa première IA capable de traiter des images

L'Arabie saoudite veut se positionner comme un centre technologique régional. Shutterstock
L'Arabie saoudite veut se positionner comme un centre technologique régional. Shutterstock
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  • A la différence des modèles publiés précédemment, Pixtral 12B est capable d'assimiler des images fournies par les utilisateurs et d'y détecter du texte, de les analyser et les synthétiser.
  • Pixtral 12B est accessible sur le site de Mistral La Plateforme ainsi que via son IA conversationnelle Le Chat, lancée en début d'année.

PARIE : L'entreprise française Mistral AI a annoncé mardi sa première intelligence artificielle multimodale, nommée Pixtral 12B, capable de traiter des images fournies par les utilisateurs.

Une note de blog de la pépite française de l'IA a officialisé son lancement, après la mise en ligne du modèle mercredi.

A la différence des modèles publiés précédemment, Pixtral 12B est capable d'assimiler des images fournies par les utilisateurs et d'y détecter du texte, de les analyser et les synthétiser. Selon l'entreprise, tous les formats d'images (type pdf, jpeg, etc.) sont acceptés.

Le principe est ainsi différent des intelligences artificielles capables de générer des images à partir de texte, telles que Midjourney.

Pixtral 12B est accessible sur le site de Mistral La Plateforme ainsi que via son IA conversationnelle Le Chat, lancée en début d'année.

L'entreprise française a également annoncé de nouveaux tarifs pour l'utilisation de ses différents modèles, ainsi qu'une nouvelle version de son modèle Mistral Small.

Avec Pixtral 12B, Mistral continue de faire la course auprès des modèles d'IA des mastodontes américains, tels que Chat-GPT4 (OpenAI), Gemini (Google).

Créée en avril 2023, Mistral AI, dont les trois fondateurs français sont issus des rangs de Meta (maison mère de Facebook) et de Google, a toujours revendiqué sa volonté de proposer une option alternative aux modèles des grandes entreprises américaines des nouvelles technologies.

Le poids lourd du secteur, Microsoft, a investi 15 millions d'euros dans l'entreprise, qui a annoncé en juin une nouvelle levée de fonds de 600 millions d'euros.