Riyad : L'artiste britannique Simon Mortimer plonge dans la culture pop saoudienne

Une œuvre récente dans l'atelier de Mortimer. (Fourni)
Une œuvre récente dans l'atelier de Mortimer. (Fourni)
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Publié le Vendredi 06 septembre 2024

Riyad : L'artiste britannique Simon Mortimer plonge dans la culture pop saoudienne

  • Simon Mortimer, qui travaille actuellement à Riyad en tant que professeur d'art, présente des œuvres dans le cadre d'une nouvelle exposition 
  • Il s'agit d'une exposition mixte qui explore la langue arabe, son contexte historique et contemporain et les questions relatives à son existence future

RIYAD : Dans son appartement de Riyad, l'artiste britannique Simon Mortimer explore la période actuelle de transformation de l'Arabie saoudite. Ses créations vibrantes abondent de références à la culture saoudienne contemporaine au moyen des beaux arts et de l'art populaire, avec d'innombrables influences arabes.  

Dans l'une des œuvres récentes de l'artiste, une peinture réaliste d'une machine à écrire sur fond bleu clair, gris et jaune est entourée de divers signes et symboles de la culture saoudienne quotidienne, notamment une étiquette évocatrice de la multinationale saoudienne de fruits Sharbatly montrant un jeune garçon coiffé d'un chapeau rouge. En haut de l'œuvre figure ce qui semble être une phrase tirée d'une autre publicité en arabe, se traduisant par « Pour ceux qui ne savent pas ». Sur le côté gauche de la machine à écrire, dont Mortimer explique qu'elle représente l'idée de communication, se trouve une représentation caricaturale d'un faucon rouge, dont le bec est légèrement niché sur la machine et dont la tête est coiffée d'une petite couronne jaune.

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Simon Mortimer. (Photo fournie)

Simon Mortimer, qui travaille actuellement à Riyad en tant que professeur d'art, présente des œuvres dans le cadre d'une nouvelle exposition au Media Majlis Museum de l'université Northwestern du Qatar, intitulée « Les limites de ma langue sont les limites de mon monde ». Il s'agit d'une exposition mixte qui explore la langue arabe, son contexte historique et contemporain et les questions relatives à son existence future. Elle se tient jusqu'au 5 décembre.

De nombreuses œuvres récentes de Mortimer intègrent l'écriture arabe et l'imagerie qu'il choisit est souvent répétée dans ses œuvres (le faucon, le logo de Sharbatly, les cafetières et bien d'autres). Il ne parle pas l'arabe, mais se dit « fasciné par la forme des lettres, la culture et la langue » et aime utiliser des mots dont la signification reflète le sujet de ses œuvres.

« J'aime explorer la culture populaire d'un lieu », explique-t-il à Arab News. « Vous voyez immédiatement ces images intéressantes, ces logos et ces publicités. J'aime les visuels et l'esthétique, mais souvent je ne comprends pas ce qu'ils signifient, surtout lorsque les étiquettes sont en arabe, alors je consulte Google Translate pour avoir une meilleure idée de la signification. »

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« Learn » de Simon Mortimer. (Photo fournie)

Simon Mortimer a quitté Doha, où il a vécu pendant cinq ans, pour s'installer à Riyad il y a environ un an. Dans la capitale qatarie, il a été artiste en résidence à la Fire Station, l'un des principaux espaces d'art contemporain du Qatar. Il a vécu dans plusieurs autres pays, dont les Philippines, la Grèce et l'Espagne, et a exposé ses œuvres au Royaume-Uni, en Grèce, en Indonésie, aux Philippines et au Qatar.

« J'aime être un étranger », déclare-t-il. « J'aime vivre dans différents pays et explorer la culture populaire locale. Quel que soit le pays où je me trouve, c'est intéressant », explique Mortimer. « Les images de tous les jours sont combinées à du texte et l'ambiguïté qui en résulte reflète les malentendus qui surgissent parfois lorsque l'on vit dans d'autres pays et d'autres cultures, ou que l'on apprend à les connaître. »

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Triptyque « No Limits » de Simon Mortimer. (Photo fournie)

J'aime superposer les couches et créer des textures à l'aide d'un large éventail de supports, tout en remettant en question le concept de beaux-arts et d'art populaire. Les méthodes traditionnelles de marquage, telles que la peinture à l'huile et la gravure, sont associées dans la même œuvre à des supports modernes, tels que la peinture en aérosol et le stylo marqueur, poursuit-il.

Le processus créatif de Mortimer comporte des couches littérales et métaphoriques. Il incorpore des images et des références de la culture pop saoudienne, ainsi que l'écriture arabe, puis les fusionne dans un mélange de peinture à l'huile traditionnelle, d'acrylique, de pochoirs, de photocopies et de peinture en aérosol. En substance, les œuvres de Mortimer offrent les réflexions d'un non-Arabe sur la société saoudienne d'aujourd'hui, ainsi que son désir de mieux comprendre la culture saoudienne contemporaine.

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« Right to Left » (De droite à gauche) de Simon Mortimer. (Photo fournie)

La nouvelle exposition de Doha invite les visiteurs à explorer et à célébrer la riche histoire de l'arabe et l'influence de la langue arabe, ainsi qu'à réfléchir à sa place dans l'avenir. Elle s'articule autour de quatre thèmes principaux : « Toujours une autre facette », qui présente l'arabe et ses complexités, en remettant en question les connotations négatives de la langue grâce à de belles représentations ; « Une langue influente et puissante », qui explore la manière dont l'arabe a façonné la politique, la science, la religion et la culture dans le monde entier ; « La représentation médiatique est-elle importante ? », qui examine la représentation de l'arabe dans les médias ; et le dernier thème : « L'arabe est-il une langue d'avenir ? » explore les efforts déployés pour préserver et protéger la langue dans un monde où l'omniprésence et la domination de l'anglais – en particulier dans le domaine numérique – posent des défis.

Les œuvres de Mortimer présentées dans l'exposition explorent ces thèmes du point de vue d'un non arabophone.  Elles intègrent des images de la société arabe contemporaine – tirées notamment de ses récentes expériences en Arabie saoudite et au Qatar – et des proverbes arabes pour explorer la langue, le multiculturalisme et l'éducation du point de vue d'un non arabophone.

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« Round Puff » de Simon Mortimer. (Photo fournie)

L'intégration de l'imagerie et de la langue locales dans son travail permet à Simon Mortimer de s'immerger davantage dans la culture locale et d'apprendre les rudiments de la langue. Il explique qu'il apprend également des lycéens saoudiens à qui il enseigne et qu'il s'inspire d'eux.  

« Ils me parlent des dessins animés et des sports qu'ils regardent, me font découvrir la culture populaire saoudienne et discutent des changements qui se produisent dans le Royaume », explique-t-il. « J'ai beaucoup appris grâce à eux. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com