Guerre Israël-Hezbollah : les habitants du Liban-Sud face aux affres de l'attente

Dans les villes frontalières libanaises considérées comme le bastion du Hezbollah, les habitants restent sur le qui-vive, affectés quotidiennement par les bombardements et les frappes aériennes israéliennes. (AFP)
Dans les villes frontalières libanaises considérées comme le bastion du Hezbollah, les habitants restent sur le qui-vive, affectés quotidiennement par les bombardements et les frappes aériennes israéliennes. (AFP)
De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé la périphérie du village de Kfar Hamam, dans le sud du Liban, le 9 août 2024. (AFP)
De la fumée s'échappe du site d'une frappe aérienne israélienne qui a visé la périphérie du village de Kfar Hamam, dans le sud du Liban, le 9 août 2024. (AFP)
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Publié le Lundi 02 septembre 2024

Guerre Israël-Hezbollah : les habitants du Liban-Sud face aux affres de l'attente

  • Les habitants de la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que des villes et des villages du Liban-Sud ont repris une routine semi-normale, mais ils demeurent prudents
  •  Par ailleurs, leurs valises sont prêtes au cas où ils seraient amenés à évacuer les lieux

BEYROUTH : Après des semaines de tension, les habitants de la banlieue sud de Beyrouth, ainsi que des villes et des villages du Liban-Sud ont repris une routine semi-normale, mais ils demeurent prudents. Par ailleurs, leurs valises sont prêtes au cas où ils seraient amenés à évacuer les lieux.

Depuis les représailles du Hezbollah à la suite de l'assassinat d'un haut commandant militaire et proche collaborateur de son chef, Hassan Nasrallah, les habitants craignent qu'Israël ne saute sur l'occasion pour lancer un assaut dévastateur contre le groupe chiite libanais soutenu par l'Iran.

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Des Libanais suivent, dans un café de la banlieue sud de Beyrouth, le 25 août 2024, le discours  télévisé du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Il annonce que l'attaque de son groupe contre Israël visait la base de Glilot, près de Tel-Aviv, au cours d'un échange de frappes avec Israël qui risquait de se transformer en une guerre à grande échelle. (AFP)

La riposte discrète du Hezbollah, en plus des insinuations d'Israël selon lesquelles il ne voulait pas d'une guerre à grande échelle, étaient en quelque sorte source de soulagement pour les habitants du Liban-Sud. Toutefois, nombre d'entre eux considèrent que ce répit n'est que temporaire et que le risque d'un futur conflit est élevé, en l'absence d'un accord visant à calmer les tensions à la frontière avec Israël et à mettre en place un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Le Hezbollah et Israël ont chacun revendiqué la victoire le 25 août, lorsque le premier a lancé des centaines de missiles et de drones contre le second en riposte à l'assassinat de Fouad Chokr le 30 juillet.

Le Hezbollah a lancé son assaut en deux temps, d'abord au moyen de 340 roquettes visant les bases militaires et de renseignement israéliennes, puis avec des drones ciblant la base de Glilot, près de Tel-Aviv. Israël a affirmé avoir déjoué les attaques de manière préventive, détruisant 90 % des roquettes du Hezbollah.

La courte confrontation de ce jour-là a été considérée comme mutuellement satisfaisante, permettant un retour au statu quo et aux règles d'engagement en vigueur depuis le 8 octobre 2023.

« Depuis le début, le Hezbollah a déclaré qu'il ne voulait pas la guerre, mais qu'il était prêt à faire face à toute agression israélienne », a déclaré une source proche du Hezbollah à Arab News, ajoutant que l'objectif du groupe était de protéger les civils libanais.

Les analystes et les experts ont une opinion quelque peu différente. Certains pensent que la forte présence militaire américaine dans la région a joué un rôle pour empêcher l'escalade. Le vote unanime du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur d'une prolongation d'un an du mandat de la Finul a été perçu par les hommes politiques, dont le Premier ministre intérimaire Najib Mikati, comme un signe que la stabilité du Liban est une priorité internationale.

Le Liban est en proie à une crise financière qui a débuté en octobre 2019. Cette crise, considérée comme la plus grave au monde depuis le milieu du XIXe siècle, a créé des conditions de vie désastreuses pour la population.

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Sur cette photo prise le 27 juillet 2022, de longues files d'attente se forment devant une boulangerie dans la ville portuaire de Tripoli, au nord du Liban, alors qu'une crise économique de plusieurs années a vidé les caisses de l'État. (AFP)

En outre, les divisions politiques ont empêché l'élection d'un nouveau président et l'adoption des réformes économiques nécessaires pour que le Liban puisse prétendre à des prêts internationaux. Les analystes estiment que la dernière chose que le pays peut se permettre aujourd'hui est une guerre plus importante.

Pourtant, des questions subsistent. La résolution 1701 du Conseil de sécurité, qui a mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, peut-elle empêcher de futurs conflits, malgré les limites qui sont devenues évidentes au cours des 11 derniers mois ?

« On assiste à un retour aux schémas traditionnels de confrontation sur  le front sud », a déclaré à Arab News Ali Fadlallah, expert libanais en relations internationales. « L'affirmation selon laquelle Israël aurait anticipé l'attaque du Hezbollah était fausse. Les drones du Hezbollah ont atteint leurs cibles. La déclaration rapide d'Israël sur la fin de son opération militaire suggère que la réponse du Hezbollah a eu un effet dissuasif. »

Néanmoins, il reconnaît que les tensions transfrontalières sont élevées, même si elles se sont légèrement atténuées. « Je m'attends à ce que cette situation perdure jusqu'aux élections américaines de novembre », a-t-il déclaré.

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Des soldats israéliens évacuent un homme blessé à la suite d'une attaque transfrontalière menée par des combattants du Hezbollah au Liban, le 1er septembre 2024. (Reuters)

Israël a de bonnes raisons d'éviter une guerre à grande échelle avec le Hezbollah, du moins pour l'instant. Ses soldats se battent sur deux fronts depuis l'attaque menée par le Hamas le 7 octobre, sans pouvoir détruire le groupe militant palestinien ni obtenir la libération des dizaines d'Israéliens toujours retenus prisonniers à Gaza.

Depuis le 8 octobre, l'armée israélienne n'a pas non plus réussi à repousser les combattants du Hezbollah à au moins 10 à 12 kilomètres de sa frontière afin de permettre le retour en toute sécurité de 80 000 personnes déplacées dans le nord d'Israël.

Dans ce contexte, la demande de cessez-le-feu d'Israël, plutôt que la cessation des hostilités prévue par la résolution 1701, est perçue comme le reflet d'une vision persistante du Liban-Sud en tant que front actif.

Citant les violations répétées par Israël de l'espace aérien et de la souveraineté du Liban, ainsi que les différends territoriaux le long de la frontière revendiquée par le Liban, M. Fadlallah a déclaré que la résolution 1701 était viciée dès le départ, puisque les forces de la Finul n'étaient stationnées que sur le sol libanais.

Toutefois, a-t-il ajouté,« malgré ses failles, la résolution 1701 reste le cadre le plus propice au maintien de la stabilité ».

La résolution 1701 a conduit au déploiement des forces de maintien de la paix de la Finul dans le sud du Liban pour surveiller un cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël. Cependant, certaines dispositions de la résolution n'ont toujours pas été respectées, notamment la pleine souveraineté du Liban sur les zones frontalières.

 

quelques chiffres

 

  • Plus de 130 civils tués au Liban depuis que le Hezbollah a entamé le combat avec Israël le 8 octobre 2023.
  • 110 000 Libanais déplacés des villages frontaliers par les combats entre le Hezbollah et Israël.
  • Plus de 90 % des réfugiés syriens et palestiniens au Liban vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Robert Wood, l'ambassadeur américain auprès des Nations unies, a récemment souligné ce qu'il a appelé les efforts continus du Hezbollah pour saper la résolution, menaçant à la fois le mandat de la Finul et la sécurité régionale.

« La résolution 1701 est le meilleur espoir de stabilité à la lumière de la guerre d'usure du Hezbollah », a déclaré Mohieddin Houshaimi, expert en droit international, dans un entretien accordé à Arab News.

Déconnectées des institutions de l'État libanais, les décisions unilatérales du Hezbollah n'ont pas protégé le pays de l'agression israélienne ou des déplacements de civils, a-t-il ajouté.

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Des soldats de la paix de la Finul sont postés près de Khiam, dans le sud du Liban, le 23 août 2024, alors qu'Israël et le Hezbollah continuent d'échanger des tirs. (AFP)

Au moins 130 civils ont été tués au Liban depuis que le Hezbollah a rejoint le combat contre Israël en tant que « front de soutien » le 8 octobre. Selon Imran Riza, coordinateur humanitaire des Nations unies au Liban, plus de 110 000 personnes ont été déplacées des villages frontaliers et 150 000 autres se trouvent dans un rayon de 10 kilomètres de la « Ligne bleue » contrôlée par les Nations unies dans certaines régions du Liban- Sud.

Houshaimi a mis en garde contre une situation sans issue, avec un engagement non réglementé et le Hezbollah qui sape l'autorité de l'État. « La résolution 1701 reste la clé de toute solution et la récente décision d'étendre le mandat de la Finul a pris une importance inhabituelle en raison de l'escalade de la situation », a-t-il déclaré.

Malgré les violations généralisées commises par le Hezbollah et Israël, il estime que la résolution 1701 conserve toute sa valeur, même si elle n'a pas réussi à gagner le plein respect de l'une ou l'autre des parties.

Fares Souaid, analyste politique et ancien député libanais, estime que le discours de Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, après l'élimination de Chokr par Israël, a clarifié certains points.

« Le Hezbollah a prouvé qu'Israël ne pouvait pas remporter de guerre sans le soutien des États-Unis, tout comme le Hezbollah et le Hamas ont besoin de l'Iran. Avec la communication indirecte entre les États-Unis et l'Iran, nous pourrions assister à une trêve temporaire », a-t-il déclaré.

M. Souaid a également insisté sur l'annonce de M. Nasrallah selon laquelle le Hezbollah avait déplacé son arsenal au nord du fleuve Litani avant l'assassinat de M. Chokr, affirmant que cela offrait à Israël une sorte de garantie de sécurité.

Dans ces conditions, M. Souaid estime qu'une guerre totale n'est pas imminente. Il considère plutôt les négociations indirectes entre les États-Unis et l'Iran comme une force motrice dans les développements futurs.

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Un portrait du commandant militaire du Hezbollah Fouad Chokr est exposé lors d'une manifestation dans la ville côtière libanaise de Sidon le 2 août 2024, pour dénoncer son assassinat lors d'une frappe aérienne israélienne. (AFP)

Néanmoins, vendredi en fin de journée, l'armée de l'air israélienne a frappé des structures militaires et des lanceurs qui appartiendraient au Hezbollah dans la région de Teir Harfa, dans le sud du Liban. Des avions de guerre ont également frappé Maryamine et Yaroun dans le sud du Liban, tandis que le Hezbollah a tiré une quarantaine de roquettes sur Israël, qui ont atterri en Haute Galilée.

« La guerre peut éclater à tout moment », a déclaré Bilal Abdullah, député du bloc politique du Rassemblement démocratique du Liban, ajoutant que les assassinats de Chokr à Beyrouth et du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, laissaient présager qu'Israël pourrait prendre d'autres mesures unilatérales pour remodeler le paysage géopolitique de la région.

M. Abdullah a déclaré que la question palestinienne non résolue était une source d'instabilité depuis 1948. « Le fait de ne pas accorder aux Palestiniens leurs droits naturels alimente l'instabilité », a-t-il soutenu.

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Des Iraniens participent à la procession funéraire du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, le 1er août 2024, avant son enterrement au Qatar. (AFP)

Malgré une baisse générale des tensions le long de la frontière sud, le Liban est confronté à deux possibilités : soit la conclusion d'un accord significatif avec les puissances internationales, soit le report d'une guerre inévitable, comme l'a suggéré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Entretemps, les habitants des villes frontalières touchées quotidiennement par les bombardements et les frappes aériennes israéliennes restent sur le qui-vive, craignant une nouvelle escalade. Récemment, des images de camions transportant des marchandises de la ville frontalière méridionale de Mays el-Jabal vers des zones plus sûres ont circulé, suscitant des inquiétudes quant à de futurs déplacements de population.

Certains affirment que ces départs équivalent à un déplacement permanent des résidents locaux hors d'une zone menacée par la guerre, mais le Hezbollah a rejeté cette théorie. Les militants du groupe ont qualifié l'évacuation de « mesure visant à minimiser les pertes » plutôt que d'abandon des villes frontalières.

Quoi qu'il en soit, les efforts diplomatiques intenses menés par l'Occident se poursuivent en vue de réduire les tensions et d'éviter des erreurs de calcul mortelles.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.