La Suisse doit être plus flexible sur sa neutralité et davantage coopérer avec l'Otan, juge une commission

General view of the NATO-Ukraine Council during the NATO 75th anniversary summit at the Walter E. Washington Convention Center in Washington, D.C., on July 11, 2024. (AFP)
General view of the NATO-Ukraine Council during the NATO 75th anniversary summit at the Walter E. Washington Convention Center in Washington, D.C., on July 11, 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 29 août 2024

La Suisse doit être plus flexible sur sa neutralité et davantage coopérer avec l'Otan, juge une commission

  • Selon elle, cette guerre ouvre la porte à un conflit plus vaste avec l'Alliance atlantique et la neutralité de la Suisse ne garantit pas qu'elle ne sera pas attaquée.
  • "La Suisse ne peut pas représenter une faille de sécurité en Europe. Sa situation géographique au milieu de l’UE rend évidente la nécessité d’une coopération en matière de défense".

GENEVE : La Suisse devrait envisager une approche plus flexible de sa neutralité historique et chercher à renforcer sa coopération en matière de défense avec l'Otan et l'Union européenne, préconise dans un rapport paru jeudi une commission créée par le ministère suisse de la Défense.

Cette commission, chargée en juillet 2023 de définir une politique de sécurité adaptée aux menaces actuelles, souligne que la situation sécuritaire en Europe s'est fortement détériorée, notamment en raison de l'invasion russe de l'Ukraine.

Selon elle, cette guerre ouvre la porte à un conflit plus vaste avec l'Alliance atlantique et la neutralité de la Suisse ne garantit pas qu'elle ne sera pas attaquée.

Son rapport contient plus de 100 recommandations, principalement concernant la neutralité, la coopération internationale, la politique d'armement et l'orientation de la stratégie de sécurité de la Confédération helvétique.

"La Suisse ne peut pas représenter une faille de sécurité en Europe. Sa situation géographique au milieu de l’UE rend évidente la nécessité d’une coopération en matière de défense", peut-on y lire.

"La neutralité ne fait pas obstacle à une coopération avec l’Otan en matière de politique de sécurité", poursuit la commission, selon laquelle "la politique de neutralité doit être révisée, davantage axée sur sa fonction de sécurité et appliquée de manière plus flexible".

La coopération avec l'Alliance atlantique et l'Union européenne doit être "encore approfondie" dans le sens d'une "capacité de défense commune", prône-t-elle à cet égard.

"Comme tous les autres pays européens", la Suisse "n’est guère à l’abri des menaces hybrides", estime la Commission.

Selon le rapport, la guerre hybride constitue même "la principale menace" pesant sur le pays, qui représente "une cible intéressante" en raison de ses importantes infrastructures dans les domaines de l'énergie ou des paiements internationaux, "également cruciales pour l’Europe".

En conséquence, "l'accès aux projets de coopération de l'UE et de l'Otan devrait être assuré", conclut-elle.

La position de longue date de la Suisse est celle d'une neutralité militaire tout en étant armée.

Ce pays enclavé n'est membre ni de l'Alliance atlantique ni de l'Union européenne, tandis que l'Allemagne, l'Italie et la France voisines en font partie et que l'Autriche est aussi membre de l'UE.

Dans son rapport, la commission appelle également à intensifier les efforts diplomatiques en matière de contrôle international des armements et de régulation des nouvelles technologies.

Elle recommande en outre d'augmenter le budget de la défense pour le faire passer à 1% du produit intérieur brut d'ici à 2030.


Diversité: l'administration Trump met la pression sur des entreprises françaises

Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'exprime lors de la cérémonie de prestation de serment d'Alina Habba en tant que procureur général du New Jersey, dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 mars 2025. (AFP)
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  • Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain
  • Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement"

PARIS: Plusieurs entreprises françaises ont reçu un courrier de l'ambassade des Etats-Unis les interrogeant sur l'existence de programmes internes de lutte contre les discriminations, ce qui pourrait les empêcher de travailler avec le gouvernement américain, rapportent vendredi plusieurs médias français.

Interrogé par l'AFP, l'entourage du ministre français de l'Economie, Eric Lombard, a jugé que "cette pratique reflète les valeurs du nouveau gouvernement américain. Ce ne sont pas les nôtres. Le ministre le rappellera à ses homologues au sein du gouvernement américain", selon la réaction transmise.

"Le contractant ou l'offrant potentiel certifie qu'il (...) ne met pas en œuvre de programmes de promotion de la diversité, de l'équité, et de l'inclusion qui enfreignent les lois fédérales anti-discrimination applicables" aux Etats-Unis, demande un questionnaire attaché au courrier adressé à plusieurs entreprises, que l'AFP a pu consulter.

Le contractant doit également confirmer qu'il est "en conformité avec toutes les lois fédérales anti-discrimination applicables, ce qui est important pour les décisions de paiement du gouvernement", et mentionner le numéro d'appel d'offre ou contrat qui le concerne, peut-on lire dans le questionnaire.

Dès le premier jour de son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret exécutif déclarant "illégaux" les programmes et politiques de "DEI" (Diversité, équité, inclusion), promouvant l'égalité des chances, au sein de l'Etat fédéral.

"Nous vous informons que le décret 14173, concernant la fin de la discrimination illégale et rétablissant les opportunités professionnelles basées sur le mérite, signé par le Président Trump, s'applique également obligatoirement à tous les fournisseurs et prestataires du gouvernement américain, quel que soit leur nationalité et le pays dans lequel ils opèrent", peut-on lire dans le courrier publié par Le Figaro.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le président Trump s'est engagé dans une vaste réforme du gouvernement fédéral, traquant les dépenses publiques jugées de gaspillage ou contraires à sa politique, comme les programmes faisant la promotion de la diversité ou de l'inclusion.


Washington somme l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah

Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
Une photo prise dans la région de Marjayoun, au sud du Liban, montre un avion de guerre israélien survolant le sud du Liban, le 28 mars 2025. L'envoyé des Nations unies pour le Liban a appelé toutes les parties à la retenue le 28 mars, après qu'Israël a mené des frappes aériennes dans le sud du Liban à la suite de nouveaux tirs de roquettes en direction d'Israël. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth
  • L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont indiqué vendredi qu'il était de la "responsabilité" du Liban et de l'armée libanaise de désarmer le Hezbollah, disant soutenir Israël après les bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth.

"Dans le cadre de l'accord de cessation des hostilités, le gouvernement libanais est responsable du désarmement du Hezbollah, et nous attendons des forces armées libanaises qu'elles désarment ces terroristes afin d'empêcher la poursuite des hostilités", a déclaré à la presse la porte-parole du département d'Etat, Tammy Bruce.

Israël a bombardé vendredi la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, pour la première fois après quatre mois de trêve, en riposte à des tirs de roquettes qui ont visé son territoire.

L'armée israélienne, qui a aussi bombardé le sud du Liban, avait appelé à évacuer une partie des habitants de la banlieue sud, cible de bombardements intenses pendant les deux mois de guerre ouverte qui l'ont opposée au mouvement libanais, avant un fragile cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre.

"Si des attaques ont eu lieu, c'est parce que des terroristes ont lancé des roquettes sur Israël depuis le Liban. Il s'agit d'une violation de la cessation des hostilités", a poursuivi Mme Bruce, en soulignant qu'Israël devait "réagir, comme le feraient les Etats-Unis ou tout autre pays dans ce genre de situation".


Le président Trump accueille l'ambassadrice du Royaume à l'iftar de la Maison Blanche

La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
La princesse Reema Bandar al-Saoud était parmi les ambassadeurs des pays arabes qui ont participé à l'iftar de la Maison Blanche jeudi. (X: @rbalsaud)
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  • La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie
  • Plus tard, sur X, la princesse a remercié le président américain Trump

RIYAD: L'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, la princesse Reema Bandar al-Saoud, a reçu un accueil personnel de la part du président Trump lors de l'iftar de la Maison Blanche jeudi.

Lors de son discours d'ouverture, le président américain a déclaré: «Chaque jour, nous tenons nos promesses envers la communauté musulmane. Mon administration est engagée dans une diplomatie sans relâche pour forger une paix durable au Moyen-Orient, en s'appuyant sur les accords historiques d'Abraham dont tout le monde disait qu'ils seraient impossibles... Nous recherchons tous la paix pour le monde entier.»

Il a ajouté: «Alors que nous approchons de la fin du mois sacré du Ramadan, nous sommes également très honorés d'être rejoints par de nombreux amis et partenaires internationaux, dont l'ambassadeur d'Arabie saoudite aux États-Unis, une femme très, très spéciale, la princesse Reema – princesse, merci, merci, princesse.»

La princesse figurait parmi plusieurs ambassadeurs de pays arabes, dont les Émirats arabes unis, l'Égypte et la Jordanie.

Plus tard, sur X, la princesse a remercié M. Trump et a déclaré: «J'ai eu l'honneur d'assister au dîner de l'iftar organisé par @POTUS. Merci pour son aimable invitation et son geste attentionné à l'égard de la communauté musulmane. C'est un témoignage de l'esprit d'amitié et de coopération qui rassemble nos nations.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com