L'Otan fête ses 75 ans, inquiète du maintien de son unité et de la guerre en Ukraine

L'OTAN a débuté avec 12 membres d'Amérique du Nord et d'Europe, fondée en réponse aux craintes croissantes selon lesquelles l'Union soviétique ne constituait une menace militaire pour les démocraties européennes (Photo, AFP).
L'OTAN a débuté avec 12 membres d'Amérique du Nord et d'Europe, fondée en réponse aux craintes croissantes selon lesquelles l'Union soviétique ne constituait une menace militaire pour les démocraties européennes (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 04 avril 2024

L'Otan fête ses 75 ans, inquiète du maintien de son unité et de la guerre en Ukraine

  • Née le 4 avril 1949, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord est "plus grande, plus forte et plus unie que jamais", s'est félicité son secrétaire général Jens Stoltenberg
  • Les soldats ukrainiens doivent rationner les obus d'artillerie qu'ils tirent face aux Russes, faute d'en recevoir suffisamment, a en outre rappelé M. Stoltenberg

BRUXELLES: L'Otan a fêté jeudi ses 75 ans d'existence, plus que jamais préoccupée par l'Ukraine, en difficulté sur le champ de bataille, et par son unité, au moment où les incertitudes relatives à l'engagement américain en Europe augmentent.

Née le 4 avril 1949, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord est "plus grande, plus forte et plus unie que jamais", s'est félicité son secrétaire général Jens Stoltenberg, lors d'une cérémonie marquant cet anniversaire au siège de l'Otan.

Il s'est néanmoins montré inquiet pour l'avenir, conjurant dans son discours les Etats-Unis à rester proches de leurs alliés européens.

"Je crois à l'Amérique et à l'Europe ensemble dans l'Otan, parce que nous sommes plus forts et plus en sécurité ensemble", a-t-il lancé. "Avec l'Otan, les Etats-Unis ont plus d'amis et plus d'alliés que n'importe quelle autre puissance" dans le monde, a-t-il ajouté.

La perspective d'un retour à la Maison Blanche de l'ancien président Donald Trump lors de l'élection présidentielle de novembre inquiète les Alliés européens, qui redoutent un désengagement américain en Europe et un arrêt du soutien des Etats-Unis à l'Ukraine en guerre.

Le discours de M. Stoltenberg a été suivi par celui des ministres des pays entrés dans l'Otan au cours des vingt dernières années, géographiquement proches de la Russie et parmi les plus préoccupés par la situation sur le champ de bataille en Ukraine.

«Plus grande des batailles»

Cette guerre, "malheureusement pourrait être la plus grande des batailles pour l'Otan", a déclaré à cette occasion le chef de la diplomatie lituanienne Gabrielius Landsbergis. "Nous devons être préparés à cela", car sinon, "ce serait la plus grosse erreur que nous puissions jamais faire", a-t-il averti.

M. Stoltenberg, qui préside jeudi un Conseil Otan-Ukraine, n'a pas caché son inquiétude quant à la situation sur le front en Ukraine. Il a demandé aux Alliés de rapidement répondre aux "besoins urgents" de ce pays en munitions, artillerie et surtout en moyens de défense antiaérienne.

Les soldats ukrainiens doivent rationner les obus d'artillerie qu'ils tirent face aux Russes, faute d'en recevoir suffisamment, a en outre rappelé M. Stoltenberg.

"Je ne veux pas gâcher la fête, mais évidemment, mon principal message aujourd'hui, ce sont les Patriots", des missiles utilisés dans la défense antiaérienne, a déclaré jeudi le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba, peu avant le début du Conseil Ukraine-Otan.

"La fourniture de Patriots dépend des Alliés et ils ont plein de Patriots", alors que l'Ukraine, a-t-il ajouté, a été frappée par quelque 94 missiles balistiques pour le seul mois de mars.

Face à cette situation, M. Stoltenberg préconise un engagement "prévisible" et "à long terme" des Alliés en faveur de l'Ukraine. Il a évoqué la constitution d'un fonds de 100 milliards d'euros sur cinq ans pour stabiliser cet engagement, un chiffre accueilli avec scepticisme par certains d'entre eux, dont l'Allemagne.

La France, l'Allemagne et la Pologne ont de leur côté suggéré mercredi dans une déclaration commune que l'ensemble des pays de l'Otan s'engagent à consacrer 2% de leur PIB à des dépenses militaires. Seuls une vingtaine remplissent actuellement cet objectif, que tous avaient pourtant entériné il y a dix ans.

M. Stoltenberg a de ce point de vue rappelé jeudi la nécessité "essentielle" d'un meilleur "partage du fardeau" entre Européens et Américains, ces derniers contribuant à plus de 70% actuellement aux ressources de l'Alliance.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.