Paris ouvre ses Jeux paralympiques en prolongeant la fête

Cette photographie montre un feu d'artifice lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques de Paris 2024 sur la Place de la Concorde avec l'Obélisque de Louxor à Paris le 28 août 2024. (AFP)
Cette photographie montre un feu d'artifice lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques de Paris 2024 sur la Place de la Concorde avec l'Obélisque de Louxor à Paris le 28 août 2024. (AFP)
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Publié le Jeudi 29 août 2024

Paris ouvre ses Jeux paralympiques en prolongeant la fête

  • D'un show tout en musique et en danse, Paris a lancé devant un superbe panorama ses premiers Jeux paralympiques, en prolongeant l'esprit de fête des JO
  • Les premières médailles seront décernées jeudi, en para-natation, taekwondo, cyclisme et tennis de table

PARIS: D'un show tout en musique et en danse, Paris a lancé devant un superbe panorama ses premiers Jeux paralympiques, en prolongeant l'esprit de fête des JO, et en sensibilisant à la cause du handicap.

Tenu secret jusqu'au bout, le dernier porteur de la flamme s'est multiplié par cinq pour allumer la vasque paralympique dans le Jardin des Tuileries. Les porte-drapeaux Nantenin Keita et Alexis Hanquinquant ont été désignés au côté de trois autres grands parasportifs français: le sprinteur Charles-Antoine Kouakou, la nageuse Elodie Lorandi et le pongiste Fabien Lamirault.

Plus tôt, sur la place de la Concorde, le président Emmanuel Macron avait proclamé "ouverts" les Jeux paralympiques, les premiers sur le sol français, devant les athlètes qui prendront part aux compétitions jusqu'au 8 septembre.

Autour d'eux, la grande esplanade s'est transformée au fil de la soirée tantôt en piste de danse, tantôt en tribune pour transmettre des messages autour du handicap, avec des chorégraphies réalisées au pied de l'obélisque.

Une fois la majorité des 4.400 parasportifs installés sur la place, après leur longue parade sur les Champs-Elysées, le chanteur né sans bras gauche Lucky Love a donné le ton de la soirée avec une interprétation touchante de son titre "My Ability" ("Ma capacité"). Le président du Cojop Tony Estanguet s'est ensuite adressé aux athlètes.

- "Révolution" -

"Quand le sport va commencer, on ne verra plus des femmes et des hommes avec un handicap, on vous verra vous: on verra des champions", a-t-il lancé, qualifiant à plusieurs reprises les parasportifs de "révolutionnaires", dont les armes sont "le courage et la détermination".

Andrew Parsons, président du Comité international paralympique l'a rejoint en appelant à la "révolution de l'inclusion", pour des athlètes "pas là pour participer, mais pour concourir, gagner et pulvériser des records".

Intitulé "Paradoxe", le spectacle qui a notamment mis en avant 140 danseurs et 16 performeurs en situation de handicap, avait pour but de montrer les contradictions entre "une société qui se veut inclusive mais reste emplie de préjugés envers les personnes en situation de handicap" selon ses organisateurs.

La scène a accueilli tour à tour les interprétations de l'artiste Christine and The Queens, celle de l'Ensemble Matheus, orchestre ayant pour particularité de travailler au renouvellement de l'interprétation des oeuvres, ou encore Sébastien Tellier et sa "Ritournelle".

Du côté du défilé, avec en toile de fond l'arc de triomphe orné des "Agitos", virgules symbolisant le mouvement paralympique, la délégation palestinienne, et celle de l'équipe paralympique des réfugiés ont fait partie des plus acclamées par le public alors que la délégation ukrainienne a aussi reçu beaucoup d'applaudissements. C'était avant que la France ne fasse son entrée sous des ovations.

"On commençait à avoir mal aux pattes d'attendre. D'avoir cette clameur, cette énergie du public, on a tout oublié et profité de l'instant, c'était un regain d'énergie fou. On a hâte de vivre ça en compétition" a déclaré à l'AFP le para-judoka Hélios Latchoumanaya.

"C'est à faire une fois dans une vie", a raconté à l'AFP Mathis, étudiant sur le point d'emménager à Paris, avec son père Michael et qui en a profité pour venir assister au spectacle depuis la partie gratuite en bas des Champs-Elysées.

La nuit tombée, Le Britannique John McFall, premier astronaute en situation de handicap, a apporté le drapeau paralympique sur la scène, avant que la pianiste, vocaliste et compositrice Luan Pommier, malvoyante de naissance, n'entonne l'hymne paralympique, au nom d'"Hymne de l'avenir".

Moment attendu de la soirée, les derniers porteurs de la flamme se sont ensuite présentés. Le nageur Florent Manaudou a fait le lien entre JO et "Paras", tandis que des figures internationales du parasport ont été saluées comme l'escrimeuse italienne Bebe Vio, l'ancien champion de tennis-fauteuil Michael Jeremiasz, la para-cycliste américaine Oksana Masters ou l'athlète Allemand Markus Rehm qui s'est dirigé vers le Jardin des Tuileries.

Plusieurs champions français, Assia El Hannouni (athlétisme), Christian Lachaud (escrime) et Béatrice Hess (natation) ont ensuite passé le relais aux derniers porteurs: Charles Antoine Kouakou, Elodie Lorandi, Fabien Lamirault, Nantenin Keïta et Alexis Hanquinquant qui ont allumé la vasque.

- "Un défi" -

Cette dernière s'élèvera à nouveau pendant 11 jours de compétition.

Si les nombreuses règles de classification des épreuves et les noms des sportifs restent méconnus du grand public, ces Jeux paralympiques suscitent un intérêt significatif: sur les 2,5 millions de billets mis à la vente en octobre, 2 millions ont trouvé preneurs, grâce notamment à l'effet JO.

Près de 200.000 d'entre eux seront attribués aux écoliers, dans une période marquée par la rentrée le 2 septembre. La rentrée politique, elle, pourrait venir faire de l'ombre.

La couverture de l'événement sera importante, avec notamment 165 chaînes de télévisions qui suivront l'événement, un record.

Les premières médailles seront décernées jeudi, en para-natation, taekwondo, cyclisme et tennis de table. Le tout dans la plupart des grands sites qui, là aussi, avaient participé aux succès des Jeux olympiques.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.


Au Salon de l'agriculture, Macron attendu au tournant

Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
Une femme marche devant une affiche sur laquelle on peut lire "Fiers et unis avec nos agriculteurs" à la veille de l'ouverture du 61e Salon international de l'agriculture (SIA), au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, le 21 février 2025. (AFP)
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  • Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier
  • Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon

PARIS: Visites politiques encadrées et les vaches seront bien gardées? Le 61e Salon de l'agriculture est inauguré samedi à Paris par Emmanuel Macron, attendu au tournant par des agriculteurs toujours remontés et par des organisateurs aux aguets après sa visite chaotique de l'an dernier.

Pas d'incitation à chahuter cette année, mais des appels au calme ambivalents de la part des principaux syndicats agricoles, qui doivent être reçus l'un après l'autre en début de matinée avant la traditionnelle coupe de ruban et la déambulation présidentielle.

Plus de 600.000 visiteurs sont attendus sur les neuf jours du Salon, qui ouvre ses portes au public à 09H00. En 2024, des milliers de personnes avaient été bloquées à l'extérieur pendant plusieurs heures en raison de heurts entre manifestants et CRS en marge de la venue d'Emmanuel Macron, entre huées, insultes, bousculades et violences.

Sécurité renforcée, commissariat mobile, chartes pour encadrer les visites politiques... Les organisateurs sont sur les dents pour ne pas voir se répéter le scénario catastrophe de l'an dernier.

L'entourage d'Emmanuel Macron lui a conseillé d'éviter une visite marathon, à l'image des 13 heures de déambulation de 2024 parmi les plus de 1.400 exposants et 4.000 animaux accueillis chaque année.

"Le président sera très probablement pris à parti", a averti Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, syndicat historique, qui l'attend sur les dossiers internationaux.

Cet automne, c'est l'opposition à l'accord de libre-échange UE-Mercosur qui a servi de cri de ralliement pour relancer les manifestations d'agriculteurs, qui dénoncent aussi les taxes douanières chinoises et craignent des mesures similaires de la nouvelle administration américaine.

"Je souhaite qu'il en parle à Donald Trump (...): arrêter les importations massives qui ne respectent pas nos normes, lever les contraintes qui nous empêchent d'être compétitifs", renchérit Pierrick Horel des Jeunes Agriculteurs, alliés de la FNSEA.

Pour Patrick Legras, porte-parole de la Coordination rurale, forte de sa percée aux élections professionnelles de janvier, "ça va être tendu". Selon lui, Emmanuel Macron va aussi avoir du mal à "expliquer qu'on négocie encore un accord pour importer du sucre ou du poulet d'Ukraine" — l'accord d'association UE-Ukraine, en cours de révision — évoquant des produits érigés en symboles d'une "concurrence déloyale".

Coutumière des actions coup de poing, la Coordination rurale a toutefois passé à ses sympathisants un message d'apaisement, dans l'espoir qu'Emmanuel Macron "aura vraiment quelque chose" à leur dire, selon sa président Véronique Le Floc'h.

- "Où sont les promesses?" -

Plus d'un an après la mobilisation qui avait bloqué routes et autoroutes, l'heure est au bilan des mesures obtenues par les agriculteurs qui réclament un revenu "décent", plus de considération et moins d'injonctions.

Pour le gouvernement, ses engagements ont été "honorés": "500 millions d'euros d'allégement de charges fiscales prévus dans le budget", "soutien à la trésorerie pour les agriculteurs en difficulté", "indemnisations à hauteur de 75 millions d'euros aux propriétaires du cheptel touché par les épizooties" ou encore "la mise en place du contrôle administratif unique en octobre dernier".

Surtout, deux jours avant le Salon, le Parlement a adopté la loi d'orientation agricole, attendue depuis trois ans par la profession. Ce texte érige l'agriculture au rang "d'intérêt général majeur", facilite les installations, la construction de bâtiments d'élevage et le stockage de l'eau, tout en dépénalisant certaines infractions environnementales.

"Un an après, où sont passés les prix plancher et ses promesses? Au Salon 2024, nous demandions des prix minimum garantis pour les producteurs: non seulement on n'a pas du tout avancé, mais la situation est pire aujourd'hui", s'indigne Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, troisième syndicat.

Elle estime que les demandes de l'alliance FNSEA-JA et de la CR ont été privilégiées, au détriment d'une "réelle transition agroécologique". Un argument repris par la gauche à propos de la loi d'orientation agricole.

Les personnalités politiques de tous bords devraient se succéder auprès de la vache limousine Oupette, égérie de l'édition 2025. Le Premier ministre François Bayrou est attendu lundi.

Malgré la volonté des organisateurs de limiter les visites à une journée pour chaque parti, Jordan Bardella (RN) a prévu de s'y rendre dimanche et lundi avec une délégation, comme en 2024, où les demandes de "selfies" avec le chef du parti d'extrême droite avaient contrasté avec la visite présidentielle.

En novembre, à la veille de nouvelles mobilisations paysannes, il s'était affiché dans le Lot-et-Garonne avec des cadres de la Coordination rurale, qui faisait campagne de son côté pour "dégager la FNSEA" des chambres d'agriculture.