Washington fait état de «  progrès  » dans les discussions sur Gaza malgré l'attaque du Hezbollah

Un avion de guerre électronique survole la ville côtière israélienne de Netanya en direction du nord d'Israël, le 25 août 2024. (AFP)
Un avion de guerre électronique survole la ville côtière israélienne de Netanya en direction du nord d'Israël, le 25 août 2024. (AFP)
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Publié le Mardi 27 août 2024

Washington fait état de «  progrès  » dans les discussions sur Gaza malgré l'attaque du Hezbollah

  • L'attaque par roquettes et drones du mouvement libanais "n'a pas eu de conséquences sur le travail sur le terrain", a-t-il affirmé, en référence aux négociations qui se déroulent au Caire, en Egypte
  • "Nous nous attendons à ce que ces discussions (...) continuent au moins ces prochains jours", a indiqué John Kirby

WASHINGTON: Un porte-parole de la Maison Blanche a fait état lundi de "progrès" dans les discussions sur une trêve à Gaza malgré l'attaque dimanche du Hezbollah libanais contre Israël.

"Les groupes de travail se réunissent et se parlent, donc il y a toujours du progrès et notre équipe sur place continue à dire que les discussions sont constructives", a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

L'attaque par roquettes et drones du mouvement libanais "n'a pas eu de conséquences sur le travail sur le terrain", a-t-il affirmé, en référence aux négociations qui se déroulent au Caire, en Egypte.

"Nous nous attendons à ce que ces discussions (...) continuent au moins ces prochains jours", a indiqué John Kirby.

Israël a lancé de multiples frappes aériennes dimanche matin au Liban, affirmant avoir déjoué une vaste attaque du Hezbollah, mais le mouvement libanais a parlé d'un "succès" avec le tir de centaines de drones et roquettes pour venger la mort d'un de ses chefs.

Une nouvelle session de discussions sur une trêve à Gaza, accompagnée d'une libération des otages retenus dans le territoire palestinien, avait commencé jeudi dans la capitale égyptienne, en présence des chefs du renseignement israélien, du directeur de la CIA, William Burns, ainsi que des chefs du renseignement égyptien et qatari.


Cisjordanie: l'Unrwa annonce la mort d'un de ses employés, tué dans un raid israélien

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  • Sofiane Jaber Abed Jawwad a été tué dans la nuit de mercredi à jeudi dans le camp de réfugiés de Faraa, écrit l'agence onusienne dans un communiqué
  • Selon l'Unrwa, Abed Jawwad était "employé de voirie", marié et père de cinq enfants. Il a été enterré vendredi, selon un journaliste de l'AFP présent aux funérailles

JERUSALEM: L'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé vendredi la mort d'un de ses employés, "tué sur le toit de sa maison par un tireur d'élite" au cours d'une opération militaire israélienne dans le nord de la Cisjordanie.

Sofiane Jaber Abed Jawwad a été tué dans la nuit de mercredi à jeudi dans le camp de réfugiés de Faraa, écrit l'agence onusienne dans un communiqué, ajoutant que "c'est la première fois qu'un employé de l'Unrwa est tué en Cisjordanie depuis plus de dix ans". Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Selon l'Unrwa, Abed Jawwad était "employé de voirie", marié et père de cinq enfants. Il a été enterré vendredi, selon un journaliste de l'AFP présent aux funérailles.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas immédiatement réagi à l'annonce de l'Unrwa.

Plus tôt, elle avait publié un communiqué indiquant que ses forces avaient "mené une opération antiterroriste de 48 heures" dans les zones de Toubas, Tamoun and Faraa, tuant "cinq terroristes armés" dans une frappe aérienne et un sixième dans des "échanges de tirs" avec "un terroriste qui lançait des engins explosifs".

L'armée israélienne a lancé fin août une vaste offensive militaire contre les groupes armés palestiniens luttant contre Israël à partir du nord de la Cisjordanie. Plusieurs dizaines de Palestiniens, dont nombre de membres de groupes armés, mais aussi des civils, des adolescents et ou personnes âgées, ont été tués dans cette opération, selon des sources palestiniennes.

Selon l'Unrwa, plus de 220 des ses employés ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Le corps de la militante Aysenur Eygi en Turquie pour une seconde autopsie avant les obsèques

La Turquie, fervent soutien proclamé de la cause palestinienne, a ouvert une enquête confiée au procureur d'Ankara. (AFP)
La Turquie, fervent soutien proclamé de la cause palestinienne, a ouvert une enquête confiée au procureur d'Ankara. (AFP)
Le père d'Aysenur Ezgi Eygi, Mehmet Suat Eygi, 60 ans, arrivé jeudi des Etats-Unis où il réside, a confirmé  qu'elle serait inhumée samedi à Didim, à 160 km au sud d'Izmir. (AFP)
Le père d'Aysenur Ezgi Eygi, Mehmet Suat Eygi, 60 ans, arrivé jeudi des Etats-Unis où il réside, a confirmé  qu'elle serait inhumée samedi à Didim, à 160 km au sud d'Izmir. (AFP)
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  • La dépouille de la jeune femme, convoyée depuis Tel Aviv via Bakou, a été saluée sur l'aéroport d'Istanbul par une garde d'honneur de l'armée
  • Elle a ensuite été acheminée à Izmir (ouest), la troisième ville du pays, où une nouvelle autopsie a été pratiquée avant de rejoindre la petite station balnéaire de Didim, sur la côte égéenne

ISTANBUL: Le corps de la militante américano-turque Aysenur Ezgi Eygi, tuée lors d'une manifestation en Cisjordanie occupée, a été accueilli vendredi avec les honneurs en Turquie, où une seconde autopsie a été pratiquée, avant son transfert vers le berceau familial de Didim (sud-ouest), où il sera inhumé samedi.

La dépouille de la jeune femme, convoyée depuis Tel Aviv via Bakou, a été saluée sur l'aéroport d'Istanbul par une garde d'honneur de l'armée, réservée aux martyrs, lors d'une brève cérémonie présidée par le gouverneur de la métropole et des représentants du parti AKP (islamo-conservateur) au pouvoir, selon le compte X du gouvernorat.

Elle a ensuite été acheminée à Izmir (ouest), la troisième ville du pays, où une nouvelle autopsie a été pratiquée avant de rejoindre la petite station balnéaire de Didim, sur la côte égéenne.

Les résultats de ce nouvel examen, après celui pratiqué par trois médecins palestiniens, "constitueront une preuve que nous utiliserons", a indiqué le ministre de la Justice Yilmaz Tunç.

Le ministre envisage de lancer des mandats d'arrêt internationaux selon les résultats de l'enquête, a-t-il indiqué.

La Turquie, fervent soutien proclamé de la cause palestinienne, a ouvert une enquête confiée au procureur d'Ankara.

Le père d'Aysenur Ezgi Eygi, Mehmet Suat Eygi, 60 ans, arrivé jeudi des Etats-Unis où il réside, a confirmé  qu'elle serait inhumée samedi à Didim, à 160 km au sud d'Izmir.

"Aysenur était une personne très spéciale. Elle était sensible aux droits humains, à la nature, à tout", a-t-il souligné.

M. Eygi a salué la décision des autorités turques d'ouvrir une enquête sur "cet assassinat arbitraire".

"J'attends la même chose du gouvernement américain, car Aysenur n'avait que 10 mois lorsqu'elle est arrivée aux Etats-Unis", a-t-il fait valoir.

« La cause de toute la Turquie »

"La cause palestinienne est la cause de toute la Turquie. L'État d'Israël sera tenu pour responsable devant l'histoire", a promis devant le cercueil à Izmir le président du CHP, premier parti de l'opposition turque, Özgür Özel.

La jeune femme a été touchée par un tir à la tête alors qu'elle participait à une manifestation le 6 septembre dans le nord de la Cisjordanie occupée. L'armée israélienne a estimé mardi "très probable" que des tirs provenant de ses hommes l'aient tuée "indirectement et involontairement".

Outre les parents de la victime, son compagnon est également présent à Didim où résident toujours son grand-père et au moins un oncle.

La rue qui abrite la maison de la famille a été tendue de drapeaux turcs et préventivement barrée depuis jeudi par la police. Une tente a été dressée pour recevoir les condoléances et, au cimetière, la tombe a été creusée.

Les obsèques de la jeune femme seront célébrées samedi en début d'après-midi, après la prière de la mi-journée.

Une assistance nombreuse est attendue, dont des représentants "de haut niveau" du gouvernement a assuré le porte-parole de l'AKP, Ömer Çelik, et des membres de la principale ONG islamique turque IHH.

Cette dernière a organisé vendredi une prière funéraire à Istanbul, devant la grande mosquée du quartier conservateur de Fatih.

La Turquie a dénoncé avec force la mort de sa ressortissante: son président, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé que son pays fera tout "pour que la mort de notre fille, Aysenur Ezgi, ne reste pas impunie".

Le ministre de la Justice a appelé le rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires et arbitraires à créer une commission d'enquête indépendante et à rédiger un rapport à ce sujet.

De son côté, le procureur d'Ankara adressera son rapport au Conseil des droits de l'homme de l'ONU, "afin de l'inclure dans la procédure pour génocide contre Israël en cours devant la Cour internationale de justice et dans l'enquête en cours devant la Cour pénale internationale", a insisté M. Tunç.


Irak: Washington accuse des groupes armés pro-iraniens d'être derrière l'attaque d'un centre diplomatique américain

Le premier ministre irakien Mohammed Shia Al-Sudani et le président iranien Masoud Pezeshkian marchent lors d'une cérémonie de bienvenue à l'aéroport international de Bagdad, à Bagdad, Irak, le 11 septembre 2024. (AFP)
Le premier ministre irakien Mohammed Shia Al-Sudani et le président iranien Masoud Pezeshkian marchent lors d'une cérémonie de bienvenue à l'aéroport international de Bagdad, à Bagdad, Irak, le 11 septembre 2024. (AFP)
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  • L'attaque menée tard mardi soir sur le Centre de soutien diplomatique n'a pas fait de victimes
  • Situé dans le périmètre de l'aéroport international de Bagdad, mais rattaché à l'ambassade des Etats-Unis, cette "installation diplomatique américaine" fournit un appui logistique et abrite notamment des services médicaux

BAGDAD: L'ambassade des Etats-Unis en Irak a accusé vendredi "des milices alliées à l'Iran" d'être responsables d'une "attaque" contre un centre diplomatique américain à l'aéroport international de Bagdad, réitérant son "droit à l'autodéfense" pour "protéger son personnel".

L'attaque menée tard mardi soir sur le Centre de soutien diplomatique n'a pas fait de victimes. Situé dans le périmètre de l'aéroport international de Bagdad, mais rattaché à l'ambassade des Etats-Unis, cette "installation diplomatique américaine" fournit un appui logistique et abrite notamment des services médicaux.

"Les indications montrent que l'attaque a été initiée par des milices alliées à l'Iran, qui opèrent librement en Irak", selon le communiqué envoyé aux médias par l'ambassade américaine à Bagdad.

Après l'attaque, un haut responsable sécuritaire irakien, s'exprimant sous couvert d'anonymat, avait évoqué deux tirs de "roquettes de type Katioucha".

L'attaque intervenait dans un contexte régional tendu, sur fond de guerre à Gaza. Elle s'est déroulée quelques heures seulement avant une visite à Bagdad du président iranien, Massoud Pezeshkian.

Mais elle intervient aussi à un moment sensible: Bagdad et Washington négocient ensemble le retrait d'Irak d'une coalition internationale antijihadiste emmenée par Washington. Dans le cadre de ce dispositif des militaires américains sont stationnés dans le pays.

"Le gouvernement irakien s'est engagé à plusieurs reprises à protéger les missions diplomatiques et le personnel militaire américain présent dans le pays à l'invitation" des autorités, rappelle le communiqué de l'ambassade américaine.

"Nous appelons de nouveau le gouvernement irakien, comme nous l'avons déjà fait à de nombreuses reprises, à protéger le personnel et les installations diplomatiques", ajoute le communiqué: "Nous nous réservons le droit à l'autodéfense pour protéger notre personnel, partout dans le monde".

Fin 2023, des dizaines de frappes de drones et tirs de roquettes avaient visé en Irak et en Syrie la coalition internationale, revendiqués par des groupes armés pro-Iran qui disent agir par solidarité avec Gaza et réclament le départ des troupes étrangères.

Après l'incident de mardi soir pourtant, un influent groupe armé pro-iranien, les Brigades du Hezbollah, avait fustigé une "attaque" destinée selon lui à "brouiller la visite du président iranien à Bagdad". Un porte-parole militaire de ce groupe avait appelé les services de sécurité irakiens à identifier les personnes "impliquées".