LONDRES: Les cours du pétrole fléchissaient vendredi, lestés par les craintes quant à la demande américaine, après une augmentation des stocks, mais aussi chinoise, en raison d'indicateurs économiques moroses.
Vers 09H20 GMT (11H20 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, cédait 1,11% à 80,14 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, perdait 1,32%, à 77,13 dollars.
"Les inquiétudes persistantes concernant la demande" pèsent sur les prix, note John Plassard, analyste chez Mirabaud.
Il mentionne les données de l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) "révélant une hausse inattendue des stocks de pétrole brut aux États-Unis (...) mettant fin à une baisse de six semaines et allant à l'encontre des attentes d'une baisse de 2 millions de barils".
Les réserves hebdomadaires de brut aux Etats-Unis ont en effet progressé de 1,4 million de barils à 430,7 millions de barils pour la semaine achevée le 9 août, d'après l'EIA.
En parallèle, "les données macroéconomiques chinoises restent au mieux incertaines", affirment les analystes de DNB.
La Chine a publié jeudi une série d'indicateurs économiques jugés décevants, en dépit de récentes mesures du gouvernement pour tenter de relancer la croissance de la deuxième économie mondiale.
La production industrielle s'est tassée en juillet (+5,1% sur un an), selon des chiffres publiés par le Bureau national des statistiques (BNS). Il s'agit du taux le plus faible depuis mars.
Le taux de chômage a lui aussi augmenté en juillet. Seuls les chiffres officiels des ventes au détail, un des principaux indicateurs de la consommation des ménages, ont rebondi en juillet par rapport au mois précédent.
Le géant asiatique est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, une confiance morose des ménages et des entreprises, inquiétant les investisseurs quant à la résilience de la demande de brut, étroitement liée à la santé économique d'un pays.
Les analystes rappellent toutefois que les tensions géopolitiques au Moyen-Orient sont toujours présentes.
Les négociations continuent vendredi à Doha en vue de parvenir à une trêve dans la bande de Gaza.
Les Etats-Unis estiment qu'un cessez-le-feu à Gaza permettrait d'éviter une attaque de l'Iran, qui a juré de venger l'assassinat, imputé à Israël, du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh le 31 juillet à Téhéran.
Le risque d'une escalade militaire dans toute la région a redoublé après l'assassinat d'Haniyeh et celui, le 30 juillet, de Fouad Chokr, chef militaire du mouvement libanais Hezbollah, tué dans une frappe revendiquée par Israël près de Beyrouth.