LE CAIRE : Un Big Mac coûte en moyenne moins cher dans les pays arabes qu'aux États-Unis, ce qui témoigne de la sous-évaluation de la monnaie dans la région.
Le dernier indice Big Mac révèle que les monnaies de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, du Bahreïn, des Émirats arabes unis, du Liban, de la Jordanie, du Qatar, d'Oman et du Koweït sont sous-évaluées par rapport au dollar américain, ce qui indique des disparités au niveau de la parité de pouvoir d'achat (PPA) dans ces pays.
Inventé par The Economist en 1986, l'indice Big Mac offre une mesure ludique de l'évaluation des devises en appliquant la théorie économique de la PPA. Cette théorie suggère que les taux de change devraient s'ajuster de manière à ce qu'un panier de biens et de services, y compris un Big Mac, coûte la même chose dans différents pays lorsqu'il est calculé dans une monnaie commune.
Voici comment chaque pays se situe en termes de valorisation monétaire et de pouvoir d'achat :
Arabie saoudite
L'indice Big Mac de juillet révèle que le riyal saoudien est sous-évalué de 11 % par rapport au dollar américain, un Big Mac coûtant 19 riyals saoudiens (5,06 $ ; 1 dollar = 0,91 euro) contre 5,69 $ aux États-Unis.
Le taux de change implicite de 3,34 riyals saoudiens par dollar contraste avec le taux réel du marché de 3,75 riyals saoudiens, soulignant la sous-évaluation de la monnaie. Toutefois, après ajustement en fonction du produit intérieur brut par habitant, l'analyse montre qu'un Big Mac est 11 % moins cher en Arabie saoudite, alors qu'il devrait l'être de 12,6 %. Cela suggère que le riyal est en fait surévalué de 1,8 % si l'on tient compte du pouvoir d'achat local.
Cela représente un léger changement par rapport à juillet 2023, lorsque le riyal était sous-évalué de 9,2 % sur la base de l'indice Big Mac.
À l'époque, un Big Mac en Arabie saoudite coûtait 19 riyals saoudiens, contre 5,58 $ aux États-Unis, soit un taux de change implicite de 3,41. En tenant compte du PIB par habitant, l'analyse de 2023 indique qu'un Big Mac était 9,2 % moins cher en Arabie saoudite, mais qu'il aurait dû être 11 % moins cher, ce qui suggère que le riyal était surévalué de 2 %.
L'indice Big Mac de cette année met en évidence une sous-évaluation significative de plusieurs monnaies arabes, poursuivant une tendance observée l'année précédente et soulignant les disparités persistantes du pouvoir d'achat dans la région.
Émirats Arabes Unis
Aux Émirats arabes unis, un Big Mac coûtait 18 dirhams en juillet, soit un taux de change de 3,16 dirhams émiriens pour un dollar américain. Cependant, le taux de change réel était de 3,67 dirhams par dollar, ce qui indique que le dirham était sous-évalué de 13,9 %.
Après ajustement en fonction du PIB par habitant, le dirham était toujours sous-évalué de 8,4 %, un Big Mac coûtant 11 % de moins aux Émirats arabes unis qu'aux États-Unis.
Cela représente une légère augmentation par rapport à juillet 2023, lorsque le dirham était sous-évalué de 12,2 % avec un taux de change implicite de 3,23 dirhams par dollar. À l'époque, l'analyse corrigée du PIB montrait que le dirham était sous-évalué de 7,7 %, le Big Mac coûtant 12,2 % de moins aux Émirats arabes unis.
Bahreïn
À Bahreïn, le Big Mac était vendu à 1,70 dinar en juillet, soit un taux de change de 0,30 dinar pour un dollar américain. Le taux de change réel était de 0,38 dinar par dollar, ce qui indique une sous-évaluation de 20,8 % du dinar bahreïni.
Après ajustement en fonction du PIB par habitant, le dinar est resté sous-évalué de 9 %, le Big Mac coûtant 20,8 % de moins qu'aux États-Unis.
Il s'agit d'une légère augmentation de la sous-évaluation par rapport à juillet 2023, lorsque le dinar était sous-évalué de 19,2 % avec un taux de change implicite de 0,30 dinar par dollar. À cette époque, la sous-évaluation corrigée du PIB était de 8,4 %, le Big Mac coûtant 19,2 % de moins qu'aux États-Unis.
Koweït
Au Koweït, le prix d'un Big Mac était de 1,40 dinar en juillet, soit un taux de change de 0,25 dinar pour un dollar. Le taux de change réel était de 0,31 dinar par dollar, ce qui suggère que le dinar koweïtien était sous-évalué de 19,5 %.
Après ajustement en fonction du PIB par habitant, le dinar était sous-évalué de 9,1 %, le Big Mac coûtant 19,5 % de moins qu'aux États-Unis.
En comparaison, les données de juillet 2023 indiquaient que le dinar était sous-évalué de 18,3 %, avec un taux de change implicite de 0,25 dinar par dollar. L'analyse corrigée du PIB à ce moment-là montrait que le dinar était sous-évalué de 10,4 %, le Big Mac coûtant 18,3 % de moins au Koweït.
Oman
Oman a affiché le niveau de sous-évaluation le plus élevé en juillet, avec un Big Mac à 1,53 riyal, soit un taux de change de 0,27 riyal pour un dollar américain. Le taux de change réel était de 0,39 riyal par dollar, ce qui indique une sous-évaluation de 30,2 % du riyal omanais.
Après ajustement en fonction du PIB par habitant, le riyal était sous-évalué de 18,6 %, le Big Mac coûtant 30,2 % de moins à Oman qu'aux États-Unis.
Cela représente une légère amélioration par rapport à juillet 2023, où le riyal était sous-évalué de 33,9 %, avec un taux de change implicite de 0,25 riyal par dollar. L'analyse corrigée du PIB de cette année-là montrait que le riyal était sous-évalué de 25,1 %, le Big Mac coûtant 33,9 % de moins à Oman.
Égypte
En Égypte, le prix d'un Big Mac était de 120 livres égyptiennes en juillet, soit un taux de change de 21,09 livres pour un dollar américain. Le taux de change réel était de 48,60 livres par dollar, soit une sous-évaluation de 56,6 % de la livre égyptienne.
Après ajustement en fonction du PIB par habitant, la livre était sous-évaluée de 44,7 %, le Big Mac coûtant 56,6 % de moins en Égypte qu'aux États-Unis.
Il s'agit d'une détérioration par rapport à juillet 2023, lorsque la livre était sous-évaluée de 53,1 %, avec un taux de change implicite de 14,52 livres par dollar. À l'époque, l'analyse corrigée du PIB montrait que la livre était sous-évaluée de 41,1 %, le Big Mac coûtant 53,1 % de moins en Égypte.
Qatar
En juillet, le riyal qatari a affiché une sous-évaluation notable, avec un Big Mac à 14 riyals, soit un taux de change de 2,46 riyals pour un dollar américain. Le taux réel était de 3,64 riyals par dollar, soit une sous-évaluation de 32,4 % du riyal.
Après ajustement en fonction du PIB par habitant, le riyal était sous-évalué de 38,4 %, le Big Mac coûtant 32,4 % de moins au Qatar qu'aux États-Unis.
Ce chiffre reflète une légère augmentation par rapport à juillet 2023, où le riyal était sous-évalué de 31,1 %, avec un taux de change implicite de 2,51 riyals par dollar. L'analyse corrigée du PIB de cette année-là suggérait que le riyal était sous-évalué de 38 %, le Big Mac coûtant 31,1 % de moins au Qatar.
La Jordanie
En Jordanie, le Big Mac était vendu à 2,50 dinars en juillet, soit un taux de change de 0,44 dinar pour un dollar américain, contre un taux réel de 0,71 dinar. Cela signifie que le dinar jordanien était sous-évalué de 38 %.
Après ajustement par rapport au PIB, le dinar était sous-évalué de 21,8 %, le Big Mac coûtant 38 % de moins en Jordanie qu'aux États-Unis.
Il s'agit d'une légère augmentation de la sous-évaluation par rapport à juillet 2023, lorsque le dinar était sous-évalué de 36,8 %, avec un taux de change implicite de 0,45 dinar par dollar. L'analyse corrigée du PIB avait alors montré que le dinar était sous-évalué de 21,2 %, le Big Mac coûtant 36,8 % de moins en Jordanie.
Le Liban
En juillet, le prix d'un Big Mac au Liban était de 460 000 livres libanaises, soit un taux de change de 80 843,59 livres par dollar américain, contre 89 550,00 livres en réalité. Cela indique que la livre libanaise était sous-évaluée de 9,7 %.
En juillet 2023, le Big Mac coûtait 430 000 livres libanaises, avec un taux de change implicite de 77 060,93 livres par dollar. Le taux réel à ce moment-là était de 85 500 livres, ce qui suggère que la livre était sous-évaluée de 9,9 %.
Ces chiffres mettent en évidence une sous-évaluation persistante de la livre libanaise et d'autres monnaies arabes, avec des disparités constantes entre les taux de change implicites et réels. Malgré de légères variations d'une année sur l'autre, la tendance à la sous-évaluation reste stable, reflétant les défis permanents de l'évaluation des devises dans la région.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com