Abbas attendu à Ankara pour un entretien avec Erdogan

Sur cette photo de famille diffusée par l'agence Sputnik, le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas participe à une réunion avec le président russe à Novo-Ogaryovo, dans la banlieue de Moscou, le 13 août 2024. (AFP)
Sur cette photo de famille diffusée par l'agence Sputnik, le président de l'Autorité palestinienne Mahmud Abbas participe à une réunion avec le président russe à Novo-Ogaryovo, dans la banlieue de Moscou, le 13 août 2024. (AFP)
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Publié le Mercredi 14 août 2024

Abbas attendu à Ankara pour un entretien avec Erdogan

  • Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sera reçu mercredi par le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara où il doit entamer une visite de deux jours
  • M. Abbas arrivera de Moscou où il s'est entretenu avec le président Vladimir Poutine

ANKARA: Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas sera reçu mercredi par le président turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara où il doit entamer une visite de deux jours, a annoncé la présidence turque.

Cet entretien est prévu à 18H30 locales (15H30 GMT), dans le contexte de très forte tension après l'assassinat du chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran et les menaces de riposte de l'Iran sur Israël.

M. Abbas arrivera de Moscou où il s'est entretenu avec le président Vladimir Poutine.

Jeudi, il doit prendre la parole devant le Parlement à Ankara lors d'un session spéciale.

M. Erdogan, qui se présente comme un fervent soutien de la cause palestinienne et n'a pas ménagé ses critiques envers les pays occidentaux pour leur soutien à Israël, entretenait des liens étroits avec le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué le 31 juillet à Téhéran dans une frappe attribuée à l'Israël.

Les relations avec M. Abbas, qui préside le Fatah, mouvement rival du Hamas, ont été en revanche plus tendues ces derniers temps: le mois dernier, lors d'un discours public à Rizé sur la Mer noire (nord-est), le chef de l'Etat lui avait réclamé "des excuses".

"M. Abbas n'est pas venu alors que nous l'avions invité. Il devrait nous présenter des excuses", avait-il lancé sans précision sur cette invitation.

"Nous l'avons invité, attendons de voir s'il peut venir", avait-il ajouté.

M. Abbas était venu en mars en visite officielle à Ankara.


Israël bombarde intensément le sud du Liban après le coup dur porté au Hezbollah

Maintenant la pression militaire, Israël a mené samedi de nouvelles frappes intenses contre le sud du Liban, un fief du Hezbollah, disant avoir ciblé "des milliers de rampes de lancement" de roquettes "prêtes à être utilisées" pour tirer contre son territoire. (AFP)
Maintenant la pression militaire, Israël a mené samedi de nouvelles frappes intenses contre le sud du Liban, un fief du Hezbollah, disant avoir ciblé "des milliers de rampes de lancement" de roquettes "prêtes à être utilisées" pour tirer contre son territoire. (AFP)
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  • Le Hezbollah, puissant acteur politique et militaire au Liban, dit vouloir "soutenir" le Hamas dans la guerre contre Israël, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement palestinien le 7 octobre 2023
  • Le mouvement libanais a affirmé pour sa part avoir tiré des dizaines de roquettes vers des positions militaires dans le nord d'Israël. "Environ 90" selon Israël

BEYROUTH: L'armée israélienne a bombardé intensément samedi le sud du Liban, après avoir décapité l'unité d'élite du Hezbollah libanais dans un raid ayant tué 37 personnes, une escalade qui fait craindre une guerre à grande échelle.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a annulé sa participation à l'Assemblée générale de l'ONU en appelant "à la fin des terribles massacres israéliens" au Liban, où le mouvement armé Hezbollah a ouvert un front avec Israël au lendemain du début de la guerre à Gaza il y a près d'un an.

Le Hezbollah, puissant acteur politique et militaire au Liban, dit vouloir "soutenir" le Hamas dans la guerre contre Israël, déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement palestinien le 7 octobre 2023.

Cette guerre dans le territoire palestinien dévasté et assiégé ne connaît pas de répit, la Défense civile ayant annoncé samedi la mort de 21 personnes dans un bombardement israélien sur une école abritant des milliers de déplacés.

Israël a juré de détruire le Hamas à Gaza et a accentué ces dernières semaines les menaces contre le Hezbollah dont les tirs contre le nord d'Israël, même si la grande majorité sont interceptés, ont poussé à la fuite des dizaines de milliers d'habitants. Israël exige surtout le retrait du Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban.

Maintenant la pression militaire, Israël a mené samedi de nouvelles frappes intenses contre le sud du Liban, un fief du Hezbollah, disant avoir ciblé "des milliers de rampes de lancement" de roquettes "prêtes à être utilisées" pour tirer contre son territoire.

Le mouvement libanais a affirmé pour sa part avoir tiré des dizaines de roquettes vers des positions militaires dans le nord d'Israël. "Environ 90" selon Israël.

Bipeurs, talkies-walkies

Coup sur coup cette semaine, le Hezbollah, un mouvement financé et armé par l'Iran, ennemi juré d'Israël, a été la cible de spectaculaires attaques.

Mardi et mercredi, des appareils de transmission - bipeurs, talkies-walkies- utilisés par des membres du Hezbollah ont explosé dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi que dans le sud et l'est du Liban, des bastions du Hezbollah. Bilan: 39 morts et 2.931 blessés selon les autorités libanaises.

Le Hezbollah et les autorités libanaises ont accusé Israël qui n'a pas commenté.

Vendredi, Israël a revendiqué une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth qui a fait au moins 37 morts, des commandants du Hezbollah mais aussi des civils dont des femmes et trois enfants, selon le ministère de la Santé libanais.

La frappe, qui a laissé un immense cratère et rasé un immeuble, a touché une zone densément peuplée où les secouristes, aidés par des bulldozers, ont continué à fouiller les décombres à la recherche de survivants.

Selon une source proche du Hezbollah, elle a visé dans le sous-sol d'un immeuble une réunion du commandement de l'unité Radwan, force d'élite du mouvement, dont 16 membres ont été tués. Parmi eux figurent Ibrahim Aqil, le chef de l'unité, et Ahmed Mahmoud Wahbi, chargé d'opérations militaires jusqu'au début de cette année.

« Infiltrés »

Ibrahim Aqil était recherché par Washington pour son implication dans les sanglants attentats anti-américains de Beyrouth en 1983. Il est le deuxième haut commandant militaire du Hezbollah éliminé par Israël depuis octobre 2023, après Fouad Chokr le 30 juillet, également dans une frappe dans la banlieue sud de beyrouth.

Selon Aram Nerguizian, du Center for strategic and international studies (CSIS), les services de renseignements israéliens ont réussi à "infiltrer" et "déstabiliser" le Hezbollah, alors que ce dernier "se targuait" d'être "une force unie et disciplinée avec une capacité de contre-espionnage de premier plan".

L'utilisation d'appareils "piégés" ayant l'apparence d'objets "inoffensifs" pourrait constituer un "crime de guerre", a dénoncé vendredi le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk.

Après les explosions des appareils de transmission, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait menacé Israël, en affirmant: "le front du Liban avec Israël restera ouvert jusqu'à la fin de l'agression à Gaza".

 


Erdogan a proposé une rencontre à Bachar al-Assad à New York

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé à rencontrer son homologue syrien Bachar al-Assad à New York, en marge des travaux de l'ONU, pour "normaliser" leurs relations, a-t-il annoncé avant son départ samedi. (AFP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé à rencontrer son homologue syrien Bachar al-Assad à New York, en marge des travaux de l'ONU, pour "normaliser" leurs relations, a-t-il annoncé avant son départ samedi. (AFP)
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  • Le président turc, qui avait soutenu, en vain, les efforts des rebelles syriens pour renverser le régime de Bachar al-Assad, cherche depuis plusieurs mois un rapprochement avec ce dernier et l'a invité en Turquie - sans résultat jusqu'à présent
  • Ankara qui contrôle de vastes portions du territoire syrien dans le nord-ouest avec le soutien de factions rebelles syriennes, accueille plus de 3,2 millions de réfugiés syriens

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a demandé à rencontrer son homologue syrien Bachar al-Assad à New York, en marge des travaux de l'ONU, pour "normaliser" leurs relations, a-t-il annoncé avant son départ samedi.

Les deux pays ont rompu toutes relations officielles en 2011, après le début du conflit syrien.

"Nous avons demandé à rencontrer Bachar al-Assad afin de normaliser les relations entre la Turquie et la Syrie. Nous attendons désormais la réponse de l'autre partie", a déclaré le chef de l'Etat aux journalistes avant de décoller pour rejoindre l'Assemblée générale des Nations unies, où il doit prendre la parole lundi.

Le président turc, qui avait soutenu, en vain, les efforts des rebelles syriens pour renverser le régime de Bachar al-Assad, cherche depuis plusieurs mois un rapprochement avec ce dernier et l'a invité en Turquie - sans résultat jusqu'à présent.

Ankara qui contrôle de vastes portions du territoire syrien dans le nord-ouest avec le soutien de factions rebelles syriennes, accueille plus de 3,2 millions de réfugiés syriens, selon les données officielles de l'Onu, sur une population de 85 millions d'habitants.

Par ailleurs, M. Erdogan a indiqué que "Gaza sera au centre" de ses discussion à New York: "la Turquie veut jouer un rôle pour mettre un terme aux atrocités commises à Gaza", a-t-il dit.

"J'évoquerai les mesures communes qui peuvent être prises contre le génocide à Gaza et les politiques agressives d'Israël".

Pour lui, "les récentes attaques menées par Israël contre le Liban ont justifié les inquiétudes de la Turquie concernant les risques d'extension du conflit".

"La communauté internationale, en particulier les pays occidentaux, doit cesser de contempler les meurtres commis par Israël et prendre des mesures dissuasives".

"En tant que Turquie, nous nous efforcerons de voir ce que nous pouvons faire contre la tempête de morts que le sionisme mondial est en train de déclencher au Moyen-Orient".

"Je discuterai avec tous les dirigeants que je rencontrerai de l'arrêt du bain de sang dans les territoires palestiniens, en particulier à Gaza".


Gaza: la Défense civile fait état de 21 morts dans une frappe sur une école abritant des déplacés

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  • "Les équipes de la défense civile ont retrouvé 21 personnes parmi lesquelles 13 enfants et six femmes" dont l'une était enceinte, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal
  • Le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir dans ce petit territoire palestinien a également indiqué que 21 personnes avaient été tuées dans cette frappe

TERRITOIRES PALESTINIENS: La Défense civile de Gaza a indiqué samedi qu'une frappe israélienne sur une école abritant des déplacés à Gaza-ville avait fait 21 morts, l'armée israélienne indiquant avoir visé des combattants du mouvement palestinien Hamas qui s'y cachaient.

"Les équipes de la défense civile ont retrouvé 21 personnes parmi lesquelles 13 enfants et six femmes" dont l'une était enceinte, a déclaré le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

Le bombardement sur l'école Al-Zaytoun C a également fait "une trentaine de blessés parmi lesquels neuf enfants, a-t-il ajouté, soulignant que des milliers de personnes déplacées avaient trouvé refuge dans cette école de la bande de Gaza où le Hamas et l'armée israélienne sont en guerre depuis le 7 octobre.

Le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir dans ce petit territoire palestinien a également indiqué que 21 personnes avaient été tuées dans cette frappe.

L'armée a indiqué dans un communiqué avoir "mené une frappe ciblée sur des terroristes qui opéraient à l'intérieur d'un centre de commandement et de contrôle du Hamas dans la ville de Gaza", précisant que la cible se trouvait "à l'intérieur" de l'école Al-Falah, adjacente aux bâtiments de l'école Al-Zaytoun.

Des images de l'AFPTV montrent le sol du rez-de-chaussée de l'école couvert de décombres et un trou béant dans le plafond de ce qui ressemble à une salle de classe.

"Ici, une femme est tombée en martyre et son sang est sur les escaliers", a déclaré à l'AFP Randa al-Nadim, une habitante de Gaza déplacée, précisant que la victime était enceinte.

Avant le bombardement, ont affirmé des témoins, des orphelins s'étaient rassemblés dans le bâtiment pour s'enregistrer auprès d'une ONG locale fournissant de l'aide humanitaire.

Le Hamas a condamné la frappe sur l'école Al-Zaytoun C, dénonçant un "crime de guerre sous couverture américaine", en référence aux Etats-Unis qui sont le principal soutien militaire d'Israël.

"Il y a également eu une augmentation des attaques contre les quartiers résidentiels et les tentes (abritant) des personnes déplacées, a ajouté le Hamas dans un communiqué.

« Densément peuplée »

D'autres écoles de la bande de Gaza ont été bombardées ces derniers mois par l'armée israélienne qui accuse le Hamas d'utiliser des bâtiments scolaires où des milliers d'habitants de Gaza ont trouvé refuge, ce que le mouvement palestinien nie.

Le 11 septembre, une frappe sur l'école Al-Jawni, gérée par les Nations unies, dans le centre de la bande de Gaza, a provoqué des réactions d'indignation au sein de la communauté internationale après l'annonce par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) de la mort de six de ses employés parmi les 18 victimes recensées.

La grande majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés à l'intérieur du territoire palestinien depuis le début de la guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien.

Le ministère de la Santé de Gaza a indiqué que dans un autre bombardement samedi qui a touché un entrepôt dans une zone "densément peuplée" du sud de la bande de Gaza, "trois membres du personnel du ministère de la Santé et un passant", avaient été tués, et six personnes blessées.

"L'entrepôt a été visé par plusieurs missiles alors que des médecins et du personnel s'apprêtaient à transporter des médicaments stockés dans l'entrepôt vers les hôpitaux relevant du ministère de la Santé, confrontés à de graves pénuries de médicaments et de fournitures", a-t-il ajouté dans un communiqué.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a fait aucun commentaire dans l'immédiat sur ce dernier bombardement.