Le Hamas veut l'application du plan Biden pour une trêve à Gaza, les habitants fuient Khan Younès

D'après des images de l'AFPTV, des Palestiniens ont afflué à l'hôpital Nasser de la ville après une frappe, convoyant des dépouilles et des blessés vêtus de T-shirts maculés de sang.  Ces derniers jours, plus de 75.000 personnes ont été déplacées dans le sud-ouest, selon l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens (Unrwa). (AFP)
D'après des images de l'AFPTV, des Palestiniens ont afflué à l'hôpital Nasser de la ville après une frappe, convoyant des dépouilles et des blessés vêtus de T-shirts maculés de sang. Ces derniers jours, plus de 75.000 personnes ont été déplacées dans le sud-ouest, selon l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens (Unrwa). (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 12 août 2024

Le Hamas veut l'application du plan Biden pour une trêve à Gaza, les habitants fuient Khan Younès

  • Malgré des appels internationaux à un cessez-le-feu, les tentatives des pays médiateurs -- Qatar, Etats-Unis et Egypte -- ont échoué à plusieurs reprises ces derniers mois
  • Le 31 mai, le président américain avait annoncé un plan, présenté comme émanant d'Israël, prévoyant, dans une première phase, une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza

TERRITOIRES PALESTINIENS: Le Hamas a réclamé dimanche la mise en oeuvre d'un plan présenté par Joe Biden pour une trêve à Gaza "plutôt que de mener plus de négociations", à l'heure où des habitants fuient en masse Khan Younès, dans le sud du territoire, avant de nouvelles opérations israéliennes.

Cet appel du mouvement islamiste palestinien intervient au lendemain d'un raid israélien sur une école, considéré comme l'un des plus meurtriers depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque d'une ampleur inédite du Hamas sur le sol israélien.

Malgré des appels internationaux à un cessez-le-feu, les tentatives des pays médiateurs -- Qatar, Etats-Unis et Egypte -- ont échoué à plusieurs reprises ces derniers mois.

Le 31 mai, le président américain avait annoncé un plan, présenté comme émanant d'Israël, prévoyant, dans une première phase, une trêve de six semaines accompagnée d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza et  de la libération d'otages retenus dans le territoire palestinien et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Le Hamas a appelé dimanche soir les médiateurs à "présenter une feuille de route" pour "appliquer" ce plan, "fondé sur la vision du (président américain Joe) Biden et les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", "plutôt que de mener plus de négociations ou d'amener de nouvelles propositions".

Il y a quelques jours, les pays médiateurs avaient appelé à la reprise le 15 août des discussions sur une trêve à Gaza, associé à la libération des otages. Israël a donné son accord mais le Hamas n'a pour sa part pas clairement dit s'il participerait.

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a appelé tôt dimanche les civils à quitter la zone d'al-Jalaa, quartiers nord de la ville de Khan Younès, déjà visée par plusieurs campagnes d'envergure.

Elle a affirmé que le Hamas y avait "implanté une infrastructure terroriste" et qu'elle "s'apprêtait à mener des opérations".

"Nous sommes fatigués d'avoir été déplacés 50 fois", soupire Saleh Ghaban, assis dans un véhicule de fortune, ses maigres biens entassés à bord.

« Corps déchiquetés »

A Gaza-ville, les secours s'activent encore au lendemain de la frappe israélienne qui, selon la Défense civile à Gaza, a tué 93 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, dans une école abritant des déplacés, soulevant un tollé international.

"Il va nous falloir encore deux jours pour identifier les corps qui ont été déchiquetés", a affirmé le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.

L'armée israélienne a affirmé que cette école était utilisée par le Hamas et le Jihad islamique (autre mouvement palestinien armé) pour "mener des attaques" contre ses soldats, et affirmé y avoir éliminé "au moins 19 terroristes".

Israël a juré de détruire le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 - et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne - après l'attaque sur son sol qui a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne de représailles à Gaza a fait au moins 39.790 morts, d'après des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le nombre de civils et de combattants tués.

Régulièrement, les troupes israéliennes reviennent dans des zones dont elles s'étaient retirées face à la résurgence d'unités de combattants palestiniens. Dimanche, de nouveaux bombardements ont été menés sur Khan Younès.

D'après des images de l'AFPTV, des Palestiniens ont afflué à l'hôpital Nasser de la ville après une frappe, convoyant des dépouilles et des blessés vêtus de T-shirts maculés de sang.

Ces derniers jours, plus de 75.000 personnes ont été déplacées dans le sud-ouest, selon l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens (Unrwa).

D'autres secteurs dans le centre et le nord du territoire palestinien assiégé ont été visés au cours de la nuit. Au moins deux personnes ont été tuées, selon le Croissant-Rouge palestinien.

Trois morts au Liban

L'escalade militaire menace dans la région, où les ennemis d'Israël ont ouvert plusieurs fronts contre lui, notamment le Hezbollah libanais qui échange des tirs quasiment quotidiennement avec l'armée israélienne à la frontière israélo-libanaise depuis plus de dix mois.

Le secrétaire à la Défense américain Lloyd Austin a ainsi pressé le porte-avions USS Abraham Lincoln et ses escortes de se déployer plus vite dans la région, a rapporté le Pentagone dimanche.

Il a aussi ordonné au sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière USS Georgia d'aller dans la même zone, selon la même source.

Egalement dimanche, le Hezbollah a annoncé que trois de ses combattants avaient été tués dans des frappes israéliennes dans le sud du Liban, dont deux dimanche. L'armée a dit avoir frappé des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La situation est encore plus explosive depuis l'assassinat le 31 juillet à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, attribué à Israël, et la mort le 30 juillet du chef militaire du Hezbollah Fouad Chokr, tué dans une frappe près de Beyrouth revendiquée par Israël.

L'Iran et ses alliés ont menacé Israël d'une riposte "sévère".

En Cisjordanie occupée, où les tensions se sont fortement accrues, l'armée israélienne a indiqué qu'un civil israélien d'une vingtaine d'année avait été tué dans une attaque de "terroristes", toujours recherchés, sur des véhicules.

Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie, effectuera une visite en Russie à partir de lundi où il doit rencontrer Vladimir Poutine.

 


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
Short Url
  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Short Url
  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

Short Url
  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).