BAGDAD : Des Américains ont été blessés, lundi, dans une attaque à la roquette contre une base militaire en Irak, quelques jours après qu'une frappe américaine a tué quatre combattants irakiens pro-iraniens, sur fond de craintes de conflagration régionale.
« Il y a eu une attaque présumée à la roquette (lundi) contre des forces américaines et de la coalition (antijihadiste) sur la base aérienne (Aïn) Al-Assad, en Irak. Les premières indications font état de plusieurs blessés du côté du personnel américain », a déclaré un porte-parole de la Défense américaine.
Plus tôt dans la journée, des sources irakiennes avaient indiqué que des roquettes avaient été lancées lundi contre cette même base, située dans la province d'Al-Anbar.
Certains projectiles « sont tombés à l'intérieur de la base », avait précisé une source militaire sous couvert d'anonymat.
Un commandant d'un groupe armé pro-iranien avait, pour sa part, affirmé à l'AFP, également sous couvert d'anonymat, qu'au moins « deux roquettes » avaient ciblé la base, sans préciser qui était à l'origine de l'attaque.
Une autre source du groupe et une source sécuritaire, également sous couvert d'anonymat car non autorisées à parler à la presse, ont confirmé qu'une attaque avait eu lieu.
De telles attaques étaient fréquentes au début de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, mais elles ont depuis beaucoup diminué.
Plus de 175 fois
Cette dernière attaque à la roquette survient cependant dans un contexte de craintes grandissantes d'une attaque de l'Iran et de ses alliés contre Israël et de conflagration régionale élargie, après les assassinats récents de hauts responsables du mouvement palestinien Hamas et du Hezbollah libanais, attribués à ou revendiqués par Israël.
L'Iran et le Hezbollah ont promis des représailles pour ces assassinats.
L' « axe de la résistance » contre Israël, aligné sur l'Iran, comprend également des groupes armés irakiens et les rebelles houthis du Yémen, qui ont déjà été entraînés dans la guerre démarrée il y a presque dix mois.
Mardi dernier, une frappe américaine avait visé des combattants irakiens pro-iraniens « qui tentaient de faire décoller des drones d'attaque » qui « constituaient une menace pour les forces américaines et de la coalition » antijihadiste dans la région, selon un responsable américain de la Défense.
Cette frappe, qui selon des sources irakiennes a fait quatre morts, était la première menée par les forces américaines en Irak depuis février.
Deux attaques récentes ont touché des bases abritant des soldats américains ou leurs alliés en Irak, les 16 et 25 juillet. Avant cela, les troupes américaines en Irak et en Syrie n'avaient pas été visées depuis avril.
Les attaques avaient toutefois été beaucoup plus fréquentes – plus de 175 fois – dans les premiers mois de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
Le mouvement « Résistance islamique en Irak », une nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran, a revendiqué la plupart des attaques, disant les avoir menées en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.
En janvier, une frappe de drone attribuée à ce mouvement avait tué trois soldats américains dans une base en Jordanie. En représailles, les États-Unis avaient lancé des dizaines de frappes contre des combattants pro-Iran en Irak et en Syrie.
Ces derniers mois, Bagdad a tenté de désenvenimer la situation en engageant notamment des pourparlers avec Washington sur l'avenir de la mission de la coalition internationale en Irak, dont les groupes pro-Iran demandent le retrait.
Quelque 2.500 militaires américains sont stationnés en Irak et 900 en Syrie.