Le Trio Joubran, entre transmission musicale, artisanale et identitaire

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Publié le Lundi 29 juillet 2024

Le Trio Joubran, entre transmission musicale, artisanale et identitaire

  • Très impressionné par la qualité de la salle de concert du centre Ithra, dotée d’une acoustique exceptionnelle en plus d’une excellente organisation et une communication de grande qualité
  • Le trio est une affaire familiale, composé de trois frères l’ainé Samir, le cadet Wissam et le troisième Adnan, le oud et la musique sont pour eux une histoire de gènes, puisque nés d’un père luthier, tout comme son père

PARIS: C’est un petit coin de la Palestine que le visiteur retrouve, une fois franchie la porte de l’atelier de Wissam Joubran, niché au coeur d’un quartier parisien cossu.

Ici, il n’est pas question de drapeau, d’affiche ou autres symboles palestiniens, mais une simple odeur d’encens oriental, discrète mais captivante qui baigne l’endroit ou joubran accueille le visiteur, visage illuminé par un grand sourire, une chaleur amicale spontanée et des mots de bienvenue prononcés avec cet accent palestinien si particulier.

Wissam Joubran, la quarantaine est le cadet des frères qui composent le trio Joubran mondialement connu, est nanti de deux dons certes complémentaires, mais nécessitant chacun tout autant d’exigence : musicien compositeur et luthier.

C’est dans son atelier qu’Arabnews en français l’a rencontré à son retour de deux concerts à guichet fermé au centre culturel Ithra à Dammam en Arabie Saoudite d’où il revient « très impressionné » par l’accueil du public, sa qualité d’écoute et à sa grande surprise « une bonne connaissance de la musique du trio », ce qui dit-il nous a « donné une excellente énergie ».

Très impressionné aussi par la qualité de la salle de concert du centre Ithra, dotée d’une acoustique exceptionnelle en plus d’une excellente Organisation et une communication de grande qualité « ce qui nous a fait quitter l'Arabie avec une grande envie d'y retourner ».

Le trio est une affaire familiale, composé de trois frères l’ainé Samir, le cadet Wissam et le troisième Adnan, le oud et la musique sont pour eux une histoire de gènes, puisque nés d’un père luthier, tout comme son père.

« Nous sommes la 4e génération de luthiers musiciens » indique Joubran, « ça a commencé en 1890 avec Dib Joubran ensuite son fils bassem puis mon père Hatem et aujourd’hui Wissam ».

Dans la maison familiale à Nazareth on « pouvait difficilement s'asseoir sur une chaise ou un canapé sans enlever un oud qui est posé dessus », d’ailleurs « mon père avait pour atelier la grande table de la cuisine » qu’il fallait à chaque fois dégager pour servir les repas.

Samir, son ainé de dix ans, était le premier à choisir la voie de la composition musicale sur le oud, et s’est construit un succès local qui le le fascinait.

Le hasard a voulu que Samir obtienne une bourse pour s’installer comme artiste à résidence en Italie alors que Wissam s’y trouvait également pour perfectionner son apprentissage du métier de luthier, auquel son père l’avait déjà initié.

Au cours de ce séjour Samir reçoit une invitation pour se produire sur scène dans le cadre du festival « les nuits atypiques » dans la région de Bordeaux c’était en 2001, « je me suis joint à lui on a joué ensemble et c’était un véritable Succès, qui a eu des retentissements dans les grands médias français ».

Suite à cela, « On a rencontré un manager et on a enregistré un premier album à deux, et on a enchaîné les tournées ».

Ce succès a encouragé le benjamin Adnan qui était encore étudiant à l’école à Nazareth à s’intéresser au oud.

Au cours d'un voyage effectué par Samir et Wissam pour visiter la famille, « une surprise nous attendait », Adnan nous a montré sa manière de jouer alors « on a tout de suite compris qu’il avait un talent réel », qu’il avait au bout des doigts « quelque chose d’unique, qui nous complétait à Samir et moi ».

Ça a été le début du Trio, avec trois frères trois personnalités trois sensibilités musicales distinctes et trois ouds qui se produisaient simultanément sur scène, « composant une équipe musicale unique en son genre dans le monde arabe ».

Au fil des années le trio a enregistré une dizaine d’albums, joué dans les plus grandes salles de concerts du monde et multiplié les collaborations, avec le célèbre poète palestinien Mahmoud Darwish, avec Roger Waters des Pink Floyd et avec le groupe britannique Cold Play.

A l’automne prochain, et précisément le 30 novembre le trio fête son « 20ème printemps » par un concert à la philharmonie de Paris.

 Mais au-delà des concerts et collaborations le trio accorde une grande place à la transmission, « Il y a des messages que nous tenons à faire passer » souligne Joubran, sur le plan artistique « il est important de faire passer la passion de cet instrument magnifique qu’est l’oud, ancêtre de la guitare » aux nouvelles générations, « d’où la nécessité de se montrer créatif, innovant et rigoureux ».

C’est ainsi que le trio s’est forgé sa propre personnalité musicale, et une identité et des sonorités particulières qui font que ses compositions ne peuvent être confondues avec aucune autre musique.

« Il y a aussi un message humain » ajoute t-il « car le succès nous y oblige, et si nous ne faisons pas passer le message du peuple palestinien qui va le faire passer ? » affirmant qu’il « est de notre devoir de dire inlassablement que notre pays la Palestine et notre peuple sont sous l’occupation et cela il faut le clamer haut et fort ».

« Oui nous sommes un trio de musiciens militants » soutient-il et « nous avons réussi à véhiculer ce message avec beaucoup de force avec juste la mélodie sans parole…nous avons réussi à faire dire au public que notre musique, c’est le son de la palestine ».

Le même désir de transmission est à la base de son métier de luthier, il veut perpétuer le savoir faire artisanal du oud, tout au long des différentes étapes de fabrication.

Les délais de fabrication sont par conséquent longs et varient entre trois mois et un an ou plus, car il s’agit de concevoir un model et ensuite de lui donner forme par un travail minutieux d’assemblage d’affinage de sculpture et d’incrustation, selon un processus qui s’apparente à la haute joaillerie ou à l’horlogerie.

« C’est d’ailleurs pour cela que le oud est décrit comme étant l’instrument parfait » assure Joubran qui tisse un lien personnel avec chaque instrument qu’il produit, ce qui fait que souvent la livraison est un moment de séparation douloureux.

Il donne des noms à chacun des ouds qu’il fabrique « parce que chacun a sa personnalité et le choix des noms s’inspire de l’histoire particulière de la personne qui lui passe commande.

« Quand une personne me commande un instrument je cherche à comprendre le sens de sa quête et la nature du son qu’il veut lui attribuer selon son état d’esprit et son propre parcours » affirme Joubran.

Pour cette raison ajoute t-il « je n’accepte pas toutes les commandes, s’il n’y a pas une histoire personnelle qui la justifie et si je ne suis pas touché par cette histoire, la commande n’a pas d’intérêt pour moi ».

La question de savoir s’il préfère le Wissam le musicien ou Wissam le luthier le plonge dans l’embarras : « Comment répondre ? C’est comme choisir entre boire et manger. Le choix est impossible pour une personne qui a ouvert les yeux au son de la voix de ma mère qui chantait dans sa cuisine et mon père qui fabriquait des ouds dans la même cuisine ».


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.