France: la gauche patine, macron semble reprendre la main

Les députés français nouvellement élus du parti La France Insoumise (LFI) de la coalition de gauche "Nouveau Front Populaire" (NFP) posent pour une photo alors qu'ils se rassemblent à l'Assemblée nationale française à Paris, le 9 juillet 2024, après le second tour des élections législatives en France. (Photo Alain JOCARD / AFP)
Les députés français nouvellement élus du parti La France Insoumise (LFI) de la coalition de gauche "Nouveau Front Populaire" (NFP) posent pour une photo alors qu'ils se rassemblent à l'Assemblée nationale française à Paris, le 9 juillet 2024, après le second tour des élections législatives en France. (Photo Alain JOCARD / AFP)
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Publié le Mercredi 17 juillet 2024

France: la gauche patine, macron semble reprendre la main

  • Avec 193 députés au parlement, le NFP constitue le plus grand bloc parlementaire en nombre de sièges, mais il est loin de la majorité absolue
  • Malgré des discussions intenses entre La France Insoumise (extrême gauche) le parti Socialiste et les écologistes et les communistes, qui constituent le NFP, un accord sur le nom du futur premier ministre reste introuvable

PARIS : Jour après jour les évolutions sur la scène politique française laissent croire que le président Emmanuel Macron semble en voie de réussir son pari à la faveur d’un gouvernement de coalition.

Donné perdant et voué à l’isolement à l’issue des élections législatives anticipées qu’il a provoqué le 10 juin, on constate plutôt qu’il s’achemine vers un retournement la situation et une reprise en main.

Sa formation politique a certes laissé des plumes dans ces élections en voyant le nombre de ses députés passé de 250 à un peu plu d’une centaine de députés, mais elle est loin d’être marginalisée et confinée dans la situation d’un bloc minoritaire.

Pourtant, tel n’était pas le cas au soir du second tour des législatives le 7 juillet, où on a cru voir émerger un vainqueur qui est le Nouveau Front Populaire (NFP) coalition des forces de gauche et d’extrême gauche.

Avec 193 députés au parlement, le NFP constitue le plus grand bloc parlementaire en nombre de sièges, mais il est loin de la majorité absolue fixée à 289 sièges et il est surtout talonné de près par Ensemble (coalition proche de Macron) avec 162 sièges et le Rassemblement National (extrême droite) avec 141 sièges.

Pourtant dès l’annonce des résultats, les déclarations triomphales des principaux responsables du NFP indiquaient avec certitude qu’il devait être appeler à gouverner et que des discussions allaient être entamées entre ses composantes pour désigner un premier ministre dans le plus bref délai.

Or près de deux semaines plus tard, et à la veille de la première réunion du parlement fraichement élu prėvue pour ce 18 juillet, la réalité est toute autre.

Malgré des discussions intenses entre La France Insoumise (extrême gauche) le parti Socialiste et les écologistes et les communistes, qui constituent le NFP, un accord sur le nom du futur premier ministre reste introuvable.

Les différents noms avancés pour assumer cette fonction ont été systématiquement rejeté par les uns et les autres, le dernier en date, celui de l’économiste Laurence Tubiana, proposé par les socialistes, les communistes et les écologistes a été rejeté par La France Insoumise.

Le NFP patine et ne parvient plus à camoufler les tensions en son sein, la secrétaire nationale du parti écologiste Martine Tondelier l’a clairement exprimé sur X en affirmant que « les électeurs ont voté et et nous avons gagné ils veulent nous voir gouverner pas nous entredéchirer si nous ne faisons pas mieux et vite ils ne nous le pardonneront jamais ».

Pendant ce temps, la vie politique française suit son cours, le gouvernement présidé par Gabriel Attal a tenu une ultime réunion au palais de l’Elysée, au cours de laquelle le premier ministre a présenté sa démission au président de la République, qui l’a accepté quelques heures plus tard.

Un communiqué publié à ce sujet par le palais présidentiel indique que le gouvernement démissionnaire continuera à traiter les affaires courantes, et recommande aux forces républicaines « de travailler ensemble pour bâtir un rassemblement autour de projets et d’actions » au service des Français « afin que cette période s’achève le plus rapidement possible ».

Nous voilà donc revenu au contenu de la lettre adressée par Macron aux Français, dans laquelle il s’en remet au nouveau parlement, pour s’entendre sur un large gouvernement de coalition ouvert à toutes les forces politiques à l’exception des extrêmes de droite et de gauche c’est-à-dire le Rassemblement National et La France Insoumise.

Plus encore, selon le quotidien Le Figaro, Macron a insisté pendant la réunion ministérielle, qu’il était de la responsabilité de son camp de mettre sur table une proposition « en vue d’une coalition majoritaire ou d’un large pacte législatif ».

Ce qui signifie, que non seulement il balaye de la main toute possibilité de nommer un nouveau premier ministre issu des rangs du NFP, mais que son bloc parlementaire baptisé Ensemble pour la République sera l’instigateur et l’architecte de cette coalition à venir.

En attendant Attal continuera à assumer la gestion des affaires courantes pendant les semaines venir, à l’approche des jeux olympiques qui se dérouleront du 26 juillet jusqu’au 11 août qui devrait retarder la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale.

 

Nous aurions pu disparaître. Nous avons évité le pire. L'avenir est à écrire », a encore martelé le premier ministre, qui avait remis sa démission au chef de l’État au lendemain du deuxième tour des élections législatives.

Lors d'un déjeuner autour d'Emmanuel Macron lundi, les cadres du camp présidentiel, qui veulent empêcher le Nouveau Front populaire d'accéder au perchoir, ont discuté de la tenue d'une primaire. Yaël Braun-Pivet, à ce stade la seule prétendante connue au sein du groupe, est prête à s'y soumettre. « Elle souhaite que cette primaire, qui est inscrite dans les statuts du groupe, se tienne dès mercredi matin », lors de la prochaine réunion des députés EPR, fait savoir son entourage.


Fusillade samedi près de Grenoble: décès de l'un des deux blessés

Un homme prend la parole lors d'une marche blanche commémorative à Grenoble, dans le sud-est de la France, le 15 septembre 2024, en hommage à l'employé municipal Lilian Dejean, tué par un chauffard à Grenoble le 8 septembre 2024. (AFP)
Un homme prend la parole lors d'une marche blanche commémorative à Grenoble, dans le sud-est de la France, le 15 septembre 2024, en hommage à l'employé municipal Lilian Dejean, tué par un chauffard à Grenoble le 8 septembre 2024. (AFP)
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  • "Le consommateur de cannabis italien, qui a reçu une balle dans la tête samedi soir à Fontaine est décédé hier soir dimanche vers 23H00 à l'hôpital"
  • L'homme était âgé de 31 ans. Le second blessé, du même âge et "connu des services de police pour des outrages, violence et usage de stupéfiants", a été légèrement atteint dans le dos.

GRENOBLE: L'un des deux hommes blessés par des tirs de Kalachnikov dans la nuit de samedi à dimanche à Fontaine, près de Grenoble, un Italien dont le pronostic vital était engagé, est décédé, a indiqué lundi le procureur de Grenoble.

"Le consommateur de cannabis italien, qui a reçu une balle dans la tête samedi soir à Fontaine est décédé hier soir dimanche vers 23H00 à l'hôpital", a déclaré Eric Vaillant dans un message à la presse.

L'homme était âgé de 31 ans. Le second blessé, du même âge et "connu des services de police pour des outrages, violence et usage de stupéfiants", a été légèrement atteint dans le dos.

Les deux hommes avaient été la cible de tirs à la kalachnikov samedi vers 23H30, à Fontaine, commune limitrophe de Grenoble.

Une vingtaine de douilles de calibre 7,62 ont été retrouvées sur les lieux de la fusillade.

Dans leur fuite, les auteurs des coups de feu "ont eu un accrochage matériel avec un automobiliste qui les a poursuivis, jusqu'au moment où deux passagers l'ont menacé avec leurs armes", avait indiqué dimanche le procureur.

Le véhicule des "auteurs de ces tentatives de meurtre" a été retrouvé incendié dans un quartier ouest de Grenoble, peu après les faits.

Dimanche soir à Grenoble, un autre homme a été blessé par balle au tibia, "sans gravité" alors qu'il circulait à trottinette, après avoir été visé par un homme "cagoulé", a ajouté lundi le procureur de Grenoble.

Ce blessé, âgé de 21 ans, est connu de la justice, a indiqué une source policière.

Ces faits surviennent dans un contexte de tensions dans la métropole alpine, après un été marqué par une série de violences et fusillades entre trafiquants de stupéfiants. Depuis le début de l'année, une vingtaine d'épisodes de violence par arme à feu ont été recensés.

Dimanche, une marche blanche a rassemblé à Grenoble un millier de personnes en hommage à Lilian Dejean, un employé municipal tué par balle dans le centre-ville une semaine avant par un homme toujours en cavale et connu de la justice notamment pour violences et trafic de stupéfiants.


Le procès du jihadiste Peter Cherif, proche des assaillants de Charlie Hebdo, s'ouvre à Paris

Egalement connu sous le pseudonyme d'Abou Hamza, Peter Cherif encourt la réclusion criminelle à perpétuité.  Converti à l'islam en 2003, il est, comme les frères Saïd et Cherif Kouachi avec qui il a grandi dans le 19e arrondissement de Paris, une des figures de la filière terroriste dite des Buttes-Chaumont (un quartier parisien). (AFP)
Egalement connu sous le pseudonyme d'Abou Hamza, Peter Cherif encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Converti à l'islam en 2003, il est, comme les frères Saïd et Cherif Kouachi avec qui il a grandi dans le 19e arrondissement de Paris, une des figures de la filière terroriste dite des Buttes-Chaumont (un quartier parisien). (AFP)
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  • Aujourd'hui âgé de 42 ans, il sera jugé par la cour d'assises spécialement composée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa)
  • Peter Cherif comparaîtra aussi pour l'enlèvement et la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l'ONG Triangle génération humanitaire

PARIS: Le procès du vétéran français du jihad Peter Cherif, soupçonné notamment d'avoir joué un rôle auprès de Chérif Kouachi, un des assaillants de Charlie Hebdo en 2015, s'ouvre lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris

Aujourd'hui âgé de 42 ans, il sera jugé par la cour d'assises spécialement composée pour association de malfaiteurs terroriste criminelle entre 2011 et 2018, période de sa présence au Yémen au sein d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

Peter Cherif comparaîtra aussi pour l'enlèvement et la séquestration en bande organisée en 2011, pendant plus de cinq mois, de trois ressortissants français, membres de l'ONG Triangle génération humanitaire.

Mais c'est sa potentielle implication dans la tuerie commise à Paris dans les locaux de l'hebdomadaire Charlie Hebdo par Chérif et Saïd Kouachi le 7 janvier 2015, âprement débattue lors de l'instruction, qui devrait être au coeur du procès.

Les juges d'instruction estiment qu'il a "facilité l'intégration au sein d'Aqpa d'un des frères Kouachi, très probablement Chérif", et qu'il avait "connaissance" de "la mission" de perpétrer un attentat en France confiée à son ami d'enfance lors d'un court séjour à l'été 2011 au Yémen.

Selon plusieurs témoins, dont la défunte compagne de Peter Cherif, Aqpa conseillait aux combattants étrangers arrivant au Yémen de retourner dans leurs pays d'origine commettre des attentats. Une suggestion qui aurait été faite aussi à Peter Cherif qui ne pouvait donc l'ignorer.

L'intéressé aurait en outre "maintenu des contacts" avec Chérif Kouachi lors de son retour en France.

« Rien à voir »

Devant les enquêteurs, Peter Cherif a contesté avoir su en quoi consistait cette mission qui aurait été confiée à son ami.

Entendu à l'automne 2020 comme témoin lors du procès des attentats de janvier 2015, commis notamment par les frères Kouachi avant qu'ils ne soient abattus par les forces de l'ordre, et qui ont fait au total 17 morts, il a assuré n'avoir "rien à voir" dans ces attaques, avant de se murer dans le silence.

Selon Me Sefen Guez Guez, l'un de ses avocats, Peter Cherif "sait que le procès Charlie Hebdo pèse lourd dans la balance mais il viendra porter une parole sincère".

Egalement connu sous le pseudonyme d'Abou Hamza, Peter Cherif encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Converti à l'islam en 2003, il est, comme les frères Saïd et Cherif Kouachi avec qui il a grandi dans le 19e arrondissement de Paris, une des figures de la filière terroriste dite des Buttes-Chaumont (un quartier parisien).

En 2004, il part combattre en Irak et est capturé quelques mois plus tard par les Américains dans les ruines de Falloujah.

Là-bas, il est condamné en 2006 à 15 ans de prison, mais il s'échappe en 2007 pour la Syrie. Il finit par se présenter à l'ambassade de France à Damas et est expulsé début 2008, puis mis en examen à Paris.

Il est jugé début 2011 mais prend la fuite, juste avant sa condamnation à cinq ans de prison, pour le Yémen, via la Tunisie et Oman.

Il y passe sept ans, avant de se rendre à Djibouti en 2018 sous une fausse identité, avec sa femme -- décédée depuis -- et ses deux enfants, et d'y être arrêté trois mois plus tard et d'être remis à la France.

Selon l'accusation, pendant son long séjour au Yémen, Peter Cherif a "rencontré Anwar al-Awlaqi", un prédicateur radical américano-yéménite, haut responsable d'Aqpa tué par drone en septembre 2011, "participé aux activités militaires du groupe, en ayant notamment combattu +brièvement+ selon lui", et "contribué à la fabrication d'engins explosifs improvisés, à la recherche de cibles pour les attentats".

Le procès est prévu jusqu'au 4 octobre.


Bayrou : "pour le renouvellement intégral ou quasi intégral du gouvernement"

Le président du Mouvement démocrate (MoDem) et maire de Pau, François Bayrou, arrive au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 23 août 2024. (Photo Dimitar DILKOFF / AFP)
Le président du Mouvement démocrate (MoDem) et maire de Pau, François Bayrou, arrive au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 23 août 2024. (Photo Dimitar DILKOFF / AFP)
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  • Le patron du Modem a appelé le chef du gouvernement à tenir compte dans la composition de son exécutif de la "diversité" et du "pluralisme" issu des urnes lors des législatives anticipées.
  • S'il y avait une "mainmise", "ça ne pourrait pas marcher", a assuré M. Bayrou.

PARIS : Le patron du MoDem François Bayrou a assuré dimanche qu'il était favorable à un renouvellement "intégral ou quasi intégral du gouvernement", tout en prévenant qu'une "mainmise" des Républicains sur l'exécutif du Premier ministre Michel Barnier "ne marcherait pas".

"Je suis pour le renouvellement intégral ou quasi intégral du gouvernement pour qu'on ait une autre approche, une autre sensibilité, d'autres visages", a déclaré M. Bayrou sur BFMTV, à un moment où Michel Barnier multiplie les contacts pour former son exécutif.

Le patron du Modem a appelé le chef du gouvernement à tenir compte dans la composition de son exécutif de la "diversité" et du "pluralisme" issu des urnes lors des législatives anticipées.

"Le message de cette élection c'est qu'on a besoin de rassembler nos forces pour affronter les défis qui sont devant nous", a-t-il expliqué, écartant "l'hypothèse" d'un gouvernement dominé par Les Républicains, la famille politique de Michel Barnier.

S'il y avait une "mainmise", "ça ne pourrait pas marcher", a assuré M. Bayrou, écartant que le Modem participe à un exécutif dominé par la droite, et disant ne pas croire que le Premier ministre puisse "s'enfermer dans une option partisane hyper-minoritaire."

Le président du groupe MoDem à l'Assemblée Marc Fesneau était déjà monté au créneau ce week-end, assurant dans La Tribune Dimanche qu'un groupe de 47 députés "ne peut pas imposer sa politique"; de même que le ministre démissionnaire Jean-Noël Barrot, également MoDem, qui a estimé dans le JDD que le poids de LR au gouvernement "ne saurait excéder celui de son groupe à l'Assemblée nationale".

Les LR ont approuvé jeudi le principe d'une participation au gouvernement que doit composer M. Barnier, membre de leur parti, nommé à Matignon par Emmanuel Macron deux mois après les législatives pour tenter de dénouer la crise politique liée à l'absence de majorité.

Les noms des principaux dirigeants LR (Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, Annie Genevard) circulent pour une entrée au gouvernement.

Nommé le 5 septembre, Michel Barnier doit annoncer "la semaine prochaine" la composition de son gouvernement.