Israël envoie un émissaire au Qatar pour discuter d'un cessez-le-feu à Gaza

Des Palestiniens marchent avec de l'eau et de l'aide alimentaire dans un quartier résidentiel très endommagé de la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 juillet 2024,
Des Palestiniens marchent avec de l'eau et de l'aide alimentaire dans un quartier résidentiel très endommagé de la ville de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 5 juillet 2024,
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Publié le Vendredi 05 juillet 2024

Israël envoie un émissaire au Qatar pour discuter d'un cessez-le-feu à Gaza

  • Le chef des services extérieurs israéliens est attendu vendredi à Doha pour y rencontrer Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, le Premier ministre du Qatar, selon une source proche des négociations. La date de cette rencontre n'est pas connue.
  • Au total, 1,9 million d'habitants de Gaza, soit 80% de la population, sont à présent déplacés, selon l'ONU, à travers le territoire assiégé.

JERUSALEM : Un émissaire israélien est attendu vendredi au Qatar avant de nouvelles discussions sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, où les bombardements et les combats se poursuivent dans le nord et dans le secteur de Rafah, dans le sud.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a ordonné jeudi au chef du Mossad, David Barnea, de se rendre au Qatar après l'annonce par le Hamas de nouvelles "idées" pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien, déclenchée le 7 octobre par l'attaque du mouvement islamiste contre Israël.

Le chef des services extérieurs israéliens est attendu vendredi à Doha pour y rencontrer Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, le Premier ministre du Qatar, selon une source proche des négociations. La date de cette rencontre n'est pas connue.

Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte se heurtent aux exigences inconciliables des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens à la frontière nord d'Israël avec le Liban.

Jeudi, le Hezbollah libanais, un puissant mouvement islamiste allié du Hamas, a tiré plus de 200 roquettes et drones explosifs sur le nord d'Israël et le plateau syrien du Golan occupé, en riposte à l'élimination par Israël d'un de ses commandants dans le sud du Liban.

En représailles, l'armée a annoncé avoir mené des frappes contre des "installations militaires" dans le sud du Liban.

"Dans la dure campagne contre le Liban, nous avons établi un principe: quiconque nous fait du mal est un homme mort", a déclaré M. Netanyahu lors d'une visite au quartier général de l'armée de l'air à Tel-Aviv.

La guerre à Gaza a aussi entraîné une flambée des violences en Cisjordanie, occupée par Israël, où l'Autorité palestinienne a annoncé vendredi la mort de cinq Palestiniens, tués lors d'un raid israélien à Jénine.

- "Où aller?" -

La guerre a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, M. Netanyahu a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël. L'offensive israélienne sur la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 38.011 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Après avoir progressé depuis le nord, l'armée a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme la dernière étape de la guerre.

Mais les combats ont repris depuis dans plusieurs régions que l'armée avait dit contrôler, notamment à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza, dans le nord, où les soldats mènent depuis le 27 juin une opération terrestre.

Dans le sud, l'armée a émis lundi un ordre d'évacuation dans l'est de Rafah et de Khan Younès, qui laisse craindre de nouvelles opérations d'ampleur et a poussé à fuir des dizaines de milliers de Palestiniens.

"Nous sommes partis mais nous ne savons pas où aller", a témoigné Oum Malek Al-Najjar, qui a quitté avec ses enfants l'est de Khan Younès.

Au total, 1,9 million d'habitants de Gaza, soit 80% de la population, sont à présent déplacés, selon l'ONU, à travers le territoire assiégé.

Vendredi, des témoins ont signalé des tirs d'artillerie israé liens et des frappes aériennes à Khan Younès et à Rafah, où des véhicules militaires ont fait une incursion dans l'est de la ville. Selon le Croissant-Rouge palestinien, un homme a été tué par un tir de missile à Bani Suhaila, à l'est de Khan Younès.

A Choujaïya, des combats ont éclaté entre soldats israéliens et combattants palestiniens, selon une source du Hamas. La Défense civile a annoncé qu'une frappe aérienne avait fait quatre morts à Al-Daraj, un quartier voisin.

Des frappes ont aussi visé les camps palestiniens de Jabalia, dans le nord, et de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

- "Beaucoup à faire" -

Jeudi, le bureau de M. Netanyahu a annoncé que le Premier ministre avait fait part au président américain Joe Biden "de sa décision de dépêcher une délégation pour poursuivre les négociations en vue de la libération des otages", tout en rappelant "qu'Israël était avant toute chose déterminé à mettre un terme à la guerre seulement si tous ses objectifs sont remplis".

Les derniers éléments fournis par le Hamas "pourraient fournir la base nécessaire pour conclure un accord", a estimé un haut responsable américain.

Mais "il reste beaucoup à faire sur certaines étapes de mise en oeuvre", a-t-il dit, en prévenant que ce serait "difficile".

Benjamin Netanyahu affirme vouloir continuer la guerre jusqu'à la destruction du Hamas et la libération de tous les otages. Le Hamas de son côté réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de Gaza.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.