Au Kazakhstan, des législatives sans suspense et sans opposition

Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev vote lors des élections parlementaires du Kazakhstan à Nur-Sultan le 10 janvier 2021. (pigiste / AFP)
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokayev vote lors des élections parlementaires du Kazakhstan à Nur-Sultan le 10 janvier 2021. (pigiste / AFP)
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Publié le Dimanche 10 janvier 2021

Au Kazakhstan, des législatives sans suspense et sans opposition

  • Le Parti national social-démocrate (NSDP), qui se réclame de l'opposition malgré des critiques mettant en doute ce positionnement, avait annoncé en novembre ne pas se présenter aux élections en signe "de protestation"
  • Lors des trois dernières élections, le parti NSDP a toujours échoué à entrer au Parlement. Cette année, sa décision de boycotter le vote est intervenue alors que le principal opposant en exil, Moukhtar Abliazov, avait appelé à voter pour le NSDP

NUR-SULTAN: Les électeurs votent dimanche au Kazakhstan lors de législatives qui devraient se traduire par une victoire facile du parti au pouvoir, en l'absence de la seule formation d'opposition autorisée dans ce pays autoritaire d'Asie centrale.

Le président Kassym-Jomart Tokaïev, 67 ans, a promis des réformes politiques depuis son élection il y a deux ans avec le soutien de son prédécesseur, Noursoultan Nazarbaïev, qui avait annoncé sa démission surprise en 2019 après quasiment trois décennies au pouvoir.

Désormais dans l'ombre, M. Nazarbaïev, 80 ans, conserve néanmoins une influence considérable et des fonctions clés, notamment la présidence du puissant parti majoritaire, Nour Otan.

Ce dernier compte 800.000 encartés au Kazakhstan, une ex-république soviétique grande comme quatre fois la France mais où vivent seulement un peu moins de 19 millions d'habitants.

Outre Nour Otan, quatre autres partis participent au scrutin de dimanche pour le renouvellement de la chambre basse du Parlement. Aucun d'entre eux n'est hostile au pouvoir.

Dans la capitale Nur-Sultan, l'ancienne Astana renommée en l'honneur de l'ex-président, Nourjan, un électeur de 50 ans, souligne que "beaucoup de Kazakhs ont arrêté de croire au progrès". 

"Mais, moi, j'ai toujours l'espoir que les choses aillent mieux", ajoute-t-il, sans donner son nom de famille, pour expliquer sa décision d'aller voter malgré un temps glacial.

Aucune élection dans le pays n'a jamais été reconnue honnête par des observateurs occidentaux.

Boycott 

Le Parti national social-démocrate (NSDP), qui se réclame de l'opposition malgré des critiques mettant en doute ce positionnement, avait annoncé en novembre ne pas se présenter aux élections en signe "de protestation". 

La fille de Noursoultan Nazarbaïev, Dariga Nazarbaïeva, 57 ans, sera elle candidate du parti Nour Otan. L'année dernière, elle avait été limogée de son poste de présidente du Sénat qui la plaçait comme remplaçante du chef de l'Etat en cas de vacance du pouvoir.

Son départ surprise, sans explication officielle, avait été attribué à une décision du président Tokaïev et perçu comme le signe d'une possible lutte politique entre ce dernier et le clan Nazarbaïev.

Cela étant, Kassym-Jomart Tokaïev couvre régulièrement d'éloges son mentor et prédécesseur, dont il défend les choix stratégiques. Et les deux hommes sont apparus ensemble, en novembre, lors d'un congrès de Nour Otan.

Après avoir voté dimanche à Nur-Sultan, M. Tokaïev a annoncé qu'il dévoilerait de nouvelles réformes le 15 janvier, devant le Parlement.

Alors que plusieurs groupes d'opposition prévoient de manifester le jour du scrutin, le président kazakh a promis que la police agirait "dans le cadre de la loi".

Grâce à ses richesses en minerais et en hydrocarbures, le Kazakhstan fait figure de havre de prospérité en Asie centrale. Il entretient à la fois des bonnes relations avec les Occidentaux et ses voisins chinois et russes.

Selon la Banque mondiale, le PIB kazakh devrait toutefois chuter de 2,5% en 2020, la première récession du pays en deux décennies, dans le sillage de la crise du coronavirus.  

Pressions 

Dans un Etat façonné par l'autoritarisme depuis son indépendance en 1991, peu de voix critiques subsistent pour exprimer un mécontentement.

Lors des trois dernières élections, le parti NSDP a toujours échoué à entrer au Parlement. Cette année, sa décision de boycotter le vote est intervenue alors que le principal opposant en exil, Moukhtar Abliazov, avait appelé à voter pour le NSDP.

Après le retrait du NSDP, M. Abliazov a appelé à voter pour le parti pro-gouvernemental Ak Jol, avec l'objectif de fragiliser coûte que coûte la majorité au pouvoir.

Selon des groupes de défense des droits humains, les autorités ont fait pression sur des militants d'opposition qui faisaient campagne pour Ak Jol, via notamment des amendes pour avoir distribué des tracts et des arrestations.

Le mois dernier, l'ambassade américaine s'était dite "alarmée" par la décision d'introduire de nouvelles restrictions visant les observateurs électoraux indépendants, qui avaient signalé de nombreux bourrages d'urnes lors de la présidentielle de 2019. 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.