Drones américains en mer Noire: la Russie menace l'Otan d'une "confrontation directe"

Des militaires russes passent devant un char américain M12A1 Abrams capturé par les forces russes en Ukraine, exposé au complexe commémoratif de la Seconde Guerre mondiale sur la colline Poklonnya, dans l'ouest de Moscou, le 27 juin 2024. (AFP)
Des militaires russes passent devant un char américain M12A1 Abrams capturé par les forces russes en Ukraine, exposé au complexe commémoratif de la Seconde Guerre mondiale sur la colline Poklonnya, dans l'ouest de Moscou, le 27 juin 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 28 juin 2024

Drones américains en mer Noire: la Russie menace l'Otan d'une "confrontation directe"

  • Moscou considère que l'aide fourni à Kiev en matière d’armements, de collecte de renseignement et d'identification de cibles en territoire russe a fait des Etats-Unis et de leurs alliés des parties au conflit en Ukraine
  • selon le Kremlin, les frappes de missiles de longue portée ATACMS ne peuvent pas être menées par l'Ukraine seule, celles-ci nécessitant des spécialistes, des technologies et des renseignements collectés par les Américains.

MOSCOU : La Russie a menacé vendredi les Occidentaux de "confrontation directe", à cause de "l'intensification" des vols de drones militaires américains en mer Noire, au large de l'Ukraine, quelques jours après de premières menaces visant Washington à la suite d'une frappe en Crimée annexée.

Moscou considère que l'aide fourni à Kiev en matière d’armements, de collecte de renseignement et d'identification de cibles en territoire russe a fait des Etats-Unis et de leurs alliés des parties au conflit en Ukraine, que le Kremlin a exacerbé en février 2022 en lançant ses forces à l'assaut de sa voisine.

Les vols de drones américains en mer Noire "multiplient la probabilité d'incidents dans l'espace aérien avec les avions des forces aérospatiales russes, ce qui augmente le risque d'une confrontation directe entre l'Alliance et la Fédération de Russie", a dénoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

"Les pays de l'Otan en seraient responsables", a-t-il mis en garde, ajoutant que le ministre de la Défense, Andreï Belooussov avait ordonné à l'état-major "de prendre des mesures pour répondre rapidement aux provocations".

Car, selon le ministère russe, les drones américains servent "à la reconnaissance et la désignation des cibles pour les armements de précision fournis aux forces armées ukrainiennes" par les Occidentaux.

Après avoir longtemps refusé, de crainte de provoquer une escalade, Américains et Européens ont commencé à autoriser ces dernières semaines, sous conditions, des frappes avec des armements de précision occidentaux en territoire russe pour détruire des sites et systèmes servant à bombarder l'Ukraine.

- Garrot tourniquet pour tous -

La Russie avait déjà menacé le 24 juin les États-Unis de représailles, les accusant de "tuer des enfants russes", au lendemain d'une frappe en Crimée, péninsule ukrainienne bordée par la mer Noire et annexée par Moscou en 2014. L'attaque avait fait quatre morts, dont deux enfants, et plus de 150 blessés touchés par les débris d'un missile abattus au dessus d'une "zone côtière", selon Moscou.

Car selon le Kremlin, les frappes de missiles de longue portée ATACMS ne peuvent pas être menées par l'Ukraine seule, celles-ci nécessitant des spécialistes, des technologies et des renseignements collectés par les Américains.

A Washington, le Pentagone s'est borné à dire lundi que l'Ukraine "prend ses propres décisions".

Déjà début juin, évoquant des représailles, le président russe Vladimir Poutine avait menacé de livrer des armes équivalentes à des ennemis des Occidentaux pour frapper leurs intérêts dans d'autres régions du monde.

Et si la flotte russe dispose en mer Noire d'une supériorité numérique, elle a perdu de nombreux navires depuis plus de deux ans, visés par des attaques de drones navals lancés par Kiev avec succès.

Grâce à ces frappes, l'armée ukrainienne a repoussé les navires de guerre russes et établi un couloir maritime dans la zone pour exporter ses céréales. Elle tente désormais aussi de frapper l'important dispositif militaire en Crimée, base-arrière de l'effort de guerre russe.

Face aux frappes ukrainiennes, les autorités installées par Moscou à Sébastopol, siège de la flotte russe de la mer Noire, ont demandé jeudi à chaque habitant d'avoir désormais sur soi un garrot tourniquet, un instrument médical servant à stopper les hémorragies.

- Dépôt pétrolier touché -

L'Ukraine attaque régulièrement aussi à l'aide de drones des sites énergétiques russes, en représailles aux bombardements qui ont ravagé les infrastructures ukrainiennes, forçant Kiev à rationner l'électricité dans tout le pays.

Durant la nuit de jeudi à vendredi, un dépôt pétrolier dans la région de Tambov, à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière, a ainsi été attaqué par un drone explosif ukrainien, selon le gouverneur régional Maxime Egorov, provoquant un incendie qui a ensuite été éteint.

Le ministère russe de la Défense a pour sa part affirmé avoir "intercepté" 25 drones ukrainiens dans la nuit au-dessus du territoire russe.

Des combats de haute intensité se poursuivent par ailleurs sur une grande partie du front qui s'étale sur environ 1.000 km. En particulier dans le Nord-Est et l'Est.

Depuis des mois, l'armée russe a l'initiative. Elle a encore lancé le 10 mai une nouvelle offensive sur le Nord-Est, dans la région de Kharkiv, face à une armée ukrainienne en manque d'hommes et de munitions.

Mais selon Kiev, les forces ukrainiennes sont en meilleur posture, maintenant que l'aide occidentale, bloquée pendant des mois, arrive jusqu'aux troupes déployés sur le front.

"Le ratio de consommation de munitions était de 1 pour 7 (en faveur de l'armée russe, ndlr), aujourd'hui il est de 1 pour 3", s'est félicitée vendredi auprès de l'AFP une source au sein de l'état-major ukrainien.

Une nouvelle mobilisation doit aussi regarnir les rangs ukrainiens.


«Tout est sur la table »: le Canada se prépare à répondre aux menaces économiques de Trump

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau s'exprime lors d'une conférence de presse à Rideau Cottage à Ottawa, Canada, le 6 janvier 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis
  • Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade

OTTAWA: Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et les dirigeants provinciaux ont déclaré mercredi que toutes les options étaient sur la table pour répondre à la possible augmentation des droits de douane par les Etats-Unis, tout en gardant l'espoir d'éviter une guerre commerciale.

Depuis que le président élu américain a annoncé son intention de faire passer les taxes douanières à 25% avec ses voisins pour son retour à la Maison Blanche lundi prochain, le Canada cherche une parade.

"Si l'administration américaine choisit de mettre en œuvre son augmentation des droits de douane, nous réagirons de manière ciblée, énergique et résolue", a expliqué Justin Trudeau.

"Tout est sur la table", a-t-il ajouté.

Selon une source gouvernementale à l'AFP, Ottawa réfléchit notamment à imposer des droits de douane plus élevés sur certains produits en acier, sur les céramiques telles que des toilettes et des éviers, de la verrerie et du jus d'orange de Floride.

Les dirigeants des provinces et de l'opposition ont également évoqué la possibilité de bloquer les exportations de pétrole, d'électricité et de minéraux critiques du Canada.

Mais la Première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, s'est désolidarisée de ses collègues sur ce point, refusant mercredi de signer le communiqué final de la réunion. Elle s'oppose à toute perturbation en matière d'exportations pétrolières: plus de trois millions de barils de pétrole sont expédiés quotidiennement depuis sa province vers les États-Unis.

"L'Alberta n'acceptera tout simplement pas de droits de douane sur l'exportation de notre énergie ou d'autres produits, et nous ne soutenons pas non plus une interdiction des exportations de ces mêmes produits", a-t-elle posté sur X.

A l'inverse, son homologue de l'Ontario, moteur économique du pays, préconise une réponse forte. "Je suis désolé mais lorsque quelqu'un attaque votre pays et tente de priver des gens de leurs moyens de subsistance, il faut se battre comme on ne l'a jamais fait auparavant", a déclaré Doug Ford.

Ce dernier a expliqué que 500.000 emplois seraient en danger dans sa province si Donald Trump augmentait les droits de douane à 25%.

Cette mesure serait catastrophique pour le Canada selon les experts. Les Etats-Unis en sont en effet le premier partenaire commercial et la destination de 75% de ses exportations. Près de 2 millions de personnes au Canada en dépendent, sur une population de 41 millions d'habitants.


Le secrétaire d'État désigné par Trump appelle à une « diplomatie audacieuse » pour mettre fin à la guerre en Ukraine

Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
Le sénateur américain Marco Rubio témoigne devant une audience du comité sénatorial des relations étrangères sur sa nomination à la fonction de secrétaire d’État, au Capitole de Washington, DC, le 15 janvier 2025. (Photo par ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP)
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  • L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».
  • « La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

WASHINGTON : Marco Rubio, désigné secrétaire d'État par Donald Trump, a appelé mercredi à une « diplomatie audacieuse » des États-Unis pour mettre un terme à la guerre menée en Ukraine par la Russie.

« Cette guerre doit cesser, et cela devrait être la politique officielle des États-Unis que nous voulons qu'elle cesse », a déclaré le probable futur chef de la diplomatie américaine lors de son audition de confirmation au Sénat.

L'actuel sénateur républicain de Floride a affirmé que le principal problème de l'Ukraine n'était pas qu'elle soit « à court d'argent », mais plutôt « à court d'Ukrainiens ».

« La vérité, c'est que dans ce conflit, la Russie ne peut en aucun cas s'emparer de l'ensemble de l'Ukraine », a-t-il affirmé.

Mais « il est également irréaliste de croire qu'une nation de la taille de l'Ukraine, aussi compétente soit-elle (...), puisse repousser ces gens jusqu'à l'endroit où ils se trouvaient la veille de l'invasion » en 2022, a ajouté Marco Rubio.

Le 20 janvier, dès son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a promis de résoudre le conflit en « 24 heures », ce qui fait craindre à l'Ukraine d'être forcée à faire des concessions majeures en échange de la paix. Or, Moscou a gagné du terrain ces derniers mois, tandis que l'armée ukrainienne, épuisée, manque de moyens.

Mercredi, Marco Rubio a également affirmé que « le rôle des États-Unis et de l'OTAN au XXI^e siècle » devait être remis en question.

Tout en reconnaissant l'importance de l'Alliance atlantique pendant la Guerre froide, le sénateur a affirmé qu'il était important pour les États-Unis d'avoir « non seulement des alliés de défense », mais aussi « des alliés de défense compétents, capables de défendre leur région ».

Début janvier, Donald Trump avait déclaré que les pays de l'Otan devaient accroître leur budget de défense pour le porter à 5 % de leur PIB.

Le président élu ne cache pas son mépris pour l'Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Il avait notamment semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l'Otan face à la Russie tant que ceux-ci ne consacreraient pas un budget suffisant à leur défense.


L'UE appelle les 27 à scruter les investissements des entreprises à l'étranger pour endiguer les fuites de technologies

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  • La Commission européenne a recommandé aux États membres de l'UEd'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies
  • Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers »

BRUXELLES : La Commission européenne a recommandé mercredi aux États membres de l'UE d'examiner les risques d'investissements étrangers de leurs entreprises, craignant des fuites de technologies dans trois secteurs clés : les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et le quantique.

Bruxelles recommande aux Vingt-Sept de « réexaminer » les « risques pour la sécurité économique » des transactions entre les entreprises européennes et celles de « pays tiers » dans ces trois domaines.

La Commission ne mentionne pas l'invasion russe en Ukraine, la concurrence de la Chine ou l'arrivée au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis, mais le commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, évoque le contexte « géopolitique » et les « risques potentiels » qu'il peut entraîner.

« L'objectif est d'empêcher les investissements sortants de l'UE d'avoir une incidence négative sur la sécurité économique de l'Union en veillant à ce que des technologies et un savoir-faire essentiels ne tombent pas entre de mauvaises mains », a expliqué la Commission.

Le réexamen demandé par Bruxelles « doit durer 15 mois et couvrir les transactions en cours et passées, en remontant jusqu'au 1^(er) janvier 2021 ».

Les États membres sont invités à fournir un premier rapport d'avancement pour le 15 juillet, puis un rapport complet sur les risques identifiés pour le 31 mars 2026.

La souveraineté industrielle est au cœur du nouveau mandat de l'exécutif européen, dans le sillage du rapport de Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et ancien Premier ministre italien, qui doit être publié en 2024.

L'Europe accuse un retard économique par rapport aux États-Unis et accroît sa dépendance envers la Chine, a-t-il mis en garde.