Les familles du vol 752 visées par la campagne de harcèlement de Téhéran

Un homme pleure une victime de l'avion ukrainien qui s'est écrasé près de Téhéran dans un mémorial à l'intérieur de l'aéroport international de Borispil à l'extérieur de Kiev, en Ukraine (Photo, AP).
Un homme pleure une victime de l'avion ukrainien qui s'est écrasé près de Téhéran dans un mémorial à l'intérieur de l'aéroport international de Borispil à l'extérieur de Kiev, en Ukraine (Photo, AP).
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Publié le Dimanche 10 janvier 2021

Les familles du vol 752 visées par la campagne de harcèlement de Téhéran

  • Les Iraniens parlent de « rage » face aux tentatives d’entraver la quête de justice pour un avion abattu
  • Un haut responsable canadien explique que «c'est irrespectueux, c'est honteux et cela montre un réel mépris pour la vie humaine»

LONDRES: Les familles des victimes tuées dans l’attentat du vol 752 d’Ukraine International Airlines dans le mois de janvier de l’année dernière ont fait l’objet d’une campagne de harcèlement et d’intimidation pour avoir demandé justice.

Hamed Esmaeilion, dont l'épouse et la fille ont été tuées lors du crash, a déclaré au journal The Times qu'il avait reçu des appels téléphoniques menaçants après avoir assisté à un rassemblement au Canada neuf mois après l'incident.

Il a avoué qu’une personne anonyme avait téléphoné « pour parler des derniers moments de ses proches » et qu’un véhicule attendait d'une manière suspecte devant son domicile de Toronto.

Il a ensuite reçu un message disant: « Vous êtes sur notre liste de terrorisme, profitez de votre vie avant qu'elle ne soit interrompue.  Vous serez une leçon pour nos traîtres à l'étranger ».

Vendredi a marqué l'anniversaire de la catastrophe aérienne qui a provoqué la mort de 176 personnes , dont 57 Canadiens, quatre Britanniques et des citoyens iraniens, ukrainiens, suédois, afghans et allemands.

Un an plus tard, les familles des victimes au Canada demandent toujours justice tout en accusant l'Iran de mener une guerre psychologique contre eux.

« Ce n’est pas seulement de la tristesse, c’est surtout de la rage et de la colère », a signalé Esmaeilion, un dentiste de 43 ans. « Un an s'est écoulé sans presque aucune réponse ».

Selon un porte-parole de la justice iranienne, six personnes ont été arrêtées en relation avec l’attentat, mais cinq d’entre elles ont été libérées sous caution.

Le pays dans lequel un avion s'écrase est tenu par la loi internationale de mener une enquête.

Toutefois, l’enquête de l’Iran a été durement critiquée pour son caractère secret et ses tentatives de dissimuler des informations importantes.

« Les familles des 176 victimes de l'avion de ligne abattu ont le droit de savoir qui est responsable de la mort de leurs proches », a indiqué Michael Page, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à Humans Rights Watch.

« Le gouvernement iranien devrait rapidement verser une indemnisation convenable aux familles et mener une enquête transparente et impartiale avec des poursuites justes, quels que soient les postes ou les grades des responsables de cette catastrophe ».

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EN BREF

L’enquête de l’Iran a été durement critiquée pour son caractère secret et ses tentatives de dissimuler des informations importantes.

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L'Iran a également été critiqué par l'Ukraine qui s'est vu refuser la participation à l'enquête.

Ralph Goodale, conseiller spécial du Canada sur l’accident, a déclaré au Times que Téhéran avait « contaminé » le site et utilisé des bulldozers en vue de camoufler des informations cruciales. Les familles des victimes ont également déclaré que les effets personnels de leurs proches à bord du vol ont été confisqués.

« C’est comme remuer intentionnellement le couteau dans la plaie. C'est irrespectueux, c'est honteux et cela montre un réel mépris pour la vie humaine », a déclaré Goodale. Les menaces, l'intimidation et le harcèlement auxquels les Canadiens ont été confrontés sont « répréhensibles », a-t-il ajouté.

Une autre victime de l'intimidation iranienne est Javad Soleimani, dont l'épouse Elnaz Nabiyi, une doctorante de 30 ans, est mort dans l'accident.

Celle-ci a affirmé qu'un panneau indiquant « Félicitations pour votre martyre » avait été posé sur son cercueil lors de ses funérailles en Iran avant son rapatriement.

Une association canadienne qui représente les familles des victimes, présidée par Esmaeilion, a exhorté le Canada à traduire l’Iran devant la Cour internationale.

Cependant, une telle mesure ne peut être prise qu'après que toutes les autres voies de négociation ont été accomplies, a révélé Goodale. « Une partie de la stratégie de l'Iran consiste simplement à nous épuiser tous », a-t-il ajouté.

L'Iran a annoncé la semaine dernière qu'il paierait 150 000 dollars d'indemnisation pour chaque victime de l'accident, mais l'offre a été rejetée par les familles des victimes.

« Comment pouvez- vous mettre un chiffre sur un être cher? » a souligné Payman Parseyan, un leaders communautaire iranien de la ville canadienne d'Edmonton, où vivaient 13 des victimes. « Certes, l'indemnisation fait partie de l’action d’obliger l'Iran de rendre des comptes, mais elle vient bien après la vérité et la justice ».

Esmaeilion, qui a épousé sa femme Parisa après leur rencontre à l'université, a confié: «C'était une dentiste dévouée et une personne très compétente. Parisa était la meilleure maman et la meilleure épouse que j'aie jamais connue ». Notre fille Reera était « l'enfant la plus chère », a-t-il ajouté.

Esmaeilion a de plus confirmé : « un an après l'accident, nous continuons à nous battre pour la justice, c'est notre devoir et notre ultime objectif. Nous n'allons jamais abandonner notre combat ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).