Manille accuse Pékin d'avoir saisi des armes sur des bateaux philippins

Cette photo extraite d'une vidéo publiée par la Garde côtière philippine le 7 juin 2024 montre des plongeurs et des scientifiques marins de la Garde côtière philippine examinant une partie du haut-fond de Sabina dans les eaux de la mer de Chine méridionale. (AFP)
Cette photo extraite d'une vidéo publiée par la Garde côtière philippine le 7 juin 2024 montre des plongeurs et des scientifiques marins de la Garde côtière philippine examinant une partie du haut-fond de Sabina dans les eaux de la mer de Chine méridionale. (AFP)
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Publié le Mercredi 19 juin 2024

Manille accuse Pékin d'avoir saisi des armes sur des bateaux philippins

  • Selon le chef de l'état-major philippin, le général Romeo Brawner, les Chinois étaient armés d'épées, de lances et de couteaux
  • Washington a «condamné» des «manoeuvres dangereuses et agressives» de la Chine

MANILLE: Manille a accusé mercredi des garde-côtes chinois d'avoir saisi des armes sur certains bateaux philippins en mer de Chine méridionale, lors d'une confrontation qui a fait un blessé grave lundi côté philippin.

"Le personnel des garde-côtes chinois a embarqué illégalement sur nos RHIBS (bateaux pneumatiques à coque rigide)" et "ils ont récupéré quelques armes", a déclaré à la presse le contre-amiral Alfonso Torres, chef du commandement occidental des Philippines.

Les marins philippins avaient reçu l'ordre de ne pas utiliser ces armes lors de cette confrontation survenue lundi au large de l'atoll Second Thomas Shoal, a ajouté M. Torres.

Lundi, Manille avait accusé des navires chinois d'avoir endommagé des bateaux philippins en mer de Chine méridionale, avant d'annoncer mardi qu'un marin philippin avait été grièvement blessé lors d'une collision durant ces incidents.

Mercredi le contre-amiral Torres a affirmé que le marin avait perdu son pouce lors de cette collision et il a martelé que les garde-côtes chinois avaient selon lui "délibérément éperonné" les bateaux philippins.

«Piraterie»

Selon le chef de l'état-major philippin, le général Romeo Brawner, les Chinois étaient armés d'épées, de lances et de couteaux.

Il a dénoncé l'action chinoise comme étant de la "piraterie" et a exigé la restitution des armes et autres équipements saisis, ainsi que des réparations pour les objets endommagés.

"C'est la première fois que nous voyons les garde-côtes chinois porter des bolos (un type d'épée à un seul tranchant), des lances et des couteaux. Nos troupes n'avaient rien de tout cela, nous avons riposté à mains nues", a-t-il affirmé mercredi devant la presse après avoir rendu visite au militaire blessé.

Pékin de son côté a défendu mercredi ce que Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a qualifié de mesures "professionnelles et modérées" prises par les garde-côtes chinois à l'encontre de navires philippins. "Aucune mesure directe n'a été prise à l'encontre du personnel des Philippines", a ajouté Lin Jian.

Les médias d'Etat de Pékin ont diffusé des images des garde-côtes chinois présentées comme celles "des garde-côtes chinois" procédant "pour la première fois à l'arraisonnement et à l'inspection d'un bateau philippin".

Lundi les garde-côtes chinois avaient affirmé qu'un navire de ravitaillement philippin dans la zone avait "ignoré de nombreux avertissements solennels de la part de la Chine". Ils avaient ajouté avoir "pris des mesures de contrôle" à son encontre "conformément à la loi".

Les photos montrent deux navires chinois s'approchant de part et d'autre d'un navire philippin plus petit, tandis qu'un autre bâtiment chinois les suit de près.

On y aperçoit des garde-côtes chinois monter à bord du navire encerclé.

L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier les images de manière indépendante.

Le bateau s'était "approché du (...) navire chinois d'une manière non-professionnelle, entraînant une collision", avait assuré Pékin après l'incident.

Les militaires philippins avaient rejeté ces accusations, les qualifiant de "trompeuses et mensongères".

"Il devrait maintenant être clair pour la communauté internationale que les actions de la Chine sont les véritables obstacles à la paix et à la stabilité en mer de Chine méridionale", avait déclaré le secrétaire à la Défense philippin, Gilberto Teodoro.

Les alliés de Manille avaient exprimé leur inquiétude.

Washington notamment avait "condamné" des "manoeuvres dangereuses et agressives" de la Chine.

L'atoll Second Thomas Shoal a été le théâtre d'un nombre croissant de confrontations entre navires chinois et philippins ces derniers mois.

Ces incidents ont souvent eu lieu au cours de missions de ravitaillement par les Philippines des militaires présents sur le BRP Sierra Madre, un vaisseau de guerre délibérément échoué sur l'atoll dans le but d'en faire un avant-poste et d'affirmer leurs prétentions en matière de souveraineté face à la Chine.

L'atoll Second Thomas se situe à environ 200 km de l'île philippine de Palawan et à plus de 1.000 km de la grande île chinoise la plus proche, Hainan.

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, une importante route commerciale, et ignore un arbitrage international qui lui a donné tort en 2016. Elle y fait patrouiller des centaines de navires des garde-côtes et de la marine et y a transformé plusieurs récifs en îles artificielles militarisées.

Les incidents répétés entre la Chine et les Philippines en mer de Chine méridionale font craindre un conflit plus large qui pourrait impliquer les Etats-Unis, allié des Philippines, et d'autres pays de la région, dans une période où la Chine renforce sa pression diplomatique et militaire autour de Taïwan en envoyant fréquemment des avions et des navires dans ses alentours.


Le patron de Telegram, Pavel Durov, qualifie l'arrestation française de «  malavisée  »

Pavel Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget à Paris le mois dernier et interrogé pendant quatre jours. (Reuters/File)
Pavel Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget à Paris le mois dernier et interrogé pendant quatre jours. (Reuters/File)
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  • La plateforme n'est pas un "paradis anarchique", selon un entrepreneur de Dubaï
  • Pavel Durov est accusé d'avoir permis à Telegram d'être utilisé pour des activités criminelles

LONDRES: Le patron de Telegram, Pavel Durov, a répondu publiquement à ce qu'il qualifie d’accusations "malavisées" portées contre lui par les autorités françaises, en défendant sa plateforme et son leadership dans ses premiers commentaires depuis son arrestation.

Dans un message publié sur les réseaux sociaux jeudi, Durov a critiqué l'enquête judiciaire qui a conduit à des accusations préliminaires et l'a accusé d'avoir permis que Telegram soit utilisé pour des activités criminelles.

Ces accusations ont été portées dans le cadre d'une enquête sur la complicité présumée de la plateforme dans la publication de matériel pédopornographique et le trafic de drogues.

Durov, qui possède les nationalités émirienne, française et russe, a déclaré que l'action en justice devait viser la plateforme, et non son PDG.

"Utiliser des lois datant de l'ère pré-smartphone pour accuser un PDG de crimes commis par des tiers sur la plateforme qu'il gère est une approche erronée", a-t-il déclaré.

"Construire des technologies est déjà assez difficile. Aucun innovateur ne construira de nouveaux outils s'il sait qu'il peut être tenu personnellement responsable des abus potentiels de ces outils.

Tout en reconnaissant que Telegram était confronté à des défis en raison de sa croissance rapide, Durov a déclaré qu'il ne s'agissait pas d'une "sorte de paradis anarchique" et que les efforts de l'entreprise pour modérer les contenus préjudiciables comprenaient la suppression de millions de messages chaque jour et la publication de rapports de transparence.

La plateforme travaille avec des ONG pour résoudre les problèmes urgents de modération, ce qui est devenu un "objectif personnel", et d'autres mises à jour seront publiées prochainement, a-t-il déclaré.

Le mois dernier, Durov a été arrêté par les autorités françaises à l'aéroport du Bourget, à Paris, et interrogé pendant quatre jours.

Il a été libéré contre une caution de 5 millions d'euros (5,55 millions de dollars), mais doit se présenter au poste de police deux fois par semaine. Le gouvernement des Émirats arabes unis a pris contact avec les autorités françaises à ce sujet.

Durov a déclaré qu'au cours de sa garde à vue, on lui a dit qu’il "pouvait être personnellement responsable de l'utilisation illégale de Telegram par d'autres personnes, parce que les autorités françaises n'ont pas reçu de réponses de Telegram. C'était surprenant pour plusieurs raisons".

La plateforme avait un représentant officiel dans l'Union européenne qui répondait aux demandes de l'UE et disposait d'une adresse électronique publique, a-t-il déclaré.

"Les autorités disposaient de nombreux moyens de me joindre pour obtenir de l'aide".

Il poursuit: "En tant que citoyen français, j'étais souvent invité au consulat de France à Dubaï. Il y a quelque temps, lorsque cela m'a été demandé, je les ai personnellement aidés à mettre en place une ligne d'assistance téléphonique avec Telegram pour faire face à la menace terroriste en France".

Il a reconnu qu'il était difficile de créer "un processus cohérent à l'échelle mondiale" et a déclaré qu'il avait été difficile de trouver le bon équilibre entre la protection de la vie privée et la sécurité en raison de la diversité des législations.

"Nous nous sommes engagés à collaborer avec les régulateurs pour trouver le bon équilibre... Tout cela ne signifie pas que Telegram est parfait... Mais nous avons toujours été ouverts au dialogue".

 


En quête d'armes, Zelensky s'assure le soutien de Meloni

Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine". (AFP).
Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine". (AFP).
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  • Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Come, auquel a participé également le Premier ministre hongrois Viktor Orban
  • S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise

CERNOBBIO: La Première ministre italienne Giorgia Meloni a assuré samedi l'Ukraine de son soutien sans faille lors d'une rencontre à Cernobbio avec le président Volodymyr Zelensky, qui réclame davantage d'armes à un moment où Moscou avance sur le front est.

Cette rencontre a eu lieu en marge du forum économique The European House - Ambrosetti qui a débuté vendredi sur les rives du lac de Come, auquel a participé également le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

"Nous ne devons pas baisser les bras!", a lancé Mme Meloni devant le parterre du forum économique, sorte de mini-Davos, s'adressant ainsi aux alliés de Kiev mais aussi à une opinion publique qui est, selon elle, "légitimement inquiète de la guerre".

S'ils réaffirment régulièrement leur forte solidarité, de nombreux gouvernements sont confrontés à des opinions publiques divisées alors que la guerre s'enlise.

Giorgia Meloni a averti que laisser tomber l'Ukraine "n'apportera pas la paix, mais le chaos" et des conséquences économiques "plus graves que ce qu'il en coûte aujourd'hui pour soutenir l'Ukraine".

"Il ne faut pas tomber dans le piège de la propagande russe" en croyant que le sort de l'Ukraine était scellé, a-t-elle averti.

Aider l'Ukraine à se défendre contre son voisin puissant a créé les conditions d'une "impasse" dans la guerre permettant des pourparlers de paix, a-t-elle fait valoir.

Lors de la rencontre avec M. Zelensky, Giorgia Meloni a mis l'accent sur "le caractère central du soutien à l'Ukraine dans l'agenda de la présidence italienne du G7 et l'engagement continu en faveur de la défense légitime de l'Ukraine et d'une paix juste et durable", a indiqué la présidence du Conseil italien.

« Paix juste »

"Je remercie Giorgia et le peuple italien pour leur soutien et leurs efforts conjoints en vue de rétablir une paix juste", a écrit le dirigeant ukrainien sur X à l'issue de l'entretien, postant une vidéo de leur rencontre.

Après une visite en Allemagne, où il a participé à la réunion des soutiens internationaux de Kiev et a rencontré le chancelier Olaf Scholz, M. Zelensky est arrivé vendredi soir à Cernobbio pour plaider sa cause en Italie.

Kiev réclame à ses alliés la levée des restrictions pour lui permettre de frapper en profondeur sur le sol russe des cibles militaires jugées "légitimes", comme des bases aériennes d'où décollent les avions bombardant l'Ukraine.

L'Italie soutient les sanctions contre Moscou et fournit des armes à Kiev, mais est cependant opposée, à l'instar de la Hongrie, à leur usage en dehors du territoire ukrainien, à rebours de la plupart des pays européens.

S'adressant aux entrepreneurs réunis à Cernobbio, M. Zelensky avait cependant assuré vendredi que "l'Italie fait tout ce qu'elle peut pour parvenir à la paix, nous ne lui demandons rien de plus que ce qu'elle fait déjà".

La rencontre de Giorgia Meloni avec M. Zelensky visait à rassurer l'Ukraine sur le soutien continu de l'Italie au moment où l'un des partenaires de sa coalition de droite et d'extrême droite, Matteo Salvini, est farouchement opposé à toute incursion de Kiev en territoire russe.

M. Zelensky a martelé vendredi qu'en aucun cas ces armes ne seraient utilisées pour frapper les civils ou les cibles non militaires, même si "ce sont nos ennemis, parce qu'ils soutiennent la politique de Poutine".

Sur la base aérienne américaine de Ramstein en Allemagne, M. Zelensky avait réitéré vendredi sa demande de pouvoir utiliser les armes à longue portée fournies par ses partenaires "non seulement sur le territoire occupé de l'Ukraine, mais aussi sur le territoire russe".

Pas de cessez-le-feu

Viktor Orban, opposé à l'aide occidentale à l'Ukraine et proche du Kremlin, avait indiqué vendredi qu'il s'entretiendrait "bien sûr" avec le président ukrainien à Cernobbio si l'occasion se présentait, mais finalement aucune rencontre n'a eu lieu.

Lors de leur dernier face-à-face à Kiev début juillet, M. Orban avait appelé M. Zelensky à envisager un "cessez-le-feu rapidement".

Le Hongrois a réitéré ses appels à un cessez-le-feu vendredi, aussitôt rejetés par M. Zelensky. "Beaucoup de gens parlent de cessez-le-feu en ce moment" mais le président russe Vladimir Poutine n'a jamais tenu ses engagements passés de faire taire les armes. A chaque fois, "ils ont recommencé à nous tuer sur la ligne de contact", a-t-il dit.

A la réunion des soutiens internationaux de Kiev en Allemagne, Volodymyr Zelensky a réclamé au contraire à ses alliés "plus d'armes" pour repousser les forces russes, "en particulier dans la région de Donetsk", dans l'est de Ukraine.

 


Atterrissage d'urgence d'un avion indien en Turquie après une alerte à la bombe

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi. (AFP)
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  • Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion
  • Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute

ISTANBUL: Un avion de la compagnie indienne Vistara avec 247 personnes à bord a effectué vendredi un atterrissage d'urgence dans l'Est de la Turquie en raison d'une alerte à la bombe, ont indiqué la compagnie et les autorités locales.

"Le vol UK27 reliant Mumbai à Francfort (BOM-FRA) a été détourné vers la Turquie (aéroport d'Erzurum) pour des raisons de sécurité", a indiqué la compagnie aérienne indienne sur le réseau social X.

Cité par les médias turcs, le gouverneur de la province d'Erzurum, Mustafa Çiftçi, a indiqué que 247 passagers et membres d'équipage se trouvaient à bord de l'avion, et annoncé l'interruption temporaire des décollages et atterrissages à l'aéroport d'Erzurum.

Les passagers ont été extraits de l'appareil et fouillés un à un avant d'être conduits à l'intérieur de l'aéroport, et une équipe de démineurs a été dépêchée pour inspecter l'intérieur de l'avion et les bagages en soute, a précisé le gouverneur.

Au cours du vol, "un des passagers a écrit sur une serviette qu'il y avait une bombe dans l'avion", avant que l'équipage ne soit prévenu et décide d'opérer un atterrissage d'urgence, a ajouté M. Çiftçi.